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BULLETIN

DE LA

SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE

HISTORIQUE ET SCIENTIFIQUE

DE SOISSONS

TROISIÈME SÉANCE

Lundi 2 Mars 1891

Présidence de M. BRANCHE de FLAVIGNY

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

LIVRES OFFERTS ET DÉPOSÉS

1o Annual report, Géological Survey, 1887-88. 2o Annales de l'Académie de Mâcon, 2a série, t. 7, 1890.

3o Bulletin de la Société d'études des Hautes-Alpes, Janvier à Mars, 1891.

4o Le Tonkin financier et son avenir.

5o Bulletin de l'Académie du Var, ler fasc. t. 15, 1889. 6° Mémoires de la Société Savoisienne d'histoire et

d'archéologie, t. 29, 1890.

7° Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts de Poligny, Octobre, Novembre, Décembre, 1890.

8° Bulletin des antiquaires de la Morinie, Octobre à Décembre, 1890, 156 liv.

9o Revue des travaux scientifiques du Comité des travaux historiques, t. 10, nos 5, 6, 7 et 8.

10° Mémoires de la Société d'agriculture, sciences, belles-lettres et arts d'Orléans, no 4, 1890, 2o, 3o et 4 trimestre.

11° Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe, 4 fasc. 1889 et 1890.

12° L'introduction de la charité légale en France, par M. Lallemand.

13° Mes Souvenirs de Soissons, par Antony Lamotte.

COMMUNICATIONS ET TRAVAUX.

Parmi les ouvrages déposés, se trouve un opuscule de M. Antony Lamotte, intitulé: Mes Souvenirs de Soissons, qui donne d'intéressants détails sur la maîtrise de 1830 et sur les chanoines, chantres et prêtres de cette époque. Remerciements à l'auteur.

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Un membre signale la publication faite dans le Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts de Poligny (Jura), d'un manuscrit inédit de Benjamin Constant, portant le titre : Le Siège de Soissons.

C'est un poème en vers libres, dont l'action se passerait sous les Mérovingiens, mais qui, en réalité, n'est qu'une satyre anti-napoléonienne, très longue, et au fonds, dépourvue d'intérêt pour notre pays : Isaure, fille de Didier, roi de Soissons, est mariée à Adolphe, prince d'Aquitaine; la cour de Soissons célèbre ce mariage par des tournois et des fêtes, etc. Ce poème est très étendu et ne mérite pas qu'on s'y arrête davantage. Il suffit de le signaler. C'est un siège imaginaire, fantaisiste, et sans les notes explicatives, il serait difficile de comprendre même l'allégorie. Ainsi on voit Sigebert, Chilpéric, Thierry, etc. Une note indique que Thierry, c'est Louis XVI.

Le manuscrit existe aux archives de Poligny et est publié, pour la première fois, par M. Vaille, qui trouve lui-même que Benjamin Constant est faible et baual dans le récit poétique.

M. le Directeur des Beaux-Arts écrit relativement à la réunion des Sociétés savantes qui aura lieu du 19 au 23 mai prochain.

M. l'abbé Pécheur continue la lecture de son travail sur le Palatium. Après avoir parlé des grands dignitaires, dans les précédentes séances, il aborde les inférieurs.

Un chapitre particulier est consacré à la noblesse, un autre à l'école palatine, qui, jointe au Palais, suivaient le roi et la cour dans toutes les résidences royales et y étaient nourries. De l'école du Palais, sortaient les savants qui devinrent conseillers des rois, prélats, maires du Palais, etc.

Les chapitres suivants traiteront des villas, si nombreuses dans nos contrées sous les Mérovingiens et les Carlovingiens.

M. Michaux rend compte des ouvrages reçus dans lesquels il a trouvé divers renseignements concernant le Soissonnais :

La Revue de Saintonge et d'Aunis cite un travail de M. l'abbé Duchesne, sur l'Origine des diocèses épiscopaux dans l'ancienne Gaule, publié dans les Mémoires de la Société des antiquaires de France, t. 10, p. 337.

L'auteur est l'adversaire déterminé de ceux qui font remonter la fondation de nos églises au Ier siècle. Il déclare que tenir compte de conjectures artificielles, <fictions de lettrés, dans quelque mesure que ce soit,

c'est aller contre les règles de la méthode scienti<fique; il n'y a même pas à discuter avec les personnes << qui s'autorisent de semblables documents. >>

D'après lui, on peut assigner des dates approximatives à la fondation d'environ 33 églises. Sur ce nombre, une seule, celle de Lyon, existait au II° siècle. Pour les quatre cités de Toulouse, Vienne, Trèves et Reims, on remonte jusqu'au milieu du IIIe siècle, sans pouvoir dépasser cette limite. Aux abords de l'an 300, il place la fondation des églises de Paris, Rouen, Sens, Bordeaux. Les autres ne remonteraient pas au delà du commencement du IVe siècle.

Voici ce qu'il dit de Soissons:

« Une tradition recueillie par Flodoard (hist. rem. ◄ I, 3) présente les deux premiers évêques de Reims <comme ayant été aussi évêques de Soissons; s'il en « est ainsi, l'organisation autonome de cette dernière < église remonterait aux environs de l'an 300. »

Pour Laon, l'auteur dit :

« Je néglige, dans cette province, le diocèse de Laon < qui fut démembré de celui de Reims par Saint-Remy, <dit-on. En tout cas, on n'en connaît aucun évêque < antérieur au VIe siècle. »

Dans le Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, nous avons remarqué un article sur les corporations d'arts et métiers.

L'auteur cite parmi elles un genre de compagnonnage spécial dont les membres portaient le nom de bons cousins, ou cousins de la gueule noire. Ces affiliés étaient des bûcherons et des charbonniers. A l'instar des compagnons d'autres métiers, ils avaient des rites, des serments, des mots de passe mystérieux et le plus grand secret était gardé par eux.

La réception des charbonniers avait toujours lieu dans la forêt. Les compagnons se donnaient le titre de bons cousins et le récipiendaire était appelé Guépier. On étendait sur la terre une nappe blanche et sur la nappe on plaçait une salière, un verre d'eau, un cierge allumé et une croix. Prosterné l'aspirant jurait, par le sel et l'eau, de garder fidèlement le secret de l'association. Après plusieurs épreuves, on lui indiquait les signes et les mots mystérieux qui devaient le faire reconnaître comme un frère dans toutes les forêts. On lui expliquait le sens allégorique des objets exposés à sa vue : le linge était le linceul dans lequel tout homme était enseveli; le sel signifie les vertus théologales; le feu figure les flambeaux qui brûleront près du lit de mort; l'eau représente l'eau bénite dont on asperge le cercueil; la croix est le signe de la rédemption qui sera placé sur la tombe.

Le néophyte apprenait encore que la vraie croix était de houx marin, qu'elle avait 70 pointes et que

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