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composer, sans compter l'Appendice, l'Obituaire et deux pouillés du diocèse de Paris, l'un du xvie siècle, et l'autre du xviiio. Les divisions du Petit Pastoral en neuf sections et du Grand Pastoral en vingt-trois livres ont été conservées; mais nous n'avons pu maintenir les onze sections du Petit Cartulaire, attendu que, par la suppression des doubles emplois, il avait perdu les cinq sixièmes de son contenu, et que des sections tout entières, telles que la cinquième et la sixième, avaient disparu complétement, sans parler des autres sections auxquelles il n'est resté qu'une ou deux pièces. C'est pourquoi nous avons placé les chartes conservées sous une seule série de numéros. Nous avons opéré de même à l'égard des chartes des autres manuscrits, soit qu'elles y eussent ou non des numéros d'ordre. Quand les pièces n'étaient pas assez importantes pour mériter d'être publiées en entier, nous nous sommes contenté d'en donner un extrait, et plus souvent un sommaire, en conservant toutefois les dates, que nous avons imprimées textuellement et avec d'autres caractères que l'analyse. Nous avons opéré aussi de nombreux retranchements dans l'Obituaire. La division par chapitres que nous y avons adoptée ne répond pas à celle du manuscrit. Lors de la rédaction primitive, on avait laissé du blanc à chaque jour de l'année; mais quand l'espace a été rempli, on n'a pas fait difficulté d'écrire les obits ailleurs, sans égard pour la date. Nous avons dû faire disparaître autant que possible ces transpositions. Des donations, des clauses testamentaires et des décisions du chapitre, relatives aux fondations d'anniversaires, sont mêlées aux obits; mais nous n'en avons imprimé que ce qui nous a paru avoir de l'intérêt. A la suite de l'Obituaire, nous avons placé quelques pièces empruntées au même manuscrit, et trop peu nombreuses pour être rangées sous un titre particulier. Il suffit, du reste, de jeter les yeux sur la Table qui termine le quatrième et dernier volume, pour se rendre compte de l'ensemble et de la division du Cartulaire de Notre-Dame de Paris.

PRÉFACE.

Sujet.

1. Relever tous les faits intéressants de notre Cartulaire, les mettre en ordre et les résumer, tel est l'objet de cette Préface. Toutefois, , pour ne pas nous répéter sans cesse ni repasser sans nécessité par le même chemin, nous laisserons aujourd'hui de côté les questions relatives à la condition des personnes et des terres. Bien que ces questions se représentent ici, presque à chaque page, avec de nouvelles données, qui semblent les rendre inépuisables, elles tiennent déjà une si grande place dans nos publications précédentes, qu'il nous serait impossible d'y revenir maintenant sans beaucoup de fatigue et pour le lecteur et pour nous. Or, après les avoir écartées ainsi de notre examen, celles qui appellent le plus souvent notre attention, et sur lesquelles le Cartulaire de Notre-Dame jette le plus de lumière, se rapportent au régime intérieur de cette église, au partage et à l'administration de ses biens, à sa juridiction et à ses priviléges, à l'état de son personnel et aux attributions de ses officiers; c'est donc là le sujet principal dont nous aurons à nous

occuper.

Non que nous ayons à refaire l'histoire de la cathédrale de Paris, ni l'histoire de ses évêques ou de son chapitre : pour la composition d'un ouvrage de ce genre, les matériaux que nous publions seraient, il est facile de le reconnaître, tout à fait insuffisants. En effet, ils ne fournissent que bien peu de détails sur les actes extérieurs et publics de ses prélats et de ses chanoines, et ne nous apprennent rien de relatif à la construction du

temple de Notre-Dame; mais ils sont très-propres à nous donner une idée du pouvoir temporel et des possessions territoriales dont une église jouissait anciennement, et pourtant ils n'éclairent qu'un côté de la question. Pour être en état de juger de ce qu'était une église au moyen âge, ce n'est pas assez que d'en connaître les richesses particulières et l'organisation intérieure, il faut de plus savoir quelle place elle occupait dans le monde, et sous quel aspect elle s'offrait aux yeux de la population; comment le clergé était considéré par les fidèles, et sur quelle base reposait sa popularité.

Le Cartulaire de Notre-Dame ne nous fournit pas non plus de renseignements sur ce point; de sorte que, pour éviter de ne présenter ici que la moitié d'une esquisse, nous sommes forcé d'emprunter ailleurs les traits dont nous avons besoin pour la compléter.

Cette Préface comprendra donc deux parties bien distinctes : l'une, pour ainsi dire domestique, tirée du fond même de la présente collection; l'autre, en quelque sorte étrangère, composée à l'aide de documents du dehors. C'est par celle-ci que

nous allons commencer.

PREMIÈRE PARTIE.

L'ÉGLISE AU MOYEN AGE.

Influence du clergé.

2. L'influence du clergé dans l'État, sous les anciens rois de France, est un fait incontestable; les preuves en éclatent à presque toutes les pages de notre histoire, et je croirais superflu de les rassembler ici. Je n'ai pas non plus l'intention d'examiner de

près les diverses causes de cette influence, qui peut être attribuée à la fois aux dogmes de la religion, à la politique de ses ministres et aux concessions du pouvoir temporel. Ainsi les principes consolants et la morale bienfaisante du christianisme, ses doctrines démocratiques et libérales, devaient concilier aux prêtres qui les enseignaient le respect et l'amour des peuples; ainsi l'organisation de l'Église, sa hiérarchie, sa discipline, la tenue de ses conciles généraux et particuliers, la richesse de ses revenus et de ses aumônes, lui assuraient un ascendant considérable dans la société. De plus, le clergé avait obtenu des empereurs et des rois beaucoup de concessions et de priviléges fort étendus; il avait été admis dans les assemblées nationales et dans le conseil des princes; il était investi de l'autorité et de la juridiction civile, dans les municipalités, dans les provinces et dans le centre même du gouvernement; il remplissait les premières places et formait le premier ordre de l'État. Telles ont été les principales causes de son influence.

De la popularité du clergé.

3. Mais le pouvoir, la considération, la vertu même, ne procurent pas toujours la popularité. Pour que le peuple se donne à un corps, à une institution, il faut qu'il y trouve non-seulement une garantie pour ses intérêts, mais encore un aliment pour ses passions et pour ses plaisirs, un rôle à jouer en personne, une place où il se sente à lui et chez lui. Or, les raisons qui expliquent l'influence du clergé sont insuffisantes pour expliquer en même temps la faveur populaire dont il a joui, et qui n'est pas moins avérée que son influence. La question relative à cette faveur populaire, qui nous étonne d'abord, est encore à examiner. C'est à cet examen que je me livrerai ici, en me renfermant dans les temps anciens; les institutions civiles et religieuses ayant été plus tard profondément altérées, les explications que je vais essayer de donner ne conviendraient pas aussi

bien aux âges postérieurs. Le résultat de ces recherches, si j'ai le bonheur de les bien diriger, doit servir à nous faire mieux comprendre une époque dont l'histoire politique ne peut seule nous donner une juste intelligence.

De même que le x11° siècle ne saurait se passer de l'histoire des communes, le xio de celle de la jurisprudence, le xivo et le xve de celle des états généraux, le xvie et le xvire de celle des parlements; de même les cinq premiers siècles de la monarchie française ne sauraient aller sans l'histoire du culte, des institutions et des usages de l'Église. Les intérêts et les passions qui s'agitent plus tard dans la commune et dans les états généraux, s'agitaient auparavant dans l'église et dans les temples; c'était là que se trouvaient le mouvement et la vie; là se montrait le peuple, qu'on chercherait vainement ailleurs au champ-de-mars, au champ-de-mai, dans le plaid ou dans l'armée. Alors l'opinion attachait le plus grand prix à la jouissance des droits religieux, l'esprit de dévotion menait la société, et la gloire des guerriers et des rois était éclipsée par celle des saints. Du point de vue où je me place, je distingue trois causes principales de la popularité du clergé en France; savoir: dans les cérémonies du culte, dans les institutions ecclésiastiques et dans la conduite du clergé envers le peuple.

Le peuple se réfugie dans l'Église.

4. Au moment de la conquête des Gaules par les Francs, le peuple romain avait perdu sous les empereurs à peu près tous ses droits politiques; il était gouverné despotiquement. Les libertés municipales elles-mêmes étaient devenues souvent plus onéreuses que la servitude, et les magistrats désertaient la curie, en même temps que les citoyens abandonnaient la cité. En Occident, les cirques et les théâtres étaient devenus déserts et n'étaient plus entretenus; beaucoup d'édifices publics avaient été ruinés au milieu des incursions des Barbares, et la plupart

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