211 << tournois. » Il était, en effet, suivant Duverdier, chef et maistre des joueurs de moralitez et farces. Ses œuvres n'ont jamais été recueillies, mais Brunet le désigne comme auteur, non pas du livre de 54 pages, cité par M. V. D., mais de la plaquette La louange et beauté des Dames, passée du cabinet de Ch. Nodier dans celui de Cigongne et reproduite par M. de Montaiglon (t. VII, p. 287, de son recueil). D'après son dernier surnom, MM. Ed. Fournier et Ch. d'Héricault lui attribuent les Contredits de Songe-creux, jusqu'ici prêtés à Gringore. Je partage leur sentiment, d'autant que la ire édition, donnée par Galiot Dupré, le 2 mai 1530, porte seulement pour titre : Contredits de Songecreux, et que ce n'est que dans la seconde, parue le 25 août 1532 chez Jehan Longis, qu'on a ajouté : « Contredits du Prince des Sotz, autrement dit Songe-creux... >> probablement dans un but mercantile. Il est une autre pièce, qu'il me paraîtrait juste, en outre, de reprendre à Gringore pour la restituer à notre auteur, c'est l'Epistre de Clorinde à Rheginus, puisque Songecreux désigne du Pont-Alais, et puisqu'on lit dans un rondeau qui précède cette épî tre : Le Songe-creux, qui tous plaisans mots livre, A vous, Monsieur, il présente ce livre. Peut-être ai-je augmenté le mince bagage littéraire de notre poëte bouffon! A d'autres de le compléter. A. D. Ceci n'est pas encore la réponse attendue, mais une simple observation incidente. Du Pontalais doit-il être pris pour un nom patronymique ? N'est-ce pas plutôt un surnom que ce farceur tirait du lieu où il avait dressé ses tréteaux? Le Pont-Alais était une des curiosités de l'ancien quartier des Halles, détruite dans les premières années du XVIIIe siècle : une large dalle jetée sur l'égout de la pointe Saint-Eustache. Saint-Foix en fait dériver l'origine d'un certain Jean Alais. « Cet homme, pour se rembourser d'une somme qu'il prêtait au Roi, fut l'inventeur et le fermier d'un impôt d'un denier sur chaque panier de poisson qu'on apportait aux Halles; il en eut tant de regret, qu'il voulut, en expirant, être enterré, sous cette pierre, dans cet égout des ruisseaux des Halles. » Resterait à savoir sous quel règne s'est accompli ce bel acte de contrition. Mais n'a-t-on pas dit « maître Jean du PontAlais, »> comme on aurait pu dire plus tard « Tabarin du Pont-Neuf? » G. I. Demi-Castors (X, 163). Ce mot, avec le sens de femme peu respectable, se trouve déjà dans la Statue merveilleuse, opéra-comique de Lesage et d'Orneval, « Un demi-castor, c'est un chapeau, où il n'y a que la moitié de castor, et le reste d'autre poil » (Dictionn. de la langue française, ancienne et moderne, de Pierre Richelet, nouvelle édition, Paris, 1769). Cette expression a plus tard été appliquée aux « pêches à 15 sous » de défroque. Une lettre du 5 avril 1784 de la Correspondance secrète, politique et littéraire, renferme le passage suivant, au sujet des propos que les « demoiselles du soir »> emploient pour agacer et accaparer les faibles passants. << Un galant homme sortoit de la représentation que les Comédiens françois donnoient pour les pauvres; une fille l'aborde dans la rue Dauphine, et lui fait la proposition ordinaire; il double le pas, elle insiste et le prend par le bras. << Laissezmoi donc ! » dit-il avec humeur. - «Comment, dit-elle, monsieur, vous ne pouvez vous en défendre aujourd'hui, c'est pour les pauvres.» Deux de celles qu'on appelle, dans le monde, demi-castors, se trouvèrent, par hasard, assises_près de moi, l'autre jour, au Jardin des Tuileries. Je les vis parler avec agitation, je prêtai l'oreille et je compris qu'elles s'entretenoient de l'inégalité de leur sort et de la différence de leurs hommes. « Il m'a donné ceci, cela et encore cela » disoit la première. << Il m'a refusé telle chose, telle autre et encore telle autre, » disoit la seconde. « Mais comment fais-tu donc, ma chère amie? quel est ton secret? » « Mon secret! c'est que je sais pincer la corde à propos. » Un éclat de rire découvrit à ces deux femmes mon petit espionnage et me priva des suites d'un entretien qui, jusque-là, m'avoit fort amusé. En y rêvant depuis, cela m'a donné lieu de réfléchir sur la bizarrerie des mal entendus. Que tout autre eût entendu ces dernières paroles, il eût pu croire que c'étoit une harpiste qui définissoit ses talens! >> Le roman de Monrose, ou le Libertin par fatalité, du chevalier de Nercia, est postérieur d'une dizaine d'années à cette Correspondance. UN LISEUR. 213 naparte. » Il ne sont pas ressemblants; car, d'après les journaux du temps, la médaille de la paix de Lunéville (à laquelle Moreau avait coopéré autant que le premier consul), reproduisit pour la première fois d'une manière exacte les traits du gé néral Bonaparte. Le graveur n'a pas flatté son héros, qui, plus tard, fit adopter un type officiel. Quant à Napoléon III, je possède, je crois, la plus ancienne gravure qui le représente. Il est à cheval, sabre à la main, en tenue d'artilleur suisse. Vers la même époque que parut ce portrait, on lança partout, au moment de l'affaire de Strasbourg, une foule de portraits du prince. Ces portraits, très-bien gravés, furent presque tous saisis et brûlés. Un des pachas de l'époque m'a montré celui qu'il avait sauvé des flammes officielles. Le meilleur portrait de Louis-Napoléon est celui qui parut dans la collection Goupil (Galerie des Représentants à l'Assemblée Nationale); le prince est en costume civil (1849). A. B. Notre collabo V. de V. ne se rappelle donc pas la place de Vintimille? Dans le petit square qui existe encore, on avait placé un Napoléon ler à l'antique. Statue de grandeur naturelle, voire même plus grande, si je me le rappelle bien. Un matin, en se réveillant, les habitants de la place, en mettant le nez à la fenêtre, furent tout étonnés de voir Napoléon en costume de bain. Dans la nuit, on lui avait peint un caleçon du plus beau rouge. Pendant quelque temps, la statue fut placée dans une guérite close, et je crois que le tout a disparu au bout de quelques jours. A. NALIS. -Napoléon, élève de l'école de Brienne, a porté l'uniforme presque dès l'enfance; et peut-être, en effet, n'avait-il jamais, avant sa chute, été habillé en bourgeois; car on ne peut considérer ainsi le costume de l'Institut, sous lequel il affecta quelquefois de se montrer avant le Consulat. Il n'en fut plus de même à Sainte-Hélène. Une gravure l'y représente avec de larges vêtements de toile et un vaste chapeau de paille, le costume créole sans doute. Je me rappelle aussi qu'en 1828, à propos de la pièce de Scribe, Avant, Pendant et Après, une lithographie, n'ayant d'autre titre que ces trois mots, le représenta en costume de général, d'empereur et de bourgeois. O. D. Watelet et George Sand (X, 164). Rien de plus comique que de voir la naïveté avec laquelle le grand écrivain transforme en meunier Claude - Henri Watelet, le receveur des finances, le membre de l'Académie française, l'honoraireamateur de l'Académie de peinture, le 214 richissime possesseur du merveilleux parc qui allait de Colombes à la Seine, en face d'Argenteuil, et change du même coup Marguerite Lecomte en paysanne. On pourrait aussi bien faire une fermière de Marie-Antoinette, à cause de la laiterie de marbre de Trianon. Cela prouve qu'il ne suffit pas d'écrire admirablement, et qu'il faut encore savoir ce qu'on dit, mais ce n'est pas là la question. Si ma mémoire est fidèle, le passage cité n'est pas dans un roman, mais dans les Lettres d'un voyageur. A. DE M. Je ne saurais plus dire où se trouve ce passage, dont j'ai déjà eu la surprise. Il faut avouer qu'il est d'une fantaisie prodigieuse. Watelet, qui était receveur général de la généralité d'Orléans, en survivance de son père, n'a jamais été pauvre; il était même tout le contraire. Je ne sais si, pour le suivre, madame Le Comte quitta son mari, mais ce ne fut pas pour longtemps, car elle l'emmena sous le toit de Watelet et c'est là que le vieillard mourut. Quant à la malédiction du monde, je la crois purement imaginaire. La société du temps n'était guère d'humeur rigoureuse envers des gens qui s'aimaient, qui étaient fidèles l'un à l'autre, à des gens heureux, riches, bienfaisants et amis des arts: elle se serait, à moins, tenue pour satisfaite. La loi ne permettait pas le divorce; mais les mœurs le mettaient en action. G. I. Ce passage se trouve dans les Lettres d'un voyageur (1834), p. 142 de l'édit. Michel-Lévy (1857). E. C. Le gâteau de La Barre (X, 164). - Par cela même qu'il s'agit d'une sorte de fête à J.-J. Rousseau, elle était toute personnelle et n'était nullement la fête annuelle du village qui n'existait guère alors. La Chevrette et La Barre étaient, comme Epinay, des châteaux de la famille de La Live, et La Barre se trouve entre SaintDenis et Epinay. On voit même encore, du chemin de fer, au bout d'une rue perpendiculaire à la voie, une tour, ou plutôt une haute construction carrée, qui est le seul reste du château. Quant à la serrure, ce devait être un gâteau de ménage, une sorte de pâté à la viande, non fait au moule, car un de mes amis, déjeunant à Saint-Gratien dans un cabaret, avant les splendeurs balnéraires d'Enghien et la métamorphose de l'étang de Coquenard en lac, y mangeait au dessert une serrure, qui figurait sur la carte sous le nom de séruse à la bosse; c'était, en réalité et dans la forme ordinaire, un très-gros chausson aux pommes. Séruse, est-il besoin de le dire, est une forme populaire de serrure; s'il fallait citer un exemple, je rappellerais la chanson, je crois, limousine, La Barre est un hameau de la commune de Deuil (vallée de Montmorency), qui touchait au domaine des La Live, la Chevrette. Chaque année, le Petit Journal invite les Parisiens à y passer le dimanche le plus rapproché du 11 sept. (c'était le 10, l'an dernier, le 13, en 1875). On s'y rend par les gares d'Epinay et d'Enghien. On n'oublie pas de parler des fameuses serrures (c'est bien ainsi que cela s'appelle), mais on n'en donne aucune description, sans doute pour ne pas dispenser les curieux « d'y aller voir. » - Peut-être trouverait-on de plus amples détails dans le Tour de la Vallée, par Lefeuve. G. I. Près de Montmorency, non loin de la Chevrette et de l'Ermitage, dans la commune de Deuil (Diogilo), qui, au temps de Charles le Chauve, fournissait le vin nécessaire aux moines de St-Denis, se trouvent le hameau et château de La Barre ce doit être la localité demandée. Le prieuré de Deuil, ayant été doté par les seigneurs de Montmorency, fut chargé envers eux d'une redevance, ainsi indiquée par Dulaure, d'après un ancien manuscrit et d'après Duchesne : « Il doist, « aux quatre festes solennelles en l'an, cer<< tain deu nommé roissolles [espèce de pâ« tisserie], avec gastiaux d'espices.... et en «< cas que faulte y auroit de payement, << tantost que ledit Jehan (Jean de Mont<< morency) est servi de rost, ledit prieur « est en amende d'un muid de bled pour « chaque fois. » Je ne sais si j'ai trouvé la clef des serrures du journal espagnol, mais n'est-ce pas à ce tribut féodal que remonte l'origine des gâteaux et des pâtés de la Barre ? Que Mme d'Epinay en ait fait manger à son « Ours », rien de plus probable, mais j'avoue que je n'ai pas le courage de relire 216 son bavardage pour découvrir, en ses Mémoires, le récit de la fête de La Barre, en supposant qu'il y soit, ce que je ne me rappelle pas. A. D. Voici ce que dit Ad. Joanne à propos de La Barre (et non Labarre, comme l'écrit le correspondant de notre confrère Poggiarido): « Un peu en arrière de Deuil « se trouve La Barre, qui en est en quel« que sorte un faubourg. Le château a « été démoli sous le règne de Louis-Phi«lippe. Le château de la Chevrette, ren« dez-vous des gens de lettres du XVIII « siècle, a du moins gardé quelque chose « d'avant 89; grille, saut-de-loup, avenue et pavillon. Mais le corps de bâtiment << principal a été démoli. Mme d'Epinay y « faisait habituellement sa résidence, tan« dis que son mari séjournait de préfé<< rence au château d'Epinay. J.-J. Rous«seau, autour duquel se groupent les sou«venirs de la vallée, vint souvent à la << Chevrette visiter sa bienfaitrice, jus<< qu'au moment où il se brouilla avec <<< elle. » Donc, on voit que La Barre est près de Montmorency, non loin de Soisy, Epinay, Montmagny, St-Gratien, Groslay, etc. Quant aux serrures, c'est un gâteau dont j'ignore la forme et la composition, se vendant à la fête patronale de La Barre, fête qui ressemble à toutes les fêtes des environs de Paris. A. NALIS. Une devise de Jean de Berry (X, 166). M. P. Le B. trouvera tout ce qu'il peut désirer, comme renvois sur la bibliothèque de Jean de Berry, dans le beau livre de M. Léopold Delisle sur le Cabinet des Manuscrits de la Bibliothèque (I, 1868, p. 55-68), publié par la Ville de Paris. Il y verra, p. 58, notes 5 à 8, le numéro des manuscrits où l'on rencontre l'ours et le cygne, les deux animaux symboliques adoptés par lui, son chiffre inexpliqué, composé des lettres V E enlacées et sa devise, également inexpliquée au point de vue de son origine et de son occasion, sorte d'obscurité qu'elle partage avec le plus grand nombre des devises. Celle du duc de Berry n'est pas, au reste, Le temps verra (Tempus videbit), mais Le temps venra (Tempus veniet). A. M. 217 Nouv. édit. gr. in-8°, Bourges, 1865, t. I, livre I, p. 94.) Les deux supports de ces armoiries, l'Ours et le Cygne (qu'on prononçait sine en vieux français), n'étaient autre chose, en réalité, qu'un de ces rébus alors fort en usage dans le blason. La réunion de ces deux mots exprimait exactement le commencement même de la Devise <<< Oursine, le temps venra », Devise que le Duc « adressait, a-t-on dit, à sa femme qui s'appelait Ursine », et, de plus, elle constituait le nom d'un animal de Support, qu'on voit encore aujourd'hui placé sous les pieds de la statue couchée du Duc Jean, provenant du célèbre tombeau de marbre blanc de la SainteChapelle, conservé maintenant (depuis l'incendie de 1693 et la suppression de la Sainte-Chapelle, qui en fut la suite) dans l'Eglise souterraine de la cathédrale de Bourges. Quant à la locution venra, pour viendra, c'est du vieux français berruyer des XIVe et XVe siècles. Alors, nous nous souvenions encore, en Berry, d'avoir fait partie de l'Aquitaine, et conservions, en fait de langage, l'habitude méridionale de supprimer les consonnes fatigantes. Témoin le mot Vendredi, qui s'écrivait et se prononçait ainsi dans toutes les provinces du Nord, tandis que nous écrivions en Berry et prononcions Venredy, ainsi qu'on le lit sur tous les vieux parchemins de l'époque du Duc Jehan, et qu'on le prononce encore dans nos campagnes. Les Moines Clercs Jurés, de cette date, savaient fort bien que Venredy venait de Veneris dies, et se gardaient bien de mettre un D inutile. Cette même contraction du D, au futur du verbe venir, est aussi, actuellement encore, en usage dans le parler des paysans de toute notre région : Je veinrai, tu veinras. » — « T'en veinras-tu? » - Ajoutons, pour conclure, que cette fière Dévise: Oursine, le temps venra, doit, bien probablement, se rapporter à l'espoir qu'avait longtemps gardé le Duc de Berry, par suite du mauvais état de santé de son neveu Charles VI, de devenir, après lui, roi de France. ULRIC R.-D. 218 gné d'une assez longue notice (V. les quatre premières années). A. B. Ce bouffon, qui, par son extravagance, s'éleva de l'écurie du prince de Condé à la cour de Louis XIV (et non de Louis XIII, auquel il n'appartint jamais), n'est connu que par les vers de Boileau et les anecdotes du Ménagiana. Les Biographies sont presque muettes à son égard, et Jal est, je crois, celui qui a réuni le plus de renseignements sur son compte, sans parvenir toutefois à découvrir ni sa naissance ni sa mort. A. D. Miss Williams (X, 166). Quérard, dans sa France littér. (t. X, p. 519), donne la liste des ouvrages de miss Hélène-Maria Williams, née à Londres, le 27 juin 1769. Il a oublié les Lettres sur les événements qui se sont passés en France, depuis le 31 mai 1793 jusqu'au 10 thermidor; par Hélène-Marie Williams, traduites de l'anglais. A Paris, de l'imprimerie de la rue de Vaugirard, no 970, in-12 de 208 p. et le titre. H. DE L'IISLE. Miss Williams était la tante des frères Coquerel: l'un le célèbre pasteur protestant de Paris, Athanase C.; l'autre, littérateur et savant, Charles C. Ils furent élevés par elle. R. C. M. F. Mège trouvera le catalogue d'une partie des ouvrages de cette femme auteur, sinon de la totalité, dans la France littéraire de Quérard, vo Williams. Elle était née à Londres, le 27 juin 1769. Je ne crois pas qu'elle fût la fille du duc de Williams, qui fut appelé en France pour y coopérer à la Constitution Nationale et à qui l'Assemblée législative décerna le titre de Citoyen français : 1° Mme Roland (Mémoires, édit. Dauban, p. 375), en parlant de David avec éloge, n'aurait pu manquer de parler de sa fille, aussi distinguée que lui, si miss Héléna eût été sa fille. 2o Miss Héléna, dans son Aperçu de l'état des mœurs et des opinions dans la République française, vers la fin du XVIII siècle, Lettre IV, à l'occasion de la mort de sa sœur Cécile, parle de sa mère comme encore vivante et ne dit rien de son père. 219 Or, à ce moment, David Williams était encore plein de vie, et sa femme était déjà morte depuis longtemps. L. DE LA S. De Septchênes, pseudonyme de Louis XVI (X, 167). - D'après Quérard, le roi Louis XVI n'a traduit que quelques chapitres du premier volume (France littér., t. V, p. 368), avec le nom de Le Clerc des Septchênes, son secrétaire, traducteur des trois premiers volumes; les autres (Fr. litt., t. III, p. 343) ont été traduits par J.-Nic. Demeunier, Ant.-Marie-Henri Boulard, And.-Sam.-Michel Cantwel et J.-Et.-François Marignié, le tout revu par A.-M. Boulard. H. I. Thomas Christie (X, 167). Thomas Christie (Christu est évidemment une faute d'impression), né à Montron en 1761, mort à Surinam en octobre 1796, a fondé, avec Johnson, en 1788, l'Analytical Review et a été l'un des principaux rédacteurs du Gentleman's Magazine. C'était un médecin qui n'exerçait plus. Il a passé à Paris la période révolutionnaire. La Biogr. Rabbe donne en français le titre de trois de ses ouvrages. Sa polémique contre Burke se trouve dans ses Lettres sur la Révolution de France et la nouvelle Constitution, etc., 1791 (un tome I, qui n'a été suivi d'aucun autre). G. I. Curtius (X, 167). Suivant M. H. Audiffret, Curtius (dont le nom était probablement Curtz) était un artiste, allemand de naissance, qui vint en France, vers 1770, et s'y fit naturaliser. Il se fixa à Paris, et il y a passé toute sa vie, sauf quelques excursions temporaires dans les provinces et les pays étrangers. F. M. G. trouvera dans le Dictionnaire de la Conversation (t. VII, nouv. édit.) un article sur CURTIUS (Salon ou Cabinet de figures de). Quant à l'époque de sa mort, elle semble ignorée. Je crois me rappeler, cependant que, vers 1830, on parlait du Salon de Curtius, comme existant encore. A. NALIS. F.-N. de Foulaines (X,167).- FrançoisNicolas Dufriche des Genettes, qui prit plus tard le nom de Foulaines, était né à Alençon, le 29 avril 1767. Il était le propre frère de l'illustre médecin, né dans la même ville, le 24 mai 1762. Il est plus que probable qu'il ne fait qu'un seul et même personnage avec de Foulaines. Non-seulement, leurs ouvrages roulent sur les mêmes matières, droit maritime, économie, politique, et parurent dans la même période (1789-1821), mais leurs initiales F.-N. sont identiquement les mêmes. Un fils, qui ne prenait, je crois, que le nom de 220 Dufriche, a publié, sous le titre de Chansonnier du Marin, un petit volume de poésies. L. DE LA SICOTIÈRE. Un ouvrage de Camille Rousset (X, 168). D'après Otto Lorenz, la deuxième partie demandée serait encore à paraître. H. I. -- Le Mémorial encyclopédique (X, 168). Je puis donner à M. L.-n. T.-r. tous les renseignements qu'il désire sur cet ouvrage ou plutôt sur ce journal, qui, s'il est un «< ours,» pour me servir de son expression, est un «< ours assez bien léché. » Le Mémorial encyclopédique et progressif des connaissances humaines ou Annales des sciences, lettres et beauxarts; des arts industriels, manufactures et métiers; de l'histoire, la géographie et les voyages, était une revue scientifique, paraissant tous les mois par cahiers de 32 p. in-8°, et renfermant un sommaire de toutes les découvertes ou inventions annuelles faites par l'esprit humain dans toutes ses branches d'exploration. Ce sommaire était bien fait, les sources étaient indiquées avec soin, des notices biographiques et bibliographiques le complétaient chaque mois. Il était destiné à continuer, à compléter l'Encyclopédie portative, sérié de petits manuels, dont quelques-uns sont assez bien faits, qu'avait publiés « l'Union encyclopédique pour la propagation des connaissances utiles, >> association qui comptait dans son sein bon nombre d'hommes distingués, répartis en trois comités (Sciences, lettres et beaux-arts, Arts industriels, manufactures et métiers, Histoire, géographie et voyages), et dont les principaux agents étaient MM. F. Malepeyre et Bailly, de Merlieux (Aisne), l'un et l'autre connus par des travaux scientifiques. C'est aussi sous leur direction que devait paraître le Mémorial. La première année (1831) porte en tête un premier titre que ne reproduisent pas les suivantes : Archives universelles des progrès, inventions, perfectionnements, découvertes, faits en 1831... A partir de 1835, le nom de M. Jullien, de Paris, fondateur et ancien directeur de la Revue encyclopédique (dont le dernier volume parut cette même année), s'adjoint comme directeur à ceux de MM. F. Malepeyre et Bailly, de Merlieux. Celui de M. Malepeyre disparaît en 1836; il est remplacé, en 1839, par celui de M. le vicomte de la Valette. En 1840, M. de la Valette public seul, parallèlement au Mémorial, dans le même format, les mêmes conditions de publicité et au même bureau, rue des Petits-Augustins, 21, le Mémorial de la Littérature et des Beauxarts en France et à l'Etranger, revue critique des ouvrages nouveaux, chronique et nouvelles littéraires... En 1841, le |