131 cette expression ont écrit: être en nage... Comment faut-il dire et écrire ? Question à creuser! A. NALIS. Opinion des Anglais sur la personne et les ouvrages de Marivaux.- Selon d'Alembert, Eloge de Marivaux, les Anglais n'hésitaient pas à faire le plus grand cas des ouvrages de M. de Marivaux. Pourrait-on me dire les noms des auteurs anglais qui ont parlé de Marivaux dans leurs écrits, ainsi que ceux des critiques de la même nation qui se sont occupés du père de tant d'œuvres charmantes dans tous les genres? Si l'on pouvait, avec les noms que je demande, m'indiquer les volumes et la page qui contiennent les renseignements réclamés ici par moi, ma satisfaction serait double. Enfin, la traduction fidèle des passages que l'on prendrait la peine de m'indiquer mettrait le comble à mon contenUOLAM. tement. Une énigme du Louvre. Lorsqu'on traverse la cour du Louvre, en se dirigeant de la rue de Rivoli vers le pont des Arts, on lit au-dessus ou plutôt à côté de la première voûte cintrée, à gauche L. B. Que signifie ce monogramme ? N'y a-t-il pas là une de ces inepties analogues à celle que M. Alf. D. a signalée dans sa réponse les Orléans (IX, 474)? Aurait-on voulu désigner Louis Bourbon? Mais peut-on croire à une pareille absurdité? Je serais bien heureux de savoir ce qu'en pense M. Ed. Fournier, dont l'excellent travail sur le Louvre est muet à cet égard. Mais je ne doute pas qu'il ne donne le mot de cette énigme lapidaire. E. M. Monsieur de Catinat. Du temps de ma grand’mère, on chantait encore une vieille chanson dont j'ai retenu l'air, ainsi que ces deux premiers vers: Si l'on avait connu monsieur de Catinat, Jésus-Christ savait-il lire? JésusChrist savait-il lire et écrire? Quelle est la langue que parlaient Jésus-Christ et les apôtres ? Ele M. Nos bons aïeux ont-ils couché nus? et jusqu'à quelle époque? - Si l'on s'en rapporte à des passages des romans du Roù et de la Violette, à certains contes gaillards des XIII, XIVe et XVe siècles, et à des scènes historiées que nous ont laissées les enlumineurs des manuscrits, nos aïeux couchaient sans chemise. J'ai sous les yeux une belle copie (exécutée ! 132 dans la première moitié du XVe siècle) de la Chronique de St-Denis; l'artiste a représenté plusieurs personnages alités et sans vêtements de linge. On voit, entre autres, Charlemagne, au lit de mort, recevant les sacrements, le buste et les bras nus, la tête chargée de la couronne impériale (bonnet de nuit très-incommode pour s'endormir du dernier sommeil). Un psautier du XVe siècle offre une curieuse vignette où la Vierge Marie est représentée recevant les derniers sacrements, la tête surmontée de l'auréole, le buste et les bras nus. Ces exemples et bien d'autres, qu'il serait facile, mais fastidieux de signaler, suffisent-ils à prouver que, pendant le moyen âge, on a couché sans linge de corps? Coutume bien singulière, indécente et malpropre, donnant naissance à des incidents plus ou moins joyeux, à des révélations piquantes, surtout à ces époques où une hospitalière promiscuité permettait à plusieurs personnes, mari, femme, enfants, servantes, et même aux hôtes d'occasion, de reposer ensemble dans ces grands lits que l'on recherche et que l'on imite aujourd'hui avec tant de curiosité. V. de V. Incrédulité d'Urbain VIII. Mme de Motteville (Mémoires, Coll. Michaud et Poujoulat, 2o série, t. X, p. 42) rapporte une terrible raillerie que le pape Urbain VIII (Maffeo Barberini) aurait commise à propos du grand cardinal de Richelieu mourant : « Se gli è un Dio, lo << pagara, ma veramente se non c'è Dio, << galant'huomo. Traduction: S'il y a un Dieu, il le paiera; mais, vraiment, s'il n'y a point de Dieu, c'est un habile homme! Quelle est l'authenticité de ce propos d'incrédule endurci? 133 Douarnenez. Chef-lieu de canton dans le Finistère, arrondissement de Quimper... » disent les géographies. J'aurais besoin d'en savoir davantage. Connaît-on une explication étymologique de ce nom? En existe-t-il, dans les chartes locales, une variante en latin? Ou bien, le mot viendrait-il du breton? Et, dans ce cas, a-t-il une signification en langue vulgaire? Enfin, de quelle époque date cette localité? A-t-elle des armes? Comment se blasonnent-elles? Claret (Antonio-Maria), P. archevêque Les œuvres de Jean du Pontalais. Du Verdier (Bibliothèque françoise, Paris, 1773, t. II, p. 503) s'exprimé ainsi : « Ce « chef des joueurs de moralités et farces à Paris, a composé plusieurs Jeux, Mys« tères, Moralités, Sotyes et Farces, qu'il « a fait réciter publiquement sur échafaut, « en ladite ville, aucunes desquelles ont été imprimées, et les autres non. » Ces productions dramatiques et populaires sont-elles parvenues jusqu'à nous? Quels sont leurs titres? Dans quel dépôt seraient ensevelies celles qui sont demeurées inédites? Il me semble qu'on ne trouve d'informations à leur égard, ni dans le Manuel du libraire de J.-Ch. Brunet, ni dans le Catalogue de la bibliothèque dramatique de M. de Soleinne, si riche en ce qui concerne les origines du théâtre français. La Bibliothèque française ajoute, p. 504 « Jean de Pont Alais est auteur d'un « petit livre intitulé: La louange des fem«mes.» Serait-ce le livret de 54 pages (imprimé en 1551, à Lyon, par Jean de Tournes), signalé comme «< une invention « extraite du commentaire de Pantagruel « sur l'Androgyne de Platon,» avec une épître signée du nom supposé d'André Misogyne. Une réimpression de cette Louange, qui est une satire des plus amères, a paru à Bruxelles, en 1863. Le Manuel du libraire (5e édit. III, 1862) dit qu'on ignore l'auteur de cette invention; M. Paul Lacroix (Bibliophile Jacob) a émis l'idée qu'elle pourrait être de Rabelais; faut-il la restituer à Jean de Pontalais? (Lyon.) V. D. 135 - par << Chansons philosophiques, >> Eugène B... (Eugène Bruncamp). Paris, 1845, in-8. Supercheries littér., 1, 445, e; Barbier, 1,561, f.; et Otto Lorenz, 1,389. M. E. Bruncamp, auteur de l'Honneur de Manon, de Nos Idées et nos Mœurs, est qualifié de commissaire de police de la ville de Paris, par Otto Lorenz, qui cite aussi les «Chansons philosophiques, in-8°» avec le nom du libraire-éditeur Moreau.— Ici, il doit y avoir une erreur de format, de points, après l'initiale B, et peut-être d'attribution; j'ai sous les yeux l'in-18 intitulé: Chansons philosophiques, par Eugène B., Paris, imprimerie de Malteste, 1845. Sur la couverture, je lis : « Paris, chez Moreau, éditeur-libraire... Michel Lévy, 1845, » 363 p. Le libraire Moreau aurait eu, en même temps, deux ouvrages portant le même titre? tion : Le rédacteur du Bulletin du Bouquiniste (Paris, Aubry) s'exprime ainsi sur ces Chansons philosophiques, Attribu 4,301..... Ces chansons sont d'E. Bareste, que ses commentaires sur Nostradamus avaient fait surnommer Barestadamus, et qui fut, en 1848, rédacteur en chef du journal la République. » 15 février 1877, p. 89. La vérité? H. DE L'ISLE. Légendes, Formules, Rondes d'enfants. (II, 322, 470, 594; III, 113, 157, 490; IV, 140; IX, 27, 44, 140, 300, 423....). Refrain d'une chanson entendu près de Lassoy (Mayenne), en 1834. Soc et des fig' et des pois d'zoignons, Darion, darion, darion, daine! R. DE S. - Les enfants chantent encore, en beaucoup de lieux de Normandie, la vieille 136 chanson suivante qui doit apparemment son origine aux saints sculptés sur les maisons et les avant-soliers, genre de construction autrefois si commun dans la province. Ils dansent ordinairement en rond cette chanson, qui a déjà été recueillie par le Magasin pittoresque en 1845: Saint Pierre, saint Simon, Gardez bien notre maison: S'il vient un pauvre, Baillez-li l'aumône; S'il vient un pèlerin, Baillez-li du vin; Mais s'il y vient un larron, Pipi iiiiie! Ils terminent ainsi par un cri prolongé, en s'asseyant brusquement sur les talons avec des gestes fort grotesques. Prêchi, prêcha! Voici comme cela se pratiquait, aux environs de 1824 ou 25, en Picardie. On faisait monter l'enfant sur un tabouret : Prêchi, prêcha, etc. Après le quatrième vers, l'enfant sautait du tabouret, et il continuait ainsi : Et vous, petit coquin, qui mangez du poulet rôti, Donnez-moi du bonbon. On faisait montrer à l'enfant son premier et son second poing. Mais il était rare qu'il n'en oubliât pas un, pour arriver plus vite au bonbon. JACQUES D. Boucles d'oreilles à la guillotine (III, 453, 561; IV, 86; IX, 742). Voilà longtemps que l'Intermédiaire est saisi de la question. Deux abonnés ont évoqué le souvenir confus de collections disparues. Un troisième a déclaré que le spécimen publié par l'Autographe était en la possession de M. Chéron de Villiers, ce qui ne s'accordait pas avec la note communiquée par le même C. de V. au même Autographe. Cela méritait enquête et expertise. Depuis lors (février 1867), nous sommes sans nouvelles. G. J. Les habitations historiques dans Paris : celle de Molière (VIII, 62; IX, 267, 394). Fréd. Lock, si compétent pour l'histoire de Paris, regrettait ici, entre autres choses (IX, 394), que, de toutes les inscriptions commémoratives consacrées dans Paris à Molière, pas une ne fût à sa vraie place. Une de ces erreurs est aujourd'hui réparée. Grâce à l'initiative de M. Charles de Larounat, ancien directeur de l'Odéon, et aujourd'hui critique dramatique au XIXe Siècle, la véritable maison natale de Molière, située au coin de la rue des 138 Vieilles-Etuves (à présent rue Sauval) et de la rue St-Honoré, a maintenant, sur plaque de marbre, en lettres d'or, une inscription vraie, qui donne au mensonge perpétué sur la façade de la rue du Pont-Neuf le plus authentique démenti. Il reste à faire disparaître ce mensonge, et le buste qui se déshonore en lui servant d'enseigne; puis, à changer de place une autre inscription, celle qui figure, depuis l'inauguration du Monument de Molière, en 1842, sur la façade de la maison qui lui fait face, rue de Richelieu, no 36. C'est à quelques pas de là, sur la maison portant le no 42, que cette inscription devrait être reportée, ainsi que je crois l'avoir prouvé, d'après un document qui m'appartient, d'abord dans mes Notes sur Corneille, p. CLIII, puis dans la Valise de Molière, p. 66, avec de nouveaux détails. ED. F. -- Le marquis de la Gervaisais (IX, 14, 60, 91, 237, 561). — Voici quelques lignes que j'ai coupées dans un journal, sous la signature Alfr. Nettement': Mes contemporains et mes collaborateurs de l'Universel n'auront point oublié le vieux marquis de la Gervaisais, dont M. Damas-Hinard a depuis recueilli les écrits prophétiques, et dont la queue a l'oiseau royal égayait tant notre jeunesse. Combien de fois le vieux marquis, dont nous nous moquions tant et qui, par la divination de la logique, voyait plus loin que nous autres pauvres rieurs, nous a-til répété cette prophétie que j'ai retrouvée depuis dans les extraits de M. Damas-Hinard? - « Mes enfants, ceci ne peut durer. La Restauration tombera et vous verrez bientôt le duc d'Orléans sur le trône. Et après, monsieur le marquis? Après, la force des choses conduira ce pays à la République. - Et après la République, monsieur le marquis? Ici je ne puis citer la phrase textuelle. M. de la Gervaisais n'était pas le moins du monde bonapartiste, et il parlait sous la Restauration, ce qui le dispensait de se 139 gêner. Je me contenterai de reproduire le début; on trouvera le reste dans le livre de M. Damas-Hinard, imprimé sous la République de 1848. La phrase commençait donc ainsi : « Quand la République sera venue, la France aura si peur, si peur, que vienne un Bonaparte.... (Je saute pardessus les épithètes et j'arrive à la conclusion), tout le monde lui tiendra l'étrier et lui en servira au besoin! »> Me voici un peu loin de l'Histoire littéraire de la France, par dom Rivet. La faute en est à M. Paulin Paris, qui m'a fait songer à ma jeunesse, et à l'Universel, et audit journal, qui m'a rappelé M. de lá Gervaisais. Mais ne demandâtes-vous pas au marquis de la Gervaisais ce qu'il y aurait après?.... -Ami lecteur, vous êtes trop curieux. >> Bl. Fortunatus (IX, 42, 93). — C'est bien Fortuné (et non Fortunat) Mesuré, comme l'a dit, dans sa réponse, M. Brioux. Il était d'Orléans, ainsi que l'a dit Quérard. Il y avait fait ses études au séminaire, et, fort au fait des personnalités du clergé, il donna, sur les ecclésiastiques alors en vue, une galerie semblable à celle que M. de Loménie venait d'ouvrir à d'autres Contemporains. M. Brumeau de Beauregard, qui était évêque d'Orléans, n'y fut pas des mieux traités, et le secrétaire de l'évêché, l'abbé Richard, le fut encore plus mal, ce qui fit rumeur chez tous les dévots trèsnombreux de la ville. Je crois que la première chose que fit imprimer Fortuné Mesuré fut un petit volume d'épigrammes: le Rivarol de 1842, Dictionnaire satirique des Contemporains, 1842, in-12. ED. F. Causes grasses (IX, 129, 211, 530, 589). A Paulmy, en Paulmissois, Un peu tard, suivant l'usage; On voit qu'au rebours des écrevisses qui fourmillent dans le Brignon, les femmes du pays vont de l'avant et gagnent même de vitesse celles de Bulles, Irun, Billy et Vourles. A. D. Guépins (IX, 166, 222, 247, 277, 329). L'opinion de M. Ernest Desjardins, sur l'origine de ce sobriquet donné aux gens d'Orléans par les habitants des villes voisines, par les riverains de la Loire surtout, est curieuse. Ce serait, suivant lui, un souvenir du temps où Orléans n'était pas 140 encore la Civitas Aurelianorum rebâtie par Aurélien, dont son nom est un souvenir, mais le vieux Genabum brûlé par César. Il voit dans le mot Guépin un dérivé de Genabini, comme il dit dans sa curieuse brochure sur Alesia, 1859, in-8°, p. 67, ou mieux encore Genapenses, suivant une nouvelle version du nom qu'il a hasardée dans son important volume sur la Carte de Peutinger, et que nous préférons à l'autre. Les noms de Guénepin, Génepin, dont Guépin ne serait que la forme abrégée, et qui semblent des dérivés naturels de Genapenses, ne sont pas rares à Orléans et aux environs, ED. F. Louis XVIII et la sœur de Robespierre (IX, 168, 562). - C'est comme royaliste, et en raison des services que son opinion lui fit rendre aux amis des Princes pendant la Terreur, que Charlotte Robespierre fut pensionnée non-seulement par Louis XVIII mais par Charles X. Ce qui confirmerait l'origine toute royaliste de cette pension, c'est qu'elle fut supprimée par le Gouvernement de juillet, dès son avénement. La malheureuse vieille fille en mourut de chagrin et de misère. Un écrivain de la Bibliothèque universelle de Genève lui consacra, dans les nos 13 et 14 de l'année 1847, sous ce titre: Mile Raymond, deux articles, dont le dernier finit ainsi : « On disait que la sœur de Robespierre se tenait dans l'antichambre de son frère, et que, là, elle arrêtait les imprudents qui venaient solliciter pour un détenu, et attiraient sur lui, par cette démarche, l'attention du tyran. C'est à ce titre que leurs majestés Louis XVIII et Charles X n'ont pas hésité à continuer à cette femme dévouée une pension, qui a été supprimée par le Gouvernement actuel. » Les papiers de Robespierre, publiés ou analysés dans le Rapport de Courtois, témoignaient des sentiments de sa sœur, et du dépit que son frère Robespierre le jeune et lui en ressentaient : «Notre sœur, écrivait, par exemple, le jeune à l'aîné dans une lettre, qu'a publiée Courtois (p. 177), n'a pas une seule goutte de sang qui ressemble au nôtre. J'ai appris et j'ai vu tant de choses d'elle, que je la regarde comme notre plus grande ennemie.... Il faut prendre un parti décidé contre elle. Il faut la faire partir pour Arras, et éloigner ainsi de nous une femme qui fait notre désespoir commun. » Elle partit, en effet, ou du moins cessa d'habiter avec eux. Une lettre d'elle, qui suit celle-ci, annonce, avec douleur, ce départ aux deux frères. Elle est datée du 18 messidor an II, Une année, la plus fatale, leur restait. Que de malheureux n'eût-elle pas sauvés si jusqu'au dernier jour elle ne les avait pas quittés! ED. F. |