صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

Pour le xv° siècle encore, je citerai un texte daté de l'an 1483: « In ambitu ecclesiæ Neuburgensis... situata est capella in honorem beati Nicolai constructa..... In cujus quasi medio... tumba ejusdem beati Leopoldi... et tumba ipsa cancello ferreo circumdata, super quo plurima candelabra ad affigendas cereas (sic) et alias candelas, quæ ad honorem B. Leopoldi ex advenientium Christi fidelium devotione accensæ ibidem offeruntur..... Ad caput vero ejusdem tumbæ..... quinque sunt lampades diu noctuque ardentes. » Il y avait done. un double luminaire au tombeau du bienheureux Léopold, placé au milieu de la chapelle de Saint-Nicolas dans l'église de Neuburg: d'abord cinq lampes qui brûlaient jour et nuit et étaient suspendues à la tête du monument; puis, tout autour du tombeau, sur la grille de fer qui le protégeait, des chandeliers ou pointes de fer qui recevaient les cierges qu'apportaient par dévotion les pieux pèlerins (1).

En 1574, eut lieu une translation de reliques dans l'église de Sainte-Marie in corobiolo, à Monza. Le pro

mencement du xive siècle, un rabbin constatait qu'à Jérusalem, « les Juifs et les musulmans allument tous les vendredis soirs des lumières sur les tombeaux des patriarches. » Ainsi se réalisaient, dit M. Davin, les paroles de Daniel relatives à la venue du Messie: « Et les hommes d'intelligence resplendiront comme la splendeur du firmament et ceux qui en rendent justes un grand nombre comme des étoiles dans l'éternité, à jamais. » (Revue de l'art chrét., t. XXX, p. 374.)

La tour de Babel devait avoir sept étages, par allusion aux sept planètes: aussi la nommait-on « le temple des sept lumières de la terre ». (Revue de l'art chrét., t. XXX, p. 364.)

(1) Cet usage se conserve encore dans certaines églises de Paris, par exemple au tombeau de sainte Geneviève, à Saint-Étiennedu-Mont et devant la statue de Notre-Dame la Blanche, à SaintGermain-des-Prés.

cès-verbal, rapporté par Frisi (Memorie storiche di Monza, t. II, p. 247-253), fait savoir que les reliques ayant été déposées dans le choeur, derrière un autel dressé pour la circonstance, un lampadaire de sept lampes fut entretenu devant elles, pendant les trois jours que dura leur exposition: « Et pro majori populi comoditate ad dictas reliquias visitandas et venerandas, constructum fuit altare extra capellam majorem, illudque mirifice ornatum, et circumseptum uno steccato tapetibus cooperto, erecto ante illud pensili septem lampadarum, quæ per tres illos dies, quibus dictæ reliquiæ publice populorum venerationi relictæ sunt, continuo ardebant, præter competentem candelarum numerum (1) ».

Un chroniqueur tourangeau, mort en 1676, nous fait savoir qu'un râteau de lumières brûlait devant le tombeau de saint Martin: « In choro rastrum lucis, ante sepulcrum sancti Martini undecim coronas luminis ardent.» (Monsnier, t. II, p. 292, cité par Nobilleau, Rituale, p. XLIX.)

M. de Farcy signale, à la cathédrale d'Angers, avant le renouvellement du chœur opéré à la fin du xvio siècle, des râteaux en l'honneur des châsses: « Au-dessus de l'autel était la précieuse châsse de saint Maurice..... A droite et à gauche de la châsse étaient deux cierges de quatre livres et demie, posés non point sur des chandeliers, mais sur des espèces de bobèches semblables à celles dont M. Viollet-le-Duc donne un dessin à la page 56 du tome II du Dictionnaire du mobilier français. Au delà des deux cierges et portées sur deux piliers de

(1) A Monza, dans le tableau de la Renaissance qui figure l'exposition du trésor à son retour d'Avignon, des cierges brûlent au tref, au nombre de quatre, à cause des saintes reliques.

cuivre poli, se trouvaient les statues d'argent, de quatre pieds de hauteur environ, de la sainte Vierge, du côté de l'évangile, et de saint Maurice, du côté de l'épître... Huit cierges, quatre de chaque côté, semblables aux précédents, étaient fixés sur la partie supérieure du mur (par conséquent au-dessus de la châsse), entre les statues et les deux pyramides d'architecture en pierre qui se trouvaient aux deux extrémités du sanctuaire... La balustrade était fort simple; deux porte; latérales donnaient accès dans le sanctuaire. Entre ces deux portes, sur la partie fixe de la clôture, une table pliante était disposée pour recevoir un cierge qui brûlait jour et nuit devant l'autel et les reliquaires». (Notices archéologiques sur les autels de la cathédrale d'Angers, p. 8, 9.) Un manuscrit ajoute : « Au-dessus (du mur) étaient des râteaux sur lesquels on posait des cierges

XIV.

Dans le chœur et la nef, douze cierges, le jour de la Dédicace, étaient fixés devant les douze croix commémoratives de l'onction faite par l'évêque sur les murs de l'église, lors de sa consécration solennelle. En France, on ne les allume que pendant les offices, mais à Rome, ils brûlent tout le temps de la fête, à partir des premières vêpres. Or ces douze cierges représentent symboliquement les douze apôtres, qui ont dissipé les ténèbres dont le monde était enveloppé et l'ont illuminé par leur prédication, ainsi que saint Brunon, évêque de Segni, l'expliquait au XIIe siècle, dans une lettre à l'évêque de Maguelonne : « Quid cerei? Duodecim cerei, duodecim apostoli sunt, quorum doctrina fugatæ sunt tene

bræ quorumque prædicatione illuminatus est mundus. » (Gariel, Series præsulum Magalonens., p. 155.)

Une ancienne tradition, consignée dans un acte de 1534, porte que « trois lyons de pierre » furent transportés miraculeusement de Rome dans l'abbaye de Saint-Pierre, à Vienne, lors de la « consécration du cymettière ». Or, le pape saint Grégoire aurait accordé, à cette occasion, « une indulgence de vingt ans pendant les caresmes à tous les fidelles, véritablement repentis et confessés, et sept ans et sept quarantaines à toutes personnes pour la substention et entretenement de la lumière miraculeuse des lampes des lyons, servant aux statues.» (Congrès archéologique de France, session de Vienne, 1879, p. 195.) Ce texte n'est pas très clair: cependant essayons d'y comprendre quelque chose. Ces lions supportaient des statues, probablement de saints, puisqu'il est dit, dans le même document, qu'à Rome ils servaient « autrefois aux simulacres des démons »; mais que Jésus-Christ les avait «< réservé pour les corps morts des martires ». Or « les trois lyons bruslaient à Rome, sans estre extaincts ny consumés au devant de l'ydolle des Romains et les simulacres des divinités par un art de Virgille ou plutost diabolique». Ainsi ces lions étaient étincelants de lumière, par suite d'art magique, ce qui signifie simplement que, dans les temples païens, y avait des lions, en bronze probablement, comme celui du musée de Naples (quoique du moyen âge), dans lesquels les prêtres entretenaient une lumière ardente, laquelle brillait par les orifices pratiqués aux yeux, aux oreilles et en d'autres parties du corps de l'animal. Le sacerdoce païen, comme l'a doctement démontré le P. Kircher, était ingénieux et fécond en supercheries de ce genre pour le public, c'étaient les lions eux-mêmes

il

qui «< brusloient » d'une façon miraculeuse, puisque la lumière était parfaitement dissimulée à l'intérieur et que la distance surtout ne permettait pas d'en soupçonner

l'existence.

A Vienne, la tradition s'était maintenue, mais avait pris, pour la circonstance, une autre physionomie. Les lions étant massifs, on suppléait, à leur défaut de lumière disparue, par l'entretien de plusieurs lampes qui brûlaient alors en l'honneur des saintes reliques. Et pour perpétuer la légende, ces lampes à leur tour étaient miraculeuses, c'est-à-dire qu'elles ne s'éteignaient jamais et étaient entretenues d'huile sans le secours humain.

De tout ceci, dégagé du merveilleux dont l'entourait la crédulité populaire, retenons que, très anciennement, le culte des corps saints comprit, dans ses formes multiples, la présence continue d'un riche luminaire.

Un anonyme du XIIe siècle mentionne douze lampes brûlant jour et nuit au Saint-Sépulcre de Jérusalem, dont quatre à l'intérieur même du tombeau et les autres au rebord droit de la pierre qui servait de couvercle à ce tombeau : « In hujus autem monumenti (ecclesia Constantiniana) aquilonis parte sepulcrum Domini in eadem petra excisum..., ubi die noctuque duodecim lampades ardent; quatuor intra sepulcrum, octo supra in margine dextero lapis (lapidis) qui ad ostium monumenti positus erat ». (Col. 970.)

Il y avait aussi, à l'endroit où fut plantée la croix du Sauveur, une très grande croix d'argent que surmontait une grande roue de bronze à laquelle pendaient des lampes « Argenteam modo pergrandem sustinens crucem, pendente desuper magna ærea rota cum lampadibus ». (Col. 969.)

« السابقةمتابعة »