21 y a encore le Serio (Anon. Rav., 289, 5), affl. du Pô; le Saria, affl. de la Sale (Var); le Sare, affl. du Blavet (Morbihan); plusieurs Sera, affl. de l'Oise, de la Garonne et de la Dordogne; le Sor, affl. de l'Agout (Tarn); la Zorn ou Sorne, d'Alsace, contient un diminutif. Enfin le Sira (Anon. Raven., 158,4) appartient à l'ancienne. Mauritanie. (Voy. Pictet, Revue celtique, II, 441.) Quant à la seconde syllabe de Sarav, le gaëlic nous donne ab, av (eau), comme l'un des radicaux les plus féconds de la langue gauloise. Il se retrouve, en Alsace, dans Auenheim et Avenheim. Sarav équivaut donc à fluens aqua, et le cerf n'a d'autre rapport avec le cours d'eau Sarav que celui que contient la similitude bien connue Sicut cervus ad fontes aquarum. RISTELHUBER. -- Moudre du poivre (IX, 706). — Le caricaturiste Grévin ne pouvait mettre l'expression « propre; » car, c'est le mot répété si souvent dans la lettre scatologique de la princesse Palatine. (Interm., IX, 651, Jurons et imprécations. « Comment, Mardi! etc. »). Moudre pour ... du poivre, c'est décamper; c'est bien là l'intention de la grue qui attend le docteur. « Piler du poivre » est une expression familière, employée par les cavaliers lorsqu'ils montent un cheval aux réactions vives; ils disent : « Mon cheval trotte sec, il me fait piler du poivre! » H. DE L'ISLE. « Moudre » ou « piler du poivre, dans le langage des écoliers, signifie se ficher des gens, leur brûler la politesse. L. S'esbigner, se la casser. (Voy. ces deux mots dans le lexique de L. Larchey.) A. B. - Les termes sont adoucis, car dans le populaire on ne dit pas : « Moudre du poivre,» mais bien « chier du poivre. » C'est plus énergique, mais moins <<< comme il faut.» Cela veut dire, je crois : «< S'il << me manque de parole, s'il ne tient pas « la promesse qu'il m'a faite, s'il ne vient « pas... je ferai de même ou je m'en «< irai. » Larousse dit : « Moudre du poivre, avancer péniblement; Chier du poivre, à quelqu'un, lui jouer un mauvais tour. » Grévin a reculé, comme de raison, devant cette expression, la trouvant trop crue; il a mis « moudre,» mais c'est à « l'autre » qu'il pensait, sans nul doute! A. NALIS. C'est un euphémisme de Grévin, et si notre confrère avait bien cherché dans Delvau, il aurait trouvé : « Chier du poivre, manquer à un rendez-vous; disparaître au moment où il faudrait le plus rester. «<< — « Moudre du poivre, » d'après ... N. M. C'est évidemment un euphémisme imposé par la bienséance, mais il faut bien dire ici le mot. Il y a bien trente ans (la prescription est donc acquise) que l'on dit << semer, » et même « chier du poivre à quelqu'un, » quand on menace de brûler la politesse à celui qui se fait trop attendre à un rendez-vous. On a la fatuité de penser qu'il en éprouvera des regrets cùisants, par allusion à la sensation du poivre moulu dans la bouche. - L'expres sion « piler du poivre,» appliquée à certains cavaliers, est un peu parente de la précédente, mais n'a pas du tout le même G. G. sens. Lloyd (IX, 706, 764). Lloyd est un nom propre porté à diverses époques, et encore aujourd'hui, en Angleterre, par des personnes qui ont acquis une certaine célébrité. Les gros négociants, les armateurs et surtout les représentants des sociétés d'assurances maritimes, se réunissaient autrefois dans un café, situé Lombard street, pour y traiter des affaires spéciales au commerce par mer. Ce café s'appelait The Lloyd. Me trouvant il y a quarante ans à Londres, je demandai quelles étaient l'origine et la signification de ce nom, et je parvins à savoir qu'à l'époque où les négociants et armateurs commencèrent à se réunir pour débattre leurs diverses opérations, ils le faisaient dans le local d'un café attenant à la Bourse de Londres, dont le propriétaire était M. Lloyd. Cé nom devint le mot de ralliement: on se donnait rendez-vous à Lloyd, comme il a été d'usage à Paris de le faire à Tortoni. Les divers documents qui émanaient de ce centre de réunion prenaient le nom de Lloyd, The Lloyd's-List, The Lloyd's Company, etc. Le café disparut, m'a-t-on dit, lors de l'incendie de la Bourse de Londres en 1838. Le Lloyd Britannique est installé aujourd'hui dans les bâtiments de la Bourse de Londres. DESDICHADO. Un tableau de Claude Lorrain au musée de Bordeaux (IX, 707, 765). - Il figure également, sous le n° 169, au nom de Gelée (Claude), dit Claude Lorrain (T.-H. 0.62. L. 0.95, — collection du marquis H. I. et A. D. La fontaine Richelieu ou de la rue Richelieu (IX, 707). - Piganiol de la Force parle d'une fontaine Richelieu; mais c'est le château d'eau élevé en face du PalaisRoyal (ancien Palais-Cardinal) par le Régent et détruit en 1848. Le cardinal n'y était pour rien. Regnard, mort en 1710, n'a pu y faire allusion. Je n'ai rien trouvé dans la description de Paris de Germain Brice, dans le Voyage pittoresque à Paris de Dargenville, ni dans l'Almanach du voyageur à Paris, de Thiéry (1786). Mais, dans le Dictionnaire... des rues de Paris de J. de la Tynna (Paris, 1816, in-12), à la page 511, article de la rue Richelieu, il est dit : « Au no 43, au coin de la rue Tra<< versière, est la fontaine Richelieu, ali<< mentée par la pompe à feu de Chail« lot. » Il y avait donc une fontaine Richelieu dans la rue Richelieu. Avait-elle été bâtie par le cardinal? Je l'ignore; mais il me semble assez probable que Regnard ne l'a pas dit sans raison. E.-G. P. ་་ Une statue de Louis XV convertie en << seringues mortelles » (IX, 708). Le 2 sept. 1792, 672 citoyens de Nancy, réunis dans l'église des Čarmes, protestèrent contre la destruction de la statue de Louis XV. L'année suivante, la plupart payèrent de leur liberté cet acte d'indépendance. « A-t-il signé la pétition d'André l'enragé (le promoteur de la protestation)?» était le mot d'ordre pour condamner ou absoudre un citoyen. La statue fut descendue et enterrée dans une fosse creusée vis-à-vis la mairie. Le 12 nov. de la même année, le bataillon des fédérés parisiens arrivait à Nancy. Trois jours se passent à brûler et à détruire. Le 14, ils essaient de déterrer la statue; ne pouvant réussir, les Marseillais élèvent au-dessus un immense bûcher. La statue commence alors à céder aux énormes masses de fer. Elle n'est pourtant pas entièrement brisée; le corps reste informe dans le trou. Le lendemain on force les Marseillais à quitter la ville, laissant la statue entourée de ses fragments 24 épars, mais dont une grande partie avait déjà été enlevée et gaspillée. Quelques jours après, elle fut entièrement déterrée et déposée à l'hôtel de ville, et plus tard envoyée aux fonderies de Metz. (BARTHELEMY, Les Marseillais à Nancy, 1846, in-8, p. 92.) P. c. c. : A. B. Stendhal et la légende du jeune Barra (IX, 709, 765). — Il existe au musée d'Avignon (n° 86 du catalogue) une charmante ébauche, de David, alors conventionnel régicide, depuis premier peintre de l'Empereur et commandeur de la Légion d'honneur, représentant, dit Delécluže, le jeune Barra laissé nu sur la terre, et pressant sur son cœur la cocarde tricolore. Barra fut tué en Vendée, en 1793, et la Convention lui décerna les honneurs du Panthéon, en chargeant ledit David de prêter ses talents à l'embellissement de cette fête. Delécluze dit que, « entouré d'un << parti considérable de chouans, et sommé « de crier Vive le roi! ce jeune enfant, << ayant crié Vive la République! mourut « sous les baïonnettes des Vendéens. »> Cette circonstance semble plus probable que celle qui est mentionnée par Stendhal, et d'ailleurs, la peinture de David, faite au moment même de l'événement, en est une représentation allégoriquement très Gve REEDS. exacte. Papavoine (IX, 710). Il est très-vrai que l'étrangeté du crime de Papavoine, assassinant en plein jour, et sous les yeux de leur mère, deux malheureux enfants qu'il ne connaissait pas, donna lieu à toutes sortes de conjectures. On crut particulièrement qu'il avait été dirigé par un mobile politique. Lui-même, d'ailleurs, avait déclaré, au début de l'instruction, qu'il avait cru et voulu assassiner les Enfants de France (le duc de Bordeaux et Mademoiselle). Mais il revint bientôt sur cette déclaration, et il fut établi de la façon la plus certaine que Papavoine n'était, ni par sa situation, qui était relativement aisée, ni par ses sentiments qui étaient tout à fait royalistes, à la merci d'un parti ou d'un homme ennemi des Bourbons. On peut lire les débats de son affaire dans le Moniteur universel (25-27 fév. 1825) et dans les divers recueils de causes célèbres. Il est évident pour moi qu'il était sous l'influence, plus ou moins dominante, et avec une responsabilité plus ou moins entière, questions que je me garde bien d'aborder, d'une de ces monomanies homicides, dont nos cours d'assises nous ont offert depuis de trop nombreux et trop terribles exemples, pour qu'il soit possible aujourd'hui d'en nier l'existence. L. Bible de 1561 (IX, 711). Les bois qui ornent cette Bible sont, sauf les grandes planches, les mêmes qui ont servi aux Quadrins historiques de la Bible et aux Figures du Nouveau Testament, publiés par Jean Ier de Tournes, pour la première fois en 1553, puis en 1555 et 1558, plus tard ensuite par son fils Jean II, en 1562, 1571 et 1575, sans compter d'autres éditions en latin et en langues étrangères. Les Quadrins sont, on le sait, en petit format avec une gravure à chaque page, ce qui explique pourquoi dans la Bible in-folio les planches sont disséminées d'une manière très-irrégulière. De même que pour cette première publication, il y a eu de nombreuses éditions soit latines, soit françaises, de la Bible citée par M. G. A. R. J'en ai, ou j'en ai vu trois datées de 1556, 1557 et 1569, plus une autre de 1554, mais in-8, et qui paraît être la plus ancienne où les bois des Quadrins aient été utilisés. Il faut ajouter encore une dernière édition in-fólio, publiée à Genève au XVIIe siècle. En outre ces gravures ont été reproduites en imitation dans plusieurs autres Bibles postérieures et jusqu'en plein XVIIIe siècle. 1° Bulletin archéologique du Comité des Arts de 1834 à 1848. 4 vol. in-8°. Paul Dupont. 2o Extraits des procès-verbaux du comité des monuments écrits. I vol. in-8° (?) 30 Bulletin des Comités historiques, 1849 1852. 4 vol. in-8°. Imprimerie nationale. 4° Bulletin du Comité de la Langue, de l'Histoire et des Arts de la France, 18521856. 4 vol. in-8°. Imprimerie nationale. 5o Bulletin des Sociétés savantes. 18541855. 2 vol. in-8°. Imprimerie nationale. 6o Revue des Sociétés savantes, 1e, 20, 3e série, 1856 à 1864, et partie scientifique de 1862 à 1864. 23 vol. in-8°. Paul Dupont. 70 Revue des Sociétés savantes, 4o, 5o et 6a série, 1865 à aujourd'hui: 23 vol. in-8°. Imprimerie nationale. Les volumes publiés par Paul Dupont, de 1856 à 1864, sous la direction de M. Ch. Louandre, sont presque introuvables aujourd'hui, ayant été, croyonsnous, mis au pilon. Ils avaient pour objet la centralisation des travaux des sociétés savantes de Paris et de la province. Bien que la Revue fût placée sous le patronage du ministre de l'instruction publique et qu'elle succédât aux divers Bulletins des Comités qui sous divers noms qui ont changé furent institués auprès du ministre dès l'année 1834, elle semble n'avoir eu aucuns rapports avec eux. Il n'en fut plus de même à partir de la 4o série. La Revue des Sociétés savantes recommença à donner les procès-verbaux des séances du Comité des Travaux historiques; les rapports de ses membres sur les travaux publiés par les sociétés savantes des départements; sur les communications manuscrites des correspondants du ministère pour les travaux historiques, et généralement les communications de ceux-ci. C'est à partir de cette époque aussi qu'elle recommença à sortir des presses de l'Imprimerie impériale, aujourd'hui nationale. 27 Cette Revue n'a donc point, à proprement parler, de rédacteurs attitrés, si ce ne sont les deux secrétaires du Comité : celui de la section historique et celui de la section archéologique. Ce sont eux qui en rédigent les procès-verbaux. Elle renferme d'excellents documents, mais qui y restent enfouis et inconnus, par défaut de publicité. Le Gouvernement, qui devrait avoir à sa disposition le Journal officiel, pour faire quelque peu connaître ce qu'il fait dans le domaine des sciences, des lettres et des arts, ne sait pas s'en servir. De telle sorte qu'on arrive à poser dans l'Intermédiaire la question à laquelle nous répondons, et qui a pour objet une série de publications qui durent depuis une quarantaine d'années et forment plus de 60 volumes! UN DES INTERMÉDIARISTES, Membres du Comité des Trav. Hist. Rép. analogue A. N. et L. D. L. S. Erreurs des rédacteurs de Catalogues (IX, 736).— Le rédacteur du Catalogue de Bachelin-Deflorenne et M. C. L. commettent une double erreur: Le premier, en désignant l'édition des Euvres de Racine de Claude Barbin, 1687, comme « la première qui renferme PHEDRE. » Le second en supposant que ladite édit. originale de Phèdre se trouve dans l'édit. des Euvres de Racine précédemment donnée par le même Claude Barbin en 1680. Le chef-d'œuvre de Racine a été imprimé, pour la première fois, à la fin du t. II de la première édition collective des neuf pièces de Racine représentées jusqu'alors, Paris, Claude Barbin, 1676, in-12. Cette petite plaquette intitulée : Phèdre et Hippolyte, Tragédie par M. Racine, ornée, au commencement d'une vignette imprimée séparément (la Mort d'Hippolyte), C. LE BRUN, invenit, LE CLERC, sculpsit, est composée de cinq feuillets non paginés, comprenant un faux titre seulement, la Préface, et l'Ěxtrait du Privilége du Roy « donné à Saint-Germain en Laye l'onzième jour de Février 1677, au sieur Racine Trésorier France en la Généralité de Moulins, » et « Achevé d'imprimer pour la première fois en vertu des Présentes, le 15 Mars 1677 » (et non pas le 15 Mai, comme l'indique, à tort, le Manuel du Libr. de Brunet, t. IV, col. 1082, edit. de 1863), et de 74 pages in-12, paginées séparément. ULRIC. de La veuve de P.-L. Courier (IX, 736, 766). Erreur M. le docteur Maunoir n'était pas veuf il y a vingt ans. Le fils aîné de sa seconde femme a au moins vingt-cinq ans. Il a terminé ses études de : Les dessins originaux de Moreau, de Lebouteux et de Le Barbier (Chansons de La Borde) font partie de la bibliothèque du duc d'Aumale. Ils ont figuré à la vente Radziwill, en 1865, et ont été adjugés à 7,050 fr. Aujourd'hui, ils atteindraient trois fois ce prix.-M. le duc d'Aumale possède aussi les dessins des figures du roman de Longus gravées par Audran.- Les quinze dessins originaux de Monnet et de Mile Gérard pour les Liaisons dangereuses, de La Clos, qui avaient appartenu à Pixérécourt, ont été adjugés à 160 fr. à M. Bertin. M. Hanké, qui les possède actuellement, les a payés 350 fr., en 1854, à la vente de la bibliothèque du directeur du Journal des Débats. M. le baron de Rothschild possède les dessins originaux de Marillier pour les Fables de Dorat; ils ont été payés 1,400 fr. à la vente Renouard, en 1853 c'est ce que l'on paie aujourd'hui un bon exemplaire de ce livre.-M. Ele M. trouvera chez M. le duc de Rivoli les cent vingt dessins originaux du Paysan et de la Paysanne pervertis, de Restif de la Bretonne, vendus 550 fr. en 1863 (vente La Bédoyère). Les quatre dessins originaux de Gravelot pour la Partie de chasse de Henri IV font partie du cabinet de M. Mercier, qui a trouvé à les acquérir, il y a quelques années, chez M. Rouquette. Les trente-deux dessins originaux de Boucher pour le Molière de 1734, qui avaient fait partie de la bibliothèque de M. le baron Pichon, ont été adjugés en 1869, à 26,900 fr., mais je ne me rappelle plus le nom de l'acquéreur. - M. de SaintAlbin possède l'exemplaire unique, tiré sur vélin, de la Folle Journée, de Beaumarchais, qui renferme les dessins originaux si spirituels de Saint-Quentin.- Quant aux remarquables dessins de Moreau pour le Voltaire de Kehl, on sait qu'ils ont été brûlés le 24 mai 1871 dans l'incendie des (1) Cette édit. aura paru à la librairie Rouquette, lorsque cette note sera publiée. 29 Tuileries. Ces dessins avaient été placés dans un exemplaire sur très-grand papier vélin, destiné à Catherine II. A la mort de Beaumarchais, l'ouvrage ne reçut point sa destination, et passa entre les mains de M. Delarue, son gendre. En 1849, cet exemplaire figura dans le catalogue de la bibliothèque Viollet-le-Duc; mis sur table à 3,000 fr., il fut retiré, faute d'enchères. Cédé à M. Fontaine, libraire, il devint la propriété de M. Double, qui le paya 13,500 fr.; et, en 1863, à la vente de la bibliothèque de cet amateur, ce splendide Voltaire fut adjugé pour 9,025 fr. à M. de Saint-Albin, alors bibliothécaire de l'Impératrice Eugénie. UN LISEUR. Shakespeare en France (IX, 741). — Les meilleures conjectures ne pourraient-elles se reporter sur Saint-Evremond, lui que Voltaire désignait si bien comme «< ayant mis le doigt sur la plaie de notre théâtre?» Aïe! la plaie !... Mais, à propos de Shakespeare, connaissez-vous, cher directeur du Notes and Queries, notre bonhomme Destouches, qui, le premier parmi nous, traduisit quelques scènes de la Tempête ? Ecoutez de lui cette plainte, une des plus touchantes qui aient retenti à travers les âges: «Que nous serions heureux en ce << pays-ci, nous autres auteurs comiques, « si on voulait nous permettre de nous << servir d'un art si commode! Que de << belles choses ne ferions-nous point! « Mais, dès que nous voulons prendre « notre imagination pour modèle, on nous « siffle impitoyablement, et franchement «< cela est fort incommode et fort malhon<<< nête. » JACQUES D. Papiers secrets du second Empire (IX, 745). Je ne sais si cette publication, faite à Bruxelles en 1870-71, ainsi que l'indique M. A. B., est une contrefaçon de la publication faite en France à cette époque; en tout cas, voici des renseignements sur cette dernière. Le tome I porte en titre Papiers et correspondance de la famille impériale, Impr. nationale, 1870, 500 pages et 5 fac-simile. Le tome II (même titre), 288 pages et 4 fac-simile. On joint, à ces deux volumes, une publication intitulée: Papiers sauvés des Tuileries, Suite de la Correspondance de la famille impériale, par M. Robert Halt (nom qui n'est, comme on sait, qu'un pseudonyme). Dentu, 1871 (VI et 292 pages). Dans sa préface, l'auteur parle de la perte des pièces scandaleuses; il regrette la perte des lettres d'instituteurs — « qui, -dit-il,- eux-mêmes, à en juger par leur «< correspondance, se trouvent être de vé«<ritables brutes, sans ombre d'idée, sans science, sans conscience, sans orthogra«phe, sans pain, tels enfin que les a vou ་་ 30 «lus la sagesse de nos plus grands hom<< mes d'Etat, depuis le premier Em« pire, etc., etc. » C'est flatteur pour le corps des institu teurs ! A. NALIS. - J'ai acheté en Belgique, au fur et à mesure de leur publication, treize livraisons; je ne crois pas qu'il en ait paru un plus grand nombre. Il est bien vrai que, dans la préface du no 12, les éditeurs annonçaient qu'ils étaient arrivés à la fin de leur travail et que vraisemblablement le no 14 serait le dernier; mais dans le remerciement au public, inséré en tête du no 13, il est dit que ce numéro est le dernier et que l'ouvrage est complet je n'ai aucune raison pour en douter. V.... T. Il en faut 13. Je le certifie, pièces en E. C. main. Trouvailles et Curiosités. «Le Bonnet de coton, » chanson inédite de Louis Bouilhet. Il a été question de l'intéressante « région des bonnets de coton » (IX, 551, 630, 692, 720). Or, le « casque à mèche » a été chanté de voix de maître, par Louis Bouilhet, l'auteur de Melonis, un des plus beaux poëmes de notre temps. Bouilhet excellait aux parodies, ou pour mieux dire aux pastiches. Je me rappelle avoir lu de lui une ode intitulée l'Etoile de l'honneur, en imitation de la fameuse Ode sur la prise de Namur, qu'il avait adressée à Maxime Du Camp lorsque celui-ci, blessé dans l'insurrection de Juin 1848, reçut la décoration. C'était du pur Boileau, et d'un ennui si particulièrement profond, qu'il était impossible de lire la pièce de vers sans bâiller. Le Bonnet de coton a été fait en pastiche de Béranger, que Bouilhet n'aimait guère et qu'il traitait volontiers de « vieille perruque. » La chanson n'est pas mauvaise; elle reproduit assez heureusement toutes les fadaises que l'on aimait à célébrer dans les goguettes, et ne me paraît pas indigne d'être placée sous les yeux des lecteurs de l'Intermédiaire : AIR Le Dieu des bonnes gens. Il est un choix de bonnets sur la terre : Bonnets carrés sont au Temple des Lois, Le bonnet grec va bien au front d'un père, Et la couronne est le bonnet des rois; Bonnet pointu sied au fou comme au prêtre, Mais le bonnet qu'aurait choisi Caton, |