261 sur la cause de la mort de Regnard. Les uns prétendent (d'après Voltaire) qu'il mourut de chagrin, ou insinuent qu'il termina ses jours par le suicide. D'autres attribuent sa mort à une indigestion, à la suite de laquelle il eut la fantaisie de prendre une médecine préparée pour ses chevaux. Enfin, suivant plusieurs écrivains, il aurait succombé, au retour d'une partie de chasse, après avoir commis l'imprudence, étant en sueur, de boire un grand verre d'eau glacée. De toutes ces versions quelle est la vraie? P. NIPSON. Choiseul et Louis XVI. Le mot de Choiseul au dauphin (qui devait être Louis XVI) est-il authentique? Après une explication très-vive entre Choiseul et le dauphin, au sujet de l'expulsion des Jésuites, le ministre aurait dit : « Monsieur, je puis avoir le malheur d'être votre sujet, je ne serai jamais votre serviteur (d'autres disent votre valet). » Connaît-on une autre version de cette réponse que celle reproduite par Besenval (Mémoires, t. II, P. 40)? - Nous parlons, bien entendu, d'une version contemporaine et non de celles de seconde main. E. M. Le poëte Pipereau. M. Emile Réaux (Histoire de Meulan, 1858, in-12) rapporte qu'au commencement du XVIIIe siècle, l'abbé Paul Bignon, bibliothécaire du roi, fit édifier à grands frais, dans l'île SaintCôme de Meulan, sur l'emplacement de l'ancienne abbaye de ce nom, une résidence fastueuse appelée l'Ile-Belle, qui devint le rendez-vous des amateurs de la bonne chère et des plaisirs. Les fêtes splendides données par le savant abbé attirèrent un grand nombre de visiteurs, et plusieurs poëtes du temps, entre autres Danchet, Moreau de Mautour, et l'abbé Nadal, célébrèrent en vers les agréments de ce séjour enchanteur, que le roi Louis XV daigna lui-même visiter. A la mort de Paul Bignon, son neveu Jérôme Bignon, qui hérita de ce beau domaine, donna aussi des fêtes qui eurent un certain retentissement. M. Réaux ajoute « que, le nouveau propriétaire ayant eu une fille après huit années de mariage, le poëte Pipereau, un commensal de la maison, composa en l'honneur de cet heureux événement, un divertissement sous le titre l'Ile de Délos, où la scène se passe à l'Ile-Belle Quel est ce poëte Pipereau? Tous les dictionnaires biographiques que j'ai consultés, notamment ceux de Chaudon et Delandine, Michaud, Bouillet, Larousse et la France littéraire de Quérard, n'ont pu me répondre. P. NIPSON. 262 çaise, était rédacteur en chef de la Quotidienne, la Gazette de France était dirigée par de Genoude. Quoique de même opinion, ces deux journaux se faisaient souvent concurrence. Ils n'étaient pas d'accord, et le bonhomme Michaud, comme on l'appelait, ne ménageait guère alors son rival. Quelqu'un lui ayant demandé « si de Genoude était noble? »> « Je crois bien! répondit-il: il l'est par devant et par derrière. »> Est-ce qu'en effet le véritable nom de l'abbé de Genoude (1792-1849), fils d'un limonadier de Grenoble, suivant Quérard, et anobli par la Restauration, était Genou? A. D. Des Pepliers. J'ai un frontispice de livre, consistant en une vignette assez compliquée, et ne contenant pas le titre de l'ouvrage. Le sujet de la vignette est un intérieur de cabinet de travail. On voit une armoire de livres, des amours jouant avec des in-folio, une ruche sur une console, et l'on aperçoit, par la fenêtre, un jardin orné d'une statue de Minerve. Ce n'est pas tout. Au-dessus de la ruche est suspendu le portrait bien encadré d'un prince, vu en buste; cheveux coiffés et noués en arrière il a le grand cordon d'un Ordre, dont il porte la plaque sur sa poitrine. Ce prince a assez le type d'un Stanislas Leczinski. Le cadre de son tableau est soutenu par une aigle, couronnée d'une couronne de prince fermée, fourrée d'hermine. Au centre de la vignette, une Muse, tenant par la main un enfant, lui montre du doigt le portrait du souverain. Un livre, tenu par un des amours, porte deux L'Almanach du mois. De combien de volumes se compose l'Almanach du mois, Revue de toutes choses par des députés et des journalistes, publié par M. Charles Blanc, avec la collaboration de Louis Blanc, Etienne Arago, Victor Schoelcher, Carnot, Ch. Didier, G. Sand, H. de Latouche, Altaroche, Félix Pyat, E. Sue, Maxime Du Camp, etc.? Je possède les années 1844 et 1845, formant chacune 2 volumes, et les livraisons de janvier à avril 1846. M. Hatin, dans sa Bibliographie de la Presse, ne fait que mentionner le titre de cette très-intéressante et très-curieuse petite Revue. UN LISEUR. 264 condition des hommes, pour ne pas désirer la mort, qui ne peut être considérée comme un bien, que parce qu'elle nous rapprocherait de l'état des dieux. Parny songeaitil à cette fable de Cléobis et Biton, ou at-il réellement reproduit une légende scandinave, lorsque, dans Isnel et Asléga, il montre Odin offrant à un jeune guerrier d'accomplir un vou à son choix? Celui-ci répond << L'homme est aveugle: hélas! son ignorance : O. D. - C'est cette histoire de Cléobis et Biton qui a donné naissance au proverbe. Plutarque, dans son Traité de la Consolation, dit que la mère de ces jeunes Argiens était prêtresse de Junon; qu'après le trait de piété filiale de ses enfants, elle pria les dieux de leur donner ce qu'il y avait de meilleur pour les hommes, et que la déesse récompensa leur vertu par le don de la mort. Hérodote (liv. I, ch. XXXI, traduction Larcher) s'est plus étendu que Plutarque sur ce récit. «Cléobis et Biton étaient Argiens et jouissaient d'un bien honnête ils étaient, outre cela, si forts qu'ils avaient tous deux également remporté des prix aux jeux publics... Les Argiens célébraient une fête en l'honneur de Junon il fallait absolument que leur mère se rendît au temple sur un char traîné par un couple de boeufs. Comme le temps de la cérémonie pressait et qu'il ne permettait pas à ces jeunes gens d'aller chercher leurs boeufs, qui n'étaient point encore revenus des champs, ils se mirent eux-mêmes sous le joug, et, tirant le char sur lequel leur mère etait montée, ils le conduisirent ainsi quarante-cinq stades, jusqu'au temple de la déesse. Après cette action, dont toute l'assemblée fut témoin, ils terminèrent leurs jours de la manière la plus heureuse; et la Divinité fit voir, par cet événement, qu'il est plus avantageux à l'homme de mourir que de vivre. Les Argiens, assemblés autour de ces deux jeunes gens, louaient leur bon naturel, et les Argiennes félicitaient la prêtresse d'avoir de tels enfants. Celle-ci, comblée de joie, et de l'action et des louanges qui en étaient le fruit, debout aux pieds de la statue, pria la Déesse d'accorder à ses deux fils le plus grand bonheur que pût obtenir un mortel. Cette prière finie, après le sacrifice et le festin ordinaire, les deux jeunes gens, s'étant endormis dans le temple même, ne se réveillèrent plus et terminèrent ainsi leur vie. Les Argiens firent faire leurs statues et les envoyèrent au temple de Delphes. Eloge funèbre de Mme M*** par son mari (X, 38). Le chimiste Monnet (AntoineGrimoald), né à Champeix, en Auvergne, a été marié trois fois. En premier lieu, avec la dame en question, dont nous n'avons pu découvrir le nom de famille, mais que nous supposons s'être appelée de Jarry. Elle mourut effectivement en 1779, laissant à son mari un fils et une fille; fille qui, par sa beauté et son esprit, se fit remarquer de Chateaubriand, qui en parle dans ses Mémoires d'outre-tombe, et au sujet de laquelle nous avons adressé, en 1876, à l'Intermédiaire une question restée sans réponse. L'article nécrologique du Journal de Paris (27 février 1779), auquel M. H. de l'Isle fait allusion, est dû à la plume de Deleyre, ainsi que nous le dit Monnet dans la préface de l'un de ses livres. Cet article nous apprend que Mme Monnet mourut des suites de ses troisièmes couches et que, quoique peu portée à la mélancolie, elle avait le pressentiment de sa mort. Voici un passage, extrait de cet éloge: Elle avait du courage dans le malheur, de la patience dans les douleurs de la vie, et de l'indulgence pour les travers de la société, ce mélange de droiture et de finesse qui préserve d'être fausse ou dupe; enfin cette sensibilité délicate qui fait les épouses et les mères tendres. Cette femme de raison et de vertu laisse un mari dans la douleur la plus profonde. C'est un homme distingué par ses talents et remarqué par cette brusque franchise qui fait manquer ou perdre la fortune pour la probité; un homme qu'on estime ou qu'on outrage ou qu'on néglige. »> La deuxième femme de Monnet fut Mile Moreau de la Rochelle, qu'il avait connue chez son compatriote Thomas. Il ne l'avait épousée que pour trouver un appui parmi les amis puissants de cette demoiselle. Cette union ne tarda pas à être troublée par l'incompatibilité d'humeur des deux époux. Ils se séparèrent. Mil. Moreau étant morte en 1798, Monnet, sur les dernières années de sa vie, semble s'être remarié avec une jeune Bretonne de condition inférieure à la sienne. Une personne qui me touche de près ayant déjà publié un voyage de Monnet 266 dans l'Auvergne et le Velay (Le Puy, 1875, in-12, tiré à 50 exemplaires), je serais heureux si M. H. de l'Isle pouvait me communiquer sa brochure qui serait d'une grande utilité à cette même personne, laquelle prépare en ce moment une étude plus développée sur le chimiste-minéralogiste Monnet. (Brioude.) P. LE BLANC. << Welche >> employé par Catherine II et par Voltaire (X, 65, 116).– .— « Welches, mes compatriotes, s'écriait Voltaire, si vous êtes supérieurs aux anciens Grecs et aux anciens Romains, ne mordez point le sein de vos nourrices, soyez modestes, voyez qui vous êtes et d'où vous venez ! » Ce grand écrivain avait pour nos Français, restés Welches, une antipathie qui a inspiré à sa verve les plus amusantes apostrophes. « Vous restâtes, dit-il, plus de cinq cents ans sous les lois de l'empire romain; César fit pendre votre parlement de Vannes; vos vainqueurs, les Bourguignons ou Bourgonsions, gens d'esprit et d'ailleurs fort propres, oignaient leurs cheveux avec du beurre fort, etc. » Il n'est point d'humiliantes calamités qu'il ne leur rappelle; il veut qu'on reconnaisse, dans les mœurs et le génie de nos bourgeois, à quelle origine ils appartiennent, à travers la confusion des peuples mêlés, oppres seurs ou opprimés, qui ont composé successivement la nation, des Francs. Il en conclut qu'on doit donner le nom de Welches aux pillés et aux sots. « M. Welche, secrétaire de la préfecture des Vosges (lisez secrétaire général), dément l'oracle du philosophe. C'est un homme de moyen âge et de taille moyenne. Ce qu'il y a de plus franc au monde : les opinions du côté gauche sont empreintes sur sa physionomie. Il parle d'un accent doux et mesuré; il est poli et ferme. Dieu nous conserve, aux élections futures, des députés aussi français que ce Welche!» (Biogr. pittor. des députés, Paris, 1820, p. 291.) M. Welche mourut maire de Nancy, sous le gouvernement de Juillet. Son petitfils, actuellement préfet à Lyon, a beaucoup de son aïeul. Il était maire de Nancy, lorsque quatre hussards vinrent, en 1870, prendre possession de la capitale de la Lorraine. Que de sottises ne lit-on pas, à ce sujet, dans les journaux du temps! Welsch, dans le Dict. all. de 1796, signifie Italien; Welscher hahn, dindon. Près de Metz, Welsch est le synonyme de Français, d'où le dicton: Welsch Hafer Sack (Français, sac d'avoine). Les Welches répondent Deutscher Grundbirne Sack (Allemand, sac de pommes de terre). Ces aimables et spirituelles injures se terminaient ordinairement par des yeux pochés et des blessures. Mais depuis longtemps ces interpellations rurales avaient cessé, 267 ainsi que le cruel Hepp! Hepp!! le cauchemar des enfants d'Israël. Franzosen est le mot vulgaire pour signifier, dans la basse classe, certaine maladie. A. B. ༥ Littré: « Welche ou Velche. 1o Nom que les Allemands donnent aux Français et aux Italiens; 2° figurément : homme ignorant, superstitieux (ce nom étranger ayant été pris pour une injure). Ce sont de véritables Welches! « O Welches, mes « compatriotes!» (Voltaire, Facéties, Discours aux Velches.) Mlle Catherine Vadé assure que son cousin Antoine pensait que les Velches étaient les ennemis de la raison et du mérite, les fanatiques, les sots, les intolérants, les persécuteurs et les calomniateurs; que les philosophes, la bonne compagnie, les véritables gens de lettres étaient les Français. Voltaire, Supplément des Discours aux Velches, avertissement. Etymologie forme germanique du latin Gallus, Gaulois, avec le suffixe sch, sk, des dérivés des noms de pays. Comparez Wales, nom anglais du pays de Galles. Dans le Complément au Dictionnaire de l'Académie : nom primitif des Celtes qui ont peuplé la Gaule, le nord de la péninsule ibérique et une partie de l'île de la Grande-Bretagne, dite pays de Galles. Il se dit, par dénigrement, des Gaulois, et figurément des Barbares, des hommes illettres et ignares. Ce n'est qu'un Welche. Welcherie, action d'un Welche. Figurément, trait de barbarie. Cette épouvantable et absurde welcherie sera démontrée. (Voltaire.) — Welche ne dériverait-il pas plus naturellement de Belge (Belga) que de Gallus? D'après Amédée Thierry, le mot belge (belg, bolg) serait un nom de confédération guerrière, qui comprendrait à peu près tous les Celtes. Čela me confirme dans l'opinion que je hasarde. Ce nom générique et d'origine celtique me paraît avoir passé dans la langue allemande plutôt que le mot latin Gallus. E.-G. P. Beignets soufflés (X, 99, 154).- Honneur à paix de nonne! C'est très-ingénieux, mais je regrette de n'avoir pas à l'admettre. Les Dictionnaires de l'Académie, de Littré, et d'autres, confirment tous l'orthographe usuelle. Littré dit que c'est une pâte frite de façon qu'elle garde de l'air au milieu. Il ressortirait de là que les bruits discrets et presque imperceptibles que fait tendre de cette pâtisserie, pressée entre les doigts, seraient l'origine de ce nom bizarre. Et si, en outre, cette pâtisserie avait été inventée par des nonnes, tout s'expliquerait. Quant aux vesses d'âne, je serais tenté d'appliquer ce nom à une pâte solide et grossière, vide au dedans, et qui, en se levant, donnerait un formidable bruit. E.-G. P. -Les beignets en question ne datent pas d'hier. Inventés à une époque où notre langue n'affectait point une pruderie exagérée, c'est à l'orthographe zéphirique (puisque « zéphirique » il y a) qu'il faut s'en tenir. Déjà Platine, cet auteur du XVe siècle, dans son De honesta voluptate, les appelait beignets venteux. Mais à quelle 269 époque ajouta-t-on à cette qualification une dénomination plus crue? Le sieur de La Varenne, « escuyer de cuisine de Monsieur le marquis d'Uxelles (Cuisinier françois, 4 édition, p. 252, Paris, 1653, in-12), les nomme pets de p. » — Plus tard, ils furent désignés sous le nom de pets de nonnes, ce qui fit que, lorsque la Convention eut supprimé les couvents et les nonnes, ils devinrent des pets républicains. P. LE B. (Brioude.) Marguerite de Flandre, veuve de Philippe de Rouvre, dernier duc de Bourgogne de la première race, épousa, à Gand, le 19 juin 1369, Philippe surnommé le Hardi, le royal et valeureux enfant, fils de France, que la bataille de Poitiers avait rendu célèbre. Deux fois duchesse, Marguerite eut un train dont l'état occupait l'Académie de Dijon, alors impériale, en ses Mémoires des années 1858-1859, IIe série, t. VII, pp. 65-332. Les extraits des << escroes» de sa dépense mentionnent, à l'article Pâtisserie (p. 112): les rissoles, ravioles, darioles, crespes, gauffres, beignets, pets d'Espagne, etc. Pets d'Espagne... halte-là! Je gage, cher A. D., qu'on les a connus dans « votre province », au XIVe siècle; car vous devez sentir que nous sommes près du latin de monialis crepitus? Un bon texte, néanmoins, où l'on parlerait franc de monialis crepitus, ferait bien aussi notre affaire; car, encore, il me semble que ces Pets d'Espagne, essentiellement catholiques, ne sont devenus pets de nonne que par l'influence de Martin Luther? Admettons qu'on en cuisine toujours dans les communautés religieuses: j'ai quelque soupçon qu'on doit à celles-ci le zeste de citron, râpé dans le bain primitif, ou l'eau de fleur d'oranger, après le premier œuf, qui leur donnent si bon air. Quant à la nonnette de Dijon, elle a pour ancêtre direct le boichet, ou bouchée de madame la duchesse; et M. Marcel Canat de Chizy (qu'on s'en souvienne) l'a découvert en vue de la postérité! H. DE S. Andrieux et Noël (X, 100, 155, 180). Oui certainement, Andrieux a fait des contes, et c'est peut-être même ce qu'il a fait de mieux (voir ses Œuvres, Paris, 1817-23, 4 vol. in-8°; et 1823, 6 vol. in- 18; puis, particulièrement, ses publications précédentes): 1° « Contes et opuscules en vers et en prose, suivis de poésies fugitives (Paris, 1800, in-8°). Toutes les pièces contenues dans ce volume n'ont point été reproduites dans l'édition des œuvres 1817-23. 2o« St Roch et St Thomas, sur l'ouverture du manoir céleste à Me Chameroy (Paris, Dabin, an III, 1795, in-8°). 30 « La Bulle d'Alexandre VI, nouvelle traduite de l'italien (Paris, Dabin, an IX, 1802, in-8°). Ces deux dernières piè Droit sur les prostituées au moyen âge (X, 102, 155). — Les officiers municipaux chargés de surveiller les maisons de prostitution de Strasbourg et d'y recueillir l'impôt dont elles étaient frappées, en comptaient, dans un rapport au magistrat, à la fin du XVe siècle, plus de cinquantesept dans six rues différentes. (Voir Rabutaux, De la prostitution en Europe, Paris, Séré, 1851, in-8°.) P. R. M. le pasteur Roerich vient d'aborder, à la dernière conférence de la salle Roth à Strasbourg, un sujet assez scabreux pour un auditoire composé en grande partie de dames. C'est la création d'un refuge pour les prostituées repentantes. L'orateur a déclaré que si la femme a l'inscription obligatoire, la visite obligatoire, l'hôpital obligatoire, elle a toujours le droit moral d'être relevée et soutenue par les livres, les théâtres, l'éducation, l'instruction, le salaire et la religion. Une ample offrande a récompensé le zèle du respectable conférencier, et S. Sontag, de l'Indicateur central d'Alsace, déclare, dans son compte-rendu, que si le P. Hyacinthe (sic) a fait récemment à Strasbourg une conférence qui ne s'adressait qu'à des spécialistes (??), M. le pasteur Roerich, au contraire, s'est adressé au cœur de tous, à la société tant civile que religieuse. A. B. - Parent-Duchâtelet, dont on connaît les importants travaux, relatifs à tout ce qui concerne la prostitution, mentionne dans l'antiquité l'impôt mis sur les prostituées à Athènes, puis à Rome, où le produit de cet impôt portait le nom d'aurum lustrale. D'après lui, on trouve, dans les temps plus modernes, bien des lois et règlements sur les prostituées, mais il n'y est pas question de taxes et d'impôts. Larousse, au mot Prostitution, 3oe col., mentionne, il est vrai, des taxes ou redevances dont parfois l'étrangeté oblige l'encyclopédiste à faire usage du latin, mais il reconnaît que ce ne furent jamais que des exceptions. (Grenoble.) N. M. |