صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

Pour un indigne maître ils veillent nuit et jour;
Ils forment son cortège et composent sa cour;
Et soumettent sans honte, en cet emploi servile,
Leurs célestes esprits à sa terrestre argile.
Pour éviter leurs yeux, je me suis vu réduit

A me glisser couvert des vapeurs de la nuit.

Trop heureux maintenant si, pour tromper leur veille,
Je trouve pour asile un serpent qui sommeille,
Et si je puis cacher dans ses plis tortueux,
Du chef des séraphins les traits majestueux!

« O honte! ce rival du monarque du monde,
Il va donc se cacher dans un reptile immonde!
Moi, qui prétends au ciel, habiter un serpent!
Dans les plis sinueux de cet être rampant,

Je vais donc, rasant l'herbe et léchant la poussière,
Humilier ce front et cette ame si fière !

O puissances d'enfer! qui de vous, dites-moi,
Dans cet état abject reconnoîtra son roi?

O que pour s'élever l'ambition s'abaisse!

Plus hauts sont ses projets, plus grande est sa bassesse.
Vengeance, dont la rage empoisonna mon cœur,
Que d'amertume, hélas! se mêle à ta douceur!
Si tes plaisirs sont grands, que leur suite est cruelle !
N'importe! cieux, tonnez sur ma tête rebelle!
Sans en être ébranlé, je recevrai vos coups;
Puissé-je seulement punir ce Dieu jaloux !
Ou, si mon bras enfin ne l'atteint pas lui-même,
Puissé-je m'en venger sur l'insolent qu'il aime!

Whom, us the more to spite, his Maker rais'd
From dust: spite then with spite is best repaid. »

So saying, through each thicket dank or dry,
Like a black mist low-creeping, he held on
His midnight search, where soonest he might find
The serpent: him fast sleeping soon he found
In labyrinth of many a round self-roll'd,

His head the midst, well stor'd with subtle wiles:
Not yet in horrid shade or dismal den,
Nor nocent yet; but, on the grassy herb,
Fearless unfear'd he slept: in at his mouth
The devil enter'd; and his brutal sense,
In heart or head, possessing, soon inspir'd
With act intelligential; but his sleep
Disturb'd not, waiting close the approach of morn.

Now, when as sacred light began to dawn
In Eden on the humid flowers, that breath'd
Their morning incense, when all things, that breathe,
From the' earth's great altar send up silent praise

To the Creator, and his nostrils fill
With grateful smell, forth came the human pair,
And join'd their vocal worship to the quire
Of creatures wanting voice; that done, partake

Sur ce fils

que

créa son dépit envieux,

Ce fils de sa fureur, adopté par les cieux!

. Ce Dieu me provoqua: c'en est assez; ma rage
Rendra haine pour haine, outrage pour outrage.

A ces mots, apaisant ses transports orageux,
A travers les buissons, les joncs marécageux,
Il se glisse sans bruit comme un sombre nuage,
Et cherche le serpent, ministre de sa rage.
Il le trouve dormant: en cercles redoublés
De son corps sinueux les replis sont roulés ;
Au milieu reposoit sa tête languissante;
Rusé, mais non cruel, sa douceur innocente,
Incapable de crainte ainsi
que de fureur,
N'habitoit point des bois la ténébreuse horreur,
Ni des antres muets la profondeur obscure;
Tranquille, il sommeilloit sur un lit de verdure.
Le perfide Satan se glisse dans son corps;
Dans son cœur s'insinue, anime ses ressorts,
Et, prêtant sa raison à l'instinct qui sommeille,
Attend paisiblement que le jour le réveille.

[ocr errors]

Le jour enfin paroît, et vers le ciel serein Montent en pur encens les parfums du matin. Au Dieu qui la créa la terre rend hommage; Ce Dieu puissant et bon sourit à son ouvrage; Et, par ces doux tributs payés de ses bienfaits, Voit remonter vers lui les présents qu'il a faits. Le couple heureux alors quittoit ses toits champêtres; Il vient, joignant sa voix aux chœurs muets des êtres,

The season, prime for sweetest scents and airs;
Then commune, how that day they best may ply
Their growing work; for much their work outgrew
The hands' dispatch of two gardening so wide;
And Eve first to her husband thus began:

« Adam, well may we labour still to dress This garden, still to tend plant, herb, and flower, Our pleasant task enjoin'd; but, till more hands Aid us, the work under our labour grows, Luxurious by restraint; what we by day Lop overgrown, or prune, or prop, or bind, One night or two with wanton growth derides, Tending to wild. Thou therefore now advise, Or hear what to my mind first thoughts present:

Let us divide our labours; thou, where choice
Leads thee, or where most needs, whether to wind
The woodbine round this arbour, or direct
The clasping ivy where to climb: while I,

In yonder spring of roses intermix'd
With myrtle, find what to redress till noon:
For, while so near each other thus all day
Our task we choose, what wonder if so near

Du soleil renaissant saluer le retour,

Et goûter à longs traits les prémices du jour.

Mais les moments sont chers, leurs jardins les attendent;
Il est temps de régler les doux soins qu'ils demandent;
Seuls à leur tâche immense ils ne suffisent pas.

« O cher époux! dit Ève; en vain nos foibles bras
Unissent leurs efforts pour un si grand ouvrage;
Ces boutons et ces fleurs, ces fruits et ce feuillage
Exercent vainement nos travaux assidus;
Les travaux de la veille au matin sont perdus :
En vain nous étayons ces tiges languissantes;
Des rameaux trop hâtifs, des feuilles renaissantes
En vain nous réprimons l'essor présomptueux ;
Une nuit reproduit leur luxe infructueux;

Et tout ce que notre art retranche à leur verdure,
Leur prodigalité le rend avec usure:
Pour abréger l'ouvrage inventons des moyens :
Donne-moi tes conseils ou profite des miens.
Partageons entre nous cette tâche innocente
Qu'exige de nos mains chaque fleur, chaque plante.
Toi, porte tes secours aux lieux où leurs besoins,
Où ton libre caprice appelleront tes soins,
Soit que tu joignes l'orme au lierre qui l'embrasse,
Soit qu'autour du palmier le jasmin s'entrelace;
Ou que le cep errant, le souple chèvre-feuil,
De leurs bras amoureux étreignent le tilleul;
Moi, j'irai cultiver les myrtes et les roses,
Dans ces riants jardins nouvellement écloses :

« السابقةمتابعة »