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berbe, à moitié nu, sur un char. Ce dieu est Bacchus, couronné de pampres et tenant de la main droite un thyrse, que soutient par la base un génie enfant. Bacchus est placé entre deux bacchants, dont l'un tient la syrinx et le bâton recourbé et l'autre joue de la lyre. Un autre bacchant, qui vient à la suite, porte aussi un bâton recourbé, de la main gauche, tandis que sur son bras droit un enfant est assis. Une peau de panthère couvre son épaule droite.

Sous une énorme tête de lion, d'un très grand relief, que l'on voit ensuite, est figurée Ariane allongée, la tête appuyée sur la main gauche, entre deux petits génies tenant l'un un flambeau allumé et l'autre un flambeau éteint et renversé.

A côté de ce dernier est Morphée portant de la main gauche une branche de pavot, tandis que sa main main droite semble reposer sur la tête d'Ariane. Auprès de lui est un autel sur lequel le feu brûle et qu'entoure une guirlande.

Vient ensuite un centaure jouant de la lyre, précédé d'une ménade et portant en croupe une autre ménade.

Il y a loin entre l'interprétation que nous donnons et celle qu'a fournie M. Trabaud. Mais si nous ne partageons pas toutes ses idées, en revanche nous nous rangeons à celle qui suit, au sujet de l'origine du monument:

<«< Si l'on ne consulte que le style de la pièce sculptée de Cadenet, dit-il, l'œuvre émanerait d'une époque tardive du siècle, alors que la forme semi-barbare s'immisce dans la facture gréco-romaine.

« C'est et ce ne peut être qu'un sarcophage, en aucun cas une baignoire, encore moins un cuvier de vendange,

une conque de fontaine. Toutefois, un point essentiel autorise à déterminer le lieu d'origine : le style dans l'exécution, principalement l'expression mobile des physionomies et la contexture gauloise des traits qui est singulière, inégale, dans cette pièce spirituellement fouillée, alors qu'une rectitude dans les lignes, monotone et imposante à la fois, caractérise les figures grecques ou romaines des autres bacchanales recueillies au Vatican, au Capitole et ailleurs. Aussi est-il permis d'en attribuer le faire à un marteau ciseleur de la localité, à un Gaulois romanisé de la Provence; et, pour cette raison, il appartiendra au patriotisme local de fixer dans un musée ce rare et brillant morceau de l'art païen succombant, à condition de doter l'église Saint-Etienne d'une conque baptismale digne du cérémonial du culte. >>

En examinant le monument, on acquiert la conviction qu'il fut destiné en principe à être appliqué contre un mur. On en trouve la preuve dans le peu de relief de la partie qui représente Bacchus et dans l'énorme. relief qui, au contraire, se montre dans la partie opposée. Il en est de même pour les oves qui se montrent seulement au-dessus de la bande qui court de la tête du lion au Centaure portant la ménade. Enfin, en comparant ce monument avec un monument analogue qui se trouve au musée Pie Clémentin, à Rome, on est en droit de supposer que le premier ne se montre qu'à moitié, soit qu'il ait été bâti dans le mur, soit qu'il ait été détruit ou coupé par le milieu.

Si l'autre moitié existait dans le mur, on pourrait croire qu'elle porte entre autres sculptures une seconde tête de lion semblable à tous égards à celle qui est si apparente dans la partie dégagée; malheureuse

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ment, cette autre moitié n'existe pas et nous affirmons le fait sur le témoignage fourni par le curé actuel de Cadenet, que des travaux de sondage dans le mur ont parfaitement convaincu.

Nous donnons ci-joint la reproduction fidèle du dessin de M. Laugier.

D'un simple bas-relief sur marbre passons à un ouvrage, dont les dimensions sont autrement grandes : T'aqueduc romain de Traconade, l'un des quatre aqueducs qui alimentait jadis la ville d'Aquæ Sextiæ.

Ce canal, d'une longueur de vingt-huit kilomètres, commençait à la grotte même d'où jaillit la source de Traconade, dans le territoire de Jouques, à trois kilomètres du chef-lieu de la commune. Au point même de départ, une vanne jouant dans des rainures pratiquées dans le rocher, permettait d'élever le niveau de l'eau et d'introduire celle-ci dans le canal qui avait tout d'abord 60 centimètres de largeur sur 1 mètre 20 centimètres de hauteur.

M. Gauthier, curé de Jouques, qui a laissé des notes manuscrites d'une certaine valeur, raconte ainsi ce qu'il avait retrouvé dans le territoire de sa paroisse :

« L'intérieur de l'aqueduc avait 1 mètre de largeur, 175 de hauteur dans les terres et des dimensions moindres dans les rochers. La construction était en pierres sémillées, avec une voûte à plein cintre. Il a été fait avec une élégance, une solidité et un fini dignes des plus beaux jours de Rome.

« A côté d'un mur élevé dans un vallon pour supporter le canal et dans lequel on avait placé une assise d'immenses pierres de taille, nous avons vu une fosse renfermant encore de la chaux qu'on y avait éteinte; nous avons reconnu aussi sur les rochers voisins des en

tailles à distances égales, pour extraire les pierres devant servir au petit appareil de l'aqueduc. Ces entailles sont moindres que celles que l'on pratique de nos jours. >>

L'aqueduc se dirige de l'est à l'ouest, en suivant les contours des collines, dans la direction de Peyrolles. Parvenu dans le quartier dit de Pelloutier, il franchissait un vallon d'une largeur de 40 mètres, au moyen d'un pont dont les massifs attenant aux rochers sont encore visibles. Quant aux piles intermédiaires, elles sont entièrement détruites.

«Au départ de ce point, écrivaient les auteurs de la Statistique du département, le canal s'engageait de nouveau sous la montagne pour reparaître à 500 mètres au nord de Meyrargues, au quartier dit la Figuei rasse il a dans cet endroit 60 centimètres de largeur at 160 de hauteur; l'intérieur est travaillé avec un soin si minutieux qu'on a été jusqu'à y figurer des joints imitant ceux d'une maçonnerie en pierres sémillées. >>

En sortant de la montagne, le canal franchissait le vallon dit des Arcs sur un pont qui devait compter huit arches au moins. C'est ce pont que représente notre gravure.

Sa construction est belle; les piles ont 2 mètres sur chaque face et 7 mètres de hauteur sous voûte; elles en ont 9 jusqu'à la ligne supérieure terminant l'aqueduc.

A l'ouest du château de Meyrargues, un nouveau pont faisait franchir au canal la vallée par laquelle passe le chemin de Peyrolles, mais depuis la Restauration les gens du pays en ont si bien enlevé toutes les pierres qu'il n'en reste plus rien.

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