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Mais voici bien une autre bizarrerie. Le manuscrit de Jean Fouquet, chromolithographié par la librairie Morel, présente un autel avec sept chandeliers à la fois (pl. ZZ), manière de traduire le chandelier à sept branches qui brûle devant l'arche; à la consécration de saint Nicolas, dix cierges de cire jaune alignés, cinq par côté, à droite et à gauche d'un édicule renfermant la statuette de la Vierge et reliés par une tringle (pl. Z) (1); et enfin (pl. A), quatre chandeliers bas et à cierges allumés sur un autel, élevé sur quatre piliers, couvert d'un dais: comme il ne se fait pas d'office à ce moment et que des reliques sont exposées, peut-être ces cierges brûlent-ils en leur honneur.

Au xvre siècle, les représentations sont plus nombreuses. Au dôme de Milan, sur deux vitraux, je constate la célébration de la messe deux fois, sur un autel à deux chandeliers, et sur un autel qui n'a seulement que la croix. A l'exposition de Milan, un tableau flamand figure un intérieur d'église sur chacun des petits autels, deux cierges sont allumés.

Une médaille, frappée à l'effigie du cardinal de Bourbon, le montre agenouillé devant un autel où un crucifix est placé, sur le gradin, entre deux chandeliers. (Charton, Hist. de France, t. II, p. 93.)

Au xvIe siècle, voici toujours les deux chandeliers traditionnels. Dans la célèbre fresque de Raphael, dite le Miracle de Bolsène, le prêtre célèbre à un autel où il n'y a que deux chandeliers pour accompagner la croix.

(1) Cette tringle fort disgracieuse se retrouve encore dans le Périgord et le Languedoc pour empêcher l'écartement des cierges. La scène se passe ici devant un autel qu'on n'aperçoit pas, mais dont font soupçonner la présence les courtines et les quatre colonnes surmontées d'anges.

Trois clercs portent des torches allumées et sont agenouillés derrière le célébrant.

Dans la tapisserie de l'abbaye du Ronceray, actuellement au château de Serrant (Maine-et-Loire), qui date du commencement du xvIe siècle, l'autel est ordinairement garni de deux chandeliers et une fois d'un seul.

Une inscription du xvI° siècle, portant fondation de trois hautes messes dans l'église de Sucy en Brie, au diocèse de Paris, exige « deux cierges sur l'autel durant lesd. trois messes ». (De Guilhermy, Inscriptions du diocèse de Paris, t. IV, p. 415.) Sur la célèbre tapisserie de Montpezat, qui remonte au début de la Renaissance, dans deux scènes où se célèbre la messe, l'autel n'a que deux chandeliers (1). (Revue de l'art chrét., t. XXX, p. 496; Annal. arch., t. III, p. 95.)

La chapelle du Saint-Esprit, qui se voit au Louvre et qui date du règne de Henri III, n'admet que deux chandeliers (2), exactement comme sur la tapisserie de Saint-Julien, qui date de 1509 et appartient à la cathédrale du Mans, où, deux fois, l'on ne voit que deux chandeliers sur des autels.

On lit dans l'inventaire de la cathédrale de Vence, en 1507, qu'il n'y avait encore que deux chandeliers

(1) Dans la légende de sainte Ursule, peinte au xve siècle, à Sainte-Ursule de Cologne, l'autel n'a que deux chandeliers, placés en avant du retable, avec la paix au côté gauche. Le servant debout, pendant que l'évêque est agenouillé, de la main droite soulève le bas de l'ample chasuble, et de la gauche s'appuie sur une grande torche. (Gazette des Beaux-Arts, t. IX, p. 216.)

(2) Un manuscrit de Toulouse représente, dans une de ses miniatures, la réception d'un chevalier de l'ordre en 1655: l'autel n'a que deux chandeliers d'argent, l'un est sur l'autel même, et l'autre sur le gradin.

d'argent pour l'autel, et quatre de laiton, probablement pour les acolytes: « Quatuor candelabra ex lothono. Alia duo ex argento. » (Nos 28, 29.)

Item, duo candelabra argenti, partim deaurata, in quorum pedibus sunt arma prefati reverendissimi Domini Cardinalis Sancti Petri ad vincula, legati et archiepiscopi Avinionensis, nunc vero Julii papæ secundi, ponderis decem novem marcharum et septem unciarum. Item, alia duo candelabra argenti, partim deaurata, cum sex esmalhiis in medio pedis. cujuslibet, cum armis Domini Gregorii papæ et unum illorum in pede habet quatuor esmals et tres pedes leonis, aliud vero habet unum esmailum in pede et tres pedes leonis, ponderis decem septem marcharum et duarum unciarum et decem octo denariorum. Item, duo alia candelabra argenti, ponderis quinque marcharum. » (Inv. de la métrop. d'Avignon, 1511, nos 28, 29, 30.)

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L'inventaire de la chapelle du cardinal Bakacs, dans la cathédrale de Gran, en Hongrie, n'indique en 1526 que deux chandeliers : « Duo candelabra marcharum II..., valent flor. 86. » (Mgr Danko, de ortu capellæ Bakacsianæ, p. 14.) En 1701, il y en avait quatre en bronze : << 4 candelabra magna ærea in altari. » (p. 17.)

<< Quatre chandelyers d'argent véré, c'est assavoir deux rondz et deux quarrez. » (Inv. de la Sainte-Chapelle, 1573, no 93).

En France, on n'hésitait pas à déroger à la tradition. car, d'une part, nous constatons trois cierges, dont un pour l'élévation, et, de l'autre, quatre torches et un flamberal, qui doit être la torche spéciale qui s'allumait au Sanctus. On lit dans l'inventaire de l'église de

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Piré, daté de 1527, ces deux articles: « Item ung cierge benyst et deux aultres cierges pour servir à l'aultier d'à hault. Item quatre torches et ung flamberal. » (Revue des Sociétés savantes, 6 série, t. VIII, p. 142) (1). Le troisième chandelier est toujours celui du Sanctus. L'usage en est bien ancien, puisqu'il apparaît dans l'histoire liturgique dès le IX siècle. « Candelabra argentea tria, habentia solidos nonaginta, id est unumquodque triginta. » (Inv. de Fontenelle, an. 806.)

Dans l'Inventaire du chanoine de Paris, Pierre Cardonnel (1438), se trouve cet article: «En la chapelle dudit hostel.., trois chandelliers à façon de Limoges, avec deux autres petis chandelliers à poynte. Prisés, 25 p. » (N° 69.) - (( Tre candelabri di cristallo col piede e capellini d'argento fino, colle arme dei Visconti in smalto. » (Inv. de S.-Gothard de Milan, an. 1440.)

<«< Trois chandelliers de loton de deux pans de hault, qu'on tient au grand autel les festes solempnelles. >> (Inv. de la cath. de Marseille, 1600.)

(1) La torche de l'élévation était tenue par le clerc au moyen âge. Maintenant, le cierge dit du Sanctus, d'après la rubrique, se place sur l'autel. Au xvre siècle, il était supporté par un chandelier, posé en dehors de l'autel, comme on le remarque sur un panneau peint et daté de 1590, qui est à la cathédrale de Poitiers. Un prêtre, en chasuble rouge dont la croix blanche est chargée d'un crucifix, célèbre à un autel décoré d'un retable architectural et d'un parement de cuir. Le missel repose sur un coussin. Deux chandeliers sont allumés sur la table même de l'autel et un troisième se trouve sur le marchepied, du côté opposé à l'enfant de choeur, qui d'une main soulève la chasuble, et de l'autre agite une clochette. Il est vêtu d'une soutane rouge et d'un surplis à manches : il regarde l'hostie élevée par le prêtre, preuve qu'à cette époque, comme en général le prouvent les manuscrits, on ne se prosternait pas le front en terre au moment de l'élévation.

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L'Inventaire de Notre-Dame de Châlons-sur-Marne, qui fut écrit en 1523, enregistre une longue série de chandeliers. On notera la différence du nombre, suivant les fêtes; le chiffre varie de deux à huit : « Et premiers cinq grans chandeliers de laiton pour les jours solennels. Item, cinq aultres chandeliers petis communs pour tous les jours. -Item, deux petis qui servent à la messe en Vaulx. Item, huit petis chandeliers d'estain, pesant XIV livres, qui servent sur le grant autel durant le karesme, prisés ensemble 33 sols tournois. - Item, deux gros chandeliers cours qui servent à la chapelle du Puis pour les doubles et demi-doubles. Item, deux chandeliers de fer, que l'on met devant l'otel à prime. Item, ung aultre grand chandelier de fer devant le reliquaire dedans le cueur, que donna Guy de Ignaumont. Item, ung petit chandelier servant à la messe en Vaulx. Item, troys petis chandeliers de cuyvre, dont les deux servent à la blanche chapelle, l'aultre derrière le grand autel. » (Nos 100, 101, 102, 103, 104, 108, 109, 111, 113.) Le chandelier isolé devait être celui du Sanctus, et probablement telle était aussi la destination du cinquième, quand la solennité requérait cinq chandeliers.

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En Italie, on était plus strict, tout en ne se gênant pas de déroger à l'occasion.

Si l'Inventaire de Paul III indique deux fois deux chandeliers, il en énumère aussi quatre, et enfin un septième chandelier pour les pontificaux : «< Doi candelieri d'argento indorati, con l'arme et imprese di Clemente VII. Due altri candelieri piu piccoli d'argento indorato, con l'arme di Clemente VIJ.

Il candeliere settimo, maggior de tutti, d'argento indorato, con l'arme ed imprese di Paolo III. Quattro

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