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L'autre volume est un peu postérieur : « Singuliers et nouveaux pourtraits du seigneur Frédéric Vinciolo, pour toutes sortes de lingerie, dédiés à la Reyne, derechef et pour la troisième fois augmentez, outre le réseau premier et le point coupé et lacis, de plusieurs beaux et différens portrais et réseau de point conté, avec le nombre des mailles, chose_non_ encore veue ny inventée. Paris, par Jean Le Clerc le jeune, 1588. » A. DE M.

Hipparchia ou Aichrappih (X, 70). Par MMmes de V. et d'Al., Barbier désignait MMes de Villeroy et d'Alincourt; deux belles-sœurs. On disait que la première avait livré la seconde à Richelieu, et l'avait aidé à en triompher de force. En adoptant le nom d'Hipparchia, la cynique épouse du célèbre cynique Cratès, l'auteur de l'ouvrage a voulu évidemment mettre en scène une femme arrivée au dernier degré de l'impudeur.

O. D.

- Voyez au t. IV, p. 24, de la Bibliographie des Ouvrages relatifs à l'Amour, et les Lettres de la duchesse d'Orléans (mère du Régent), édit. allemande de 1843, p. 519. H. I.

Les papiers du Dr Desgenettes (X, 71). Je voudrais pouvoir répondre avec précision à la question de M. R. F. relative au sort de ces papiers. Peut-être arriveraije à le faire plus tard. Aujourd'hui, je me borne à lui dire que j'ai tout lieu de craindre qu'ils n'aient été dispersés et perdus. Les autographes de l'illustre médecin ont été vendus aux enchères publiques, par les soins de l'Alliance des Arts, en nov. 1846. Il y en avait de fort curieux dans le nombre. Quant à ses Mémoires, le 3e vol. était sous presse et l'impression arrivée à la feuille 23 (368 p.), quand il mourut. Elle ne fut pas achevée. J'ignore s'il existe des exemplaires des bonnes feuilles; je n'en ai jamais rencontré.

L. DE LA SICOTIÈRE.

Le baron Desgenettes, mort le 3 février 1837, a dû laisser une énorme quantité de papiers, qui furent épluchés, détruits ou dispersés par ses héritiers. Je crois me rappeler que les plus importants de ces papiers avaient été cédés à l'amiable, par une personne de sa famille, qui connaissait M. le baron Feuillet de Conches, le savant et spirituel autographophile. Úne partie desdits papiers, compris dans deux cartons, furent vendus plus tard à l'administration de l'Alliance des Arts (rue Montmartre, n° 178), vers la fin de 1846. Cette administration publia le Catalogue d'autographes, la plupart du temps de la Révolution et de l'Empire, provenant du cabinet de feu M. le baron Desgenettes, médecin en chef de l'armée d'Egypte,

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(in-8, de 39 pag.). Ce Catalogue assez détaillé comprend 229 articles, et il ne renfermait pas la totalité des papiers que l'Alliance des Arts avait acquis. On y remarque sept lettres de R. N. Dufriche, baron Desgenettes, écrites à sa femme, de Cadix 1805, de Moscou 1812, de Dresde 1813, etc. « Je vais à la cour tous les 15 jours (écrivait-il de Moscou dans cette correspondance très-intéressante); je n'ai encore rien obtenu, et s'il faut personnellement demander, je n'aurai rien. Me voici à 50 ans et la tête toute blanche comme un cygne, balancé avec mes élèves. » La vente eut lieu les lundi 9 et mardi 10 nov. 1846, dans les salons de l'Alliance des Arts. Il faut aussi remarquer que ce Catalogue contient un certain nombre de pièces qui ne provenaient pas de Desgenettes et qui avaient été extraites des papiers de Soleine et de la famille de Grignan, Quant au reste des papiers Desgenettes, il a été vendu en bloc et à vil prix, dans une vente obscure et sans catalogue, au mois de juin ou juillet 1848. P. L. JACOB, bibliophile.

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Une Histoire de Louis-Philippe (X, 72). M. A.-E. Billault de Gérainville a, en effet, commencé depuis plusieurs années la publication d'une Histoire de LouisPhilippe, œuvre de longue haleine. J'estime pourtant que la presse française n'a failli à aucun devoir essentiel; il faut être joliment... revue allemande, pour exercer sa critique sur les productions de M. Billault, qui s'est classé dès longtemps parmi les auteurs cocasses et les candidats drôlatiques! Au début d'une circulaire adressée, en 1871, aux électeurs d'Eure-et-Loir, il a donné cette indication autobiographique : « Né, au milieu de vous, à Châteaudun,

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« d'un père qui, magistrat et maire de cette « ville, a consacré sa vie tout entière au « service de ses concitoyens, dans des fonctions multiples, modestes, mais actives, << laborieuses, toujours gratuites et désin« téressées; autant j'en vénère la mémoire, « autant je me suis fait une loi d'en con« tinuer les traditions. » Dans cette circulaire encore, M. B. de G. s'appropriait sérieusement la belle image du char qui navigue: « Le char tombé dans l'ornière « creusée par l'impéritie du gouvernement « impérial, il faut le relever. Pour en te« nir les rênes, le besoin impérieux s'impose « de conducteurs fermes et expérimentés. « C'est à vous qu'il appartient de les choisir; la nef est remise entre vos mains. « Éclairés, hélas! par une lamentable ex« périence, il est grand temps de vous mu« nir de moins aveugles pilotes. » Après avoir esquissé il y a trois ans dans le xive arrondissement de Paris une candidature municipale qui n'eut pas de suite, M. B. de G. s'est représenté en février 1876 comme candidat à la députation dans l'arrondissement de Châteaudun; il a obtenu 108 voix, ce qui constitue pour lui un succès sans précédent. G. I.

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Le vieux Sergent de Béranger (X, 73), Dans mon édition de Béranger (Paris, 1835), le Vieux Sergent est daté de 1823. E.-G. P.

Cette chanson est datée de 1823, et il semble qu'elle dut être composée à l'occasion de la guerre d'Espagne, qui eut lieu cette même année. N'est-ce pas à cette guerre que fait allusion le second couplet? Mais qu'entend-il? Le tambour qui résonne? Il voit au loin passer un bataillon,

Le sang remonte à son front qui grisonne :
Le vieux coursier a senti l'aiguillon,
Hélas! soudain, tristement il s'écrie:

« C'est un drapeau que je ne connais pas.
<< Ah! si jamais vous vengez la patrie,

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Dieu, mes enfants, vous donne un beau trépas! Peut-être le « Vieux Sergent » comme le << Nouvel Ordre du jour, » qui est de la même époque, était-il « destiné à être répandu dans l'armée, avant son entrée en campagne, lorsqu'elle campait aux Pyrénées, et à préparer dans ses rangs un mouvement révolutionnaire. Ce mouvement fut, en effet, organisé par l'opposition extrême, avec une ardeur, et offrit un degré de gravité, que confessent aujourd'hui tous les historiens, (Vaulabelle, VI, 83;Duvergier de Hauranne, Hist. du Gouvern. parlement., VI, 346; - Lamartine, VII, 196.)

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Il est curieux que M. Joseph Bernard, l'ami, le disciple, le commentateur attitré de Béranger, dans son ouvrage intitulé Béranger et ses chansons, 1858, in-8°, p. 234, dise, en parlant du « Vieux Sergent: « Idées, vers, sentiment, tout pa

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Trouvailles et Curiosités,

La reprise de « la Marseillaise » en l'an IV (VI, 452). — RAPPORTS DE LA POLICE. 24pluviose.-Au Théâtre de la République, le couplet Trembles, chouans, substitué à Tremblez tyrans, a été appaudi avec transportet répété, nonobstant quelques oppositions. Un fait particulier arrivé à ce théâtre, rapporté par l'observateur présent, mérite aussi de l'être par nous, le voici: Un citoyen placé aux premières loges, ayant été remarqué pour avoir applaudi dérisoirement a été arrêté par un militaire qui est sorti exprès de l'orchestre et qui l'a conduit lui-même chez l'officier de police.

« A Feydeau, on rapporte que les airs patriotiques ont été faiblement accueillis et que quelques couplets, dont l'objet est de jeter le ridicule sur les réquisitionnaires qui refusent de partir, ainsi que sur les malveillans qui applaudissent le couplet de la Marseillaise commençant par ces mots : Tremblez, tyrans, ont été bien reçus par les uns et sifflés par les autres.

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a 25 pluviôse. Au Théâtre de la Cité, l'hymne des Marseillois a été chantée entre les deux pièces. On a substitué au 4 couplet le mot chouans à celui de tyrans, auquel on a fortement applaudi; mais, soit oubli, soit distraction, la strophe Français, en guerriers magnanimes, n'a pas été chantée.

« A celui de la République, pareille substitution du mot chouans également ap plaudie et redemandée. Un seul citoyen, placé au parterre, a crié Non, ce qui a excité l'humeur d'un militaire, qui, par son patriotisme, en a imposé : le peu de bruit qui s'est fait a cessé sur-le-champ, et le bis a eu lieu.

« Au Théâtre de la rue Martin, les airs patriotiques et l'hymne Veillons au salut de l'Empire n'ont reçu que de faibles applaudissements. L'observateur rapporte que ce spectacle n'est guère fréquenté que par des personnes indifférentes, qui affectent de garder leur chapeau sur la tête lorsqu'on chante les hymnes civiques.

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A Feydeau, on a chanté, entre les deux pièces, des couplets envoyés par le ministre les huées, les sifflets, mêlés aux bravos, aux claquements de mains de la cabale, ont tellement couvert la voix de l'artiste, qu'il n'y a eu que les trois derniers qui ont été entendus.

<< Au théâtre de la rue Favart, tout s'y est passé tranquillement jusqu'à l'entr'acte où l'hymne Veillons' au salut de l'Empire a été chanté. Le mot tyrannie a été fort applaudi: alors un militaire qui a voulu parler n'a pas été écouté, et comme il continuait toujours, on a crié : A bas la chanson de Carrier! Tels sont les faits matériellement rapportés par l'observateur, qui ajoute que deux autres militaires, placés aux 2mes loges, qui applaudissaient avec des gants aux mains, ont été remarqués et hués; il ajoute qu'ils ont quitté leurs places.

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« 26 pluviôse. Au Théâtre de la République, un seul particulier s'étant permis de manifester son opinion et de contrarier tout le public, en sifflant l'auteur qui, dans la Marseillaise, a substitué le mot chouans à celui de tyrans, comme cela se pratique depuis quelques jours à ce spectacle, a été conduit au corps de garde, d'où il s'est évadé, à la grande surprise des officiers de paix qui l'y avaient consigné et recommandé, en attendant leur sortie du spectacle.

« A Feydeau, la statue de la Liberté, sortie de terre à deux reprises différentes, a prêté à des éclats de rire très-ironiques de la part de ceux dont les principes sont opposés au gouvernement. L'observateur présent qui donne ce détail, ajoute que le chant d'une nouvelle hymne, dont le titre est Chant de victoire, a excité un coup de sifflet, avec des applaudissements et des cris: A bas les chouans! On a chanté aussi la Marseillaise. Des jeunes gens, placés à la galerie des secondes loges, faisoient beaucoup de mauvaises plaisanteries; elles ont excité l'humeur des bons patriotes qui ont levé la canne sur eux, et en ont conduit un chez le commissaire de police: deux autres ont été aussi arrêtés. Ce bruit a causé un peu de frayeur à plusieurs personnes, et surtout à quelques femmes qui sont sorties du spectacle. Elles disoient en s'en allant : « Il est affreux qu'on veuille ainsi contredire l'opinion publique ! »

« Au Vaudeville, il y a eu un grand tumulte, qui a fait craindre un instant que l'on en vînt aux mains; cependant il n'y a eu aucune voie de fait; mais la crainte a fait sortir beaucoup de monde du spectacle. Voici le fait tel qu'il nous est présenté aux mots : Contre nous de laˇtyrannie l'étendard sanglant est levé, des claquements de mains, des trépignements de pieds et de cannes sur les planchers, des ris immodérés, quelques mouchoirs blancs

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ont été répétés à la demande réitérée du public qui a manifesté son opinion par des élans d'enthousiasme qui ont éclaté de toutes parts. La substitution du mot chouans à celui de tyrans dans la Marseillaise a reçu les plus vifs applaudissements. On a crié : A bas les chouans! Deux voix seulement se sont fait entendre et ont dit: A bas les Jacobins! Mais le bon ordre n'a pas été troublé par cette petite lutte.

« Au Vaudeville, on y a représenté : La femme difficile à vivre. Les passages suivants y ont été particulièrement applaudis: 1° « La rigueur et le ton ferme en gouvernement ne réussissent guères. » 20 « Je ne veux pas être opprimé. » L'hymne des Marseillais a été chantée et écoutée avec calme.

« Les choses se sont passées de même au Théâtre de la République. Le patriotisme se fait remarquer, dans ce spectacle, d'une manière particulière.

« Au Théâtre des Arts, une légère rixe entre quelques citoyens, pour diversité d'opinions politiques, a été appaisée aussitôt qu'élevée.

«28 pluviôse. - Aux Jeunes Artistes, trois couplets républicains ont été chantés. L'auteur a été demandé, et sur la réponse faite, qu'ils étaient parvenus sous enveloppe, on a applaudi. Quelques voix ont crié: Bravo! d'une manière ironique, et se sont permises (sic) d'ajouter « qu'ils venoient du grand magasin, »

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« 30 pluviose. Le public a joui de la plus grande tranquilité, à quelques menaces près, qui n'ont produit que de trèslégers incidents sans suite. Mais il faut excepter le théâtre de la rue Favart, où l'on a remarqué un grand tumulte, occasionné par le chant de l'Hymne du Serment, qui a été couverte de sifflets, de huées et de hurlements affreux. Alors on a baissé la toile; le calme s'est rétabli. L'instant d'après un artiste s'est présenté et a demandé la permission de chanter une chanson patriotique par ordre du Directoire le public ayant accédé à cette demande, on a recommencé l'Hymne du Serment, qui a été entendue avec moins de

N⚫ 211.]

L'INTERMÉDIAIRE DES CHERCHEURS ET CURIEUX.

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défaveur que la première fois. L'observateur présent rapporte que les uns ont applaudi, et les autres ont ri malicieuse

ment.

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« 1 yentôse. A l'exception de quelques allusions malignes, de la part d'une partie des spectateurs, les spectacles n'ont rien offert qui méritât l'attention de l'observateur. Les passages de l'Hymne des Marseillais: L'étendard sanglant est levé... Tremblez, tyrans, etc., donnent toujours lieu à des applaudissements affectés.

« Une ceinture et des rubans verts, portés par une actrice du Théâtre de Molière, ont excité hier diversité d'opinions parmi les spectateurs. Le citoyen qui avait demandé la disparition de ces couleurs a été entendu par le commissaire de police et l'adjudant de garde; et, l'actrice ayant ôté ses rubans, l'affaire est restée sans suite.

<< 2 ventôse. On a remarqué qu'au Théâtre de la rue Feydeau on a omis ce_couplet de l'Hymne des Marseillais : Français, en guerriers magnanimes... On a remarqué aussi que le refrain: Aux armes! a été répété en choeur et couvert d'applaudissements.

«< 4 ventôse. Un particulier qui avoit

accueilli avec des huées et des sifflets le couplet Amour sacré de la patrie, a été arrêté hier, au Théâtre du Vaudeville, de l'ordre du commandant temporaire, et traduit devant le juge de paix.

« Une allusion nouvelle a été saisie au Théâtre de Louvois, dans la pièce intitulée Flora. Un pêcheur se plaint à sa femme de n'avoir pas fait bonne pêche, et dit: Le gros s'en est allé, il n'est resté que le fretin: on a fait répéter ce passage. »> G.SAINT-JOANNY.

Ces curieux extraits, faisant suite à ceux que nous avions insérés dans le n° du 10 août 1870 (VI, 452), lequel no n'a paru qu'après la consommation de nos désastres (28 déc. 1873), sont tout ce qui a survécu du trésor à jamais regrettable des Archives de l'hôtel de ville de Paris. Ce sont les seules miettes historiques que M. Saint-Joanny eût gardés par-devers lui, lorsque Paris fut, le 18 mars 1871, livré à la Commune. Au lieu d'écrire, au bout de ces extraits : A suivre, comme il comptait le faire, il pouvait, le 26 mai 1871, y écrire le sinistre mot de la fin: RELIQUA DESIDERANTUR! On ne saura jamais quelles pertes le sauve-qui-peut du 18 mars et les incendies communards, qui en furent la conséquence, ont infligées à la postérité!

En ce

qui concerne ce seul point de l'histoire de Paris, on voit, par les extraits ci-dessus, qu'il y avait là matière à un dépouillement aussi précieux que celui qui a défrayé les remarquables publications du professeur Ad. Schmidt: (Tableaux de la Révolution française. Leipzig, 1867-70, 3 vol. in-8°), et Attitude de Paris à l'epoque de la Révolution (Iéna, 1874-76). [Réd.]

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25 févr. 1877

fait point de mariage parmi ses paroissiens à Carnaval, il doit manger son coq. »

J'ignore l'origine de ce proverbe qui remonte peut-être plus loin qu'on ne pense, et s'il ne se débite point dans d'autres contrées, comme c'est probable. Il implique, en tout cas, l'idée d'une punition ou pénitence, pour le pasteur qui n'a pas mieux travaillé à propager le sacrement du mariage dans son troupeau. En effet, un coq ne vaut rien à manger parce qu'il est devenu coriace et sent le bouc. C'est donc, tout d'abord, un triste régal que de manger un coq! Autant vaudrait faire mardi gras avec une sardine. En second lieu, le coq ayant disparu et les poules n'étant pas fécondées, les œufs seront clairs; il n'éclora point de poulets et la basse-cour du curé deviendra déserte : ce qui est encore un résultat pire qu'un méchant repas. Si quelque lecteur était mieux informé que nous à ce sujet, qu'il veuille bien nous le faire savoir; sinon qu'il use avec nous de cette explication.

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C. D.-M.

Buloz....iana. A l'occasion de la mort de ce roi roi brutal de la Revue des Deux Mondes, on a beaucoup parlé de lui, et les chroniqueurs s'en sont donné à cœur-joie. On pourra faire, avec tous ces souvenirs de « coeurs reconnaissants,» un joli plat d'olla podrida, c'est-à-dire un Buloziana. Cependant, je n'ai vu nulle part reproduire l'épigramme qui fut décochée, non contre le « directeur de la Revue, » mais contre le « commissaire du roi pour la Comédie française, » très-peu de temps avant sa chute, laquelle suivit de près, comme on sait, la chute de Louis-Philippe :

Buloz, qui par sa grâce a su se faire aimer,
Lorsque la mort viendra le prendre,
N'aura plus qu'un œil à fermer
Et n'aura pas d'esprit à rendre!

Cette épigramme est presque une épitaphe, et digne, en vérité, de faire partie d'une Anthologie Bulozienne. On sait que Buloz, appelé par ses intimes le Savoyard, ressemblait, par un côté de son visage, à un célèbre roi de Macédoine, mais après la flèche que celui-ci avait reçue, portant ces mots à son adresse: A l'œil droit de Philippe. Seulement l'épigramme ci-dessus, tout en portant coup, avait laissé Buloz.... tel qu'il était déjà.

Elle passait pour avoir deux pères : Emile Augier et Régnier, l'auteur de la Ciguë et l'auteur de Mademoiselle de la Séglière. A. A.

Le gérant, FISCHBACHER.

Paris.Typ. de Ch. Noblet, 13, rue Cujas.—4883.

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L'Intermédiaire

DES CHERCHEURS ET CURIEUX

(CORRESPONDANCE littéraire, NOTES and QUERIES français.)

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Beaux vers d'un jeune poëte inconnu. - Il a été publié, en 1836, à Bruxelles, une édition de la Servitude volontaire ou du Contre-un, de La Boëtie, in-24, 158 p., imprimée chez Champon, place du Samedi, et donnée par M. Adolphe Rechastelet, qui appelle son lecteur « son frère en Christ et en Rousseau. »

Dans les notes qui terminent ce petit volume, l'éditeur donne une pièce de fort beaux vers, p. 151 à 156, intitulée : Le plus grand homme des temps modernes, et commençant ainsi :

Ah! je suis las, bien las d'entendre la louange Hurler, hurler sans fin le nom trop encensé De cet impur démon dont elle fait un ange, Quand le sol fume encore où ses pieds ont [passé! Napoléon le grand! Oui le grand tueur d'hom[mes...

La troisième partie, en strophes de huit vers alternés de douze et de huit pieds, commence par ces mots :

Poëtes, que vos mains le barbouillent de honte!

N'épargnez pas le criminel!...

Si vous parlez de lui, salissez sa mémoire.....

L'éditeur nous dit que ces vers « sont d'un jeune homme, dont, à regret, il doit taire le nom et qui est mort à 19 ans. » Il ajoute que ce jeune homme a laissé « plusieurs manuscrits, qui seront publiés un jour, si sa famille, qui n'est pas fortunée, peut en trouver le moyen. »

Je demande : 1o si ces vers sont connus; 2o si le nom de son auteur, Belge sans

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doute, a été publié ; et 3o si ses autres écrits ont vu le jour.

Bien que ces vers soient, à mon sens, antifrançais, je crois qu'ils méritent, par leur beauté, d'être tirés de l'oubli, et que le génie de la France, même vaincue, est d'accueillir et de montrer au monde tout ce qui est grand et noble. W. J.

Prose napoléonienne rimée par Théophile Gautier. On a parlé, dans les dernier temps du second Empire, d'un morceau en prose, publié longtemps auparavant dans les Euvres du prisonnier de Ham, et que Théophile Gautier venait de versifier pour en régaler les hôtes de la villa de Saint-Gratien. Cette pièce de vers, qu'on disait curieuse, a-t-elle vu le jour, ou a-t-elle été communiquée à quelque lecteur de l'Intermédiaire, qui voudrait bien m'en donner connaissance? B. T.

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Être en nage. Voici une question qui soulève bien des discussions dans le centre de la France. Un de mes correspondants de l'Indre prétend qu'on doit dire « être en age,» age étant la traduction du mot latin aqua. En cela, il se trouve d'accord avec Dupiney de Vorepierre, et voici ce que dit Larousse, dans son Grand Dictionnaire du XIXe siècle : « Quelques-uns, << trouvant trop forte l'exagération par la<< quelle on compare un homme trempé « de sueur à un homme qui nage, ont «< cherché à cette locution une explication « différente. Selon eux, on aurait dit « d'abord être en age, age ayant signifié « eau, et puis être en nage quand le mot « age cessa d'être usité. Cette explication « pourrait bien être vraie. »

Tous nos écrivains qui ont employé
TOME X.-5

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