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141 Alex, Dumas Davy de la Pailleterie (IX, 262, 341, 377, 402, 435, 499, 589, 618, 657). Quoique les in-folio (Feuilles) de la Recherche de Champagne aient vu le jour chez l'imprimeur Jacques Seneuze, Châlons, 1673, je n'étonnerai point (ne pas confondre avec TROIS-ETOILES), en lui confessant qu'on ne peut consulter la collection des Généalogies de Caumartin, dans la ville où Seneuze éclipsa Joseph Bouchard et la veuve Denoux.

***

N'ayant pas non plus le loisir de pousser jusqu'à Reims, j'ai récolté mes souvenirs et certaines indications ès Annuaires de la Noblesse (Borel d'Hauterive), contemporains de Lola Montès et du duel qui coûta la vie au journaliste Dujarrier. Entre nous je les crois recommandables, sauf correction sur titres meilleurs ou surabondants; car les arrêts de maintenue, par exemple, sont personnels, et ne visent jamais, en dépit des collatéraux reconnus et connus, que les seuls produisants. Notre confrère a même lu, dans ma réponse (IX, 589), Bielleville en Caux et non Bielleville en Eaux; je lis, dans la sienne, Susanne de Roucy au lieu de Lusanne de Roucy. Au fond, le 15 juin 1786, le de cujus disparut de ce monde, laissant, à moins que la grâce du prince n'y ait passé, Thomas-Alexandre sans le moindre titre de noblesse coutumière ou légale, mais en possession de son état.

H. DE S.

Dumas fils ne s'est jamais permis sur son père et son blason le mot très-spirituel, mais encore plus irrespectueux, qui lui est prêté (X, 341), après l'avoir été par bien d'autres. Ce mot courait avant que Dumas fils pût en avoir l'esprit. Il était, en effet, encore au collége, lorsqu'en 1841, Roqueplan lança la fameuse phrase «< peu d'or et beaucoup de gueules »>, à l'adresse de je ne sais quel braillard de petite noblesse. On n'a qu'à le chercher dans les Nouvelles à la main qu'il publiait alors, à l'imitation et dans le format des Guêpes; je réponds qu'on l'y trouvera. ED. F.

Dans une lettre de Musset (IX, 163). Le M. Caron, nommé dans la lettre, est le maître chez lequel Musset termina ses études; sa pension dépendait du collége Henri IV. Le triomphe dont il parle est le prix d'honneur de philosophie, qu'il venait de remporter à la distribution du grand concours de 1827. J'ai donné, dans la Revue des Provinces, du mois d'août 1865, la traduction d'un extrait de la dissertation latine qui avait mérité à Alfred de Musset cette couronne. J'y avais joint le fragment d'une lettre émue et charmante de sa mère, sur la joie qu'elle en avait ressentie.

ED. F.

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Néologismes (IX, 321, 404, 439). - En parlant de M. le 1er président Gilardin, M. l'avocat général M..., dans son discours de rentrée, s'exprime ainsi : « C'est pendant son procuralat à Lyon que, etc. » — Connaît-on un autre exemple de ce bizarre néologisme? Y en eût-il d'ailleurs, cela ne serait pas suffisant pour le faire admettre. Si le premier qui l'a employé tenait à créer un mot nouveau avec celui de procureur, il devait au moins le former d'après les règles les plus élémentaires. Procuralat n'est qu'un informe barbarisme. Si « général » peut faire généralat, et « caporal» caporalat, << procureur » ne peut donner naissance qu'à procurorat, mot qui n'est peut-être pas plus agréable à l'oreille que procuralat, mais offense moins la logique et la grammaire. Si Thémis donne d'aussi funestes exemples dans son usage fréquent de la parole, à quels barbares notre langue ne sera-t-elle pas bientôt livrée. E. D.

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L. Tesson, artiste peintre (IX, 420, etc.; X. 45). — M. Emile Tesson est, actuellement, sous-directeur des contributions indirectes, attaché à la direction des droits d'entrée et d'octroi de Paris (Hôtel de Ville).

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G. D.

Fables de La Fontaine, en vers patois (IX, 453, 508, 537, 596). - On en rencontre cinq dans un volume peu connu sans doute, si ce n'est dans le département du Nord Guide complet du touriste, de l'archéologue, de l'industriel et du commerçant, par Z.-J. Pierard, rédacteur de la Revue spiritualiste, Paris et Maubeuge, 1862, in-8. (Voir pag. 366-375.) Ces fables sont: la Cigale et la Fourmi, en patois des environs de Cambrai et de Valenciennes (extrait des Archives du Nord, 3o série, t. III); l'Avare qui a perdu son trésor, en patois de Mons (extrait de l'Armonaqué de Mons, 1850); le Renard et le Corbeau, en patois des environs d'Avesnes, ainsi que le Loup et les Bergers; enfin, le Dépositaire infidèle, patois des environs de Solre-le-Château, Trélon et Beaumont. B. G.

On peut sans doute ranger au nombre des traductions en patois l'ouvrage suivant: Les Bambous, fables de La Fontaine travesties en patois créole par un vieux commandeur (Bourdillon). FortRoyal, Martinique, 1846, in-8, 11-140 p. A. D.

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gret, la Cigale et la Fourmi. Ces traductions sont pleines d'esprit. SAIDUARIG.

Le P. Bougeant et la Bibliothèque bleue (IX, 517, 571, 601). On appelait ainsi la collection des contes qui se publiaient séparément chez la veuve Oudot à Troyes, chacun sous une couverture de papier bleu, d'où leur nom de « contes bleus, »> comme dit déjà, dans Tartuffe, Mme Pernelle; ou de « bluets,» ainsi que les appelle le P. Ducerceau dans une de ses pièces mêlées, qui, sur tout cela, est bonne à lire. Elle fut faite, dit le titre, pour accompagner la Bibliothèque bleue, envoyée, le jour d'une fête, en guise de bouquets. » Il est certain que bluette vient de ce mot « bluet, » que nous trouvons déjà employé avec le sens, non plus de conte, mais de brochure de quelques pages, dans le livre si curieux: Réflexions, pensées et bons mots, 1696, in-12, que Bernier signa du nom du sieur de Pépinocourt: « Je n'appelle pas un livre, dit-il p. 20, ce bluet, cette feuille volante, et semblable colifichet de librairie. » La Bibliothèque bleue fut revue et réimprimée, de 1773 à 1775, chez le libraire Costard. On peut lire sur cette réimpression une note intéressante dans la Correspondance secrète, dite de Métra, t. I, p. 148, sous la date du 17 janv. 1775. ED. F.

Bibliographie de l'œuvre dessinée de Henri Monnier (IX, 518; X, 107). — Aux 85 vignettes indiquées par notre confrère Ele M., pour l'illustration des ŒŒuvres de Béranger par Henri Monnier, il faut ajouter une suite de 24 lithographies, format in-4o, qui existe noire et coloriée; et dont la liste se trouve dans la Bibliographie de l'Euvre de P. J. de Béranger, page 23. J. BRIVOIS.

Ganache (IX, 546, 605, 625).

Le far

ceur Ganasse, de qui le mot peut fort bien venir, n'est pas nommé que dans les poésies de Vauquelin de la Fresnaye. Nous le trouvons dans les Registres du Parlement, et dans les Comptes de l'Epargne, avec plus de détails que chez le poëte. Le 15 octobre 1571, des lettres patentes du roi «< obtenues par Albert Ganasse et ses compagnons italiens, afin de leur être permis de jouer publiquement, dans cette ville (Paris), tragédies et comédies,» furent lues à la Chambre des Vacations, qui décida de surseoir jusqu'à la Saint-Martin. Ganasse fut-il enfin autorisé, et joua-t-il en France? M. Taschereau, qui publia cet extrait des Registres du Parlement, en 1834, dans la Revue rétrospective, t. IV, p. 348, en doutait; ce qui ne sera plus permis, quand on aura lu ce fragment de compte, extrait du Registre de l'Epargne

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pour l'année 1572 (Arch. nat. KK, 133): «A Albert Ganasse et ses compaignons, joueurs de comédies, estant à la suitte du d. seigneur, 500 l., en considération du plaisir qu'ils donnent ordinairement à sa d. Majesté, et pour leur donner moyen de vivre et entretenir à sa suite. » La quittance de la somme vient après, fol. 2059, avec la date du 15 octobre 1572. Nous ignorons quels rôles jouait Ganasse, mais il est probable que c'étaient les vieillards ridicules, et qu'il faut reconnaître en lui certain type grotesque, surtout par le visage, dont il est parlé dans une pièce de nos Variétés, t. I, p. 220. Il y est appelé « le comte de Guenesche, >> mot qui se rapproche déjà singulièrement de « ganache. >>> ED. F.

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Etiamsi omnes, ego non (IX, 557, 636, 666, 694, 722; X, 47). L'origine signalée par M. S. D. n'est pas admissible. La preuve en est dans la particularité héraldique rappelée par la plupart des Intermédiairistes qui ont répondu à cette question. C'est un fait admis et prouvé que la devise des Clermont-Tonnerre leur avait été inspirée par les clefs de leur blason, qui sont en même temps l'emblème caractéristique de saint Pierre. Il n'y a donc point de Macchabée dans tout cela. Quant à la légende de la bulle de Callixte II, accordant des armoiries et une devise aux Clermont en 1120, c'est une fable qui ne vaut pas la peine d'une réfutation: il suffit de l'énoncer pour juger de la foi qu'on doit lui accorder. A. ST.

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Le Monopole universitaire (IX, 648; X, 16, 48). Je ne prétends pas contester l'affirmation de M. P. Clauer, quoique le brevet d'exactitude qu'il accorde à la Bibliothèque des écrivains de la Compagnie de Jésus puisse être suspecté d'un peu de partialité, très-naturelle d'ailleurs. Mais puisqu'il se croit « en droit d'affirmer » que l'auteur de cet ouvrage ne se trompe pas, il se trouve, par là même, obligé d'en fournir la preuve l'Intermédiaire est précisément destiné à de telles démonstrations et l'on y applique largement la fameuse devise Nullius in verbo. Tel que j'ai connu l'abbé Desgarets il ne semblait guère d'humeur, écrivain lui-même, d'endosser la responsabilité des écrits d'autrui, sans de graves motifs. Je ne vois pas quelle raison pouvait l'engager à signer ainsi et à demi le Monopole universitaire, tandis que je comprends très-bien que l'identité des initiales a pu induire en erreur l'auteur de la Bibliothèque. Mais si M. P. Clauer peut établir le contraire, il m'évitera de faire des recherches pour vérifier ce fait. A. ST.

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Laboremus (X, 2, 56, 79). - Spartien n'aurait-il pas condensé en un seul mot les dernières paroles de Septime Sévère ? Dion Cassius, dont le témoignage est décisif, ne dit rien du mot d'ordre Laboremus, mais, parlant de l'énergie de Sévère, il raconte que, sur le point d'expirer, il's'écria: « Allons, voyez si nous avons quelque chose à faire. » Αγετε, δότε, εἴ τι πρᾶξαι youev. Il est possible néanmoins que l'anecdote du mot d'ordre soit également vraie; mais, au fond, elle paraît plutôt une interprétation, comme l'Intermédiaire a si souvent l'occasion d'en signaler. Dans tous les cas, il était à propos de rappeler la version de Dion Cassius, auteur contemporain et dont l'autorité est, par conséquent, bien supérieure à celle du compilateur Spartien qui vient un siècle plus tard. A. ST.

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De Henry ou d'Henry? (X, 3). Littré (au mot: Henri), Littré et le complément de l'Académie française (au mot: Henriade) ne disent pas si l'H est aspirée. Mais Hardouin de Péréfixe, s'il a intitulé son livre: Histoire du Roy Henry le Grand, dit: Première partie de la vie de Henry le Grand. On dit la Henriade et non l'Henriade. Vaugelas pose comme une règle que l'H est aspirée dans les mots venus du latin: or, Henri vient de Henricus, et il importe peu que Henricus vienne de l'allemand Heimrih (Littré), car il a évidemment été formé directement du latin et non de l'allemand. D'ailleurs, s'il venait de l'allemand sans avoir passé par le latin, ce serait une raison de plus pour aspirer l'H. L'exemple de Mézeray et l'opinion de Bonnet sont en outre d'un grand poids, et je les prendrais pour guides plutôt que la chanson: Vive Henri IV, où l'élision tend à faire un vers de quatre syllabes pour le besoin de la mesure, et pour quadrer avec le vers correspondant : Ce diable à quatre. Cela m'amène à dire que, dans la poésie (je parle de poésie sérieuse et non d'une chanson), ce ne serait pas une faute de dire: d'Henry IV; mais que, en prose, il vaut mieux se conformer à la règle. En prose, Voltaire écrit toujours de Henri; il fait de même dans la Henriade, où je n'ai pas rencontré d'Henri, en parcourant ce poëme, il est vrai, assez rapidement pour n'être pas tout à fait affirmatif.

E.-G. P.

-Il me semble qu'aujourd'hui l'usage d'aspirer l'H de Henri a prévalu, témoin, la Henriade, la Partie de chasse de Henri IV, et cette strophe de Victor Hugo, dont lui-même a placé en note l'errata. Assis aux bords de Seine, en mes douleurs [amères,

Je me disais : « La Seine arrose encore Ivry, Et les flots sont passés où, du temps de nos On voyait les traits de Henry! » [pères,

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Au temps de Louis XIV, la question était encore indécise, comme le reconnaît Bossuet, et La Fontaine venait de dire, dans son élégie pour Fouquet:

Du magnanime Henri qu'il contemple la vie. O. D.

Pas d'argent, pas de Suisses (X, 5, 112). La sœur de Lautrec n'était pas la duchesse d'Etampes, mais Françoise de Foix, comtesse de Chateaubriant. Mais c'était un titre tout pareil à l'animadversion de Louise de Savoie. O. D.

-Voir, sur ce sujet, la notice consacrée à M. de Lautrec par Branthôme, t. III, p. 172 de l'édition donnée dans la Bibl. Elzév. Il n'est pas douteux que ce proverbe ne tire son origine du combat de la Bicoque, que Lautrec fut obligé de livrer par suite de l'insubordination des Suisses. Du reste, cet acte de rébellion leur coûta cher, puisqu'ils perdirent dans cette journée (27 avril 1522) environ 4,000 hommes et 22 officiers. A. D.

Le Berceau de la France (X, 8, 112). · Pardon, cher collab. E.-G. P., l'auteur de cet ouvage, édité à Paris, sous la rubrique de La Haye, 1744, in-12, et réimprimé dans la collection du comte d'Artois, est bien connu : c'est Claude Godardd'Aucour (Langres, 26 déc. 1716.— Paris, 1 juillet 1785), fermier général en 1754, et receveur général des finances à Alençon, en 1785. Il employa ses loisirs à la culture des lettres et publia un assez grand nombre d'ouvrages sous le voile de l'anonyme. Son fils, écrivain dramatique plus connu sous le nom de Saint-Just (1769-1826), obtint des succès sur la scène de l'OpéraComique, grâce à la musique de son ami Boieldieu. A. D.

Ceux qui meurent jeunes... (X, 34, 86). M. S. B. se contente de citer le texte de Ménandre, mais sans indiquer l'origine du proverbe, qui remonte à l'aventure de Cléobis et Biton, dont parle Plutarque et qui est ainsi racontée par Hérodote, trad. Larcher: « Cléobis et Biton étaient Argiens et jouissaient d'un bien honnête : ils étaient outre cela si forts, qu'ils avaient tous deux également remporté des prix aux jeux publics.... Les Argiens célébraient une fête en l'honneur de Junon: il fallait absolument que leur mère se rendît au temple sur un char traîné par une couple de bœufs. Comme le temps de la cérémonie pressait, et qu'il ne permettait pas à ces jeunes gens d'aller chercher leurs boeufs, qui n'étaient point encore revenus des champs, ils se mirent eux-mêmes sous le joug et tirant le char sur lequel leur mère était montée, ils le conduisirent ainsi quarante-cinq stades [plus de deux lieues]

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jusqu'au temple de la Déesse. Après cette action, dont toute l'assemblée fut témoin, ils terminèrent leurs jours de la manière la plus heureuse; et la divinité fit voir, par cet événement qu'il est plus avantageux à l'homme de mourir que de vivre. Les Argiens, rassemblés autour de ces deux jeunes gens, louaient leur bon naturel, et les Argiennes félicitaient la prêtresse d'avoir de tels enfants. Celle-ci, comblée de joie et de l'action et des louanges qui en étaient le fruit, debout au pied de la statue, pria la Déesse d'accorder à ses deux fils le plus grand bonheur que pût obtenir un mortel. Cette prière finie, après le sacrifice et le festin ordinaire, les deux jeunes gens, s'étant endormis dans le temple même, ne se réveillèrent plus et terminèrent ainsi leur vie. Les Argiens firent faire leurs statues et les envoyèrent au temple de Delphes. »

Šappho semble contredire cette opinion des anciens philosophes, qui comptaient ainsi la mort au nombre des biens, d'après ce raisonnement que nous a conservé Aristote, dans sa Rhétorique : « La mort est un mal, et la preuve que les Dieux en ont jugé ainsi, c'est qu'aucun d'eux n'a encore voulu mourir. » Elle n'en chercha pas moins dans le suicide l'oubli de ses maux, si l'on en croit la légende ; mais la véracité en est plus que douteuse, puisque Hérodote, si curieux des détails de ce genre, n'en parle pas. A. D.

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F. D.

Règle de critique historique du R. P. Dom Guéranger (X, 35, 87). La règle de critique historique attribuée à Dom Guéranger ne semble pas, à priori, aussi extraordinaire qu'on le trouve. Ce n'est pas un critérium complet et absolu, c'est un critérium à priori, et personne ne se fait faute d'en faire usage. Le collabo. B. O. conviendra sans peine que, pour tel et tel de nos grands hommes du jour, il ne faille en renverser les termes, et que, pour eux, en histoire, tout ce qui est favorable au Saint-Siége est faux à priori, et tout ce qui lui est défavorable, vrai à priori. La phrase citée est d'ailleurs, peutêtre, un peu défectueuse, et, puisqu'il s'agit d'appréciations à priori, il conviendrait de dire : Tout ce qui semble favorable est vrai, et tout ce qui semble défavorable est faux à priori.

Le jugement à priori exclut justement toute critique, et laisse dans le doute la

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vraie valeur de l'événement jugé favorable ou défavorable au Saint-Siége.. Il n'est personne qui, ayant à apprécier, à priori, un fait allégué sur un tiers qui le touche de près, en bien ou en mal, n'applique, sans préméditation, sans raisonnement, mais d'instinct, la règle attribuée à Dom Guéranger ou la règle inverse.

Au risque de passer aussi pour bien naïf, j'avouerai sans détour que la règle en question me paraît, à priori, une naïveté. E. V.

Les cinq et les sept Macchabées (X, 35, 113). Dans le livre I des Machabées, Judas, fils de Mathathias, est le seul qui porte le surnom de Machabée. Mathathias est simplement dit fils de Jean, fils de Siméon et n'a pas de surnom. Il avait cinq fils Jean, surnommé Gaddis; Simon, surnommé Thasi; Judas, surnommé Machabée; Eléazar, surnommé Abaron, et Jonathas, surnommé Apphus. Si le surnom de Machabée leur a été donné à tous, il est probable que les Juifs ont voulu reconnaître les services de ces illustres patriotes, en leur conférant le surnom du plus illustré d'entre eux.-Moréri réfute, avec raison selon moi, l'opinion émise par quelques-uns, que ce surnom leur fut donné, parce qu'ils avaient mis sur leurs drapeaux les lettres mem, caph, beth, jod, qui sont Macchbai et qui sont les premières des quatre mots hébreux qui signifient : « Qui est semblable à toi parmi les Dieux, Jéhovah?» Il fait observer que les enfants de Mathathias avaient chacun leur surnom, avant de rien entreprendre et que l'on ne prouve pas que cette devise fût sur les drapeaux de Judas, qui avait seul le surnom de Machabée. Quant aux sept frères juifs qui ont subi le martyre, Moréri pense qu'ils ont été ainsi nommés parce que leur histoire est rapportée avec celle de Judas Machabée, plutôt que par aucune raison de parenté. Ils ne sont pas nommés dans la Bible, et Moréri fait une erreur singulière, en leur donnant les surnoms de frères de Judas, ce qui serait en contradiction flagrante avec ce qu'il vient de dire, qu'il n'y avait pas de parenté entre eux et les fils de Mathathias. Je ne sais sur quoi Lemaistre de Sacy s'est fondé pour mettre, dans le sommaire du chapitre VII, livre II, où leur martyre est raconté : Martyre des sept frères Machabées, car le sommaire latin de la Vulgate ne les nomme pas ainsi. C'est évidemment à tort que le nom de Machabées leur est donné, bien que l'ouvrage particulier dans lequel l'historien Josèphe raconte leur mort, soit intitulé, dans la traduction d'Arnaudd'Andilly Le martyre des Macchabées. En effet, dans le récit, il ne les nomme pas du tout. N'ayant pas le texte grec sous les yeux, j'ignore si le titre est bien celui

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149 que lui donne le traducteur. Quoi qu'il en soit, et même en admettant que Josèphe l'ait intitulé ainsi, ce titre provient uniquement de ce que l'auteur aura cru leur courage inspiré par l'exemple des Machabées et de ce que ce glorieux surnom aura été transporté, par la reconnaissance publique, à tout ce qui se rattache à la merveilleuse épopée des Machabées; mais si cette appellation n'est conforme ni au texte de l'Ecriture ni à l'histoire, il paraît qu'elle a été généralement acceptée, puisque le chapitre XX 'du livre VII du Rational ou Manuel des offices divins de Guillaume Durand, évêque de Mende, est consacré à la fête des sept Machabées. L'auteur fait observer que c'est la seule que l'Eglise d'Occident célèbre des saints de l'Ancien Testament. Le texte est trop long pour que je le rapporte ici. J'y renvoie donc les lecteurs de l'Intermédiaire. Je les engage aussi à lire ou à relire un sermon de saint Augustin (t. V, de l'édit. des Bénédictins, colonnes, 1218-21) sur les Macchabées. E.-G. P.

Il n'y a eu ni sept ni même cinq frères Macchabées, il n'y a eu que le seul Judas, troisième fils de Mathathias, qui ait porté ce nom. Ses quatre autres frères avaient chacun un surnom différent. L'aîné, Jean, était connu sous le surnom Gaddis; Simon, le cadet, portait celui de Thassé; Eléazar, le quatrième, était surnommé Abaron et Jonathan; le cinquième, Apphus (I Macch. c. 2). C'est la célébrité et les hauts faits de Judas qui ont occasionné la méprise par laquelle les écrivains modernes ont cru pouvoir désigner tous les membres de la famille par le surnom du plus illustre d'entre eux. Quant aux sept frères martyrisés avec leur mère (II Macch., c. 7), leur nom est absolument ignoré, et on les désigne sous celui de Macchabées, par syncope, comme si l'on disait « Les sept frères dont l'histoire est racontée dans le livre des Machabées. >>

A. ST.

Une citation de Chasseneuz (X, 36, I14). Le texte de l'ouvrage cité est-il bien exact? Je n'ai pas découvert d'évêque d'Autun portant le nom qui est mentionné. La traduction de Yllaneio et de Perrello ne désigne-t-elle pas Islan, près d'Avalon, et Perreuil? Quant à Bobillerii, il n'y a pas à s'en inquiéter au point de vue géographique ni à rechercher aucune localité de ce nom : M. Alex. Sorel a été égaré par une erreur assez répandue et qui fait interpréter mal à propos les noms propres au génitif en les accompagnant de la particule de. Joannes Bobillerii doit se traduire Jean Bobiller et non Jean de Bobiller; dans ce dernier cas, on aurait dit Joannes de Bobillero. Les noms de famille empruntés à des noms de terres ou

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de seigneuries sont toujours rendus dans les anciens titres latins par l'ablatif précédé de la particule de, et les noms patronymiques par le génitif. Il n'y a pas d'exception à cette règle, A. ST.

Enterrements civils (X, 36, 90). —Voici un exemple assez curieux d'un enterrement civil remontant à près d'un siècle, et raconté dans les Mémoires secrets, à la date du 1er mai 1785 :

Extrait

d'une lettre d'Amiens, du 25 avril... « Rien de plus vrai que tout ce qu'on vous a raconté de Créqui-Canaples ou « à la Longue-Barbe; » c'était un original, mais un homme de génie dans son genre. Il avait fait défenses, par huissier, à son curé de lui donner les prières nominales à sa mort. Il lui dit qu'il voulait être enterré dans son jardin. Lê curé en référa à l'évêque. Ce prélat répondit que puisque M. de Créqui s'était mis lui-même hors de l'Eglise, il fallait l'y laisser. La famille a trouvé cela très-mauvais; elle voulait intenter un procès à l'évêque, d'autant que le défunt n'avait point enseigné sa volonté par écrit, Heureusement M. de Machault le père, qui a encore du crédit, s'en est mêlé. Il a fait entendre à son fils que c'était pour les vivants qu'on honorait les morts. Il a été convenu que le cadavre serait exhumé et enterré avec toute la décence convenable, »

La conduite de l'évêque me paraît, je l'avoue, plus correcte que celle de la famille; mais pourquoi aujourd'hui le clergé et ses organes crient-ils si fort contre ceux qui se mettent hors de l'Eglise? Qu'on les y laisse, et qu'on ne les injurie plus. A. D.

Jargon des gueux (X, 37, 89, 115). « Le Jargon, ou Langage de l'argot réformé... par un Pillier de Boutanche, qui maquille en molanche dans la vergne de Tours (par un maître de boutique qui travaille en laine en la ville de Tours), a pour auteur Ollivier Cheréau. Voyez le Bulletin du Bouquiniste, d'Aubry, du 1er mai 1861, p. 246-250. M. Alfred d'Estevanne cite une chanson-acrostiche qui ne laisse aucun doute, On écrit aussi Olivier Cherreau. H. DE LISLE.

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Skating-Rink (X, 66, 118). — Rink n'est pas anglais, mais yankee. Un skating-rink, aux Etats-Unis, est une pièce d'eau trèspeu profonde, disposée et aménagée comme le lac du Cercle des patineurs au bois de Boulogne. Dans les pays où il gèle peu, on a remplacé ces petits lacs par des aires asphaltées, auxquelles on a appliqué le même nom et sur lesquelles on ne peut employer que le patin à roulettes. Ceci ne suffisant pas aux vrais patineurs, on est

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