Gaudeant bene nati (X, 130, 184). Malgré mon mépris pour les ambitieux et les repus de tous les régimes, j'avoue, dussé-je être traité de pédant, que la plaisanterie du collabo. A. P. ne me satisfait pas. Pour que le jeu de mots eût sa raison d'être il faudrait que nanti, qu'on latinise ici, eût la même signification que le mot français; or, ce n'est même pas un mot latin, nantir venant directement du grec vavtile, dont il est l'exacte traduction. A. D. Nos bons aïeux ont-ils couché nus, etc.? (X, 131, 136, 237.) Le gentilhomme polonais Pasek, auteur de Mémoires fort curieux, fit partie d'une expédition contre les Suédois, dans la première moitié du XVIIe siècle. Il lui arriva de séjourner en Danemark et d'y être logé chez les habitants du pays. Ce qui le frappa beaucoup, dans les coutumes de ses hôtes, ce fut de voir les femmes se mettre nues pour se coucher, même en présence des soldats étrangers qu'elles étaient obligées de loger. Il dit que, dans son pays (en Pologne), une femme mariée ne voudrait jamais se présenter dans cet état, même devant son mari. Cette observation fait voir que les mœurs ne sont pas toujours parallèlement en progrès partout et à la même époque. K. P. DU ROCH III. Marivaudage (X, 163, 211). << Marivaux se fit un style si particulier, qu'il a eu l'honneur de lui donner son nom» (Lycée, au Cours de littérature, par La Harpe, XVIIIe siècle, Ier ch., 5e section). Cette citation est empruntée à Littré. Mais, longtemps avant La Harpe, Diderot a écrit: «Oh le beau marivaudage que voilà! et la belle occasion de marivauder! Dochez, qui cite ces deux phrases dans son Dictionnaire de la langue française,n'indique pas d'autre source et je laisse au confrère Maluom le soin de parcourir les 20 volumes de l'illustre encyclopédiste, pour les y découvrir. Lorédan Larchey fait figurer le verbe marivauder, dans son Dictionnaire de l'Argot parisien. « Allons un peu plus vite; tu marivaudes! » Marivaudage et marivauder, ayant le même père et étant, pour ainsi dire, jumeaux, l'Académie qui remplit, pour la langue française, l'office de saint Pierre à la porte du Paradis, ne devrait pas laisser ce joli petit verbe se morfondre plus longtemps dans le Purgatoire. Il finirait par s'encanailler, et ce serait dommage! UN LISEUR. Demi-castors, atrapes-minons, ficheur de cole (X, 163, 211). Ce mot se rencontre, avec ce sens primitif de couvrechef de seconde qualité, dans le passage suivant des Nouvelles rimées de Loret (au 30 janv. 1665), que je transcris, pour provoquer, en outre, des explications sur deux autres termes qui en ont besoin : Atrapes-minons et Ficheur de cole. Aucuns, dont je ne sçay le nom, 273 Sa servante lui vint ouvrir, On dit, encore aujourd'hui, colle pour tromperie, filouterie; attrape-minons ne se rencontre plus, que je sache, parmi ces nombreuses variétés du genre voleur. (Nîmes.) CH. L. Portraits de Napoléon le Grand (X, 164, 212). Napoléon le Grand! « le Dieu de la Guerre », disent les Allemands (auxquels je me rallie sur ce point, dussé-je déplaire aux cœurs sensibles), nous l'avons vu dans l'héroïque costume de Sa Grâce lord Wellington; dans celui de des Aix (qu'on écrit Desaix pour vexer les aristocrates) et alors que ledit des Aix n'était point descendu du piédestal du Louis XIV de La Feuillade, pour céder la place au Louis XIV, second type, du baron Bosio; nous l'avons vu... toujours Napoléon le Grand, ainsi qu'en témoigne ici-même (IX, 82) le soussigné H. DE S. Généalogie Le Jeune ou Jeune (X, 166). Les armoiries de cette famille étaientelles d'argent, à la fasce de gueules chargée de trois roses du champ? D'honneur, je l'ignore, mais je le saurai comme N. D. R., quand je le voudrai bien, puisque François Le Jeune, seigneur de Barry, se présente comme chevalier de St-Lazare et secrétaire du roi! Et il n'y aura qu'à prier M. Michelant, du Cabinet des Titres (Bibliothèque Nationale), de mettre à notre disposition l'Armorial dressé, en 1744, par ordre du duc d'Orléans, alors grand maître, et qui comprend la liste et les armoiries des chevaliers, des ecclésiastiques et frères servants, de 1610 à 1736; dessins de Vincent Thomassin, avocat en Parlement, garde-armorial; écriture de Pierre Josse Poulain. H. DE S. - par Le fou L'Angely (X, 166, 217). Consulter l'ouvrage de Floegel: Geschichte der Hofnauen (Histoire des Fous de Cour), Leipzig, 1789, in-8; les Nouv. mém. d'hist., de critique et de littér., d'Artigny, París, 1749-1756, 7 vol. in-12 (t. VI, p. 327); le Menagiana, t. ler, et les Satyres I et VIII de Boileau (édit. de 1747, avec les notes de Brossette et de Saint-Marc). UN LISEUR. 274 Avril. 'Appodity (X, 193, 243). — La Faculté, dans le Constitutionnel, du 22 avril, donne effectivement raison à Pierre de l'Estoile. Voici ce qu'y écrit le Dr George, à propos du charmant mois d'Avril « La naet de l'influence printanière : ture paraît belle, l'humanité aussi; aux idées tristes succèdent les idées pansives; et cette heureuse disposition morale exerce sur la santé physique une influence des plus favorables. Le cœur se réveille aussi, et prépare de la besogne aux accoucheurs pour l'hiver suivant. La statistique le prouve le mois de janvier compte plus de naissances que tous les au tres. >> P. c. c.: V... T. ex Ce prétendu aphorisme me paraît plus naïf que profond, d'une naïveté même voisine de la niaiserie et digne de M. de la Palisse; n'est-ce pas, en effet, comme si l'on disait : «Rien ne réussit comme la réussite, » dont succès est synonyme? Il s'applique aux gens heureux, dont les entreprises obtiennent toujours un résultat favorable, qui sont nés coiffés, en un mot, et qui jouissent non-seulement de la vie, mais encore de l'existence... qui en fait le charme(suivant l'allocution du père Sournois à ses enfants, dans les Petites Danaïdes). A. D. - Homo homini lupus (X, 194, 244). Oui, c'est vrai, l'homme est un loup-cervier dans les affaires (l'argent des autres!), un chat-tigre dans les révolutions. Mais il est aussi un chien, en religion et en morale, par son effronterie et son impudence à outrance. Les hommes, entre eux, sont comme chien et chat, et combien d'hommes sont entre chien et loup! Le P. Hyacinthe est de cet avis, puisqu'il a parlé du «< cynisme des apostasies », et du cynisme plus odieux encore des hypocrisies. » Et en politique donc ! Comme nous avons vu, depuis sept ans, étaler ce qu'on a si bien nommé le « cynisme des irresponsabilités » ! Comme nous les voyons se pavaner à tour de rôle ou se reposer sous leurs lauriers postiches de 1870-71 !... v. v. · La formule est de Hobbes. Le P. Hyacinthe ne la corrigeait-il pas, l'autre jour, en disant (en français): Homo homini vulpes? J. C. 275 «La ouate >>> ou « l'ouate? » (X, 194, 246). N'en déplaise à l'Académie, je crois, comme notre collaborateur E.-G. P., que le mieux est de suivre l'usage et dé dire l'ouate, surtout de ne pas prononcer ouète. Voici des vers d'un charmant esprit, Albert Millaud, publiés dans le Figaro du 25 juillet 1869, qui, pour moi, tranchent à la fois la question d'orthographe et celle de prononciation: Pour le bien de notre avenir, cou Heureux comme un coq en pâte (X, 194, 244). — Oui, bien..... et pas comme « un coq en sucre,» parce qu'il n'est point encore bien avéré, malgré certain procédé très-préconisé dans ces derniers. temps, que le sucre engraisse, tout au moins économiquement, les animaux, même les volatiles. En Normandie et dans le pays Manceau, un coq auquel on croit, sinon l'ambition, du moins quelques dispositions naturelles pour se présenter convenablement sur la table d'un gourmet, est mis, dès ses premiers six mois, en cellule, c'est-à-dire qu'il est étroitement resserré en une cage obscure, son seul pouvant se mouvoir juste autant qu'il le faut pour prendre la nourriture toujours abondamment servie devant lui. Cette nourriture se compose le plus ordinairement de farine et de lait mélangés, formant une sorte d'épaisse pâte blanche, d'où vient que les gens de la campagne qui s'occupent de ces soins le disent alors « mis en pâte. » L'animal, n'ayant d'autre effort à faire que de prendre cet aliment toujours renouvelé en bon état, ni non plus d'autre souci que de le digérer, profite, engraisse à vue d'œil. En vérité, pour un coq tant soit peu gourmand qui, au sein d'une telle abondance, parvient à oublier les lointains horizons de la prairie, le soleil brillant, l'aimable caquetage de ses jeunes compagnes de la bassecour, pour un coq sans grande cervelle et he se préoccupant pas trop de la fin des choses, c'est là une existence commode, peut-être bien même très-heureuse. Aussi s'explique-t-on, sans difficulté, l'expression Vivre comme un coq en pâte, » n'avoir, à l'abri de tout souci, qu'à manger, dormir et s'engraisser. Mais est-ce un compliment gracieux à faire? C'est une autre question! Nos pères connaissaient la méthode des coqs mis en pâte (je crois me rappeler qu'une loi somptuaire de C. Frannius, une dizaine d'années avant la 3e guerre punique, interdit d'engraisser ainsi les poulets); et nos vieux auteurs français ont quelquefois exprimé la même idée, en em Pas de sorciers dans la maison (X, 194). Je n'ai jamais entendu ce dicton en Normandie, et je ne crois pas qu'il y soit connu, mais il est certainement, aux lieux où on l'emploie, une allusion aux lois anciennes qui condamnaient les sorciers, ou ceux qui étaient réputés tels, à être brûlés vifs. La soupe est servie bouillante à d'honnêtes affamés qui, la mangeant trop vite, se brûlent cruellement, ils retiennent de leur mieux une exclamation de douleur et, pensant qu'ils ne méritent point d'être brûlés vifs, ils se contentent de dire à leur hôte Croyez, monsieur, qu'il n'y a pas de sorciers dans la maison! C. L. (Rouen.) Défense de faire, etc. (X, 195). - On a pu lire pendant longtemps et on lit peutêtre encore sur les églises d'Alençon, une inscription du même genre, encore plus incorrecte: DÉFENSES SONT FAITES D'APPORTER OU DE FAIRE AUCUNES ORDURES PRÈS DES MURS DE L'ÉGLISE, SOUS PEINE DE PUNITIONS. Les malins trouvaient le pluriel de « DÉFENSES » et d'« ORDURES, » fort singulier. Ils blâmaient la disjonctive «<< OU. >> Ils raillaient le « SOUS PEINE DE PUNITIONS » Je m'en rapporte. L. Francisquine. Pétrolin (X, 195, 246).Ces mots n'auraient pas dû être imprimés avec des initiales majuscules. Du moins, dans mon édition de l'Estoile, ils l'étaient avec des lettres minuscules. J'avais même dit que si francisquine était écrit avec une lettre majuscule et devenait un nom propre, peut-être serait-il le prénom de Mme de Cimiers. Je rétablis ce texte, pour appeler l'attention sur ce point et provoquer, s'il y a lieu, une réponse plus com. plète. E.-G. ?. 277 égrillarde, qui jouait souvent dans les parades, sinon dans la vie privée, le rôle obligeant dont parle le pasquil. G. B. — À la fin du XVIe siècle et au commencement du suivant, ce nom, comme ceux de Perrine, de Barbe, de Macette, d'Olive, désignait, d'après Marot, SaintGelais, Ronsard et Régnier, certaines courtières d'amour, que Béranger a masculinisées sous le nom de Robin. M. Leber, dans ses « Recherches d'un homme grave sur un farceur, » l'indique comme femme de Tabarin, d'après une plaquette anonyme bien connue; mais c'est une erreur. Francisquine n'était pas plus la femme de Tabarin que Perrine ne l'était de Gaultier Garguille, Hugues Guéru ayant, comme on sait, épousé Alienor Salomon, fille de Jean Salomon, dit Tabarin. Il suffit de lire « la Querelle arrivée entre le sieur Tabarin et Francisquine, sa femme,» reproduite par G. Veinant à la suite des œuvres de Tabarin (P. Jannet, 1858), pour découvrir le sens que les écrivains d'alors donnaient à ce nom de Francisquine, qui probablement figurait, à côté de Tabarin, sur les tréteaux de Philippe Girard, dit Mondor, le charlatan de la place Dauphine. A. D. Le cœur du roi saint Louis (X, 196, 248). La question de savoir si le cœur trouvé dans la Sainte-Chapelle en 1843 était celui de saint Louis, donna lieu à une polémique fort savante à laquelle prirent part des érudits de premier ordre. M. Letronne tenait pour la négative. Il fut combattu avec beaucoup de force par M. Aug. Le Prévost. MM. Paulin Paris, Natalis de Wailly, Berger de Xivrey, Deville, intervinrent. La Lettre de ce dernier à M. Auguste Le Prévost, sur le cœur de saint Louis (2e édit., Rouen, Péron, 1846, in-8°), dans laquelle il défendait la même opinion que son savant ami, est un petit chef-d'œuvre. D'autres savants s'en mêlèrent. L'Institut fut consulté et se rangea à l'opinion de M. Letronne, mais sans y convertir tous les partisans, très-sérieux et très-convaincus, de l'opinion contraire. Bon nombre d'entre eux ont persisté à croire que la Sainte-Chapelle renferme, en effet, le cœur du saint roi; mais il est plus généralement admis qu'il se trouve dans l'église de Montréal, en Sicile. 278 Chef d'escadron, le 14 fév. 1807; général de brigade, le 8 oct. 1812; commandeur de la Légion d'honneur, le 4 mai 1813. Sous la première Restauration, il commandait la 19e division à Clermont-Ferrand, et fut créé, à cette époque, chevalier de SaintLouis. En 1815, il se rend à Lyon, à la tête de ses troupes, pour venir se placer sous les drapeaux de l'Empereur, et, le 21 avril, il est nommé lieutenant-général. Cette promotion fut annulée par ordonnance royale du 1er août 1815. Mis à la demi-solde, le général se retira dans le Puy-de-Dôme; mais, en vertu d'une décision ministérielle, il fut interné au Mans, sous la surveillance des autorités. Plus tard, il put revenir dans le Puy-de-Dôme. Le nom du général Simmer ne figure ni au nombre des députés siégeant en 1820, ni dans les relevés biographiques des députés publiés de 1821 à 1830. UN LISEUR. Le général baron Simmer, né à Rodemach (Moselle) le 7 août 1776, est mort à Paris, le 30 juillet 1847. Parti comme volontaire dans le 4 bataillon de la Moselle, il avait pris part à toutes les campagnes de la République et de l'Empire. L'expédition de Russie, où il fit preuve de beaucoup de courage et de sang-froid, lui valut le grade de général de brigade et presqu'aussitôt celui de général de division. A Waterloo, il commanda une division du corps d'armée du général Lobau. Chargé, lors de la première Restauration du commandement militaire du Puyde-Dôme, il s'était marié dans ce département, et revint s'y fixer après le licenciement de l'armée de la Loire. Il habita le plus souvent une propriété de sa femme, à Varennes-sur-Morge, canton d'Ennezat, près Riom. En 1828, la ville de Clermont-Ferrand l'avait envoyé à la Chambre des députés, où il siégea sur les bancs de l'opposition. F. M. G. Clef de la censure contre les Casuistes (X, 200). Dans la livraison d'avril 1877, des Etudes religieuses, par des Pères de la Compagnie de Jésus, le P. Gazeau mentionne cet ouvrage, dont il existe un manuscrit à la Bibliothèque Nationale, et un autre au Grand Séminaire de Reims. L'auteur est l'abbé Le Dieu, qui composa cette Clef sous l'inspiration de Bossuet, dont, comme on sait, il était secrétaire et dont il a parlé dans son Journal (publié chez Didier) de façon à faire dire : Il n'y a pas de grand homme pour ... son secrétaire intime. IGNOTUS. Bignoniana (X, 200). Gabriel Peignot ne cite pas cet ouvrage dans son Répertoire de bibliographies spéciales, il sem Un lancier dans les dragons (X, 201). – Que de fois, hélas! « avant le déluge », comme dit bien notre confrère, avonsnous, à cheval sur des chaises, alors que flambait le punch, répété cette folle charge, qui ne faisait peut-être rire que du bout des lèvres nos généraux !... On est à une revue du Champ-de-Mars: l'Impératrice, qui assiste au défilé des troupes, aperçoit tout à coup un lancier dans les rangs de ses dragons. Elle interroge l'Empereur; celui-ci court au maréchal; le maréchal galope vers le général de division, et ainsi de suite. Chaque grade y passe. On arrive au brigadier, qui finit par dire que ce lancier vient d'être incorporé et qu'on n'a pas eu le temps de l'habiller. Et on repart de grade en grade, chacun jurant d'autant plus qu'il est moins gradé, et galopant d'autant moins qu'il l'est davantage. Je vous laisse à juger de l'allure dont y va le maréchal, Qui souffle, souffle et n'en peut mais. Il est bien rare qu'on ne casse pas une douzaine de chaises à cette représentation. On revient à l'Empereur, qui ne se souvient plus de la question et répond: Qu'on le décore! Si l'on est en veine, on repart derechef trouver le bienheureux lancier, qui est amené devant l'Impératrice décoré. Naturellement, c'est un vieux brave. C'est l'histoire du lancier Griesbach. et Puisqu'il s'agit d'un lancier dans les rangs des dragons de l'Impératrice, naturellement la charge devrait être postérieure à la création de ce régiment. Il est trèspossible qu'elle ait été jouée aux Tuileries, car je suis certain qu'elle était très-connue des officiers d'ordonnance. IN. G. - Cette charge fut-elle réellement faite aux Tuileries? Elle a couru les ateliers, et je crois qu'elle a été imprimée, soit dans le Figaro, soit dans la Vie Parisienne. C'est une de ces facéties qui ont un père putatif, comme certaines plaisanteries recueillies par Noriac, Le 101e régiment. Les légendes de Jean Couteaudier, de Tisserant, de Calino, d'E. et J. de Goncourt, etc., sont d'un tout autre genre, mais d'une origine analogue: l'atelier des peintres. J. C. Amy Robsart (X, 201,252.)-Ce drame fut représenté à l'Odéon. Il vécut deux ou trois soirées seulement. Sur l'affiche il fut signé 280 du nom de Paul Foucher. Or, Foucher, beau-frère de Victor Hugo, était encore au collége à cette époque. Certains passages de la pièce ayant été accueillis par des ri res, Victor Hugo écrivit, le lendemain, au Journal des Débats une lettre où il disait à peu près ceci : « Je dois déclarer que les passages hués sont de moi. » La pièce entière était de lui. Il l'avait tirée de Walter Scott. Elle n'a jamais été imprimée, et le manuscrit même a été perdu. J. C. Un Catéchisme républicain (X, 221, 253). La politique, heureusement, n'a pas fait pénétrer son dissolvant dans notre paisible Intermédiaire, et il n'en est question parmi nous qu'au point de vue des leçons de l'histoire. Sous ce rapport, c'est dans d'excellentes conditions d'à-propos qu'il a reçu la communication d'un petit ouvrage devenu assez rare, et qui prouve, au moment utile, qu'on pourrait servir sincèrement et utilement une cause républicaine, sans blesser des croyances respectables, sans « biffer Dieu » au nom du matérialisme, et même en s'appuyant sur les idées spiritualistes et religieuses. Notre collaborateur demande, au sujet du Catéchisme français: « Quand a-t-il paru? Quel succès a-t-il eu en son temps? Qui en était l'auteur ? » L'auteur ne fut pas un inconnu, tant s'en faut. Ange-Etienne-Xavier Poisson de La Chabeaussière, né à Paris en 1752, mort à Paris en 1820, était fils d'un précepteur qui avait pris part à l'éducation de Mirabeau. Se destinant lui-même d'abord à la carrière des armes, il entra, vers 1774, dans les gardes du comte d'Artois, où il se lia avec Dalayrac, le musicien agréable et facile, qui devait plus tard, en collaboration avec lui, donner au théâtre des opéras dont le succès fut alors assez grand. son Bien qu'ayant embrassé la cause de la Révolution avec une honnêteté dont son Catéchisme est une preuve irrécusable, La Chabeaussière, sous la Terreur, frisa de bien près l'échafaud. Dénoncé par propre gendre, et accusé d'avoir donné asile à Julien de Toulouse (exclu de la Convention et proscrit), il fut enfermé aux Madelonnettes. Sa femme et deux de ses filles furent également arrêtées. Croyant avec quelque raison sa mort inévitable, La Chabeaussière, dans les premiers jours de thermidor, écrivit un Adieu en vers, qu'il confia à l'un de ses codétenus, le chargeant de le faire parvenir à sa famille. Il devait en effet comparaître le 10 thermidor devant le tribunal révolutionnaire, mais ce jour-là même, l'exécution de Robespierre et des terroristes fit sortir de prison La Chabeaussière et sa famille. En 1795, il fut compris, pour 2,000 fr., sur la liste des hommes de lettres à qui des indemnités ou des pensions étaient accordées par la |