- Le t. III des œuvres d'Andrieux (Paris, Nepveu, 1818) contient bien quelques contes et pièces fugitives, en prose et en vers; mais rien qui rentre dans la catégorie des pièces gaillardes. Le ton de ces opuscules est enjoué, mais fort anodin et nullement licencieux; ce qui ne veut pas dire rigoureusement qu'Andrieux n'ait pas commis et qu'on ne puisse pas trouver dans un coin ignoré quelque ouvrage inavoué de ce genre. Quant à Noël, la supposition, ou le reproche, s'il y a lieu, serait plus admissible, pour ceux qui connaissent la Collection de Priapées, que les bibliographes indiquent toujours en ajoutant: Edente Noël, à la suite du titre : Erotopagnion jocosa Veneri sacrum. 1798. (Nîmes.) CH. L. Il n'est douteux pour personne que Noël (François-Joseph), qui avait débuté par l'état ecclésiastique, qui remplit, sous la République, des fonctions diplomatiques d'une certaine importance, et qui devint, sous l'Empire, préfet d'abord, puis inspecteur-général des études, infatigable compilateur d'une foule d'ouvrages d'éducation (et notamment des Leçons Françaises de Littérature et de Morale, qui ont eu tant d'éditions), avait publié quelques livres plus que libres, notamment une traduction complète de Catulle, 2 vol. in-8°, et surtout Priapeiaveterum et recentiorum, un vol. in-8°, 1798, et Facetiarum Poggii libellus, 1799, 2 vol. in-8°. On sait aussi qu'il avait deux bibliothèques, dont l'une, véritable Musée secret, renfermait une nombreuse collection d'ouvrages érotiques de toutes les époques et de tous les pays. L. D. L. S. Je ne connais d'Andrieux qu'un conte méritant l'épithète d'érotique : la Bulle d'Alexandre VI, imitation spirituelle d'une novella de l'Italien Casti (Paris, Dabin, an IX, in-8°). Cet opuscule, qui n'a point été inséré dans les Euvres d'Andrieux Paris, 1818-23,4 vol. in-8°, ou 6 vol.in-18), a été réimprimé à Bruxelles en 1866. Quant à l'universitaire François-Joseph Noël, il est parfaitement exact qu'il avait réuni une nombreuse collection d'ouvrages libres qui n'étaient pas tous en italien, comme semble le croire Philarète Chasles; ils furent inscrits au Catalogue de la vente faite après son décès, en 1841. La chose fit scandale, et ces ouvrages ne passèrent pas aux enchères. Noël avait d'ailleurs donné une preuve de son goût pour les récits risqués, en publiant les Facetiæ de Pogge, avec leurs imitations en français (2 vol. in-24; des exemplaires portent 182 l'indication de Mileti, 1798, et le choix de la ville de Milès s'explique tout naturellement). Il avait également mis au jour, en l'an VI (1798), un recueil dont il suffit de transcrire le titre: Erotopœgnion, etc. Le Manuel du libraire (IV, 869) indique le «< goût particulier de Noël pour ces sortes « de livres qui figurent en si grand nombre « dans le catalogue de sa bibliothèque. T. B. Le seul conte un peu libre d'Andrieux est la Bulle d'Alexandre VI (1802), trad. de l'Italien Casti, non inséré dans les œuvres complètes, mais réimprimé, en 1866, en une plaquette in-18 de 24 P. Quant à Noël, c'est différent... Villenave dit, dans la Biogr. Michaud : « Noël avait rassemblé, sans doute comme monument horrible des plus coupables manœuvres de cette époque (1796), une collection horriblement riche de tous ces écrits obscènes... >> (La Flèche.) E. C. Mais Macules virgulaires (X, 101). oui, certainement, le cas existait dans l'antiquité. Lisez plutôt ce que dit le bon Perse, dans sa satire I, vers 112: Hic, inquis, veto quisquam faxit oletum. Deux serpents, peints sur une muraille, cela voulait dire : « Il est défendu, etc.». Mais cela date d'une antiquité bien plus éloignée. Quand Moïse donna des lois sanitaires pour l'armée, chaque soldat commença à prendre une nouvelle habitude; il porta une spadule pour couvrir ce qu'autrefois il ne cachait point. — Aussi peut-on faire, dans la bella Italia » d'aujourd'hui, une plaisante remarque à cet égard. C'est que, devant la figure d'un Saint dans sa niche, ou peint sur une muraille, l'exonérateur ne tourne jamais le dos au saint, mais bien au contraire, il a soin de le présenter à la face des passants. (London.) JOHN DORAN. - Caractères grecs (X, 103). • Le Guide pratique du compositeur, par Théotiste Lefèvre (Paris, Didot, 1855), renferme, t. I, pp. 193-94, un tableau, emprunté à l'Imprimerie impériale, des anciennes ligatures (200 environ), avec leur signification en grec moderne. La Science pratique de Fertel (Saint-Omer, 1723, in-4o) contient également un tableau très-détaillé de ces ligatures, avec leur valeur figurée au-dessous en caractères romains. peut consulter encore Fournier le Jeune, dont le Manuel typographique utile aux gens de lettres (Paris, Barbou, 1764-66, t. I) donne un tableau des caractères grecs (lettres simples et ligatures), qui ne renferme pas moins de 776 sortes. N. M. (Grenoble.) On Poëtes lauréats anglais (X, 129). On peut presque considérer Chaucer comme notre premier poëte lauréat; il avait des emplois sous Edouard III, Richard II et Henry IV. Edouard III le fit «< comptroller of the custom of wool, » et il fut ordonné: << that the said Geffrey write with his own hand his rolls touching the said office, and continually reside there, and do and execute all things pertaining to the said office, in his own proper person, and not by his substitute. » — Sous le règne de Henry VIII, le Reverend Master Skelton s'appelait « poet laureate, » et écrivait des vers à la fois fort mauvais et fort grossiers. Il fut puni, par le cardinal Wolsey, pour avoir fait allusion à sa « greasy genealogy. » La liste des poëtes lauréats n'est guère bien certaine dans le XVIIe siècle. Voici ceux sur lesquels il n'y a point de doute John Dryden (1670), Thomas Shadwell (1688), Nahum Tate (1692), Nicholas Rowe (1715), Laurence Eusden (1718), Colley Cibber (1730), William 184 Whitehead (1757), Thomas Warton (1783), Henry James Pye (1790), Robert Southey (1813), William Wordsworth (1844), Alfred Tennyson (1850). (London.) H. S. A. Beaux vers d'un jeune poëte inconnu (X, 129). Je n'ose pas répéter qu'ils sont antifrançais, car on trouverait l'équivalent chez des auteurs français, ne fûtce que V. Hugo et Aug. Barbier; mais je les trouve injustes, bien qu'aujourd'hui, l'opinion semble tourner de ce côté. Il était impossible que Napoléon n'aimât pas la guerre, la faisant si bien; mais que l'on convienne, au moins, que son goût a été bien servi par l'acharnement de l'Europe à ne pas le laisser sur le trône, comme, avant lui, à ne pas permettre à la France de disposer d'elle-même. Prétendon rayer de l'histoire les assassinats de Rastadt, la rupture de la paix d'Amiens, les subites prises d'armes de l'Autriche, de la Russie, de la Prusse? Même en Egypte, en Espagne, en Russie, n'est-ce pas l'Angleterre qu'il allait combattre dans ses alliés; l'Angleterre, bien abritée derrière son détroit et ses flottes, et qui fut le vrai démon de ces guerres sanglantes? Dieu me préserve d'être ami de la guerre, mais en fait de beaux vers qui la blâment, j'aime mieux ceux-ci, qui n'insultent personne : Chez vos voisins vous portez l'incendie : 185 aige, anciennes formes de eau; mais il incline à penser que, dans cette locution, nage n'est pas le résultat d'une confusion, et, selon lui, être à nage oчen nage, c'est proprement nager dans l'eau, et, figurément, être tout mouillé de sueur. Pour moi, le mot nage n'est pas le vrai, et je me range à l'avis de M. de Chevallet: « Age, eage (de aqua), signifiaient autrefois eau, et l'on devait être tout en age, être tout en eau, dans le sens d'être tout en sueur, d'être couvert de sueur. Lorsqu'on ne comprit plus la signification du mot age, on écrivit être tout en nage, locution bizarre dont nous continuons à faire usage. » ANIBUS. Jésus savait-il lire? (X, 131.)- Etcomment aurait-il expliqué la Loi aux docteurs, n'étant encore qu'un enfant? On le représente toujours ayant un livre ou un rouleau sur les genoux, dans les tableaux figurant cette scène. Il s'ensuit que, d'après l'Evangile et la tradition, Jésus savait lire: ceux qui n'en sont pas convaincus sentent quelque peu le fagot. (St-Malo.) A.-G. J. -Savait-il lire?-Evang. selon s. Luc, ch. IV, v. 16-20 : « Et Jésus vint à Nazareth, où il avait été élevé; et il entra, selon sa coutume, le jour du sabbat, dans la synagogue, et il se leva pour lire. Et on lui présenta le livre du prophète Esaïe; et ayant ouvert le livre, il trouva l'endroit où il était écrit : « L'Esprit du Seigneur est sur moi, etc. >> Savait-il écrire? - Evang. selon s.Jean, ch. VIII, v. 6 et 8 (histoire de la femme adultère): « ....... Mais Jésus, s'étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre..... Et s'étant encore baissé, il écrivait sur la terre. >>> Quelle langue parlait-il? D'après M. Renan (Vie de Jésus, ch. III), «l'idiome propre de Jésus était le dialecte syriaque mêlé d'hébreu, qu'on parlait alors en Palestine. » D'après la Clavis Novi Testamenti (Wilk et Grimm, 1868), on trouve dans le Nouveau Testament des paroles de Jésus-Christ citées : 1o en hébreu : Boanerges, c'est-à-dire fils du tonnerre (St Marc, III, 17); Eli, Eli, lamma Sabachthani? c'est-à-dire : Mon Dieu! mon Dieu! pourquoi m'as-tu abandonné? (S. Mathieu, XXVII, 46, S. Marc, XV, 34, citation du psaume XXII, verset 1.) 2o en araméen ephphatha, c'est-à-dire : ouvre-toi (St Marc, VII, 34). 30 en chaldéen abba, c'est-à-dire père (St Marc, XIV, 36); céphas, c'est-à-dire pierre (St Jean, I, 42); talitha, cumi, c'est-à-dire petite fille, lève-toi (St Marc, V, 41). : M. G. e: Singulière question qui équivaut à la négation de la divinité de Notre-Seigneur, et à l'allégation que les chrétiens adorent Opinion des Anglais sur la personne et les ouvrages de Marivaux (X, 131). Rien ne peut mieux justifier l'assertion de d'Alembert qu'un passage du chap. I, liv. XIII, de Tom Jones. Fielding s'y livre à une invocation: «Toi d'abord, génie, don du ciel!........ toi qui as inspiré ton Aristophane, ton Lucien, ton Cervantès, ton Rabelais, ton Molière, ton Shakspeare, ton Swift, ton Marivaux, remplis mes pages de franche gaieté, et qu'elles rendent les hommes assez bons pour ne faire que rire de la folie des autres, et assez humbles pour gémir de la leur!» Lorsque Tom Jones parut en français, Fréron, qui n'aimait pas Marivaux, affecta de croire que Fielding parlait d'un auteur anglais, encore inconnu en France, et nommé Marivaux. O. D. Nos bons aïeux ont-ils couché nus? et jusqu'à quelle époque? (X, 131.) — C'était bien l'opinion de Legrand d'Aussy : « Le poëte ne fait prendre une chemise à Saladin qu'au sortir du lit, parce qu'alors l'usage était de coucher sans chemise... Dans le roman de Gérard de Nevers, une vieille, qui aide une demoiselle à se coucher, ne peut revenir de son étonnement de la voir entrer au lit en chemise. Dans celui de la Charrette, Lancelot, logé chez une dame qui est amoureuse de lui, se voit forcé, le soir, de coucher avec elle, parce qu'elle prétend n'avoir pas d'autre lit à lui donner. Mais, voulant garder fidélité à sa maîtresse, il se couche avec sa chemise, ce qui était assez déclarer ses intentions. Aussi le laissa-t-on dormir. M. de Sainte-Palaye m'a assuré plusieurs fois avoir lu jadis un manuscrit contenant l'histoire du divorce de Louis XII avec Jeanne de France, dans lequel la princi 187 pale preuve qu'alléguait le monarque pour prouver qu'il n'avait pas consommé le mariage, était celle-ci : qu'il n'avait pas couché nu avec la princesse. J'ai fait des recherches pour vérifier cette singulière anecdote, et je n'ai pu y parvenir; mais si elle n'est pas vraie, tout ce qu'on vient de lire prouve au moins qu'elle est vraisemblable. Dans les miniatures de nos manuscrits, les gens qui sont au lit sont touJours représentés nus; et il n'y a pas fort longtemps que cet usage, de mode encore dans les pays chauds, a cessé en France. Les Contes d'Eutrapel (imprimés en 1587), parlant de promesses ridicules et difficiles à tenir, dit qu'elles ressemblent à celles d'une mariée qui entrerait au lit en chemise. » M. A. de Montaiglon dit également, dans une note du Dolopathos (éd. elzév., p. 248) « On sait que l'usage des chemises n'étoit pas encore inventé. » Et il cite à l'appui un passage du Bouchier d'Abbeville. La rédaction de cette note est à remarquer, parce qu'il est question de chemise dans le texte même de ce poëme (p. 134): Trop fu apertement vestue D'une chemise estroit cousue. Il faut donc comprendre que cette chemise était un vètement différent de celui que maintenant l'on nomme ainsi, et que peut-être se tromperait-on en opposant, à l'opinion que l'on couchait nu autrefois, des passages d'anciens livres où il serait question de chemise. O. D. Le docteur J.-A. Cerviotti, dans son Étude sur les vêtements chez l'homme et chez la femme, dans leurs rapports avecl'hygiène » (Paris, 1872, in-8), en parlant de la chemise de nuit, dit : « Nous sommes tellement partisan de cette habitude, qui devrait être introduite dans les pensionnats et les colléges, que nous comprenons parfaitement l'usage qui existe chez les paysans et les ouvriers peu aisés. Ceuxci, faute de moyens de fortune assez considérables pour leur permettre d'acheter et d'entretenir une quantité de linge de corps suffisante, enlèvent leur chemise la nuit et couchent tout nus; ce sont alors les draps de lit qui remplissent le rôle de la chemise de nuit (p. 45). » Le médecin ne voit ici ni malpropreté ni indécence, c'est sa position qui le veut ; il dit encore: «Rien n'est plus sain que de dépouiller le vêtement, qui, immédiatement en contact avec la peau, en absorbe tous les produits.» Etait-ce l'avis des premiers médecins? C'est un point à examiner. Les chemises étaient un vêtement de luxe, comme on le voit par la description du trousseau d'Isabeau de Bavière; si mes souvenirs sont exacts, cette reine apporte trois chemises en France. Cela explique pourquoi nos bons aïeux couchaient sans chemise. 188 M. Edmond About a traité cette façon de se coucher, d'une manière fort plaisante : « Les femmes turques dorment toutes coiffées, et les grecques tout habillées. Les Romaines, leurs maris, leurs enfants, dorment tout nus. A Paris, il est malpropre de coucher avec des bas; à Rome il est malpropre de garder la chemise.- Une dame française m'avait chargé d'un petit cadeau pour sa sœur de lait, mariée à un serrurier du Borgho. J'y vais le dimanche matin vers sept heures. Jefrappe: « Chi é?» répond une voix d'homme. J'expose mon affaire. « Excusez-moi, répondit-il; je ne suis pas habillé. Qu'est-ce que cela me fait? Entrez alors. » J'entre. Il était nu comme un ver, et faisait de grandes révérences. Il me conduisit ainsi jusqu'à sa femme, qui était au lit dans le même ajustement. Je lui remis la montre d'argent que j'avais pour elle. Elle poussa des cris de joie. A ce bruit, quatre oiseaux sans plumes se levèrent à mi-corps au-dessus d'un lit voisin. C'étaient les enfants de la maison; deux garçons et deux filles. (Rome contemporaine. Paris, 1861, in-8; p. 259.) H. I. - Même rép. J. R. Douarnenez (X, 133). Deux étymologies sont en présence: Douar-énez, terre de l'île, et Douar-ménez, terre de la montagne celle-ci donnée par l'amiral Thévenard, et la première, que je crois préférable, donnée par M. de Blois. Cet auteur justifie le nom de Douar-énez, en établissant que la ville était située dans le domaine et la juridiction du fief de l'île Tristan (île de la baie de Douarnenez), qui était un prieuré et seigneurie appartenant à l'évêque de Quimper, avec haute, moyenne et basse justice. Douarnenez né prit de l'importance qu'après la ruine de Penmarch, qui fut détruit pendant les guerres de la Ligue. Cette localité hérita alors du commerce de pêcherie qui avait fait la fortune de Penmarh. (Voir, Oger, Diction. de Bretagne, Rennes, 1843, vo Douarnenez.) La cor L'Alsacien Coulman (X, 133). rection judicieuse proposée par Cur, ne me paraît pas souffrir de difficulté. Les Mémoires de J.-J. Coulmann portent le titre de Réminiscences; ils ont été publiés chez Michel-Lévy frères et forment trois volumes in-8°. G. I. Il faut évidemment lire : « L'Alsacien Coulmann, caillette qui a écrit des Mémoires » et non : « L'Alsacien Coulman, caillette... » Ces Mémoires, qui semblent piquer la curiosité du confrère Cur ont pour titre Réminiscences par J.-J. Coulmann, anc. maître des requêtes en service ord. au Conseil d'Etat, ancien député, etc. 189 Paris, Michel Lévy, 1862-1869, 3 vol. in-8. Ils ont un caractère plus parisien qu'alsacien, sinon par la forme, du moins par le fond, l'auteur ayant toujours résidé à Paris depuis 1808. M. Coulmannest né à Brumath, grand village aux environs de Strasbourg, vers 1796. Il résulte du second chapitre de ses Mémoires, qu'il terminait en 1811 ses études à Paris, au collége Sainte-Barbe, et qu'il était âgé de 16 ans. Les deux premiers volumes ont trait à l'enfance et à la jeunesse de l'auteur, à ses études littéraires et politiques, à ses voyages en Angleterre, en Suisse et en Italie. Ces Réminiscences sont entremêlées de lettres qui ont été adressées à l'auteur par la reine Hortense, par la duchesse de Raguse, Mmes Dufresnoy, Sophie Gay, MM. Jouy, Pasquier, de Salvandy, Benjamin Constant, Casimir Périer, Villemain, Odilon Barrot, etc. On y trouve des vers inédits de Béranger (avis à M. Brivois) et la physionomie de tous les salons de Paris, de 1814 à 1836. Le troisième et dernier volume comprend les années 1826 à 1836. Le lecteur assiste à la chute de la Restauration et aux débuts de l'auteur dans la carrière parlementaire. M. Coulmann reproduit, dans l'un des chapitres, le rapport déposé par lui, à la séance de la Chambre du 20 fév. 1834, en faveur du divorce. Il raconte, à ce sujet,que l'affluence était telle chez lui, lorsqu'il s'occupa de ce rapport, qu'il fut obligé d'assigner «<< une heure ou deux, «< chaque matin, aux plaignants de tous <«< rangs, et peu s'en faut que le mariage « même ne me devînt odieux, en voyant « les victimes qu'il faisait. Mes amis appe<< laient le temps que je leur consacrais: « l'heure du mauvais ménager. »> Sainte-Beuve a rendu compte des deux premiers volumes dans le Constitutionnel des 28 et 29 nov. 1864 (Nouv. Lundis, IX, 135). Voici ce qu'il en disait : « A le juger tel qu'il se montre dans ces souvenirs, je le vois en politique, en littérature, en art, en tout, n'ayant rien de bien tranché ni de saillant. Il est pour la Charte de 1814, et cela ne l'empêche pas d'avoir des restes d'impérialisme. Il est l'un des hôtes et des visiteurs d'Arenemberg, et il s'en souvient aujourd'hui à ravir. M. Coulmann est constitutionnel, et en même temps il a besoin de nous avertir, par une note, qu'il ne blâme pas absolument un Coup d'Etat qui était encore récent..... Byron lui paraît un grand poëte, mais M. de Jouy reste pour lui notre premier prosateur. En un mot, il a le goût un peu hybride; son esprit, qui est assez solide, n'a pas la trempe, ni le fil; il ne lui a manqué peut-être que le dur besoin, la nécessité, cette pierre à aiguiser, mais le fait est qu'il ne sépare pas nettement les choses;..... à cela près, le plus galant homme, le plus droit, le plus 190 véridique, je le crois sans peine, bon à écouter de temps en temps ou à parcourir, et méritant, comme je viens de le faire, qu'on aille glaner chez lui. » En résumé, Ph. Chasles, en traitant M. Coulmann'de caillette, a donné d'après son tempérament, une traduction exacte, mais laconique, de l'appréciation de SainteBeuve. La carrière politique de M. Coulmann a cessé vers 1840, et jusqu'à sa mort, survenue en 1873, il n'a plus exercé d'autres fonctions que celles d'inspecteur laïque de la communion luthérienne pour la circonscription de Paris. UN LISEUR. Bouvier (Jean-Baptiste) (X, 133), né, le 17 janv. 1783, au hameau de la Crote, commune de Saint-Charles-la-Forêt (Mayenne), mort à Rome, le 29 déc. 1854. (La Flèche.) E. C. Ce savant théologien est mort à Rome, à l'une des grandes réunions des évêques qui a eu lieu sous le pontificat de Pie IX. Je ne me rappelle plus si c'était à l'occasion de la proclamation des dogmes de l'Immaculée Conception, ou lors de la canonisation des martyrs japonais. BRIEUX. Les Œuvres de Jean de Pontalais (X, 134). — Je ne viens pas répondre à la question de M. V. D., mais lui indiquer un passage des Contes et joyeux devis de Bonaventure Despériers: «Il y a peu de gens de nostre temps qui n'aient ouï parler de maître Jean Pontalais, duquel la mémoire n'est pas encore vieille, ne de rancontres, brocards et sornettes, qu'il faisoit et disoit, ne des beaux jeux qu'il jouoit, ne comment il mit sa bosse contre celle d'un cardinal, en lui montrant que deux montagnes se rencontroient bien, en dépit du commun dire, » etc. (Nouvelle XXXII.) POGGIARIDO. |