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L'aigle en bronze (xvie siècle) de la collection Hiel, à Londres, est flanqué de deux chandeliers qui se rattachent à la tige par des branches coudées. (Voir la gravure dans le Glossaire archéologique, p. 13.) A SaintHilaire de Poitiers, le candélabre paraît n'avoir eu qu'une seule tige et se confondre avec l'aigle, dont il prend le nom: « Le grand chandelier du cueur, appelé l'eigle, garny des quatre euvangélistes et par le dessus est ung ymage de mons. saint Hilaire. » (Inv. de 1469.)

<< Item, ung chandelier d'argent sur un pié de boys, où sont six petites broches en six plateletz pour mettre six chandelles, et y pendent deux escussons de monseigneur le Dauphin, pesans six marcs troys onces d'argent. » (Inv. de Charles V, 1380, no 2319.)

VII.

« Le chandelier le plus important des églises était une reproduction de celui que Moïse et Salomon placèrent dans le tabernacle du désert et dans le temple de Jérusalem. Dans le chapitre xv de l'Exode, Dieu dit à Moïse « Vous ferez aussi un chandelier de l'or le plus << pur, battu au marteau, avec sa tige, ses branches, ses <«<coupes, ses pommes et les lis qui en sortiront. Six « branches sortiront des côtés de sa tige, trois d'un «< côté, trois de l'autre. >>

ipsius unam ex tribus candelis ardentibus et alias duas similiter ardentes in duobus brachiis ejusdem crucis. » (Pontif. rom.) J'expliquerai plus loin la signification mystique de ces trois cierges, qui brûlent ici en l'honneur de la Trinité.

<«< L'un des bas-reliefs de l'arc de Titus représente les objets enlevés du temple de Jérusalem, et portés par les soldats dans la pompe triomphale. Le chandelier à sept branches est du nombre; il est reproduit au no 7 de la planche 20.

« On reproduisit de bonne heure, dans les cathédrales, dans les églises des monastères, et même dans certaines paroisses, le chandelier à sept branches. On voit dans la Prusse Rhénane, à Essen, auprès de Dusseldorf, un de ces meubles qui réalise le texte biblique; les branches et la tige, les coupes et les noeuds s'y trouvent combinés. Brunswich, Messine, en possèdent d'analogues dans leurs cathédrales. Devant le grand autel de l'abbaye de Cluny s'élevait un chandelier à sept branches étincelant d'or, de cristaux et de pierres précieuses; il avait six mètres de hauteur, c'était un don de la reine Mathilde de Normandie. Marlot, historien de la ville de Reims, décrit celui qui se voyait dans l'église abbatiale de Saint-Remi; c'était un admirable ouvrage d'orfèvrerie, dont un fragment, conservé au musée municipal de Reims, a été vu en 1867 à l'exposition universelle, dans la division de l'histoire du travail. A Bayeux, l'évêque Guido, en 1259, aurait fait exécuter un chandelier à sept branches dans sa cathédrale, car, au-dessous de son incription funéraire, on a gravé un chandelier à sept branches. L'abbé Guillaume III, dans le livre des Us et coutumes de l'abbaye de Saint-Germaindes-Prés, s'exprime ainsi : « Lorsqu'on commence le « Placebo, le sacristain doit allumer les cierges du grand <«< chandelier (1). »

(1) Signalons encore ceux de Bourges (Annales arch., t. IX, p. 90) et de Clairvaux (Ibid., t. iil, p. 227), ce dernier décrit ainsi

« Saint Bernard blâme le luxe de ces meubles : « Nous « voyons s'élancer des chandeliers de pesant airain, «< d'un admirable travail, bien moins étincelants par les « flambeaux qui les surmontent que par les diamants << qui les décorent. >>

« Mais le plus remarquable ouvrage de la grande orfèvrerie du moyen âge est le chandelier à sept branches placé devant l'autel de Notre-Dame, dans la cathédrale de Milan, et nommé l'Arbre de la Vierge; il est en bronze doré et a six mètres de hauteur. » (Histoire de l'Académie des Beaux-Arts, t. III, p. 167, 168.)

Sicard, évêque de Crémone, à la fin du XIIe siècle, ne parle pas dans son Mitrale d'autres chandeliers que du candélabre dont il explique longuement le symbolisme (1). Je n'en reproduirai ici que les passages les plus significatifs, sans les développements qui sont la justification de ce symbolisme basé sur de nombreux

par un inventaire de 1517: « A la descente du premier degrez pour aller audict chœur, y a ung candelabre de cuyvre à cinq chandeliers, très bien ouvrez. » En 1791, on décida la destruction d'un très grand chandelier en cuivre à plusieurs branches, lequel est aussi désagréable qu'inutile, vu l'emplacement qu'il occupe» devant le maître-autel. (Le Men, Monogr. de la cath. de Quimper, p. 10, 248). Dans les Annales archéologiques, on trouvera des renseignements sur les candélabres à cinq branches (XVII, 283) et à sept branches (I, 214; x1, 294; xi, 102; xш, 11, 98; XXI, 269).

(1) Guillaume Durant, à propos de l'autel (Ration. div. offi., lib. I, cap. 1), se lance dans d'inutiles considérations sur l'arche d'alliance, devant laquelle brûlaient, ajoute-t-il, sept lampes portées par un chandelier qu'il compare à nos bonnes œuvres : << Candelabrum exterius illuminans est opus bonum quod alios per bonum exemplum accendit. » Il n'oublie qu'une chose, essentielle pour nous, qui serait de nous dire où se plaçait, au xe siècle, ce candélabre. Était-ce donc devant le maître-autel? S'il n'avait

textes de l'Écriture sainte. «Candelabrum quoque ductile utensile est utrique legi commune, sed antiqui patres sumptuosius formaverunt: fecit enim Moyses candelabrum de auro mundissimo, hic est Christus qui illuminat omnem hominem venientem in hunc mundum; fulsit enim lumine divinitatis et suæ prædicationis, ut mundi candelabrum fieret, cujus lumine tenebras suas peccator agnosceret; fuit ex auro propter sapientiam et munditiam, et fuit ductile propter passionis tolerantiam, propter quam ductus est in resurrectionis gratiam.....

« Hastile est Ecclesia, quæ stat inter adversa libera, vel potius totum candelabrum est totus Christus, caput et membra. Nam et ipsa Ecclesia errantibus lucem ostendit quæ habet sapientiæ claritatem.....

<«< Calami sunt prædicatores, qui dulcem sonum, id est canticum novum mundo dederunt et omnes, qui dicenti prophetæ Cantate Domino canticum novum obtemperantes, in laudes resonant creatoris.....

« Scyphi prædicatores vel auditores qui inebriant vel inebriantur vino scientiæ. Sphærulæ sunt prædicatorum et quorumlibet electorum volubilitas; sphæra ex omni parte volvitur, sic prædicator et quivis electus non adversitate, non prosperitate corrumpitur, sed inter adversa fortis, inter prospera humilis.. .. Post scyphos et sphærulas lilia formantur, quia post deliberationem spiritualem, post sanctam operationem, pro temporum diversitate volubilem, virens patria sequitur, quæ animabus sanctis, id est floribus vernat æternis.....

qu'une lumière, dans la loi nouvelle, ce que son explication symbolise ferait croire, ce chandelier était-il placé sur l'autel même? Autant de questions que le trop mystique évêque laisse sans solution.

« Fecit et lucernas septem. Lucernæ septem sunt dona sancti Spiritus, quæ in nocte hujus sæculi tenebras nostræ cæcitatis illustrant, quæ supra candelabrum ponuntur, quia requievit supra Christum spiritus sapientiæ...

<«< Emunctoria sunt forcipes ad emungendum ellychnia, hæc sunt verba divina quibus litteram amputamus et lucentem spiritum revelamus..... Vasa in quibus emuncta ellychnia extinguuntur, sunt corda fidelium quæ expirasse observantiam legalem admittunt vel ellychnia sunt charismata gratiarum. » (Edit. Migne, col. 49-51.)

Ainsi le candélabre représente le Christ-lumière ou mieux l'Église (1) unie à son chef et radieuse de ses membres, qui sont les saints et les élus, illuminés par les dons de l'Esprit-Saint, car les sept lampes (2) expri

(1) Raban Maur, au xe siècle, voyait, dans le chandelier à sept branches, un symbole de l'Église :

« Hæc (ecclesia) quoque candelabrum est, septem distincta lucernis.

« Quod luceat mundo, hæc quoque candelabrum est. »

(2) Saint Augustin, dans la Cité de Dieu, insiste sur le symbolisme des nombres, « dont, dit-il, les saintes Écritures, dans des passages multiples, dévoilent toute la valeur. » Et il ajoute : «On pourrait s'étendre beaucoup sur la perfection du nombre septénaire. » Je lis à ce sujet dans l'Almanach prophétique: « Dieu créa le monde en six jours et se reposa le septième. Parcourons la Bible: nous voyons Jacob travailler sept ans pour obtenir Lia, qui, en sept ans, lui donna sept enfants; et encore sept ans pour être uni à Rachel, dont la stérilité ne cesse qu'après sept années. La manducation du pain sans levain durait sept jours, ainsi que la fête des Tabernacles. Pharaon voit en songe sept vaches grasses et sept épis pleins, dévorés par autant de vaches maigres et d'épis grêles. - Naaman n'est guéri de la lèpre qu'après s'être baigné sept fois dans le Jourdain, etc. etc.

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«Dans le Nouveau Testament, nous voyons Jésus-Christ séjour

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