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III

ils seraient emportés aux cimetières dans des brancards de deuil faits exprès. 1811 était l'année d'une comète, et la création de ces brancards coïncidant avec l'apparition de ce météore, on les appela, par dérision, ou par simple plaisanterie, du nom de l'astre errant : le nom leur en est resté. On ne dit pas, aux Pompes, un brancard, mais une comète. » (Couverture de la livraison 83.)

Cependant M. Champfleury dit bierette (V. Bug-Jargal). Le mot ne serait-il plus employé ?

A. B.

Crachats d'honneur (IX, 743). Le mot crachat, pris dans l'acception ironique et populaire, n'est pas ou ne paraît pas avoir une origine ancienne. Les Dictionnaires de Richelet, de Ménage, le Dictionnaire comique de Leroux, ne le mentionnent pas. L'Académie française l'a accepté, mais dans la sixième édition de son Dictionnaire (1835). Bescherelle et Littré ont adopté ce mot malséant, dont la paternité, presque contemporaine et très-vulgaire, aurait reçu des lettres de légitimation signées : Béranger et Courier. Littré cite ces deux célèbres publicistes, lesquels sont vraisemblablement les premiers qui aient imprimé cette expression fortement imagée. Connaît-on d'autres précédents? V. DE V.

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Procès contre les Jésuites (IX, 744). — Je ne connais pas le livre que Michelet (autorité fort discutable) indique, d'après Charles Nodier, lequel n'était pas toujours un modèle d'exactitude bibliographique. Ne s'agirait-il pas d'un petit volume publié en 1601, réimprimé en 1639, sous le titre d'Histoire notable d'un Jésuite nommé P. Henry, qui a esté bruslé en la ville d'Anvers, estant convaincu d'estre sodomiste, mise du flamang en françois (pet. in-8 de 40 pages; en tête une gravure sur cuivre, représentant le supplicié au milieu des flammes)? - Il faut observer que deux écrits du temps surgirent pour soutenir qu'il n'y avait là qu'une fable inventée par les ennemis de la célèbre Compagnie : 1o Contredits au libelle diffamatoire intitulé « Histoire notable du P. Henry, » par François de Segusie. Lyon, J. Roussin, 1601 (pet. in-8, de 202 fts); 2° L'Innocence défendue contre le livre intitulé : « Histoire notable du P. Henry,» par Daniel Martin. Bourdeaux, Budier, 1602 (pet. in-8). (Manuel du Libraire, 5e édit., III, 206.)

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Des recherches faites dans les archives des tribunaux d'Anvers pourraient faire connaître ce qu'il a pu y avoir de vrai dans cette affaire. T. B.

Le premier pas (X, 3, 59, 81). - Qui croirait que le tendre, le moraliste Bouilly

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est l'auteur du couplet, quelque peu léger, déjà cité par M. H. T. (X, 82)?... Il est vrai qu'il avait pour collaborateur Moreau de Commagny. Ce couplet est suivi de deux autres et il se trouve dans le Petit Courrier, vaudeville représenté avec succès sur la scène de la rue de Chartres, le jeudi 20 avril 1809. D. M.

Pas d'argent, pas de Suisses (X, 5). Dans le Livre des Proverbes de Le Roux de Lincy, ce proverbe est, en effet, donné comme appartenant au XVIe siècle. Dans le Dictionnaire comique de Leroux, voici comme il est expliqué: « Manière de parler proverbiale, qui est fort en usage en France, pour exprimer que sans argent, qui est le premier mobile, on ne peut rien avoir. Dit autant que « point d'argent » ou point de marchandises. » (Le Pays. Lettres.) - Il est assez probable que ce proverbe a eu pour origine l'abandon de l'alliance française par les Suisses, faute d'argent, ou le refus de combattre par des troupes auxiliaires suisses, dont là solde était arriérée. En relisant l'histoire de nos guerres en Italie, au XVIe siècle, on en trouverait sans doute des exemples. E.-G. P.

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Lisez l'expédition de Lautrec en Italie; vous y verrez le désastre de la bataille de la Bicoque, causé par l'insubordination des Suisses, se ruant en aveugles au pillage, pour se dédommager du manque de solde. Louise de Savoie, mère de François Ier, fut accusée d'avoir détourné l'argent destiné à l'armée d'Italie, pour_nuire à Lautrec, frère de la duchesse d'Étampes, alors favorite en titre. Inde iræ, inde ce proverbe, expliqué comme suit, par Quitard, dans son Dictionnaire : « Les Suisses qui servaient autrefois comme mercenaires, dans les armées françaises, voulaient être exactement payés, et ils réclamaient hautement leur solde, pour peu qu'elle se fît attendre leur réclamation était presque toujours exprimée d'une manière aussi brève que significative: elle se réduisait à ces mots: Argent ou congé. C'est ainsi qu'Albert de la Pierre parla à Lautrec, au nom des Suisses qui faisaient partie de ses troupes, dans l'expédition du Milanez, en 1522. L'esprit intéressé des Suisses dans cette circonstance donna lieu au proverbe : Point d'argent, point de Suisses, qui fut formulé par les soldats français. Les Anglais disent: No silver, no servant Point d'argent, point de serviteur.» (Nîmes.) CH.-L.

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Dubois, artiste du théâtre de Versailles (X, 35, 89). — Dubois (Louis), frère de Dubois, dit Davesnes ou d'Avesnes, parce qu'il était né à Avesnes (Nord). Ce dernier a été acteur, auteur, et, en dernier lieu, régisseur du Théâtre-Français. Quant à son frère, Louis Dubois, le Catalogue Soleinne ne cite de lui que cette seule pièce de Notre-Dame de Paris, drame en 3 act. et 7 tab., 1832, représenté pour la première fois sur le théâtre Dorsay, dit théâtre du Temple (ancien théâtre de Mme Saqui, et depuis théâtre des Délassements-Comiques.)

G. T.

Les cinq et les sept Macchabées (X, 35). - Ce sont les hagiographes qui ont donné le nom de Macchabées aux sept enfants d'Éléazar et de Salomonée. Du reste, ce n'est qu'un surnom, et Judas fut ainsi nommé à cause de ses victoires, du mot hébreu Machkab (marteau). Je ne puis m'expliquer comment le sarcophage découvert à Rome peut contenir «< les os et les cendres » des sept frères et de leurs parents; puisque Antiochus - Epiphane, roi de Syrie, après s'être emparé de Jérusalem, les emmena prisonniers dans ses Etats où, sur leur refus d'abjurer la religion juive, ils subirent les supplices les plus cruels. Ne s'agirait-il pas plutôt de sainte Félicité, patricienne romaine, et de ses sept fils, qui, suivant la légende rapportée par Surius, furent martyrisés à Rome en 164?

A. D.

- C'est l'historien Josèphe qui, le premier, dans le livre qu'il a composé sur le martyre de la mère et des sept enfants, leur a donné ce nom de Machabées. On est assez peu d'accord sur l'origine d'une pareille dénomination. Cependant, Dom Calmet croit que Judas Machabée s'étant mis à la tête de ceux qui persévérèrent dans

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la religion de leurs pères, son nom devint si célèbre, qu'il fut communiqué, non-seulement à ses frères et à toute sa famille, mais encore à tous ceux qui combattirent alors contre l'impiété, soit en versant leur sang dans les supplices (comme Eléazar et les sept frères dont il est ici question), soit en exposant leur vie dans les combats contre les ennemis de leur nation (comme Judas et les siens).

On n'est pas plus d'accord sur l'étymologie du mot MACHABÉE. D'après ce que je crois être l'opinion la plus reçue, on le fait venir d'une inscription que Judas, fils de Mathathias, avait mise sur ses étendards, et qui était formée de cinq lettres initiales M, C, B, A, I, répondant à cette phrase hébraïque: Qui d'entre les dieux est semblable à toi, ô Jéhovah? Cette phrase, qu'on lit dans l'Exode (XV, 11), aurait été la devise du héros. C'est ainsi, par exemple, que le nom de MICHEL, ou MICHAEL, est formé de plusieurs lettres initiales correspondant à la phrase connue: Qui est semblable à Dieu ?

J'ajoute que, bien loin de regarder comme « apocryphe» le second livre des Machabées, tout catholique le compte au nombre des livres « canoniques. » P. REGINALD.

Une citation de Chasseneuz (X, 36). Une inscription sur parchemin, conservée dans la curieuse église de Bar-le-Régulier (Côte-d'Or), dit que Jean Bobiller, évêque d'Avesne, était suffragant de l'évêque d'Autun en 1491. Si M. S. désirait une copie de cette inscription, je me fcrais un plaisir de la lui procurer. Dr L.

Les Fées (X, 36, 89). M. Deulin, en rattachant le nom de Fée à celui de l'antique Fatum, parle d'une « opinion généralement accréditée. » Elle ne doit donc pas être sans fondement. A l'appui de cette opinion, j'apporte le mot qui, dans la langue d'oc, et dans l'idiome provençal, désigne les fées du moyen âge: Fada, d'où George Sand a certainement dérivé Fadette, petite fée. Une publication poétique qui vient d'éclore tout récemment à Alais, et dont l'auteur est un poëte de cette ville, M. Félix, porte le titre de Las Fadas en Cévénos, les Fées dans les Cévennes. - J'ai aussi une souvenance confuse d'un autre livre de notre terroir, intitulé La man fada, la main fée. Je n'indique que pour le rapport de consonnance le terme anglais Fey, que j'ai rencontré, je crois, dans Walter Scott, et qui désignerait un individu illuminé, pourvu d'une certaine faculté de divination. Pasquier (Recherches de la France) se sert du terme fatiste, comme équivalent de vates, devin, poëte. (Nîmes.)

CH. L.

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Jargon des Gueux (X, 37, 89). Le dictionnaire cité par Voltaire, se rapportant au XVIe siècle, ne saurait être celui que comprend l'ouvrage suivant :

«Le jargon ou langage de l'argot réformé, tiré et recueilli des plus fameux argotiers de ce temps, composé par un Pillier de Boutanche, qui maquille en molanche dans la vergne de Tours: augmenté de nouveau dans le dictionnaire des mots plus substantifs de l'argot. »

J.-Ch. Brunet, en citant l'édition de 1634, Lyon, Nicolas Gay, de cet opuscule souvent réimprimé, fait observer qu'il doit en exister une plus ancienne, puisqu'il signale une réponse, dont il donne d'abord la date 1633, et dont il précise plus loin la publication. Paris, Jean Martin, 1630. (Manuel du libraire, tome III, col. 511.) Ce serait plutôt celui que mentionne Francisque Michel dans son introduction substantielle à son livre : Etudes de Philologie comparée sur l'argot, qu'il désigne comme suit: Vie des Marcelots, Gueux et Bohémiens, contenant leur façon de vivre, subtilitez et gergon, mis en lumière par Pichon de Ruby; plus a esté ajousté un dictionnaire en langage blesquin, avec l'explication en vulgaire, Lyon, Jullieron, 1596.

Celui-là est bien du XVIe siècle.

On renvoie, pour plus amples renseignements, à l'ouvrage précité de Francisque Michel.

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place dans la nouvelle édition des poésies de Sainte-Beuve. Les autres sont l'histoire ou le roman (il ne n'appartient pas de trancher la question) d'une liaison avec une femme qui portait un grand nom, et dont la mémoire serait fort atteinte par la divulgation de ce volume, sans que celle de Sainte-Beuve y gagnât rien, même poétiquement. Je suis de l'avis d'Alfred de Musset, sur ce chapitre délicat :

Les morts dorment en paix dans le sein de la [terre;

Ainsi doivent dormir nos sentiments éteints. Ces reliques du cœur ont aussi leur poussière: Sur ces restes sacrés ne portons pas les mains L. D. L. S.

Une chanson polytechnicienne (X, 62). Cette chanson a été imprimée plusieurs fois. J'en connais un exemplaire, en 4 pages petit in-8°, daté de Paris, 12 mai 1814. Une seconde édition, de même format, ne contient pas le couplet de circonstance, ajouté par M. Héron de Villefosse en 1814. Une troisième édition, imprimée à l'occasion du banquet annuel du i mars 1841, est en 16 pages grand in-8°. Elle ne contient pas le couplet politique, mais à la suite se trouve la Vie à l'Ecole polytechnique, pot-pourri en vers, d'une quarantaine de couplets: j'ai entendu attribuer cette pièce à M. L. Millot, ancien élève de la promotion de 1812.

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a dit M. J. Chénier. Et, parmi les disciples immédiats de Voltaire, «< Welche »> était devenu synonyme de « barbare. »> Quant à Voltaire lui-même, je crois qu'il suffit de citer le Discours aux Welches et le Supplément au Discours aux Welches. Je me souviens que notre professeur d'histoire, M. Desmichels, nous fit remarquer que Welche était une transformation de Gallus (Voltaire lui-même le dit, Dict. Phil. au mot Franc), et que, de tous les peuples réunis sous l'empire de Charlemagne, les Welches ou Gaulois, qui retenaient quelque chose d'avoir passé par la domination romaine, étaient certainement les plus policés et les moins ignorants, et ceux qui avaient communiqué aux Tudesques un peu de civilisation qu'il était donc peu équitable d'avoir donné à leur nom ce sens d'arriéré et de routinier. Remarquons, s. v. p., que dans la question « Bourreaux » (X,6) et dans ma réponse (82), Welche ne signifie que Français. O. D. C'est continuellement que Voltaire

117 emploie cette expression pour désigner la balourdise, l'entêtement routinier, la badauderie de certains Français. C'est une épithète dont il affuble volontiers ses adversaires et leurs partisans. Ce mot fait partie de son vocabulaire usuel; tous les lecteurs de sa Correspondance le connaissent bien, et il est inutile de relever des citations pour le prouver. - Voici ce que dit, au mot Welche, le grand Dictionnaire de Larousse : « Nom primitif des Celtes qui ont peuplé la Gaule, le nord de l'Espagne et le pays de Galles: Les Welches, le peuple welche. Par ex., Gaulois, barbare: « Que pourrions-nous raconter de notre Société florissante, nous autres « Welches, dans notre jargon confiné à « d'étroites et barbares limites?» (CHAT.) (St-Malo.) A.-G. J.

<< Albrecht Dürer comprend sous le nom de Welches tout ce qui n'est pas allemand, » dit M. Eugène Piot à la p. 313 du tome Ier du Cabinet de l'Amateur (Paris, 1842, in-8°). Voici ce qui donne lieu à la note précitée : « J'ai beaucoup d'amis parmi les Welches, qui m'ont averti de ne pas manger ni boire avec leurs peintres, parmi lesquels j'ai de nombreux ennemis. » Extrait d'une lettre de A. Dürer, écrite en allemand, à Wilibald Pirkeimer, traduite par M. E. Piot et datée de Venise, du samedi après la Chandeleur, en 1516. H. DE L'ISLE.

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Il me semble que la plaisanterie de Mme du Deffand s'explique d'elle-même. Elle se plaint d'être constipée, et s'amuse à prétendre que c'est par orgueil que son corps ne daigne pas descendre à..... (c'est aujourd'hui jour gras!) Et elle a soin d'ajouter qu'un corps si « glorieux » est mal assorti à son caractère, qu'elle veut donner pour humble et modeste. O. D.

Mme du Deffand met sans doute à profit dans ce passage la lecture du Catéchisme de cinq sous que lui avait prescrite Massillon, alors qu'enfant elle prêchait l'athéisme à ses petites compagnes. Les « corps glorieux, » ce seront ceux des élus ressuscités et convoqués dans la vallée de Josaphat; ces corps seront exempts de tous les besoins auxquels est assujettie la nature humaine, et par conséquent... Inutile d'insister, n'est-ce pas ? G. I.

- On croyait autrefois que les corps des saints avaient le privilége d'être exempts de la gabelle que célébrait en vers le bon Gargantua. Voltaire, plaisantant la même infirmité dont se plaint Mme du Deffand, fait allusion à la même croyance et annonce à un de ses amis, dans une lettre très-familière, qu'il est en train de se béatifier de son vivant. (St-Malo.) A.-G. J.

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Un cul de basse-fosse (X, 65). Fosse ne signifie pas seulement fossé, mais aussi souterrain, caveau; ainsi l'on dit fosse d'aisances.. Cul prend le sens de fond, extrémité, comme dans cul-de-sac. Un cul de basse-fosse est donc un souterrain enfoncé sous d'autres souterrains, et l'on conçoit qu'un pareil souterrain soit un logement désagréable; aussi, n'y a-t-on jamais placé que des prisonniers, et même que l'on voulait punir encore plus que garder. Cul de basse-fosse est le superlatif de cachot. O.D.

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FRAXINUS.

Molière et son aïeul l'Ecossais Pocklein (X, 67): Je ne crois pas que cette anecdote soit bien sérieusement vérifiée; mais pour connue, elle l'est; elle court les rues depuis l'édition Bret. Voici ce que dit Bret, dans son Supplément à la Vie de Molière de Grimarest: « Un nommé Poquelin, Ecossois, fut un de ceux qui composèrent la garde que Charles VII attacha à sa personne sous le commandement du général Patilloc. Les descendans de ce Poquelin s'établirent, les uns à Tournai, les autres à Cambrai, où ils ont joui longtemps des droits de la noblesse : les malheurs des temps leur firent une nécessité du commerce, dans lequel quelques-uns d'entre eux vinrent faire oublier leurs priviléges à Paris. » MM. Taschereau (dans ses notes), Claretie (p. 60) et nombre d'autres biographes reproduisent ce récit, sans le contester... ni le garantir. G. J.

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Les nobles du moyen âge se glorifiant de ne savoir signer (X, 68). Je ne pourrais donner le nom du publiciste qui, le premier, a mis en circulation ce mensonge historique; mais peut-être est-il intéressant de signaler, sur la question elle-même, l'appendice qui termine le VIIe volume des Moines d'Occident, par le comte de Montalembert (p. 689). Les graves autorités qu'on y invoque (notamment celle de M. Léopold Delisle) ne permettent plus de s'arrêter au racontar haineux qui indigne si justement M. V. de V.

P. REGINALD.

De Loménie et Deloménie (X, 68). Ma vénérable aïeule maternelle, bonne roturière, si je m'en crois, s'appelait Marguerite Deladreue. Elle naquit dans un petit hameau picard, que je n'ai jamais vu, que je verrai peut-être un jour! Savezvous comment s'appelait cet humble amas de rares maisons? Eh bien! vous le devinez. Il s'appelait Ladreue. Voilà donc un nom de famille qui n'avait pas bien fort

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vagabondé. Voilà de plus le mystère saisi au nid, tout chaud, à peine emplumé encore. Combien n'avons-nous pas de Darras, de Damiens, de Debeauvais, de Decaen, etc., etc.? Pour Deloménie, la difficulté ne paraît pas plus grande. JACQUES D.

Verre églomisė (X, 69). J'incline à croire que le mot de l'énigme se trouve, en effet, dans le nom rappelé incidemment par M. Alf. D., celui de l'expert Glomy, collaborateur de Helle. Mais l'é initial de M. Carrand n'est-il pas de trop ici? Je me crois bien certain d'avoir vu ce mot maintes fois employé dans la rédaction des catalogues d'estampes, et il s'écrivait alors tout simplement glomisé. Cette façon d'écrire nous rapproche encore plus du catalographe de Rembrandt et met en déroute, je crois bien, le grec Alexandre. J'avais remarqué qu'il s'agissait alors d'estampes encadrées dans des bandes d'or (dont leton avait vieilli), comme on le fait encore aujourd'hui pour les dessins de maître, et, ne trouvant pas de conclusion plus logique, j'en avais inféré que c'était là une mode introduite au siècle dix-huitième par l'expert Glomy. Quelque analogie aidant, on aura ensuite appliqué le mot aux verres de M. Alf. D., il faut croire. JACQUES D.

petit

Raiseul (X, 69). Le Dictionnaire de l'Académie répond parfaitement à la question. Après avoir cité le sens de rets à tendre à l'entrée d'un terrier, il ajoute « Il se prend ordinairement pour un ouvrage de fil, de soie, de fil d'or et d'argent, fait par petites mailles en forme de rets. Toilette de réseau. Coiffe de réseau. Dentelle à fond de réseau. » On voit, par la comparaison avec le travail d'un filet, que la maille a commencé par être en losange comme dans les résilles, qui sont du reste le même mot que raiseul et réseau par leur commune origine de reticellum, petit filet. J'ai imprimé, dans le IVe volume de mon recueil d'Anciennes Poésies françaises des XVe et XVIe siècles (1858, p. 164-169), un Discours du Lacis, de l'école de Ronsard, aux notes duquel j'emprunterai la citation de deux vieux livres qui traitent du réseau.

L'un est en partie de Jean Cousin, et l'on sait combien sont peu nombreux ses ouvrages vraiment authentiques : « Le livre de lingerie, composé par Maistre Dominique de Sara, Italien, nouvellement augmenté et enrichi de plusieurs excellents et divers patrons, tant du point coupé, raiseau, que passement, de l'invention de M. Jean Cousin, peintre à Paris. Paris, Hiérôme de Marnef et la veuve du sieur Cavellat, » avec un privilége pour dix ans, daté du 7 sept. 1583.

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