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parvenu à obtenir des surfaces de véritable glace, en toute saison, au moyen de machines frigorifiques puissantes. Ce procédé est employé en Angleterre, mais j'ignore s'il a traversé déjà le détroit.

-

MINART.

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pas dans l'ouvrage suivant, du même auteur, le deuxième et le dernier: Humour, Angleterre, Irlande. Ecosse. Voyage sur mer en quarante-six postes avec quatre cents coups de fouet. Poëme (Paris, Delaunay, 1832, in-8° de VIII-47 p.). C'est une violente diatribe contre l'Angleterre, et qui devait faire les délices du marquis de Boissy. H. DE L'ISLE.

Ce mot et cette chose sont d'une date si récente, que les Dictionnaires anglais ne le contiennent pas encore. Rink, je suppose, a le même sens que Ring, c'est-à-dire, une carrière de forme circulaire. » Le premier inventeur du « Skating-Rink »> voulut sans doute qualifier sa nouvelle invention par un nouveau terme. C'est pourquoi il a substitué Rink à Ring. Quant à la formation du mot, on a l'analogie de l'anglais : « Rank, » « Rang » en français et en allemand. X.

On trouve l'origine et le vrai sens du mot « Rink » dans le grand Dictionnaire écossais du Dr Jamieson. En écossais, Rink, ou Renk, signifie une course, comme l'anglais Race, et particulièrement : « The proper line in the diversion of curling on the ice, » c'est-à-dire, « la ligne propre de diversion en patinant. » De même un jeune Ecossais m'informe qu'ils appellent « Rink >> un morceau de glace ou une plaine de glace sur laquelle ils pratiquent leur jeu de « Curling. » (Oxford.) H. K.

Le vieux Sergent de Béranger (X, 73, 123). - Cette chanson a été publiée par Béranger dans son troisième recueil original, vol. in-18, Paris, 1825, p. 153; avec cette indication : « An 1815.»

Dans la dernière édition originale publiée du vivant de l'auteur, pour ne citer que celle-là (Paris, Perrotin, 1847, 2 vol. in-8°), le Vieux Sergent est daté de 1823.

La solution demandée par notre confrère M. A. deviendrait embarrassante, si Béranger n'avait pris le soin d'ajouter au sixième vers du deuxième couplet, dans l'édition originale de 1825, cette note qui me paraît trancher la question : « La France était alors couverte de drapeaux étrangers.» Ce qui évidemment se rapporte à 1815, et non à 1823.

Il est vrai que, sans la note en question, que l'on ne retrouve plus d'ailleurs dans l'édition de 1847, cette chanson peut s'appliquer aussi bien, sinon mieux, à 1823 qu'à 1815. J. BRIVOIS.

Viveur (X, 97). Eugène Desmares, fils de l'actrice de ce nom (dit M. Ch. Louandre, la Littérature contemporaine, t. III), fondateur du journal le Vert-Vert, est l'auteur de Les Métamorphoses du jour, ou La Fontaine en 1831; avec des vignettes d'Henri Monnier, gravées par Thompson (Paris, Delaunay, 1832), 2 vol. in-8, figures (rare). C'est là qu'il faut chercher le mot viveur, car il ne se trouve

Pauvre Didon!... (X, 97). — Voici une réponse un peu longue, mais qui, en revanche, est complète. Je l'emprunte à la Revue d'Aquitaine (t. X, 1866, p. 139143): « Ausone a composé un recueil d'épitaphes parmi lesquelles il en est une, la 3ome, qui jouit d'une grande célébrité : Infelix Dido, nulli bene nupta marito :

Hoc pereunte fugis, hoc fugiente peris : De nombreuses traductions en vers français ont été données de ce piquant distique. Ce ne sont point seulement des hommes de talent, ce sont aussi des hommes de génie, qui ont essayé de transporter dans notre langue l'épigramme du poëte bordelais. Le 'grand Corneille n'a pas dédaigné cette humble besogne, et je dois m'empresser d'ajouter que sa traduction réveille forcément le souvenir du Quandoque bonus dormitat Homerus. La voici : Misérable Didon, pauvre amante séduite! Dedans tes deux maris je plains ton mauvais [sort,

Puisque la mort de l'un est cause de ta fuite, Et la fuite de l'autre est cause de ta mort.

Il était difficile, on en conviendra, de délayer plus malencontreusement un joli mot dans une vulgaire périphrase. Comme s'il avait eu conscience de son péché, le sublime auteur de Cinna retraduisit l'épitaphe de l'héroïne de Virgile, et s'il ne prit pas complétement sa revanche, du moins renferma-t-il en un distique le trait d'esprit qu'il avait noyé dans un quatrain. Quel malheur en maris, pauvre Didon, te suit! Tu t'enfuis quand l'un meurt, tu meurs quand [l'autre fuit.

Un des plus illustres philosophes de l'Allemagne, Leibnitz, qui aimait tant la langue française et qui savait si bien s'en servir, s'est amusé à traduire à son tour les deux vers latins qui résument d'une si vive manière les infortunes conjugales de Didon. Sa tentative prouve que l'éminent auteur de la Théodicée n'était pas destiné à réussir dans les bagatelles. On remarquera surtout l'extrême inélégance du premier hémistiche:

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sa traduction de Virgile, édit. de 1770: « P. Bouhours, dans sa Manière de bien penser, après avoir proposé l'épigramme d'Ausone sur les aventures de Didon, comme le modèle d'une pensée parfaitement juste (quoique ce ne soit qu'une jolie antithèse), admire la traduction en vers français qui en a été faite. Elle a été, dit-il, traduite si heureusement de cette manière :

Pauvre Didon, où t'a réduite
De tes maris le triste sort!
L'un en mourant cause ta fuite,
L'autre en fuyant cause ta mort (1).

Mais, continue l'abbé Desfontaines, peut-on appeler traduction heureuse quatre vers dont les deux premiers ne rendent aucunement le premier vers latin, et offrent même une pensée contraire et fausse? Est-ce que le sort des deux maris de Didon fut triste? Cela ne se peut dire que de Sichée, son premier époux, et nullement d'Enée, qui la quitta pour obéir aux dieux, se rendre en Italie, y conquérir le Latium, et épouser la fille unique du roi. Le sort d'Enée, après avoir abandonné Didon, ne fut donc point triste. Aussi, Ausone ne dit point que le triste sort des deux maris de Didon fut la cause de ses malheurs. La contrainte de la mesure et de la rime a occasionné sans doute cette absurde infidélité du traducteur.

Après avoir si rudement critiqué le quatrain vanté par le P. Bouhours, l'abbé Desfontaines se montra jaloux de joindre l'exemple au précepte, et il s'écría avec une singulière vanité : L'épigramme d'Ausone pourrait être rendue ainsi en deux vers, comme dans l'original:

Hélas! que tes époux te causent de malheurs, Didon! L'un meurt, tu fuis; l'autre fuit, et tu [meurs.

Sans parler de l'abominable cheville : hélas! interjection si chère à bien des poëtes auxquels on ne pourra jamais appliquer le vers de Polyeucte :« Grand Dieu! que cet hélas! a de peine à sortir! » l'abbé Desfontaines n'a pas su reproduire la rapide allure du distique d'Ausone, et son insuccès est d'autant plus frappant qu'il semblait être plus sûr du triomphe.

J'ai retrouvé, un de ces jours, en feuilletant des notes écrites depuis une quinzaine d'années, une traduction de l'épita

(1) M. Corpet, dans sa très-savante introduction des œuvres d'Ausone (t. I, p. 326), constate que le P. Bouhours ne nomme point l'auteur de ce quatrain, et il imite lui-même le silence du jésuite, silence imité déjà par l'abbé Desfontaines. Je suis heureux de pouvoir rappeler que ce quatrain appartient à François Charpentier, de l'Académie française et de l'Académie des inscriptions, celui que Boileau, qui avait l'injure prompte, a eu le tort d'appeler un fat, et qui a laissé, entre les bons mots recueillis dans le Carpentariana (1724), la Défense de l'excellence de la langue françoise (1683), livre estimable et intéressant.

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phe de Didon faite par moi dans l'âge heureux qui méconnaît la crainte. L'avouerai-je? cette traduction, vue à travers le prisme s trompeur de la tendresse paternelle, m'a paru avoir assez fidèlement conservé le sens, le mouvement et l'accent du modèle. Je la livre, avec un mélange de crainte et d'espoir, à la bienveillante appréciation des lecteurs, les suppliant de ne point retourner contre moi ce que je viens de dire de l'impudent abbé Desfontaines :

Tu n'es, pauvre Didon, pas heureuse en maris! L'un meurt, tu pars; l'autre part, tu péris.

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Si l'on voulait, par hasard, savoir le nom du signataire de l'article que je viens de transcrire, je dirais, chers amis de l'Intermédiaire, que c'est celui de votre dévoué confrère T. DE L.

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Beignets soufflés (X, 99). Le nom de cette légère pâtisserie, de forme globulaire, et gonflée d'air, appelée en latin monialis crepitus, doit s'écrire par trois lettres et non par quatre. Dans ma province, les vesses d'âne désignent vulgairement les rissoles ou risseroles, sorte de pâtisserie, moins légère que les beignets, frite dans du saindoux, et qui se mange en famille dans les veillées d'hiver, tandis que les p... de nonne sont réservés aux repas de cérémonie. A. D.

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Le portrait de Joseph II lui a valu le titre de peintre de la cour; il a été gravé par J.-C. Schwab. Hickel avait un frère, peintre également, qui s'appelait Antoine.

Brulliot, dans la 2e partie de son Dictionnaire (édit. de 1832), donne le monogramme de Joseph Hickel (voir 2o partie, no 1516, p. 196). UN LISEUR.

Andrieux et Noël (X, 100). - En fait de contes un peu libres, je ne connais d'Andrieux que La Bulle d'Alexandre VI et la Querelle de saint Roch et de saint Thomas, que le professeur du Collège de Francé n'a pas compris dans ses Œuvres complètes publiées en 1818; et, parmi les nombreux ouvrages qu'il a composés, traduits, revus et édités, on ne peut guère reprocher à F. J. M. Noël, ancien inspecteur général de l'Université, que son recueil latinde Priapées, publié apud C. F. Patris, anno Reip. VI (1798), non ad usum juven tutis, sed Veneri jocosa sacrum, probablement d'après ce principe que «<le latin, dans les mots, » etc. - L'âge des auteurs et l'époque des publications ne sont-ils pas déjà des excuses, alors surtout qu'ils pouvaient s'autoriser de plus d'un exemple antérieur, donné par de graves magistrats et de hauts dignitaires? Du reste l'Intermédiaire a déjà signalé les Mémoires du prude Ph. Chasles comme un répertoire de calomnies posthumes, où l'auteur ne ménage guère ses contemporains et notamment ses amis. A. D.

Le Catalogue de la vente des livres de François Noël (Paris, Galliot, 1841, in-8°) est souvent cité comme renfermant des ouvrages plus que légers. H. I.

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Droit sur les prostituées du moyen âge (X, 102). Voici deux passages de Pierre Dufour, chap. VIII, tome IV, où il traite du Roi des Ribauds. «... Selon plusieurs érudits, il exigeait cinq sous d'or de toute femme mariée qui avait un commerce illicite avec un autre homme que son mari. Mais il est probable que le roi des ribauds de la cour ne participait point aux priviléges locaux des autres rois de la ribaudie. Nous avons peine à lui appliquer, par exemple, ce que dit, de l'amende des cinq sous sur toute femme adultère, l'auteur anonyme de l'Histoire des inaugurations (Bévy)»: « Si elle refusait de payer, il avait droit de saisir sa selle, » c'est-à-dire probablement sa chaire, où siége d'honneur qu'elle occupait habituellement. Que les femmes bordelières suivant la cour lui

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payassent patente, c'est une circonstance qui n'a rien de contraire aux us et coutumes du droit féodal, où chaque feudataire était tenu à des redevances envers son seigneur. La redevance hebdomadaire des vassales du roi des ribauds aurait été de deux sous d'or, si l'on en croit Boutillier et Ragueau. Enfin Dutillet ajoute aux redevances de ces filles de cour envers leur roi des ribauds, qu'elles étaient tenues de faire son lit pendant tout le cours du mois de mai. » L'auteur de Notre-Dame de Paris n'a pas oublié cette dernière circonstance..... « Enfin la Coutume de Cambrai définit sans réticence les priviléges de son roi des ribauds : « Ledit roy doit avoir, prendre et recepvoir, sur chacune femme qui s'accompagne de homme carnelement, en wagnant son argent, pour tout, tant qu'elle ait terme ou tiegne maison à louage en la cité : cinq sols parisis pour une fois. Item, sur toutes femmes qui viennent en la cité, qui sont de l'ordonnance, pour la première fois : deux sols tournois. Item, sur chacune femme de ladite ordonnance qui se remue (déménage) et va demeurer de maison ou estuve en autre, ou qui va hors de la ville et demeure une nuit: douze deniers, touttes fois que le cas y esquiet. Item, doit avoir une table ou bralang à part luy, sur un des fiefs du palais, ou en telle place qu'au bailli plaira ordonner. » O. D.

La gorgée de vin de Louis XIII (X, 102). Le fait se passa à Poitiers, dit quelque part G. Touchard-Lafosse. H. I.

Louis XIII fut aussi surnommé Louis le Chaste... L'autre anecdote est rapportée pas le P. Barry, dans les Lettres de Paulin et d'Alexis. « Etant permis au peuple de le voir dîner (à Dijon), il y eut une demoiselle, vis-à-vis de sa Majesté, habillée et découverte à la mode. Le roi s'en prit garde, et tint son chapeau enfoncé et l'aile abattue, tout le temps du dîner, du côté de cette curieuse. Et la dernière fois qu'il but, il retint une gorgée de vin en la bouche, qu'il lança dans le sein découvert de cette demoiselle, qui en fut bien honteuse. » (Am. Renée : Biogr. Didot.) L'autre anecdote est celle du papier qu'il n'osa prendre, dans le sein de Mme d'Hautefort, qu'avec des pincettes. O. D.

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157 de Henri V. La duchesse d'Orléans, mère de Louis XII, et le sire de Rabodanges. Bassompierre et la princesse de Conti (fille du duc de Guise tué à Blois). L'électeur Palatin, père de la duchesse d'Orléans, et la comtesse de Degenfeld. Anne d'Autriche et Mazarin. La reine d'Angleterre, veuve de Charles Ier, et le comte de Saint-Albans. Mademoiselle et Lauzun. Louis XIV et Mme de Maintenon. Le dauphin, son fils, et Mlle Choin. La duchesse de Berri et Riom. La duchesse de Bourbon, fille de Louis XIV et Lassai. La czarine Elisabeth et le feld-maréchal Razoumofski. Le duc d'Orléans et Mme de Montesson. O. D. L'Almanach de Gotha en donnera une belle suite. A. B.

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La Table des Mémoires de Trévoux (X, 104). M. Vapereau aurait dû dire: Godescard a laissé le manuscrit d'une Table alphabétique des Mémoires de Trévoux (Quérard, III, p. 391). Brunet, t. VI, édit. 1854, indique ce qui suit : Table méthodique des Mémoires de Trévoux (1701-1775). Première partie, précédée d'une Notice historique par le P. P. C. Sommervogel (Paris, Durand), 1864, in12. Quant au Remerciement des Barrières de Paris, au lieu des Beurrières, c'est la reproduction d'une double coquille de la Nouvelle Biog. générale de Didot, t. XXI, c. 456, 1. 20. H. DE L'ISLE.

Il n'existe pas d'autre table que celle faite par le Père P.-C. Sommervogel. Paris, Durand, 1865, 3 parties in-12. Que notre collabo Pierre Clauer se rassure. UN LISEUR.

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tion des Demoiselles de Saint-Cyr, qui donna lieu à une polémique fort aigre entre Janin et Dumas. Or, dans un article de la Presse, du 30 juillet, Dumas disait à son adversaire : «En ce moment vous causiez dans le couloir avec votre spirituel confrère M. Rolle, lequel vous demandait si vous ne faisiez pas, à l'occasion de votre mariage, un petit feuilleton de bout de l'an. » D'après ce mot, on peut supposer que Janin s'était marié dans l'été de 1842. O. D.

- J. J. épousa, en oct. 1841, Mile Adèle Huet, fille d'un avocat au conseil d'Etat et à la Cour de cassation. Le feuilleton: le Critique marié a paru dans les Débats (naturellement), et le lundi suivant, Hippolyte Rolle y répliquait très-vertement dans le National. G. I.

Trouvailles et Curiosités.

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La J.-J. Rousseaulâtrie. Un Rousseaulâtre. Oh! oui, les livres ont leur destin! et les collectionneurs de livres aussi ! Ceux-ci meurent parfois sans avoir fait un sort à leur chère collection, ils se laissent mourir intestats, et voilà l'histoire du Coq et de la Perle qui se réalise leur trésor est livré aux vents pour un grain de mil; le plus souvent il est livré aux bêtes. C'est ce qui est arrivé récemment à un brave homme qui aurait inventé la Rousseaulâtrie, si ce culte n'avait déjà existé, et a employé plus de quarante années de sa vie à entasser livres sur livres et notes sur notes concernant l'illustre citoyen de Genève.

Joseph Richard, né le 1er mai 1799, était entré de bonne heure à l'Administration des hospices. Cette circonstance qu'il se trouvait employé du bureau des Enfants assistés, l'avait porté à s'occuper de l'auteur des Confessions... et de plusieurs enfants trouvés. Il recherchait, en bouquinant, tous les imprimés où il était question de son idole, et avait ainsi réuni 7 à 8,000 volumes ou brochures. Ayant pris sa retraite le 11 janv. 1849, après 31 ans de services, il se consacra dès lors exclusivement à sa passion: sans cesse occupé à dépouiller les paperasses de nos archives et bibliothèques, les registres de l'état civil parisien, ou à fureter sur les quais; faisant chaque année un pèlerinage à Neuchâtel et à Genève, pour y rechercher les souvenirs de son idole. Tout le butin qu'il avait ainsi amassé encombrait la petite chambre habitée par lui depuis très-longtemps, rue J.-J. Rousseau, 27. C'était un type de philosophe sous les toits, vivant à l'aventure et de rien. Sa pension de retraite était de mille francs; il y joignait sept ou huit cents francs de rente et faisait des économies! Il avait été bel homme

N° 212.]

L'INTERMÉDIAIRE DES CHERCHEURS ET CURIEUX. [10 mars 1877.

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et beau garde national jusqu'en 1849. Il conservait, comme une rélique, son ancien bonnet à poil, tout mangé aux vers. Nos désastres de 1870 et les incendies de 1871 lui portèrent un coup dont il ne s'était point relevé. Après avoir langui depuis lors, il est mort le 17 nov. 1875, dans une pension bourgeoise de la rue de Clef,

où sa sœur, Mme Maulde, veuve de l'imprimeur de ce nom, l'avait fait entrer depuis quelque temps, afin que l'on y prît soin de sa santé. Toute sa défroque bibliographique, qui avait une valeur réelle au point de vue monographique, a passé, pour quelques centaines de francs, dans la boutique du libraire Delahays, et de là s'est dispersée parmi les bouquineurs ou a été envoyée au pilon... Sic transit gloria mundi!

C'est pourtant dommage que cet assemblage unique de livres (unius hominis et de uno homine) ait ainsi disparu, avec la myriade de notes qui les accompagnait ! Il y avait là une Salle J.-J. Rousseau toute préparée, pour faire pendant à la Salle Voltaire de la Bibliothèque nationale.

R. H.

Les Souvenirs de Saint-Cyr. L'évocation, dans l'Intermédiaire, de la « Chanson Polytechnicienne » (X, 62), m'a remis en mémoire un volume que j'ai trouvé chez un bouquiniste de Versailles, et qui, sans être précisément rare, ne doit pas non plus être commun, puisqu'il n'a pas été mis dans le commerce, et que tous les exemplaires en ont été réservés aux élèves << anciens et futurs » de Saint-Cyr. Ce volume, imprimé chez Plon en 1853, est un bel in-8° de 200 pages environ, orné de gravures et de vignettes sur bois dessinées pour la plupart, sinon toutes, par des élèves de Saint-Cyr. Ce sont aussi des élèves de l'Ecole qui ont fait tous les frais des poésies qu'il renferme, consacrées (comme l'indique le titre : Souvenirs de Saint-Cyr) aux travaux, aux ennuis, aux rêves, aux traditions, aux amitiés, aux gloires de l'Ecole, parmi lesquels repassent souvent, on peut le croire, les images des jeunes filles, anciennes habitantes de la maison. Quelques-unes des pièces sont véritablement fort jolies. On y remarque un poëme héroï-comique intitulé : l'Epidémie, dont le sujet est une colique... générale dont l'Ecole fut atteinte à une certaine époque, et qui est fort lestement tourné. Il avait obtenu un grand succès, et s'était transmis en nombreuses copies. Peut-être même avait-il été imprimé à part à quelques exemplaires. Ce Recueil n'est d'ailleurs que la seconde édition, mais fort augmentée de morceaux nouveaux, de la Muse de Saint-Cyr, publiée en 1829. Les morceaux sont tous anonymes, à l'exception de ceux du jeune A. de la Fortelle, mort

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en Afrique peu de temps après sa sortie de l'Ecole, et dont ses camarades, par une pensée délicate et touchante, ont voulu consacrer ainsi le nom. L. D. L. S.

Pseudonymes de « La Vie parisienne. » - Mœurs élégantes, Choses du jour, FanEt, taisies, Voyages, Théâtres, etc. d'abord, le véritable nom de Marcelin est Emile PLANAT (son frère, M. Planat, ingénieur des ponts et chaussées, a signé des articles: P. A. P.). — Ce très-spirituel journal a commencé le 3 janvier 1863. Presque tous ses rédacteurs ont écrit sous des pseudonymes. J'ai pensé que nos confrères Intermédiairistes accueilleraient volontiers un petit relevé que j'ai pris dans la 2e édit. du Dictionnaire des pseudonymes, de M. Georges d'Heilly, Paris, 1869.

Jules-François-Félix CHAMPFLEURY prit une part active au journal, lors de sa fondation, signant d'abord ses articles de son nom entier, puis simplement de ses initiales. Une nouvelle de lui donnée dans le no du 25 juin 1864, Le comédien Râcle, est signée: Molinchart. Il faut mettre à l'actif de Champfleury les curieuses Notes anonymes sur Prudhon, no du 20 janvier 1865.

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J. T. ou J. Telio = Charles JOLIET. Z. Gustave Gustave Droz, qui a signé aussi Ivan Baskoff des notes quotidiennes très-malignes. Monsieur, Madame et Bébé, réimprimé en librairie, a eu de nombreuses éditions. Fortuné = CALMELS (Fortuné); il a encore signé Olibrius, Jean de Vert, Gaston Phebus et Léon Joyeuse. Halbert = Albert DE LA SALLE. Hix (Chrales) =GIRIN. William J. C. : Jules CLARETIE. Lot Manuel GEORGES. Mustafa JUNG (Théodore), capitaine d'état-major. M. P. (Maurice de Potestat) Edouard DELPRAT. R... David = Paul COURTY. H... Of Henry MEILHAC.-Y (Félix)= Félix RéGAMEY, dessinateur.- Christophe Théodore DECAzes. A. B. Alfred BouGraindorge (Frédéric-Thomas) = Hippolyte TAINE, qui a signé également des initiales de ce pseudonyme: F. T. G., et aussi Barnabé X.

GEARD.

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M. d'Heilly ne donne point la signification du pseudonyme Quatrelles; mais parmi les noms que j'ai relevés se trouve celui de M. Albert de la Salle, où se trouvent les quatre éléments de ce spirituel pseudonyme, lequel n'a peut-être été employé qu'après la publication de la seconde édition du Dictionnaire de M. d'Heilly. OL. B.

Le gérant, FISCHBACHER.

Paris.Typ. de Ch. Noblet, 13, rue Cujas.—4883.

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