241 << Les eaux limpides de cette source s'épanchent dans un canal bordé d'arbres, d'où elles viennent grossir la rivière d'Hierre. Sa naissance est dérobée par un rocher factice, conçu et disposé sur de grandes proportions; les pierres brutes qui la composent sont groupées avec art, et son ensemble est d'un effet trèspittoresque; les jardins eux-mêmes sont délicieux. >> P. P. Guillaume Budé, ou Budée(1467-1540), l'un des fondateurs de la Bibliothèque Nationale, possédait à Yerres (sic aujourd'hui) une maison et un jardin dans les environs du château, dont son frère aîné était seigneur une belle source, qui traversait sa propriété, a conservé le nom de Fontaine Budée. Le buste du savant helléniste y a été placé avec le quatrain cité, qui est attribué à Voltaire. A. D. Spirinx (L.)., graveur lyonnais (X, 163, 212).-Laurent Spirinx (il a en effet signé Laur tus S.) était un très-médiocre graveur, sur lequel, pour ma part, je n'ai pu me procurer encore aucun renseignement biographique. J'ai recueilli de lui 12 à 15 pièces, de 1629 à 1716. Cette dernière date est évidemment celle d'une réimpression et non de l'exécution de la gravure. Le seul document écrit que j'ai trouvé, pouvant se rapporter à cet artiste, est la mention d'un Laurent Spirinx, qui était, en 1676, capitaine des Suisses de la Charité de Lyon. La similitude de nom et de prénom et la convenance de date permettent de croire qu'il s'agit bien ici de notre graveur. Cette note inédite, la découverte du prénom, la réunion d'un certain nombre de pièces gravées, voilà tout ce qu'il m'a été possible de rassembler sur ce maître, obscur à juste titre, et que je puisse signaler à mon confrère M. P. Le B. C'est pour mémoire seulement que je rappelle l'indication, fournie par le Dictionnaire des Artistes, d'un N... Spierings, paysagiste, qui aurait travaillé à Lyon au XVIIe siè cle. Je profite de cette circonstance pour dire à mon obligeant collègue de 242 Brioude que j'accepte avec empressement l'offre gracieuse, qu'il m'a faite (IX, 689), de me donner une copie du Passeport d'amour dont je n'ai qu'un fragment. L'original qu'il possède est-il imprimé en taille-douce ou en typographie? Simple ou accompagné de sceaux, ornements ou em blèmes ? STANDER. Le gâteau de La Barre (X, 164, 214).· Il a été fort bien répondu à la question. Je demande seulement à ajouter quelques observations. 1o La serrure à bosse n'est point un gâteau spécial à La Barre; il appartient à la vallée de Montmorency tout entière, et semble avoir pris naissance, à une époque qui se perd dans la nuit du moyen âge, à Franconville. 2o Il est exclusivement composé de pâte et de quelques bosses de hachis de viande. C'est même là d'où lui vient son succès: les paysans n'ont pas toujours été à leur aise comme aujourd'hui, et l'on se promettait, en s'en pourléchant d'avance les lèvres, de manger aux jours de fête une serrure à bosse, c'est-à-dire un peu de chair. Maintenant, ce n'est plus un régal que pour les petits enfants. 3o Ce qui reste du château de la Chevrette est une espèce de grange, couverte en ardoises. - 4° C'est en 1840 que l'étang de Coquenard a été desséché, lors de la construction du chemin de fer du Nord. Il était compris tout entier dans le parc que M. de Sommariva possédait à Epinay, et c'est l'étang d'Enghien ou de Montmorency (ce qui est la même chose) qui est devenu un lac, fort petit lac, ma foi! -5° La féodalité n'a rien à voir dans la question, et la serrure à bosse n'a jamais été qu'un régal de cultivateurs, pour qui la chair était chose rare. Un vieil habitant de la vallée de MONTMORENCY. Curtius (X, 167, 219). - A défaut de mieux, voici le chapitre XXX, intitulé Curtius, dans « Le Chroniqueur désœuvré, ou l'Espion du boulevard du Temple » (2e édit., Londres, 1782, in-8°): « Cet Allemand industrieux est parvenu à modeler en cire des têtes qui, coloriées, font douter si elles sont vivantes. Il en est lui seul le modeleur et le peintre. On voit ces têtes dans son cabinet, boulevard du Temple et aux foires St-Laurent et St-Germain; elles attirent un grand concours de curieux de tous états par la facilité de se procurer ce plaisir pour deux sous. Curtius entreprend aussi de faire des portraits en cire et les fait très-ressemblants. Chaque occasion remarquable lui fournit les moyens d'enrichir son cabinet. On courut y voir le simulacre de M. d'Estaing, celui de Voltaire, la famille royale, etc. Mais le débit des petits groupes gaillards et liber La glace est rompue (X, 193). Si, par glace, on entend un verre, un grand carreau, en le rompant on supprime un obstacle à la réunion. Si glace d'hiver, en la rompant on fait disparaître une cause de froideur. Ce n'est pas que cette phrase n'eût pu signifier aussi tout le contraire, et indiquer la cessation de relations amicales, en se mettant dans la position de deux personnes qui se verraient fréquemment en traversant sur la glace une rivière séparant leurs demeures. Le dégel, en leur enlevant ce pont naturel, mettrait fin à leur liaison. -- O. D. - Cette expression figurée, appliquée à l'eau congelée, a plusieurs sens, et celui que rappelle J. L. T. n'est qu'une dérivation de la première acception. Voici l'explication que donne l'Académie, et Littré, d'après elle : « Proverbialement et figurément rompre la glace, faire les premiers pas dans une affaire, dans une découverte, etc, En surmonter les premières difficultés, « Personne n'osait lui faire cette proposition, un tel se hasarda à rompre la glace. » Les autres exemples cités par l'Académie sont dans le même sens. Mais on voit bien comment la métaphore a été ensuite appliquée aux relations ordinaires de la vie et comment on l'a employée à exprimer la familiarité succédant à la réserve, à la glace. C'est aussi dans ce sens que l'on dit d'un homme dont l'abord est froid et compassé : cet homme est de glace. Cette glace, qui le rendait peu agréable ou peu sociable, étant rompue, a été remplacée par le contraire, c'est-à-dire par la familiarité, par la sympathie. E.-G. O. Ce mot Homo homini lupus (X, 194). tristement vrai se trouve, je crois, dans les œuvres de l'Anglais Hobbes, philosophe morose et peu sentimental. Peut-être avait-il déjà été mis en circulation. H. T. - D'après un souvenir vague, j'oserais conseiller à l'honorable confrère qui voudrait suivre la trace soit de cet homme, soit de ce loup, de relire Juvénal et Perse. Il n'y perdra pas son latin, notre confrère E. H., et si son mauvais sort et le mien voulaient qu'il n'y retrouvât pas cet admirable trait, bien d'autres profits l'attendent chemin faisant. JACQUES D. non homo, quom [qualis sit, non novit. RISTELHUBER. - Justement le P. Hyacinthe Loyson, dans sa conférence du 15 avril au Cirque des Champs-Elysées, vient de la rappeler, cette vérité si vraie : « L'homme est pour l'homme un loup. » Mais il a eu bien de la bonté, d'en restreindre l'application à « l'état de barbarie. » — « Dans l'état de civilisation, a-t-il dit, la lutte se traduit par la ruse, et l'homme est pour l'homme un renard. )) -- Renard, soit; mais, doublé d'un loup! Disons que l'homme civilisé est un loup-cervier... ou un chat-tigre, et n'en parlons plus. M. M. Selon Quitard, c'est être dans son lit, enveloppé de couvertures et d'oreillers, comme un coq-faisan dans un pâté d'où l'on ne voit sortir que sa tête par une ouverture de la croûte de dessus. Selon Ch. Nisard (Curiosités étymologiques, p. 240), un coq en pâte est un coq mis à la retraite qu'on engraisse avec force pâtée et qu'on tient captif à cet effet sous un panier. C'est pour lui faire l'honneur de le manger qu'on en prend tant de soin, et c'est parce qu'il ne s'en doute pas, parce qu'il a l'imagination comme le corps en repos, parce qu'il a tout à souhait, qu'il profite si bien. Conférer Despériers, 61e Nouvelle, le Capitulaire de Villis et les Fragments de Pétrone, p. 54. R. 245 Protocole (X, 193). - La Révolution de 1830 ayant donné lieu à d'actives négociations dirigées par Talleyrand, et ce mot de protocole étant dès lors devenu fameux, il fut décidé que, sous ce terme d'apparence grecque, la diplomatie, qui aime à déguiser les choses, masquait le véritable mot de pot-aux-colles! C'est peut-être bien le sens, mais il doit y avoir une étymologie plus érudite. O. D. - Littré Dans le latin du moyen âge, registre collé, où l'on reporte les actes publics. En droit romain, marque imprimée ou écrite sur le papier destiné aux actes publics, formulaire pour dresser les actes publics. En diplomatie: registre où l'on inscrit les délibérations d'une conférence; procès-verbal d'une conférence; la résolution elle-même. Au figuré: formule quelconque. Etymologie: provençal, protheolle; espagnol, protocolo; du baslatin protocollum, qui vient de πρωτόκολ λov, le premier collé, la première feuille du livre, de πρῶτος, premier et κολλα, colle. Protocollum est latin aussi. Du Cange le cite de la 40° novelle de Justinien, où il signifie la marque authentique misé au papier sur lequel les actes_publics devaient être écrits. E.-G. P. On nous dit que le « Protocole » du 31 mars 1877 est un « instrument », un instrument diplomatique : instrument de paix, croyait-on; instrumentum regni, assure-t-on, pour la Russie. J'ai bien peur moi que cet instrument ne soit du règne animal. Issu le soir du 31 mars, il m'a tout l'air d'avoir été un vrai poisson d'avril, à moins que ce ne soit un de ces œufs que les vieux coqs pondent, à ce qu'il paraît, et d'où sortent des serpents. Comme tout s'éclaircit! Billet à La Châtre, pour l'Angleterre, le Protocole était pour la Russie un ultimatum à la Porte. Celle-ci, qui est Sublime, comme chacun sait, restera-t-elle ouverte ou fermée? N. B. 246 <<<< La ouate >> ou « l'ouate ? » (X, 194.) Boileau a écrit dans son Lutrin, chant IV : On apporte à l'instant ses somptueux habits, -La question est au moins singulière. Et pourquoi l'oreille serait-elle plus contrariée d'entendre l'ouate que l'oie ou l'omelette, ou de s'entendre appeler ellemême l'oreille? Et, certainement, il y a plus qu'un usage formel pour justifier cette prononciation; il y à la règle de l'élision. Enfin, nous ne voyons pas que l'ouate soit peu clair ou peu euphonique dans le vers du Lutrin : Où sur l'ouate molle éclate le tabis. (Nimes.) CH. L. 1o Dictionnaire de l'Académie : On prononce ouète. - Acheter de la ouate, quelques-uns écrivent de l'ouate. 2o Littré : L'Académie dit qu'on prononce ouète; mais cette prononciation est tout à fait en désuétude. Littré cite : robe d'ouate (Mme de Maintenon), l'ouate molle (Boileau), les ouates (Bonnet), étoupée de ouate (Michelet). Remarque: On dit souvent de la ouate, pour de l'ouate. Une robe doublée de ouate, pour d'ouate. Ce n'est pas une faute, ou étant quelquefois à l'état de consonne. Etymologie: Bourguignon, ouaite; wallon, watt; normand, ouette; espagnol, huata; italien, ovata; allemand, watte; hollandais, vad; anglais, wad. L'italien ovata provient du français; cela ôte tout appui à Diez, qui est disposé à tirer ovata du latin ovum, en forme d'œuf, à cause des bourrelets arrondis qu'on fait avec cette substance. L'espagnol huata vient aussi du français, auquel sont également empruntés les mots germaniques watte, vad, wade. Ouate paraît donc exclusivement français; dès lors on est porté à trouver très-plausible l'opinion de Lamonnoye, qui y voit un diminutif de l'ancien français oue, oie, ouette, ouate. Cette dernière observation explique la prononciation ouette, constatée par l'Académie. Au surplus, M. South choisir sans avoir à s'insurger contre peut l'Académie. Pour moi, qui ne regarde pas l'insurrection comme le plus saint des devoirs, j'accepte ses décisions, jusqu'à ce que l'usage, qui est le véritable maître du langage, les ait abrogées. Je ne prononcerai donc pas ouette, puisque, suivant Littré, cette prononciation est tombée en désuétude; mais je ne me ferai aucun scrupule de dire indifféremment de l'ouate ou de la ouate, selon que le premier mouvement de la langue m'y portera. C'est affaire de goût, puisqu'il n'y a pas de règle fixe. E.-G. P. Francisquine (X, 195). — Je crois que le Francisquine était la femme de Tabarin, au moins sur les tréteaux, bien que l'on pense aussi que le Tabarin et la Francisquine de Mondor étaient réellement mari et femme. Dès que Francisquine était un personnage de parade, rien de moins surprenant que l'imputation du pasquil se fondât sur la teneur du rôle ou sur les faits et gestes effectifs d'une femme qui jouait les Francisquine. Ce ne peut être le besoin d'une rime en ine qui ait influencé le poëte, puisqu'il avait déjà Célestine. Tallemant des Réaux écrit Simier. « Louise de l'Hospital, demoiselle de Vitry, mariée à Jean de Seymer (on prononçait Simier), maître de la garde-robe du duc d'Alençon. » Du reste, il ne traite pas mieux ces dames que notre pasquil. Il fait de Mme de Simier la maîtresse de Desportes, et il raconte que sa cadette, étant au service de la duchesse de Guise, avait aidé sa fille, depuis princesse de Conti, à se livrer à Bellegarde, presque sous les yeux de sa mère. Puis il rapporte une épigramme à leur adresse : Contre toute loi naturelle, Vous renversez le droit humain : A quoi Mme de Simier, qui se piquait de versifier, aurait répondu sans faire la petite bouche: Selon toute loi naturelle, O. D. Le type de cette personne, à la vie peu édifiante, me paraît être la femme plus ou moins légitime de Tabarin. Voir dans les œuvres de Tabarin (édit. donnée, en 1858, par M. Georges d'Harmonville), la querelle arrivée entre le sieur Tabarin et Francisquine sa femme (p. 413 et suiv.); dans les farces Tabariniques, Première et seconde farce entre Lucas, Francisquine, Tabarin et Piphaigne (p. 259-282); la préface du même volume, page 11. Voir, en outre, la Dissertation de Leber: Plaisantes recherches d'un homme grave sur un farceur, page 8, qui relate le mariage de la fille de Francisquine avec Gautier Garguille. Je ne perds pas de vue que les œuvres de Tabarin n'ont été condensées en volume qu'en 1622, et que le pasquil cité remonterait au moins à 1603; mais il paraît établi que Tabarin et ses 248 acolytes étaient connus à Paris vers 1619; et si le livre qui met en scène la troupe de farceurs où figurent Francisquine et Tabarin, n'a paru qu'en 1622, il n'est pas impossible que leurs faits et gestes peu orthodoxes fussent connus auparavant. Je remarque, en effet, dans la postface qui termine le volume cité ci-dessus, un opuscule intitulé: Stanze della vita e morte di Tabarino, canaglia Milanese (Ferrare, 1604). D'où l'on conclut que Tabarin était de Milan. Je n'ai pas trouvé le nom de Pétrolin associé à ceux de ces illustres personnages. CH. L. (Nîmes.) La Fève (X, 196). — On peut consulter à cet égard deux ouvrages assez singuliers composés, vers le milieu du dix-septième siècle, par un zélé ecclésiastique, Jean des Lions: Discours contre le paganisme du Roy de la Fève et du Roy-boit (Paris, Desprez, 1654, pet. in-12); Traitez singuliers et nouveaux contre le paganisme du Roy-boit (Paris, Ve Sacreux, 1670, pet. in-12). On trouvera des détails sur ces écrits dans l'Analecta-Biblion de M. Du Roure (Paris, Techener, 1833, 2 vol. in-8°), t. II, p. 310. Voir aussi le traité Du Festin du Roy-boit, par le savant Bullet, imprimé à Besançon en 1762; réimprimé dans la même ville en 1808, à So exemplaires portant l'ancienne date. Il a été inséré dans le Magasin encyclopedique, décembre 1810, avec des notes de M. Amanton, et réimprimé en 1827, avec des augmentations dans les notes. Ajoutons qu'il figure dans le tome X de la Collection des meilleures dissertations relatives à l'histoire de France, publiée par MM. Leber, Salgues et Cohen, 1826-1842, 20 vol. in-8. Un travail sur le même sujet se trouve dans les Chefs-d'œuvre politiques et littéraires de la fin du XVIIIe siècle, 1788, 2 vol. in-8. A. READER. : Le cœur du roi saint Louis a-t-il été trouvé dans la Sainte-Chapelle ? (X, 196.) Avant la découverte de 1843, il У avait eu celle du citoyen Terrebasse en l'an XI. Voyez une forte brochure verte, de format in-4. publiée en 1844 Examen critique de la découverte du prétendu cœur de saint Louis, faite à la Sainte-Chapelle le 15 mai 1843, par Letronne. Il me paraît que ce savant n'a rien laissé subsister de la légende à laquelle s'intéresse M. V. de V. G. I. Sur le médecin Jean Fernel (X, 196). La question n'est pas médiocrement em brouillée. Ce qui m'a le plus frappé dans cette masse de contradictions, c'est l'affirmation naïve de Dom Pierre de St-Ro 249 muald: « où pend ». Ceci a un accent de vérité. Or, je mets ma tête à couper qu'il y a quarante ans pendait à Montdidier une enseigne qui était bel et bien le Cygne, et (Montdidier étant alors, oh! alors une ville tout à la fois dévote et adonnée à la pratique scélérate du calembour), je me risque à le dire c'était le Cygne de la croix. Passons au « maudit Plantius, créé et mis au monde tout exprès pour faire enrager » les cygnes et les gens, et dont le nom désormais se trouve voué à une perpétuelle latinisation (puisqu'il ne se prête plus dans la langue maternelle qu'à des métamorphoses dignes d'être chantées par Ovide). Voilà encore, en dépit de la fallacieuse désinence dont M. T. de L. a tant à se plaindre, ou grâce à elle, que nous obliquons vers Clermont. Il le faut bien, en vérité, ce chef-lieu d'arrondissement ayant eu jadis pour sous-préfet un descendant, putatif ou non, de Guillaume Plançon, quelque peu baron ou vicomte, propriétaire, par surcroît, du château d'Agnetzsous-Clermont, laquelle maison de campagne appartient aujourd'hui à M. Emile de Girardin. Voici donc la guerre qui s'est perpétuée, et voici les deux adversaires une fois encore en présence, le cygne et... l'aigle ! Il faut reconnaître que ce Dom Pierre de St-Romuald a un nom bien étoffé, des façons persuasives qui ne sont qu'à lui, et, dans cette lutte qui rappelle assez celle de Constantinet Maxence, je vois quelques raisons de plus pour me ranger du côté de l'auberge de la mère Flers et du « Cygne de la croix ». In hoc signo vinces! JACQUES D. de M. Victor de Beauvillé (Histoire de la ville de Montdidier, t. III, p. 209) s'exprime ainsi : « Jean Fernel naquit à Montdidier, en 1497. Laurent, son père, demeurait dans le faubourg Becquerel, où il exerçait la double profession de pelletier et d'aubergiste, à l'enseigne du Ka noir. En 1509, Laurent quitta cette ville pour s'établir à Clermont et tenir l'auberge du Cygne: cette circonstance a fait croire à Guillaume Plancy, son biographe, que Jean Fernel était de Clermont. » Après avoir fait connaître les travaux de ce célèbre médecin, le savant historien de Montdidier ajoute: «Par une fatalité, le lieu de la naissance de Fernel n'est pas moins contesté que l'époque de son décès, » Ensuite, dans une dissertation intéressante, il réfute victorieusement les arguments des écrivains qui le font naître à Clermont ou à Amiens, et il démontre, par des raisons solides, appuyées sur la tradition, et des documents imprimés et manuscrits des plus sérieux, que Fernel est né à Montdidier. En présence des preuves fournies par M. de Beauvillé, la question posée par M, T. de L. ne peut être réso Imitations du D. Quichotte (X, 198). Oufle! M. L. R. veut-il parler de « L'Histoire des imaginations extravagantes de M. Oufle» (par l'abbé Laurent Bordelon). Paris, Gosselin, 1710: Paris, Prault, 1754, 2 vol. in-12 figures? Les écrivains se sont emparés du nom de Quichotte ; voyez : « Don_Quichotte chez la duchesse..., etc.; Don Quichotte femelle..., etc.; le Don Quichotte romantique..., etc.; Don Quichotte de la Manche..., etc. » (Barbier, Dict. des Anonymes, I, col. 1112) « Le Don Quichotte moral et politique,» par J. Esneau, Paris, 1817, in-8°. H. I. -Les Imaginations de M. Oufle sont de Bordelon. On a aussi le Berger extravagant de Sorel, dont Th. Corneille a tiré une comédie, et le Nouveau gentilhommebourgeois, de Mme d'Aulnoy, où elle a place six de ses contes de fées. M. Germond de Lavigne indique d'autres imitations: « La Bibl. nat. possède une suite française, prétendue traduite d'un manuscrit de Cid Hamet Benengeli, œuvre licencieuse, ornée de gravures qui ne le sont pas moins.... Auteur anonyme... Armand Bertin avait une autre suite française, tout aussi apocryphe, imprimée à Bruxelles, 1706, sans nom d'auteur.... M. J. Janin.... une traduction anonyme du D. Quichotte, suivie d'une troisième partie due à l'imagination du traducteur, et attribuée par lui à l'Arabe Zuléma. Je la crois de Lesage..... La Bibl. de l'Arsenal possède une histoire de D. Quichotte en quatorze volumes d'éditions différentes, réunis sous une reliure uniforme. Les six premiers sont une réimpression de la traduction de Filleau de St-Martin, revue, pense M. de Paulmy, par Lesage... Les six autres contiennent une suite apocryphe que M. Paulmy attribue à ce dernier... » Peut-être cependant doit-on se défier de ces attributions à Lesage. Il semble peu probable qu'un homme de tant de talent, après avoir échoué une première fois dans la tentative hasardeuse, de lutter contre Cervantès sur son propre terrain, ait voulu la recommencer pour y échouer encore plus complétement. Or, maintenant que, grâce à M. Germond de Lavigne, nous connaissons la véritable oeuvre d'Avellaneda, on peut reconnaître que la traduc |