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Ailleurs, la confession est indiquée par les àmes des martyrs qui sont sous l'autel même (1), et, au chapitre 1x, la voix qui part des quatre cornes de l'autel d'or atteste que les quatre évangiles se plaçaient aux quatre coins, figurant le monde sous la forme du carré, ce qu'ont continué de symboliser les Byzantins par les quatre gammadia, si fréquemment nommés par Anastase. « Et audivi vocem unam ex quatuor cornibus altaris aurei, quod est ante oculos Dei. » (1x, 13.)

Saint Jean, parlant des sept chandeliers, en fait le symbole des sept églises d'Asie (2), qui auraient été ainsi constamment représentées dans l'église principale. Le fait est important à consigner, et le symbole est l'expression matérielle de cet autre fait, bien connu en liturgie, de la concélébration, qui n'existe plus qu'au sacre des évêques et aux ordinations.

L'usage primitif s'est maintenu traditionnellement au moyen âge et jusque de nos jours. Ainsi, lors de la création de l'évêché de Maillezais, démembré de celui de Poitiers, le nouveau siège dut entretenir, dans cette dernière cathédrale, deux cierges constamment ardents, en signe de dépendance et d'obéissance (3).

poterat..... Stantes ante thronum et in conspectu Agni..... et clamabant voce magna dicentes: Salus Deo nostro qui sedet super thronum et Agno. » (vi, 9, 10.) «Sunt ante thronum Dei, et serviunt ei die ac nocte in templo ejus. » (vi, 15.)

(1) « Vidi subtus altare animas interfectorum propter verbum Dei et propter testimonium quod habebant. » (vi, 9.)

(2)« Et conversus vidi septem candelabra aurea et in medio septem candelabrorum aureorum similem Filio hominis... Sacramentum... candelabra septem, septem ecclesiæ sunt. » (Apoc., 1, 13. 14, 20.)

(3) Le pape Jean XXII, en 1317, « maintint à la cathédrale de Poitiers, outre certaines autres prérogatives, un droit de luminaire

D'après le droit canonique, des cierges sont encore, chaque année, le jour de la Purification ou de la fête. patronale, offerts par les églises filiales aux églises matrices(1). L'idée est donc toujours la même. Le cierge représente l'église absente, celle qui se rattache par un lien spirituel à l'église mère qui lui a donné naissance.

IX.

Le plus important, comme symbolisme, ainsi qu'au point de vue liturgique, parmi les arbres à cierges, est incontestablement le chandelier pascal, dont il convient de parler ici sommairement.

sur celles de Luçon et de Maillezais, qui devaient lui payer à cet effet annuellement une valeur de cent vingt livres chacune. De plus, elles devaient pourvoir à l'entretien continuel de deux cierges brûlant de chaque côté du grand autel, en témoignage de filiale déférence envers l'Église mère. » (Auber, Hist. de la cath. de Poitiers, apud Mém. de la Soc. des antiq. de l'Ouest, t. XVII, p. 77.)

L'évêché de la Rochelle, démembré de celui de Saintes, fut fondé en 1628. A cette occasion, les deux évêques firent un concordat où on lit : « L'évesque de la Rochelle, pour luy et ses successeurs, promet, pour marque de reconnaissance et d'honneur de la dépendance qu'ont eue autrefois les églises de la Rochelle, isle de Ré en pays d'Aulnis, de l'évesché de Xainctes, de bailler et présenter annuellement et perpétuellement, le jour de samedy saint avant l'office, à l'église cathédrale de Saint-Pierre de Xaintes, un cierge de cire blanche du poids de six livres, auquel sera attaché un escu d'or qui appartiendra au seigneur évesque de Xaintes et le cierge demeurera à l'église.» (Briand, Hist. de l'Eglise Santone, t. III, p. 281.)

(1) Analecta juris pontif., t. XX, col. 202,

Le plus ancien chandelier existant à Rome est celui de la basilique de Saint-Paul-hors-les-murs (1): il date de la fin du XIe siècle, et représente la vie du Christ en bas-reliefs. Les autres chandeliers ne remontent qu'aux XIIe et XIIe siècles. Ils affectent la forme d'une colonne torse, avec des rubans de cubes d'émail dessinant une mosaïque.

Aux Saints-Come-et-Damien, le chapiteau est composite le fût, de marbre blanc, sans émaux, est supporté par deux lions couchés. A Sainte-Cécile, la bobèche est large et émaillée comme le fût : deux lions accroupis soulèvent la base (2). A Saint-Pancrace, le support est

(1) Le chandelier pascal de la cathédrale de Capoue mérite une attention particulière: c'est une haute colonne, richement décorée au xe siècle par la sculpture. Le pied triangulaire a perdu deux de ses lions de support, et en partie les petits personnages nus qui personnifiaient les quatre fleuves du paradis. Sur le fût courent des rinceaux, où voltigent des oiseaux qui s'arrêtent parfois à becqueter les fruits. Deux sujets font allusion directe à la résurrection les saintes femmes se rendent au tombeau, leurs parfums à la main; le Christ ressuscité apparaît aux apôtres. Sur le fond blanc se détache une mosaïque d'un aspect agréable, dont les éléments se composent de petits cubes d'émail rouge ou doré et de serpentin vert.

Ce chandelier a été minutieusement décrit dans la Sacra guida della chiesa cathedrale di Capua, Naples, 1859, p. 112 et suiv.

(2) Le symbolisme du lion est nettement accusé dans cette strophe d'une prose du moyen âge, citée par la Revue de l'art chrét., t. XVI, p. 629).

Sic de Juda leo fortis,
Fractis portis diræ mortis,
Die surgit tertia.
Rugiente voce patris,
Ad supernæ sinum matris

Tot revexit spolia.

un bélier ailé, autre symbole expressif du Christ, chef du troupeau et prenant son essor vers les cieux (XIIe siècle). A Saint-Jean-de-Latran, sur un soubassement de marbre blanc, rehaussé de vert antique, se dresse une colonne cannelée, d'ordre ionique, en marbre violet, avec base et chapiteau de bronze doré. A SaintPierre du Vatican, la base est en granit vert et porphyre violet, aux armes de Pie VI, et le fût, en marbre noir et blanc d'Égypte, est monté en bronze doré. Le chandelier de Sainte-Marie-Majeure ne diffère du précédent que par son socle de jaune antique, rehaussé de porphyre rouge. A Saint-Marc, la colonne est en brèche violette, avec base et chapiteau de marbre blanc, d'ordre dorique. A Saint-Augustin, même ordre: fût de marbre gris, cannelé de marbre blanc, avec un soubassement d'albâtre fleuri. A Saint-Michel a ripa grande, la colonne, d'ordre dorique aussi, est en brèche coralline, avec base d'africain vert. Aux Saint-Jean-et-Paul, la colonne est d'albâtre.

C'est pourquoi l'évêque de Vaison Suarez disait : « Ad cereos istos paschales collocandos, in Urbe præcipue, candelabra non lignea, neque corinthia seu corinthio fusa ære, nec aurea, sed lapidea seu marmorea, præalta et ingentia, quasi colossœa, constructa visuntur. »

Je ne connais pas à Rome de chandelier affecté au cierge pascal qui n'offre la forme d'une colonne. L'allusion est bien évidente à ces deux passages de l'Exultet : « Hæc nox est, in qua primum patres nostros filios Israel eductos de Egypto, mare rubrum sicco vestigio transire fecisti. Hæc igitur nox est, quæ peccatorum tenebras columnæ illuminatione purgavit...... Sed jam columnæ hujus præconia novimus, quam in honorem Dei rutilans ignis accendit. »

Aux yeux de la sainte liturgie, les ténèbres de la nuit symbolisent la noirceur du péché, et la colonne de feu qui précédait les Hébreux sortis de l'Égypte, cette autre colonne de cire enflammée, chargée de nous rappeler la résurrection du Sauveur.

Le texte, il est vrai, ne parle que du cierge, mais l'art du moyen âge l'a interprété également dans le sens du support.

Le chandelier pascal, placé à la droite de l'autel, au côté de l'évangile, est presque partout fixe, adhérent soit au sol, soit à l'ambon (1).

A Sainte-Marie in Cosmedin, à Saint-Clément, à SaintLaurent hors-les-murs, il fait partie de l'ambon de l'évangile, et est en marbre comme lui. Cette tradition est même si vivace encore qu'à Saint-Pierre, où l'ambon n'existe plus, chaque année, les sacristains en improvisent un près du cierge pascal. Cet ambon est tout simplement une chaire cubique, portée sur de hauts pieds, garnie de tentures et de plusieurs coussins pour recevoir le riche évangéliaire sur lequel le diacre chantera l'Exultet.

Une miniature italienne, reproduite par l'abbé Gerbert dans un de ses Traités sur le chant ecclésiastique et, si je crois, aussi dans le grand ouvrage de d'Agincourt, mais plus récemment par M. Rohault de Fleury, représente fidèlement la cérémonie de la bénédiction du cierge pascal, telle qu'elle se faisait au XIIe siècle et se fait encore à l'ambon. Un double escalier conduit à l'ambon, dont la cuve avance, s'arrondit et est ornée

(1) « Præparetur etiam cereus paschalis, prægrandis, qui ponitur in aliquo magno candelabro condecenti, regulariter in latere evangelii vel alibi pro situ loci, et apud illum locetur pulpitum. (Carem. episcop., lib. II, cap. xxvII.)

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