صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني
[merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Les « Guides en Italie », l'un après l'autre, et quelquefois l'un d'après l'autre, donnent Colleone (avec deux ) et les touristes, gens aimables, répètent Colleone. Cependant le nom venant tout droit de coleus et même de xoλeóg, il semble naturel et nécessaire d'écrire Coleone.

La plus ancienne chronique de Bercelle de Picgame donne: Coleonus; cinino Culio, Culionus, Culione; celle de Bologne: Colionius et Coglione;

[ocr errors]

les Annales de Plaisance : Collio, Colionem, de Coglionibus; - l'histoire de Simoneta Collio, de Collione; — les Annales de Brescia : Colione; -la Chroles Vies nique de Gubbio: Coglione; les Commende Samoto: Coleone; taires de Porcelli: Colione; le piédestal de la place St-Jean-St-Paul porte : Bartholomeo Coleono Bergomensi, ob militare imperium optimè gestum. Bembo écrit Collione, Sismondi Coléoni (avec un accent), et M. T. N., qui a posé la question, écrit COLEONI, avec raison.

Il y a un livre que je n'ai pu rencontrer encore: De vita et gestis Bart. Colei, dont l'auteur, Cornazzano, a été le commensal de B. C.. au château de Malpaga.

Toujours est-il que de toutes ces chroniques du XVe s., c.-à-d. contemporaines de B. C., aucune ne donne la forme Colleone. Traduire Collio, Colionius, Culio, Culionus, de Collione, par Colleone (qui, selon l'usage de la langue italienne, répond à con-leone) est un contre-sens. La version exacte est Coglione, et, par euphémisme, Coleone. Le nom vulgaire, le nom vrai, le seul sous lequel les contemporains ont connu le fameux condottière est B. COGLIONE.

On pourrait continuer, si l'on ne craignait d'ennuyer trop cruellement le lecteur.

Quant aux armes, les dernières communications ont jeté quelque obscurité sur le sujet. On s'est, d'ailleurs, tout à fait mépris (X, 652). L'Intermédiairiste qui a cité

232

Spino s'est borné à affirmer que l'écusson gravé portait les trois pièces dont on s'enquérait. Il s'est bien gardé de dire que ces pièces fussent toutes trois à la partie inférieure de l'écu, laissant à l'intelligence des héraldistes à les répartir selon les convenances habituelles de l'art. Lorsqu'un héraldiste affirme, au contraire, de visu, avoir très-clairement vu deux pièces dans la partie inférieure de l'écu, les ignorants deviennent très-perplexes et très-désolés de se trouver encore plus ignorants qu'ils ne se croyaient être des éléments de ce bel

[blocks in formation]

Fortunatus (IX, 42, 93; X, 139, 175).Voici un racontar de 1842, qui donnera à M. J. T. la mesure de ce que vaut l'autographe signé A. Laisné. Vers cette époque, un peintre du faubourg SaintGermain recevait des mains de son portier un volume de poésies in- 18, dont le titre m'échappe, ainsi que le nom de l'auteur; mais supposons que c'était Roses et Ronces, par PAUL DELATTRE. Ce volume, dans lequel notre artiste jette les yeux, avait quelques vers remarquables; il était accompagné d'une lettre conçue à peu près dans les mêmes termes que celle signée A. Laisné. Le post-scriptum finissait de même. « J'aurai l'honneur de prendre << votre réponse chez votre concierge. »> Notre artiste tire 5 fr. de sa poche, et les remet à son portier, en lui disant de les donner à qui viendrait chercher la réponse attendue.

A quelques jours de là, notre artiste se rend à un grand bal donné par un de ses amis. A peine est-il introduit dans le salon, qu'il entend annoncer M. Paul De

233 lattre. Ce nom lui revient en mémoire comme étant celui de l'auteur de Roses et Ronces; il examine bien le nouvel arrivé, lui trouve bon pied, hon œil, et n'ayant nullement l'aspect d'un meurt-de-faim. Notre artiste, fort intrigué de cette rencontre, prend à part le maître de la maison et lui demande si M. Paul Delattre, que l'on vient d'annoncer, serait l'auteur de Roses et Ronces. Certainement. Connaissez-vous son volume?- Oui, mais je suis fort intrigué de voir un auteur si peu répondre à ce qu'il se dit être. — Je ne vous comprends pas, dit l'amphitryon.

L'autre lui explique alors qu'il a reçu, deux jours auparavant, une demande de secours, signée Paul Delattre, avec le volume de poésies en question. Le maître de la maison, très-lié avec Paul Delattre, s'approche de lui, et lui raconte, à son tour, comment il est devenu dans son salon un sujet d'étonnement. « Hélas! s'écrie Paul Delattre, c'est la seconde fois qu'on me joue ce tour-là! Il est bien simple et très-réussi. Vous savez que j'ai commis un volume de poésies intitulé Roses et Ronces; je l'avais fait imprimer à mes frais, et il ne s'en est pas vendu un exemplaire. Le libraire, dépositaire de mon édition, m'a prié un beau jour de l'en débarrasser. Naïf que j'étais, au lieu de jeter au feu mes volumes, je les cédai pour quelques francs à un libraire exploitant la spécialité des livres au rabais. C'est chez ce libraire qu'un fripon, sur lequel je n'ai pu mettre la main, a fait l'acquisition de 6 exemplaires, dont il a fait l'usage que vous voyez! »>

Voilà qui explique, je crois, parfaitement le cas du Fortunatus, lequel se trouve compliqué, lui, d'un pseudonyme, dont Quérard et M. Ed. F. ont donné le véritable nom: Fortuné Mesuré. OL. B.

Les filles de Loth (IX, 187, 531, 589, 655, 716). Rien à l'adresse de M. A. St., qui tient au moyen âge; mais les iconographes de l'Intermédiaire ne seront pas fâchés d'avoir un renseignement. L'Histoire sacrée en tableaux, par Oronce de Brianville, abbé de Saint-Benoît de Quinçay-lès-Poitiers, aumônier ordinaire du Roi, parut chez Th. Jolly, avec la suite de gravures (152 planches) occupant une belle place dans l'oeuvre de Sébastien Le Clerc. Mariette rappelle avec raison (Abecedario, t. III, p. 103) que la « planche de l'inceste de Loth », sans doute supprimée, dit-il, à cause du sujet, ne se trouve point dans la première édition (1669-1670); mais il ne s'est pas aperçu qu'elle figure dans celle de 1671.

H. DE S.

[blocks in formation]

234

que l'expression populaire a bien su spécifier. SAIDUARIG.

[ocr errors]

Vilain, villain, villein (IX, 483, 598). Mon pauvre vilain, tu as voulu t'adresser au monde des savants, pour savoir comment s'écrivait ton nom. Bien mieux eût valu te taire! Te voilà sorti propre de ton indiscrète demande! Pensais-tu donc qu'il y avait une orthographe pour toi? Tu es né esclave (au dire, du moins, du confrère St), et esclave tu demeureras éternellement, entaché de vices que jamais ne laveront ni la savonnette à vilain ni autres ingrédients du même genre: ferblanterie (je veux dire décorations!) titres, etc., etc. C'est en vain que tu auras conquis croix ou diplômes, que tu auras mis un de, un du, un de la devant ton nom; c'est en vain que tu l'auras fait précéder du titre de comte, de baron, ou que tu l'auras paré d'une toque de magistrat, d'un bonnet d'évêque, d'un chapeau de cardinal: tes ancêtres étaient pendables à merci, tu resteras doué d'un caractère pendable. Inutile donc d'envoyer tes fils à l'école, inutile de les envoyer sur les champs de bataille verser leur sang pour la patrie tu ne laveras pas ta tache originelle. Pourtant (et c'est ici que je m'adresse aux Intermédiairistes, gens qui ne sortent guère de la race des vilains, gens qui connaissent tout et bien d'autres choses encore), où diable est-il écrit que les vilains sortent de race d'esclaves, de race dégradée à perpétuité? Où est-il écrit que la culture, l'instruction. ne puissent dépouiller même un esclave de sa grossière enveloppe? Où est-il dit que les esclaves eux-mêmes ne sortaient pas d'hommes libres? Et bien d'autres questions encore que je pourrais poser! Pourquoi ne t'es-tu pas nommé en naissant de Châteauvilain ou de Poilevillain? Ceux-là sortent assurément de la race des vainqueurs, je veux dire de ceux qui avaient le droit de te pendre et de te brûler au besoin. Tu serais alors, mon ami, fort honnête homme, et l'on pourrait s'occuper de toi... Mais vilain tu es, vilain demeure! C'est ce que je fais en me signant LN. GUÉNEAU.

[merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

ligion et des lois. »

235

[ocr errors]

- M. A. St. accordera

que le chanoine Desgarets était mort en 1872. Personne, à ma connaissance, parmi les membres de la famille du chanoine Desgarets, n'a réclamé contre une pareille usurpation et un pareil attentat à la propriété.

2o Après la mort du P. Deschamps, des journaux de province lui consacrèrent quelques lignes; je citerai la Gazette du Midi (6 juin 1873) et l'Union de Vaucluse (1er juin 1873). Ces deux feuilles lui attribuent, comme un fait incontestable, la paternité du Monopole universitaire.

30 M. Desgarets n'avoue-t-il pas implicitement qu'il n'est pas l'auteur de l'ouvrage, par ces lignes qui terminent une lettre du 20 mai 1844, adressée au Réparateur de Lyon : « Plusieurs journaux... << opposent au Monopole, comme une fin « de non-recevoir, le demi-incognito que j'ai gardé, en ne donnant que mes ini«< tiales à la fin de l'avis de l'Editeur. (C'est « moi qui souligne; ce mot me semble << trancher le débat.) Je saisis l'occasion « de signer en toutes lettres, etc. »

4o Il y a, entre le Monopole et les Sociétés secrètes, un tel air de famille, qu'on ne peut leur donner qu'un même père. L'auteur, en effet, les a composés, l'un et l'autre, de passages qu'il empruntait aux nombreux ouvrages qu'il lisait, de coupures faites dans les journaux.

5o J'ai interrogé, à Lyon, où j'habite, plusieurs personnes qui ont vécu sous le même toit que le P. Deschamps; elles ont paru surprises qu'on pût élever le moindre doute sur cette question, dans laquelle l'autorité de la 3e édition de Barbier (t. III, p. 338) serait invoquée à tort.

6o Enfin, et voilà la preuve convaincante le troisième volume de l'ouvrage : Les Sociétés secrètes, porte, en toutes lettres Par le R. P. N. Deschamps, S. J., auteur du Monopole universitaire, destructeur de la Religion et des Lois.

PIERRE CLAUER.

En soulevant la question du « Monopole universitaire, » j'étais loin de penser à son importance bibliographique. L'article consacré au Père Nicolas Deschamps dans « la Bibliothèque des écrivains de la Compagnie de Jésus» (2o édit. in-fol., t. III, col. 2135) donne à ce révérend Père 24 ouvrages dont les 3 premiers sont déclarés pseudonymes, bien que portant la signature du chanoine Desgarets, qui, d'homme d'épée, serait devenu homme de paille des Jésuites, dont il avait été l'élève à Forcalquier. C'est en 1843 que le Père Deschamps employait le pseudonyme en question pour le « Monopole; » mais il a publié bien d'autres ouvrages, toujours en se cachant sous les noms ou qualifications divers de: «Un Français ami de la Charte; -Un Provincial;- L'au

236

teur de «< la Charte-Vérité, ou le Monopole universitaire devant les Chambres; >> -Un Théologien ami de la Charte-Vérité (dans le Journal da marquis du Régnon intitulé la « Liberté comme en Belgique)»;

[ocr errors]

Un Montagnard Vivarois; Un ami du Prévenu (l'abbé Valentin) et son fondé de pouvoirs; - L'Auteur du « Monopole universitaire. » Enfin il a donné, sous le nom de «Dominique des Brandons »: « Les Masques ou ce que c'est qu'un révolutionnaire. Réponse aux discours et au rapport de M. Thiers contre la liberté d'enseignement » (Lyon, 1844, in-8 de 49 P., avec le portrait de M. Thiers). On voit que le Père Nicolas Deschamps aurait fourni plus d'une page « Supercheries littéraires de Quérard,» si la nouvelle édition des PP. de Backer avait paru plus tôt. OL. B.

aux

[blocks in formation]

Jargon des Gueux (X, 37, 89, 115, 150).

La bibliothèque tourangelle de M. Taschereau contenait (no 1756 bis) un exemplaire du Jargon, ou langage de l'argot réformé, ainsi daté : «< Lyon, jouxte la copie imprimée à Troyes par Nic. Oudot, 1630. » Ce n'était donc que la contrefaçon d'une édition de Troyes antérieure. En outre, Chalmel suppose que l'auteur et le premier éditeur a dû être Olivier Cherreau, de Tours, dont le nom se lit dans un acrostiche de 15 vers placé en tête de l'ouvrage. G. J.

[ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

237

Nos bons aïeux ont-ils couché nus, et jusqu'à quelle époque? (X, 131, 186.) M. Simeon Luce, dans sa belle Histoire de Du Guesclin, donne, au chapitre III, d'intéressants détails sur la vie privée au XIVe siècle. Sur la question posée par M. V. de V., il dit « qu'au quatorzième siècle on avait toujours soin d'ôter sa chemise avant de se mettre au lit (P. 75). » A la page suivante, en note, il cite, d'après un Ms. latin de la Bibliothèque nationale, un domestique de Hervé de Léon qui, « au moment de se lever du lit, cherche sa chemise et dum surgeret de mane et perquireret camisiam suam. » L'usage plus fréquent, et presque universel, de ce vêtement élémentaire, au XIVe siècle, peut donner à croire qu'à partir de cette époque nos ancêtres devinrent plus modestes. Il serait bon de savoir si la coutume de coucher sans chemise était en vigueur dans les classes élevées aussi bien que dans les classes inférieures de la société.

PIERRE CLAuer.

- Voici ce qu'on trouve au mot Chemise, dans le Dictionnaire des Proverbes français, de La Mésangère: Entrer au lit en chemise. Jusqu'au règne de Henri III, on quitta sa chemise pour se coucher, et les époux se trouvaient nu à nu; ce qui avait fait dire d'une promesse difficile à tenir: « Elle ressemble à une mariée qui voudrait entrer au lit en chemise.

J. LT.

-Les plus anciens textes où il est question de la camisa désignent un vêtement qui n'est pas la chemise actuelle, ainsi que le fait observer M. Quicherat, dans son Histoire du Costume en France. Ainsi, lorsque sainte Radegonde, suivant Fortunat, donne ses camisas avec ses robes, ses manchettes, ses coiffes et ses bijoux à une église où elle entra un jour, elle ne donne pas ses chemises. Au Xe siècle la robe de dessous portait le nom de chiuse, et ne serait devenue notre chemise d'aujourd'hui qu'au XIIIe siècle. Donc, les documents écrits qui indiqueraient qu'à une époque antérieure au XIIIe siècle on ôtait sa camisa ou chiuse, avant de se coucher, n'auraient aucune valeur précise pour la question qui nous occupe. Mais en voici un, dont malheureusement M. J. Quicherat ne donne ni la date ni l'auteur, mais qui est classé par lui dans la période de 1190 à 1340. « Vous « devez étendre sur la perche vos draps, << tels que manteau, etc. Votre chemise et « vos braies auront leur place sous le tra<< versin du lit et le matin passez d'abord « votre chemise et vos braies... » D'un autre côté, Jehan de Garlande, qui composa son « Dictionnaire » au commencement du XIIIe siècle, énumère la chemise et les braies (camisie, bracce) parmi les

238

vêtements qu'il a mis sur sa perche, sans dire que ce soit pour se coucher, mais pour avoir prétexte à énumérer les vêtements masculins.

Passons maintenant aux monuments. Le plus ancien exemple que nous connaissions d'une personne couchée dans un lit appartient à une Biblia Sacra du Xe siècle de la Bibliothèque Nationale [Anc. fonds français 6(1)]. C'est Adam, notre premier père, qui repose sous sa couverture, la tête nue et appuyée sur son bras nu, mais recouvert d'une manche au-dessus du coude. Dieu tient une de ses côtes en main, tandis que Mme Eve, sortie de son côté, ou plutôt debout derrière le lit qui est fort bas, étend sa main vers le Créateur. Elle est nue jusqu'à le ceinture. Une draperie assez indéfinissable est liée à ses reins, et un voile couvre sa tête. Le dessin est passablement barbare, mais la légende: Adam dormiens, écrite entre les deux figures d'Adam et d'Eve, l'explique surabondamment. - Une autre Bible de la fin du XIIe siècle (Supplément Latin, no 1194) montre David couché et habillé en tête du Psaume « Domine ne in furore... » Cette même Bible montre de plus Dieu lui-même, réconnaissable au nimbe crucifère, dormant, également habillé, dans, ou plutôt sur un lit garni de draperies, comme serait une baignoire. - Au XIIIe siècle appartient encore une représentation d'un personnage couché et habillé (Bibl. Nat., Anc. fonds. Franç., no 6769), un bonnet carré sur la tête. Nous n'avons noté ni le nom du livre, ni la qualité du personnage, laquelle peut influer sur son mode de repré

sentation.

Abordons maintenant des sujets plus familiers. Un Paul Orose du XIIIe siècle (Bibliothèque de 'Dijon, no 323) nous montre Mme Putiphar nue dans son lit, et la crinière pendante sur les épaules. Elle s'est relevée sur le séant, laissant tomber les couvertures sur ses cuisses, et saisit par sa tunique ou par sa chemise le pauvre Joseph qui se sauve. Un important manuscrit allemand de la fin du XIIIe siècle, de la Bibliothèque nat. (Anc. fonds franc.. no 7164), contenant des poésies de Meinsinger, remarquable par la grandeur de ses miniatures ainsi que par la précision des détails du costume ou des choses, nous montre, au fo 282, un amant agenouillé près du lit de sa belle, coiffée d'un voile que maintient un chapel de fleurs, mais entièrement nue dans son lit, dont elle ramène les couvertures sur son buste. L'amant est suivi de son écuyer, et l'une des suivantes de la dame est agenouillée au chevet du lit. A une époque quelque peu postérieure appartient un (1) Ces désignations sont celles des anciens catalogues. Elles ont été modifiées depuis quelques années.

239

Ovide moralisé de la Bibliothèque de Rouen. On y voit trois Danaïdes égorgeant leurs maris couchés nus dans leurs lits. Elles sont vêtues. Enfin, la Bible, no 6829 (Bibl. Nat., Anc. fonds fr.), dans sa partie illustrée au XIVe siècle, représente une malade recevant le viatique. Sa tête est enveloppée d'un voile qui couvre ses épaules, mais elle est nue sous ses couvertures. La même scène est répétée au commencement de la partie illustrée au XVe siècle. Il s'agit ici d'un homme, qui est également nu, s'il est coiffé d'un linge noué. Dans la partie qui est franchement du XVe siècle, Amon, qui va prendre de force sa sœur lui apportant un breuvage est également nu dans son lit. Mais le même Amon, lorsqu'il flanque sa sœur à la porte, s'est levé et a passé sa chemise, afin de se livrer à cet acte tardivement moral. Dans une autre miniature du même manuscrit, enfin, un homme est au lit avec sa chemise. Il en est de même de Job mourant. Si nous quittons les laïques pour les religieux, nous voyons saint Nicolas qui fustige un prieur qu'il a arraché du lit, vêtu d'un simple caleçon. La miniature est du XVe siècle (Bibl. Nat., Anc. fonds fr., no 6732). Dans l'acte de l'accouchement, nous remarquons une tendance plus marquée à vêtir la femme au XVe qu'au XIVe siècle. Lorsqu'il s'agit de la nativité de la Vierge, on ne pouvait songer à représenter sainte Anne nue, et nous ne connaissons pas de représentation de la naissance de Jésus. Cependant l'Ovide moralisé de la Bibliothèque de Rouen montre Thelecusa entièrement vêtue, qui se repose après avoir accouché. Mais la même Bible, no 6829, à laquelle nous avons déjà emprunté quelques indications, nous fait voir, dans sa partie du XIVe siècle, Thamar nue, accouchant de deux jumeaux; Rebecca nue, donnant naissance à ces deux fils, Esau et Jacob; Rachel nue, mais la tête et les épaules couvertes d'un voile, qui vient d'enfanter Benjamin. Le même voile, mais seul, protége une femme juive dans la même position.

[ocr errors]

Un seul accouchement est représenté dans la partie du XVe siècle. La femme est en chemise. La mère de saint Nicolas est également en chemise dans un Miroir historial du même siècle (Bibl. Nat., Anc. fonds fr., no 6732).

Nous devons noter cependant qu'une Histoire universelle de la Bibliothèque de Rouen (V, 19114), qui est de la première moitié de ce siècle, met la mère d'Alexandre nue dans son lit, lorsqu'elle accouche du futur roi de Macédoine.

Il nous semblerait téméraire de baser une théorie sur ces miniatures, et d'affirmer que, le linge devenant plus commun au XVe siècle, l'usage se répandit de garder sa chemise dans le lit. Car il faut tenir

240

compte des fantaisies des enlumineurs, et puis de ce fait, qu'au XVe et au XVIe siècle les accouchées se paraient dans leur lit pour recevoir les visites de leurs amies, et que les miniatures qu'on étudie peuvent représenter la femme, après sa délivrance, déjà habillée pour les caquets de l'accouchée.

Notons, en terminant, que la question des chemises de nuit a déjà été traitée incidemment dans l'Intermédiaire, à propos de Faire le sac (VII, 333, 443). ALF. D.

J'ai lu, il y a quelque temps, je ne sais plus dans quelle publication, qu'au siècle dernier, certains patrons faisaient promettre par serment, à leurs apprentis, de ne pas éteindre la chandelle à la chemise, locution qu'on expliquait ainsi : Le pauvre apprenti, fatigué, remontait le soir dans son galetas, en s'éclairant au moyen d'un bout de chandelle. Pressé de dormir, il se déshabillait à la hâte, et en dernier lieu, ôtant sa chemise avant de s'étendre dans son grabat, il la projetait sur son lumignon fumeux, en guise d'éteignoir. Ce procédé expéditif, employé par des gens à moitié endormis et quelquefois ivres, avait occasionné des incendies; de là, l'horreur des propriétaires ou patrons pour la mode d'éteindre la chandelle à la chemise.

Quelques lecteurs délicats y trouveront peut-être aussi d'autres inconvénients. NOSSIOP.

Quatrain de la Fontaine Budée (X, 161). J'ai sous les yeux une petite brochure de M. Pinard, intitulée: Yères ou Hierre, imprimée à Wassy. A la page 17, je lis ce qui suit : «< Indépendamment de la terre que Guillaume Budé possédait à Marly-laVille, on croit qu'il eut une maison de campagne à Hierre, dont on sait que son frère aîné était seigneur châtelain et qu'il y composa quelques-uns de ses ouvrages. C'est dans cette persuasion que M. de Barcos, intendant de la maison de Villeroy, qui posséda la charmante habitation qu'on soupçonne lui avoir appartenu, fit graver les vers suivants sur une table de pierre autrefois placée au-dessus de la fontaine qui a retenu le nom de ce savant :

Dans les eaux de cette fontaine
Budée a puisé son savoir;

Harlay l'a mise en mon pouvoir :
Où chercher ailleurs l'Hippocrène?

« On voit encore le buste de Budé, en médaillon, au même endroit, avec ces vers au-dessus, attribués à Voltaire, et que la nymphe de la fontaine adresse aux cu

rieux :

Toujours vive, abondante et pure, Un doux penchant règle mon cours; Heureux l'ami de la nature

Qui voit ainsi couler ses jours.

« السابقةمتابعة »