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trois ne doit pas nous étonner, puisque l'inventaire de Silvacane dit : « Item, duo candelabra de Limogio, et alia tria, de ferro, magna, que stant juxta altare beate Marie» (Inv. de l'abb. de Silvacane, 1289, no 57), et que celui de Notre-Dame-en-Vaux, à Châlons-sur-Marne, dressé en 1529, mentionne aussi « troys petis chandeliers de cuyvre, dont les deux servent à la blanche chapelle, l'aultre derrière le grand autel ».

<< Item, duo candelabra ferri, que sunt supra magnum altare. » (Inv. de Saint-Césaire d'Arles, 1473, n° 51). La matière, qui est vulgaire, et la position au-dessus du grand autel et non sur l'autel même, sembleraient indiquer que ces candélabres étaient à poste fixe et faits plutôt pour honorer une relique, par exemple.

« Et diront lesdicts cordeliers une grant messe de la croix en ladicte chapelle (de Saint-Bernardin), avant que d'enterrer ledict cueur, et y aura deux cierges sur l'autel durant ladicte messe, de chascun deux livres et demye, et autres luminaires, selon leur façon de faire... et demeurera ledict luminaire en ladicte chapelle SainctBernardin.» (Testament de Jeanne de Laval, 1499.) << Et par tous les autelz de ladicte église (Saint-Maurice)

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ou trois cierges tordus ensemble; actuellement, les torches liturgiques sont formées de quatre cierges accolés. (< Item, que en chacune église parrochiale y ait deux torches, à tout le moins une, qui sera allumée à l'élévation du corps de Nostre-Seigneur, desquelles ou de laquelle pourvoiront ceux qui ont accoustumé d'en pourvoir.» (Synode de Tours, an. 1512, ap. Maan, p. 121.)

Antoine de Subjet, évêque de Maguelonne, règle, par son testament daté de 1596, que les enfants de chœur, « vestus de rouge...... tous les matins, à la messe haute....., allumeront la torche à l'ostension du saint Sacrement. >>

seront dictes messes basses jusques au nombre de cent, et que lesdicts autels soient parés de bougran noir, et à chascun deux cierges. » (Ibid.) -« Item dos canelobres de llato. » (Inv. de D. Salu. d'Aragon, 1480.)

<< Item ij candelabra argentea et deaurata in circumferencia.» (Inv. de Richard Bell, évêque de Carlisle, 1496.)

Sur les monuments, c'est encore la paire de chandeliers qui revient le plus ordinairement. Dans le bréviaire de Salisbury, écrit vers 1424, deux miniatures représentent un autel garni de deux chandeliers, et, ailleurs, l'un d'eux allumé à l'aide d'un long bâton. (Gaz. des Beaux-Arts, t. XX, p. 640.)

A l'exposition de Milan, en 1881, j'ai noté, sur une miniature du xve siècle, deux chandeliers à l'autel où se fait la présentation au temple.

Ghirlandajo, dans une fresque du xve siècle, à l'église de la Trinité, à Florence, où est exprimée la mort de saint François, a mis sur l'autel une croix sans christ entre deux chandeliers. A l'autel de la Sainte-Chapelle, à Paris, pendant l'office, deux cierges brûlent sur l'autel qui n'a pas de croix. De même, au musée de Cluny, sur un retable qui représente la messe de saint Grégoire et sur le retable du tableau du sacre de Louis XII; mais, au même musée, sur un autre retable peint et sculpté, la messe de saint Grégoire se dit sans chandeliers, ainsi que sur un manuscrit du xve siècle qui fait partie de ce musée. Enfin un manuscrit de Besançon consacre cette irrégularité que l'autel n'a qu'un chandelier à cierge de cire jaune, placé du côté de l'épître, au-dessous du retable, pendant que l'évêque le bénit avec un bouquet d'hysope peut-être ce chandelier unique correspond-il à notre bougeoir.

Mais voici bien une autre bizarrerie. Le manuscrit de Jean Fouquet, chromolithographié par la librairie Morel, présente un autel avec sept chandeliers à la fois (pl. ZZ), manière de traduire le chandelier à sept branches qui brûle devant l'arche; à la consécration de saint Nicolas, dix cierges de cire jaune alignés, cinq par côté, à droite et à gauche d'un édicule renfermant la statuette de la Vierge et reliés par une tringle (pl. Z) (1); et enfin (pl. A), quatre chandeliers bas et à cierges allumés sur un autel, élevé sur quatre piliers, couvert d'un dais: comme il ne se fait pas d'office à ce moment et que des reliques sont exposées, peut-être ces cierges brûlent-ils en leur honneur.

Au xvre siècle, les représentations sont plus nombreuses. Au dôme de Milan, sur deux vitraux, je constate la célébration de la messe deux fois, sur un autel à deux chandeliers, et sur un autel qui n'a seulement que la croix. A l'exposition de Milan, un tableau flamand figure un intérieur d'église sur chacun des petits autels, deux cierges sont allumés.

Une médaille, frappée à l'effigie du cardinal de Bourbon, le montre agenouillé devant un autel où un crucifix est placé, sur le gradin, entre deux chandeliers. (Charton, Hist. de France, t. II, p. 93.)

Au xvIe siècle, voici toujours les deux chandeliers traditionnels. Dans la célèbre fresque de Raphael, dite le Miracle de Bolsène, le prêtre célèbre à un autel où il n'y a que deux chandeliers pour accompagner la croix.

(1) Cette tringle fort disgracieuse se retrouve encore dans le Périgord et le Languedoc pour empêcher l'écartement des cierges. La scène se passe ici devant un autel qu'on n'aperçoit pas, mais dont font soupçonner la présence les courtines et les quatre colonnes surmontées d'anges.

Trois clercs portent des torches allumées et sont agenouillés derrière le célébrant.

Dans la tapisserie de l'abbaye du Ronceray, actuellement au château de Serrant (Maine-et-Loire), qui date du commencement du XVIe siècle, l'autel est ordinairement garni de deux chandeliers et une fois d'un seul.

Une inscription du xvI° siècle, portant fondation de trois hautes messes dans l'église de Sucy en Brie, au diocèse de Paris, exige « deux cierges sur l'autel durant lesd. trois messes ». (De Guilhermy, Inscriptions du diocèse de Paris, t. IV, p. 415.) Sur la célèbre tapisserie de Montpezat, qui remonte au début de la Renaissance, dans deux scènes où se célèbre la messe, l'autel n'a que deux chandeliers (1). (Revue de l'art chrét., t. XXX, p. 496; Annal. arch., t. III, p. 95.)

La chapelle du Saint-Esprit, qui se voit au Louvre. et qui date du règne de Henri III, n'admet que deux chandeliers (2), exactement comme sur la tapisserie de Saint-Julien, qui date de 1509 et appartient à la cathédrale du Mans, où, deux fois, l'on ne voit que deux chandeliers sur des autels.

On lit dans l'inventaire de la cathédrale de Vence, en 1507, qu'il n'y avait encore que deux chandeliers

(1) Dans la légende de sainte Ursule, peinte au xve siècle, à Sainte-Ursule de Cologne, l'autel n'a que deux chandeliers, placés en avant du retable, avec la paix au côté gauche. Le servant debout, pendant que l'évêque est agenouillé, de la main droite soulève le bas de l'ample chasuble, et de la gauche s'appuie sur une grande torche. (Gazette des Beaux-Arts, t. IX, p. 216.)

(2) Un manuscrit de Toulouse représente, dans une de ses miniatures, la réception d'un chevalier de l'ordre en 1655: l'autel n'a que deux chandeliers d'argent, l'un est sur l'autel même, et l'autre sur le gradin.

d'argent pour l'autel, et quatre de laiton, probablement pour les acolytes: « Quatuor candelabra ex lothono. Alia duo ex argento. » (Nos 28, 29.)

<< Item, duo candelabra argenti, partim deaurata, in quorum pedibus sunt arma prefati reverendissimi Domini Cardinalis Sancti Petri ad vincula, legati et archiepiscopi Avinionensis, nunc vero Julii papæ secundi, ponderis decem novem marcharum et septem unciarum. Item, alia duo candelabra argenti, partim deaurata, cum sex esmalhiis in medio pedis cujuslibet, cum armis Domini Gregorii papæ et unum illorum in pede habet quatuor esmals et tres pedes leonis, aliud vero habet unum esmailum in pede et tres pedes leonis, ponderis decem septem marcharum et duarum unciarum et decem octo denariorum. Item, duo alia candelabra argenti, ponderis quinque marcharum. » (Inv. de la métrop. d'Avignon, 1511, nos 28, 29, 30.)

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L'inventaire de la chapelle du cardinal Bakacs, dans la cathédrale de Gran, en Hongrie, n'indique en 1526 que deux chandeliers : « Duo candelabra marcharum II..., valent flor. 86. » (Mgr Danko, de ortu capellæ Bakacsianæ, p. 14.) En 1701, il y en avait quatre en bronze : «< 4 candelabra magna ærea in altari. » (p. 17.)

« Quatre chandelyers d'argent véré, c'est assavoir deux rondz et deux quarrez. » (Inv. de la Sainte-Chapelle, 1573, n° 93).

En France, on n'hésitait pas à déroger à la tradition. car, d'une part, nous constatons trois cierges, dont un pour l'élévation, et, de l'autre, quatre torches et un flamberal, qui doit être la torche spéciale qui s'allumait au Sanctus. On lit dans l'inventaire de l'église de

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