I I devoir strict d'éditeur, en respectant le texte de son auteur et en n'y substituant pas arbitrairement une variante... trop ingénieuse, à mon humble avis. G. I. Un opéra à retrouver (VII, 619, 675). - La comédie lyrique: Raoul, sire de Créqui, en trois actes, paroles de Monvel, musique de Dalayrac, doit avoir été représentée aux Italiens, le 31 octobre 1789. Elle renferme de charmants motifs. Il existe quatre opéras italiens du même nom, dont les compositeurs sont: J.-P. Mayer (représenté à la Scala de Milan en 1810); Morlacchi (représenté à Dresde en 1811); Fioravanti (Valentin) (représenté à Rome vers 1812); Altavilla (représenté à Turin vers 1848). (Amsterdam.) J.-G. DE GROOT-JAMIN JR. Pseudonymes contemporains (VIII, 491; IX, 106, 527). Il me semble qu'on fait bien languir l'inoffensive curiosité de B. C. Il sait maintenant qui était Fervaques. Rien ne nous empêche de lui dire que « le Monsieur de l'orchestre >>> est M. Arnold Mortjé, qui a depuis peu francisé son nom en Mortier; que «le Masque de fer » prend de toutes mains, mais que la récolte commune est classée et révisée par M. Philippe Gille. On pourrait dévoiler beaucoup d'autres de ces secrets de Polichinelle. Mais il faudrait savoir quels masques nos coabonnés désirent soulever; autrement, un numéro de l'Intermédiaire n'y suffirait pas. ASMODÉE. Sans compter que l'Intermédiaire, ce petit Paradis des curieux, étant pavé luimême de bonnes intentions et de... masques de fer, de loups de carton et de faux-nez, il ne faudrait peut-être pas encourager trop certaines indiscrétions: Hodie mihi, cras tibi! Cela soit dit, exceptis excipiendis. [Réd.] « Amours d'un pianiste» (IX, 264). Comme pianiste et comme conférencière, Robert Franz s'appelle Olga de Janina. ASMODÉE. Écrits perdus de George Sand (IX, 490, 678, 716). La raison que donne notre obligeant correspondant, pour ne pas attribuer à George Sand le fragment publié dans la Revue du XIXe Siècle, est-elle bien concluante? Il oublie que l'Artiste, en 1848 comme aujourd'hui, vivait presque exclusivement d'emprunts; il est donc fort probable qu'il a coupé jadis cette phrase dans le travail que nous cherchons en vain, d'où le directeur des deux recueils l'a reprise de nouveau, en 1866, pour la Revue du XIXe Siècle, sans se souvenir quelle avait déjà passé auparavant dans l'Artiste. — Quant à la phrase 12 citée par M. Maurice Cristal, ce n'est point un résumé, mais bien une citation, et il ne peut être impossible de retrouver à quel article elle appartient. Le Roi attend est imprimé en tête du t. I du Théâtre complet de George Sand (édition Lévy) et la Vraie République contient encore de l'auteur d'Indiana plusieurs autres articles que celui signalé par M. A. D. UN BIBLIOPHILE INCONNU. -La pièce dont parle le collabo A. D. représentée, le 9 avril 1848, sur le Théâtre-Français, alors Théâtre de la République, est bel et bien imprimée; elle figure, au tome I du Théâtre complet de George Sand, publié cette année, par Calmann-Lévy, entre Cosima et François le Champi. L'élite de la Compagnie ou plutôt toute la Compagnie paraissait dans cette pièce, qui ne compte pas moins de 24 personnages. A. NALIS. - Roncin n'est autre chose que roucin ou roussin, comme convent n'est autre chose que couvent, les lettres n et u se confondant souvent. Le roucin (voy.les Coutumes de Tours, art. 95 et 96, et du Lodunois, chap. 8, art. 1, 6 et 7, et le liv. I de l'Establissement du Roi pour les Prévostez de Paris et d'Orléans), c'est le cheval de guerre, equus ad rem militarem idoneus. Le mot est dérivé de l'allemand Roß, ross, d'où nous avons fait également un autre mot de sens bien différent, rosse. «Ce cheval est deu au seigneur feudal par le vassal a muance d'home, ou de seigneur, et aucunes fois a muance d'home et de seigneur: et pour roucin de service non abonné ou apprécié est deu la cinquiesme partie de la valeur du revenu du fief pour une année. Le roucin de service est estimé soixante sols quand il est deu entier, et que l'heritage tenu en fief vaut par an dix livres de rente et au-dessous, et n'est deu qu'une fois durant la vie du vassal, et est requerable.» (Fr. Ragueau, Indice des droicts roiaux et seigneuriaux. 2o édit. Paris, 1600.) MATHANASIUS. 13 Premières chansons (inconnues et retrouvées) de Béranger (IX, 573, 767). - Un correspondant nous écrit que les Marionnettes et l'Amour et le Vin ne sont pas des chansons inconnues, qu'elles ont été conservées dans les recueils ultérieurs publiés par Béranger, et qu'on les retrouve plus ou moins toutes deux dans l'édition de Perrotin 1843. Notre correspondant ne s'est donc pas reporté à la col. 573, où son confrère M. J. B. prévenait que ces deux chansons avaient été réimprimés : « la seconde, sous un autre titre : La double ivresse; et la première avec des modifications très-heureuses. » Il annonçait qu'il en donnerait à cause de cela le texte primitif retrouvé. Ceci soit dit pour remercier M. J. B. de ses intéressantes communications et pour rassurer les lecteurs qui auraient pu perdre de vue les renseignements très-précis dont il les avait accompagnées. [Réd.] J.-B. Rousseau Ovilė (IX, 609, 695). célèbre aussi le vin d'Hautvillers dans une de ses odes adressée à l'abbé Courtin, ou à l'abbé Anfrie de Chaulieu, d'après Lefèvre de St-Mars (Euvres de Chaulieu, 1757, I, p. LVII, LVIII). Rousseau, après avoir parlé des indifférents qui lisent peu les écrits d'Anacréon et d'Horace, ajoute (Odes, liv. II): Crois-moi, fais de leurs chansons Et, par Sonning rappelé Sur ce rivage émaillé Où Neuilli borde la Seine, Reviens au vin d'Auvillé Mêler les eaux d'Hippocrène. Les feuilles de vigne dans la statuaire. (IX, 611, 755). Il serait sans doute assez difficile de répondre catégoriquement aux deux questions posées; l'auteur a pris, d'ailleurs, soin d'augmenter cette difficulté en limitant le champ des recherches, par l'affirmation, un peu hardie peut-être, que cette coutume « idiote, et surtout indécente, » était inconnue dans l'antiquité. En effet, qu'en sait-on? L'exemple qu'on pourrait tirer du très-petit nombre de morceaux, qui restent dans nos musées, des innombrables monuments de la statuaire antiqué, ne prouve évidemment rien du tout. Et, de plus, il semble bien peu philosophique de poser une affirmation en quelque sorte négative, basée seulement sur l'ignorance de faits contraires. Admettons, si l'on veut, que jusqu'à ce jour on ne connaisse aucun exemple de statue antique dont la nudité soit voilée par une feuille de vigne. Néanmoins, je pense que les érudits que la question peut I intéresser n'ont aucune raison de restreindre leurs recherches à la période de la Renaissance. Mais voici que par une coïncidence singulière, en même temps que la question de l'emploi de la feuille de vigne est posée dans l'Intermédiaire du 25 oct., elle se trouve résolue dans le numéro, du même mois, de la Revue archéologique. On y trouve une dissertation de M. J. Chevrier (sur une statue antique de Vénus, découverte dans une villa située près de Naples), de laquelle j'extrais ces lignes : << ..... D'un geste consacré, elle accuse un sentiment de pudeur que n'excluent point les attributs de la déesse de Cythère. L'antiquité elle-même a jugé ainsi, suivant les beaux vers d'Ovide: Ipsa Venus pubem, quoties velamina poscit, Protegitur læva semireducta manu. » La décence dans le nu a été une loi généralement observée chez les anciens; le contraire a été une exception. Remarquons, en passant, qu'il n'en a pas été de même dans les temps modernes ; à l'époque de la Renaissance, et de nos jours surtout, une recherche trop libre de sentiments impudiques semble avoir été le plus souvent la préoccupation des artistes, et vient justifier cette pensée de Montaigne, qu'il y a des choses que l'on cache pour les montrer (liv. III, ch. V). Si je ne craignais de sortir de mon sujet par une trop longue parenthèse, je pourrais citer, en passant, deux statuettes de bronze antique, faisant partie de ma collection, l'une de Vénus, l'autre de Bacchus, dont la nudité est chastement voilée par une feuille, suivant la forme qui s'est généralisée plus tard. » Maintenant la coutume en question estelle idiote et surtout indécente? Ces deux qualifications semblent peut-être un peu vives, prises en un sens général et absolu. On peut assurément les employer quand il s'agit de feuilles de vigne en papier ou en fer-blanc, comme j'en ai vu appliquées aux statues d'un musée, sur lesquelles elles étaient plus ou moins fixées, au moyen d'un pain à cacheter ou d'un fils de fer. Ces appendices, ridicules en eux-mêmes, avaient l'inconvénient de faire précisément remarquer les objets qu'on avait sans doute l'intention de dissimuler, et, comme le dit Montaigne, en les cachant on les montrait. Les musées d'ailleurs sont des lieux d'étude où personne n'est obligé d'aller; mais on ne peut qu'être choqué du spectacle qu'offrent aux yeux de toutes un grand nombre de statues exposées dans nos jardins publics; beaucoup n'ont pas de feuilles de vigne, et celles-ci, quand elles n'ont pas été artistement cassées par quelque rapin en goguette, semblent même insuffisantes, et il semble que l'art né perdrait rien à ce que les nudités fussent voilées 15 d'une manière un peu moins_artificielle. G. REEDS. Cléry, valet de chambre de Louis XVI (IX, 613, 670). La réponse de M. H. L. est parfaitement satisfaisante. On trouvait aussi une notice sur ce fidèle serviteur des Captifs du Temple, par M. Eckard, qui connaissait à merveille toute cette partie de leur histoire, dans le Supplément à la Biogr. Univ. de Michaud. L'auteur des Mém. anecd., Souvenirs et Mélanges, publiés en 1825 (Paris, 2 vol. in-8°, avec deux portraits peu ressemblants des deux frères), était son jeune frère, Jean-PierreLouis. L'ouvrage eut peu de succès. L'édition prétendue de 1832 est tout simplement la première, avec un nouveau frontispice et deux portraits de généraux substitués à ceux des frères Cléry. L. D. L. S. · Consulter : « Notice sur J.-B.-C. Hamet-Cléry, dernier serviteur de Louis XVI, par l'auteur des Mémoires historiques sur Louis XVII. Paris, 1825, in-8o.* ULR. Lire la vie de Cléry, par Mlles de Gaillard, ses petites-filles, dans l'ouvrage intitulé: « Journal de ce qui s'est passé à la « Tour du Temple pendant la captivité de << Louis XVI, roi de France... » Paris, Belin, 1861, in-8°, 32 grav. H. I. Louis XVI et la guillotine (IX, 612, 697). « .....Je me rappelle avoir discuté avec un académicien, qui me soutenait que le docteur Guillotin avait inventé la guillotine. Je lui prouvai que c'était un instrument connu, appelé en Ecosse maiden; qu'avant la Révolution, on l'avait vu figurer sur le théâtre d'Audinot, dans la pantomime des Quatre fils d'Aymon; qu'on en trouvait un dessin dans une ancienne gravure du supplice des fils de Brutus, dans un vieil exemplaire du Tableau de Cébès, et dans les Questions symboliques d'Achille Bocchius, publiées à Bologne en 1555, avec des gravures de Giulio Bonasoni. » (Les aventures de Bric-à-Brac, par E. de la Bédollière et P. Bernard, chap. XIX.) P. c. c. O. D. L'heure du berger (JX, 641, 728, 757). · Le coabonné S. D. a de tous points raison, je suis bien aise de le dire, en ne donnant pas tort à M. Sarcey (Francisque). Le critique de l'Ami Fritz est parfaitement dans son droit en donnant à l'heure du berger une siguification plus ample, un sens moins exclusif et moins spécialement érotique. Voici l'excellent Oudin qui arrive de toutes ses jambes à notre secours. J'ouvre son vieux bouquin (Curiosités françoises, 1640) et j'y lis « L'heure du berger, i. la vraye occasion « de pouvoir obtenir ce qu'on désire, et Quid du mot quart (IX, 643, 700). Pardon, c'est de quart ou carr, et non de quart du carré, que j'ai entendu parler. L'erreur provient sans nul doute de ma mauvaise écriture. Ne pouvant déchiffrer mon mot carr, le typographe a songé à ce qu'on nomme à Paris un carré ou quarré « Habiter sur le même quarré. » Je tâcherai de me faire mieux comprendre et mieux lire une autre fois. J'ai dit: Quart ou carr provient-il du mot quart, quartier; habiter le même quartier, veut-il dire « maison sise à l'écart? » Ne proviendraitil pas du cair celtique, qui veut dire pierre, maison de pierre, et, à ce propos, les mots carrage, carrouge, carroy, leur ancien, ne sont-ils pas français ? Je les cherche en vain dans Littré. LN. G. Un opuscule de Leibnitz (IX, 646). — Il est positif que l'opuscule en question a été traduit par M. Albert de Broglie, et que cette traduction a été publiée à part, et non dans un Recueil ou dans une Revue, chez Adrien Leclère, il y a 25 ou 30 ans. L. Le monopole universitaire (IX, 648). L'abbé Desgarets est mort, il y a peu d'années, doyen du chapitre de Saint-Jean de Lyon. Les initiales N. D. chanoine, anc. offic., qui accompagnent l'ouvrage dont il s'agit, le désignent et non le P. Nicolas Deschamps, comme le suppose, par erreur, la Biblioth. des écrivains de la compagnie de Jésus. Cette signature doit se restituer ainsi Nicolas Desgarets, chanoine, ancien officier. L'abbé Desgarets avait, en effet, été garde du corps avant d'entrer dans les ordres, et il conserva, jusqu'à la fin de sa vie, une vélocité et une allure 17 toutes militaires. Il appartenait à une ancienne famille, anoblie sous Henri IV, les Garnier des Garets, qui comptent encore de nombreux représentants à Lyon. Celui dont il s'agit était un homme de taille moyenne, maigre, à la physionomie intelligente et spirituelle. Il s'est toujours trèsactivement mêlé aux questions politicoreligieuses de son temps, en obéissant aux tendances de son archevêque, le cardinal de Bonald, et il a dû, si ma mémoire ne me trompe pas, laisser d'autres écrits. Je l'ai connu dans ma jeunesse, mais je ne pouvais alors recueillir avec profit ces faits d'un ordre encore trop au-dessus de mon intelligence, et plus tard je n'ai pas songé à y revenir. Cependant si notre confrère Ol. B. en a besoin, je pourrai compléter et rectifier mes souvenirs, à l'aide des renseignements qu'il est encore possible de rassembler. A. ST. -- E.-G. P. Les grands ne nous semblent grands.... (IX, 673, 731). Je n'ai point à examiner quelle a pu être l'idée de Pétrus Borel, en attribuant à Eugène Scribe cette phrase célèbre, ni quelle peut être la valeur de la plaisanterie. Ainsi qu'on l'a indiqué, la phrase remonte à une époque bien antérieure à Scribe, au commencement de la Révolution. C'est en effet en tête du Journal hebdomadaire publié par l'imprimeur Louis Prudhomme, à partir du 14 juillet 1789, sous le titre : Les Révolutions de Paris, dédiées à la nation et au district des Petits Augustins, que se trouve cette épigraphe: Les grands ne nous paraissent « grands que parce que nous sommes à « genoux. Levons-nous. » M. H. T. 18 -... Reste à savoir si Prudhomme est le créateur de ce mot ou s'il l'a emprunté à quelqu'un. A. ST. Périssent les colonies plutôt qu'un principe (IX, 673, 760). — Le principe engage, c'était la liberté humaine. Répondant aux esclavagistes de la Constituante, l'économiste Dupont (de Nemours) dit, dans la séance du 13 mai 1791: « S'il fallait sacrifier l'intérêt à la justice, il vaudrait mieux sacrifier les colonies qu'un principe. » Dans la suite de cette discussion, Robespierre s'écria : « Périssent les colonies, s'il doit nous en coûter notre honneur, notre gloire, notre liberté ! » Ce sont ces deux phrases qu'on a fondues en une. Cette question d'origine, comme beaucoup de questions du même genre, est élucidée d'une manière minutieuse et décisive dans le précieux volume de M. Louis Combes : Episodes et Curiosités révolutionnaires. G. I. La prononciation du nom de Desaix (IX, 674). Ma question: Physiologie des noms propres (ci-dessus, col. 8), contient une réponse. OL. B. Un chien mis au calendrier (IX, 675, 733). Legrand d'Aussy donne bien, au volume et à la page indiqués, une traduction du vieux fabliau où est racontée la touchante histoire de ce chien; mais il ne dit rien de sa canonisation. Pour ceux qui, comme moi, ne savent pas l'allemand, et à qui l'ouvrage de M. Bentley est inutile, j'indiquerai l'Essai sur les Fables indiennes, de Loiseleur-Deslongchamps (p. 54, 110, 144, et 17 de la 2e partie), et la traduction de l'Hitopadesa, par Lancereau, Bibl. Elz. (p. 203-254). O. D. Une lettre du roi Louis à Grégoire XVI (IX, 676). Lisez au pape Pie VII. L'authenticité paraît plus que contestable. A. B. « Le prisonnier de Ham » (IX, 678). La préface est signée F. Briffault. Ne serait-ce pas E. Briffault qu'il faudrait lire? Les Papiers secrets du Second Empire (no 7, p. 24) parlent longuement de ce dernier. En 1849, il était chef du secrétariat de la Présidence. Représentant du peuple en 1850, il louait rue Matignon, 18, un appartement de 5,000 francs, dont le Prince payait les contributions, mais dont lui, Briffault, ne payait pas les termes. Congé par huissier le 3 septembre.... Il avait rédigé, pour le compte du Prince, et non sans pertes, le journal Le Napoléon (1851), etc.... A. B. 19 Decet imperatorem stantem mori (IX, 705, 762). Ce que je puis citer, pour l'avoir entendue, de la bouche même du comte de Villèle, ministre du roi Louis XVIII, c'est l'anecdote suivante : << Peu de jours avant de mourir, Louis XVIII avait fait appeler M. de Villèle. Le ministre trouva le Roi assis dans un fauteuil, devant le bureau de son cabinet. Après quelques instants d'entretien sur les affaires importantes du jour, le Roi, accablé, laissait tomber sa tête comme fait un homme qui s'endort. A un moment où Louis XVIII, cherchant à surmonter cet état de torpeur, ouvrait les yeux péniblement, M. de Villèle lui dit : <<< Il me semble le Roi est bien fatigué; que « je demanderai à Sa Majesté la permis«sion de me retirer.- Monsieur le comte, « répondit le Roi, en se redressant vive«ment Decet Imperatorem stantem « mori, un Roi de France doit mourir de« bout. Continuez. » DESDICHADO. Les naïvetés sinistres de l'histoire (IX, 705, 762). C'est dans un discours d'un ministre du temps, de M. Sébastiani, je crois, que se trouvait la phrase: L'ordre règne à Varsovie, qui fit le tour de la presse et que Barthélemy fit entrer dans sa Némésis. Ce n'est point par le général de Failly, ni après Mentana, que fut écrite cette autre phrase : « Les chassepots ont fait merveille. » Ce serait plutôt par le général de B. M. de P. après une tentative sur Rome faite par des bandes italiennes et repoussées par les zouaves pontificaux et les troupes françaises. L. -Existe-t-il quelque témoignage sérieux au sujet du mot imputé au général Sébastiani : « L'ordre règne à Varsovie? » Se trouve-t-il dans un discours inséré au Moniteur? Jusqu'à preuve du contraire, il est fort permis de le regarder comme une de ces phrases apocryphes qui se sont glissées dans les récits historiques, et qu'on reproduit de confiance, ad nauseam, sans vérifier l'exactitude du fait. C'est dans la séance de la Chambre des Députés du 16 septembre 1831 que Sébastiani, ministre des relations extérieures dans le cabinet présidé par Casimir Périer, s'est servi de cette expression malheureuse: L'ordre règne à Varsovie, pour annoncer que les Russes s'étaient emparés de cette ville. Aussi, Barthélemy (Némésis, no du 18 sept. 1831) a-t-il dit, en rappelant cette sinistre prédiction, qui se réalisait si vite : La Pologne est destinée à périr :... Destinée à périr!... L'oracle avait raison; 20 Cette imprécation était d'autant plus juste que la diplomatie française avait leurré les Polonais de promesses que le gouvernement comptait bien ne pas tenir. A. D. Est-ce une naïveté, ce que je vais rapporter comme témoin auriculaire? En tout cas, je n'en sais pas de plus sinistre, et c'est de l'histoire, c'est, hélas! la vérité vraie. Je me trouvais un soir, en 1869, dans le salon d'un personnage (puisque personnage il y a) qui a pris son essor dans la politique, a figuré depuis parmi les hommes que le 4 Septembre a portés au pouvoir, et est sans doute aujourd'hui, Dieu me pardonne! représentant ou sénateur. On parlait des « points noirs à l'horizon, » des éventualités plus ou moins redoutables de l'année nouvelle dans laquelle on allait entrer. I prit la parole pour dire « Quels que soient les événe«ments qui se préparent, quelles que puissent être les catastrophes dont nous << sommes menacés, quand même ce << serait une révolution sociale terrible, quand même ce serait une invasion, « pourvu que l'Empire croule, et il «< croulera! il faut tout accepter, tout « saluer avec allégresse!... )) - J'entends encore ces imprecations de Camille et ces vœux impies qui n'ont été que trop exaucés... Ai-je besoin de dire que je ne remis pas les pieds dans la maison? Et, certes, je n'étais pas impérialiste! D. C. A. D. << Sar, » cerf, en celtique? (IX, 706).-Voici les étymologies données par Littré: bourguignon, car; provençal, cerv, cer; espagnol, ciervo; italien, cervo, du latin cervus. Comparer le bas-breton, karô ou karv, cerf; l'ancien haut allemand, hir-ur; l'allemand moderne, hirsch. On écrivait autrefois cer, sans f; Ménage écrit ainsi le mot, ce qui prouve qu'on ne prononçait pas l'f. E.-G. P. - La Sarre est mentionnée pour la première fois par Ausone, sous la forme SARAVUS. Si nous laissons de côté la terminaison latine, il nous reste sar-av. La racine sar, couler, est largement représentée chez les Celtes. Outre la Sarre, il y a en Alsace la Saver, affluent du Rhin; il |