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vespres d'icelles festes l'on disoit vespres et matines des morts et le lendemain l'on disoit les laudes et la messe des morts... Il y auoit d'autres anniuersaires que l'on appeloit anniuersaires manuelz dont la messe se disoit au grand autel auec diacre et soubz diacre, qui se payoient manuellement après la messe dite qui se disoit par ung chanoine et par un demi prébendier, dont l'un estoit celui qui est fondé par M. Guillaume Archambault et qui est celuy d'Uset, et celui de Chauldrier, celuy de feu Mr Charles Gommard, qui se payoit sur le reuenu de Saint-Morice de Clauettes, celuy qui se disoit avec le bourdon qui estoit pour ceux de Pons; et y auoit à l'entour ung drap de mort que l'on mettoit dans le cœur de l'églize avec quatre cierges allumés, pendant que l'anniuersaire se disoit, soit au soir, à vespres, soit aux matines et à la messe, auxquels sierges estoient attachées des hermoiries de la maison et le grand autel estoit aussi paré de noir. » (Audiat, Saint-Pierre de Saintes, p. 102.)

M. de Roddaz (l'Art ancien à l'Exposition nationale belge, p. 24) donne la gravure de la « custode du cierge des damoiseaux en argent du XIVe siècle, à la cathédrale de Tournai. » Cette enveloppe, modelée sur le cierge, va en diminuant de la base au sommet. Elle est divisée en six compartiments inégaux, chargés d'écussons multiples, et terminée par un chapeau pyramidal.

XX.

Notons ici quelques particularités relatives au luminaire.

Les amendes se payaient souvent en cire, ce qui se

pratique encore en Italie, où cette cire est principalement appliquée au luminaire du Saint-Sacrement.

Élie II, abbé de Saint-Serge, à Angers, qui mourut en 1389, condamna un homicide à donner, chaque année, deux cierges du poids de dix livres au jour anniversaire du meurtre, le 1er septembre. Ces cierges devaient être allumés chaque jour pendant la grand'messe, à l'élévation. « Mulctam pecuniæ in pœnam homicidii, apud oppidum Gorzeium perpetrati, judicum sententia persolutam, hospitalaris hujus cœnobii attribuit, ea lege, ut quotannis duas faces cereas, pondo decem librarum, in præfati hominis occisi anniversario, die 1 septemb. exhiberet, quæ postea in majori sacro, singulis diebus, ad elevationem Sancti Sacramenti accenderentur.» (Chronique de Saint-Serge, par Dom Fournereau.)

La cire des cierges était employée, à Saint-Martin de Tours, à sceller les lettres du chapitre.

<< Ipsi (capicerii), in feriis, lectiones pro ægrotis, legere possunt, et altaris ceram qua capituli litteras sigillantur, habent. » (Nobilleau, Rituale B. Martini Turonen., p. 58.)

Le Pèlerin racontait ainsi, en 1881, une procession faite à Sarragosse en l'honneur de Notre-Dame-delPilar:

« Le soir, une autre procession est consacrée au Rosaire et prend un autre aspect; on y porte des appareils de diverses formes, représentant des temples, des lanternes monumentales, des lions, des oiseaux et enfin une vaste représentation de la basilique del Pilar; toutes ces pièces, assez originales, sont remplies de bougies et traversent, comme une illumination d'un ordre à part, la ville illuminée; les fidèles gardent le même

silence, qui n'est interrompu que par les musiques placées de distance en distance. »>

Pauluzzi, agent d'Alphonse I d'Este, duc de Ferrare, auprès du Saint-Siège, écrivait à son maître, en 1518, à propos d'une comédie jouée devant Léon X, au Vatican et dont Raphaël avait été le décorateur: « Les candélabres étaient formés par des lettres et chaque lettre supportait cinq torches qui disaient: Leo X pont. maximus. » (Gazette des Beaux-Arts, p. 443.)

Les églises étaient sombres, surtout à cause des vitraux, et d'ailleurs il y avait les offices de nuit qui nécessitaient l'éclairage particulier du chœur. A la sainte Chapelle de Paris, les stalles étaient munies en conséquence de lanternes avec réflecteurs :

« Six abscouses d'airain, à tenir les chandelles aux matines. (Inv. de la sainte Chapelle, 1573, n° 95.)

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La dévotion s'affirmait et s'affirme encore par le don de cierges, surtout dans les lieux de pèlerinage et aux autels en vénération. Je ne citerai qu'un trait du moyen âge, parce qu'il résume tous les autres. Dans la déposition de Jeanne d'Arc, lors de son procès, on lit :

<«< J'ai aussi offert à la messe des cierges dans la main du prêtre, devant l'autel de sainte Catherine, en l'honneur de Dieu, de la sainte Vierge et de mes deux saintes; mais je n'en ai jamais allumé autant que j'aurais voulu. >>

L'offrande individuelle se retrouve aux messes des morts et à la présentation du pain bénit, aux relevailles, non en vertu d'une obligation canonique, mais par suite d'une coutume établie, qui malheureusement cache plus d'un abus. La liturgie prescrit officiellement cet hommage pieux aux ordinations, aux canonisations, aux sacres des évêques et des rois, ainsi qu'à la confirmation.

J'ai constaté à Rome un touchant usage. Dans les églises, le jour des morts ou aux anniversaires des défunts pour lesquels se font des prières solennelles, un ou plusieurs cierges brûlent sur la tombe; s'il n'y en a qu'un, il est posé à l'endroit de la tête; s'il y en a deux, on en place un à la tête et l'autre aux pieds. Dans les cimetières, la plupart des tombes ont leur petite lampe, qui s'allume soit le 2 novembre, soit le jour anniversaire de la sépulture, soit même chaque jour. En France, cette coutume ne nous était pas inconnue, comme le témoignent les exemples suivants :

́ ́ « A la cathédrale de Quimper, il était d'usage, aux anniversaires, d'allumer deux cierges sur les tombes des défunts pour lesquels on priait. En 1583, fondation. de sire Pierre d'Harriette : il est stipulé dans l'acte que pendant le service on placerait sur sa tombe le bénitier et deux pilletz de cire ardans dans des chandeliers de cuivre» (Le Men, Monog, de la cath. de Quimper, p. 86). En 1589, pour l'anniversaire d'un chanoine, «< on exposera deux chandeliers et chierges sur la tombe >> (p. 19). En 1648, messe pour un chanoine, « sur la tombe duquel seront posés deux chandeliers avecq deux cierges allumés durant ledict service » (p. 44).

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Feu le chanoine Joubert avait dans sa collection de parchemins, parmi les documents relatifs à l'église Sainte-Croix d'Angers, une pièce datée du 16 mars 1583, dont voici l'analyse :

« Vénérable et discret Messire Lucas Grenier, pbre, bachelier en decret et curé de la paroisse de SainteCroix d'Angers, » fonde «troys services solennelz aux jours et festes de sainct Lucas, saincte Genefviève, et du nom de Jésus, avecques vigilles solennelles à six heures et demye du soir des jours et festes de Tous

saincts, scavoir à chascun desdicts jours et festes sainct Lucas, saincte Genevièfve et du nom de Jésus, premières et secondes vespres, matines et grand messe avec l'encens,» à la charge par la fabrique de fournir << d'ornements beaux et honnestes, encens et encensiers, faire sonner les cloches tant aux vespres, matines que grandes messes. » Les curés fourniront de «deux sierges de grandeur compétante, qui seront alluméz aux deux boutz de l'autel, et d'un autre cierge qui sera allumé durant les dictes vigilles, de la Toussainctz seulement sur la fosse des père et mère, frère et sœur dudit Grenier, qui sont sous les cordes des cloches, ouquel lieu ledit Grenier prétend soubz le bon vouloir et permission desd. paroissiens estre après son decedz inhumé et enterré. »

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