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281 Convention; en 1796, le Conseil des CinqCents le nomma membre du Comité d'instruction publique.

Outre des traductions de poëtes latins, un certain nombre de comédies en vers et de vaudevilles, La Chabeaussière est l'auteur de Gulistan, d'Azémia, etc., opéras dont la musique fut écrite par Dalayrac. Mais l'oeuvre qui répandit le plus le nom de La Chabeaussière fut très-probablement son Catéchisme, qui, d'après Larousse, avait d'abord pour titre, à sa première édition: Catéchisme républicain, philosophi que et moral. Cette édition est de l'an III (1795), et elle eut un succès tel, que la Convention, le 18 fructidor, décréta que le Catéchisme républicain serait mis au nombre des livres destinés à l'éducation de la jeunesse. Une deuxième édition parut en 1796, sous le titre reproduit par l'İntermédiaire (X, 221), une troisième en 1798, et une quatrième en 1800. Le Catéchisme français fut, en outre, traduit en hollandais (Amsterdam, Brinckmann, 1796, in-16), et en allemand, par Catel, avec le français en regard (Berlin, 1798, in-8). Je possède l'édition de 1796, la première publiée avec le titre modifié au-dessous de ce titre, est une figure de la République, debout, s'appuyant, de la main gauche, sur une pique surmontée du bonnet phrygien, tenant, de la droite, le niveau égalitaire, et ayant à ses pieds le coq gaulois. Au bas de la page, sans nom de lieu ni d'imprimeur: L'AN IV DE LA RÉPUBLIQUE. Dans cette édition, composée de 55 quatrains, ce sont les réponses qui sont numérotées, et non les questions, comme dans les éditions postérieures. (Grenoble.) N. M.

- Le Catéchisme de Poisson de La Chabeaussière (né en 1752, mort en 1820) eut l'honneur d'être approuvé par Couthon. Voici ce qu'écrivait le conventionnel auvergnat, à la date du 9 germinal an II:

«

Lisez et publiez le petit catéchisme « ci-joint; quoiqu'il soit de Monsieur de « la Chabeaussière, il est bon, et les principes qu'il renferme méritent d'être pro« pagés. Je lui sais gré d'avoir employé << enfin sa plume dorée au profit de la Ré«publique et des mœurs.» (Corresp. inédite de Georges Couthon.) F. M. G.

On dit que l'abbé Roquette... (X, 225). - Je ne sais de qui est l'épigramme: mais on peut affirmer qu'elle n'est pas du chevalier d'Aceilly, dit de Cailly, puisqu'elle ne se rencontre pas dans le Recueil des petites poésies de celui-ci, compris par Ch. Nodier dans sa jolie publication, dédiée à la duchesse d'Angoulême. Nodier n'aurait pas retranché cette épigramme d'une collection qui contient toutes les pièces légères du même genre de cet écrivain. (Nîmes.) CH. L.

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Je ne trouve pas cette épigramme dans les œuvres de Boileau - Despréaux publiées en 5 vol. in-12, chez D.-J. Changuion (Amsterdam) en 1772, bien que cette édition contienne des additions à celle donnée par S.-Marc. Mais elle figure, au nom de Boileau-Despréaux, dans le t. I de l'Elite de poésies fugitives (5 vol. Londres, 1769), à la page 176. Ce recueil, dont les 3 premiers volumes ont été choisis par Blin de Sainmore, est assez estimé. Quant au chevalier de Cailly ou d'Aceilly, j'ai deux éditions différentes de ses oeuvres ; l'épigramme ne s'y trouve pas.

E.-G. P.

Péronnelle (X, 226). D'après Littré, Péronnelle était un nom propre (XIV siècle Péronnelle Porée, Taille de Paris, p. 2), analogue à Perette, et devenu un nom commun, comme Catin. Dès le temps de Louis XII, on dit dans une chanson, citée dans le Glossaire de La Monnoie: Avons point vu la perronnelle ? Dans l'Inventaire des livres trouvez en la Bibliothèque de M. Guillaume, l'art. 46 est ainsi conçu : Le remède de la Péronnelle contre la solution de la continuité, dédié à la maréchale de Balagny. Le duc de Lorraine, dont parle Loret dans la Muze historique, est Charles IV, et il est possible que Loret fasse ici allusion à Mme de Cantecroix, que Charles IV avait épousée, du vivant même de la duchesse Nicolle (voir les Mémoires E.-G. P. du marquis de Beauveau).

Speronella (1149-1199), Italienne célèbre par sa beauté et ses aventures galantes, eut six maris qu'elle abandonna successivement; aidée de son frère, qui se faisait payer, par la donation de quelques terres, les services qu'il rendait auprès d'elle à ceux qui la désiraient_pour épouse. Son avant-dernier mari fut Ezzelin le Moine, qui eut un jour l'imprudence de vanter devant elle les charmes corporels d'Olderic da Fontana, pour lequel, à ce récit, elle conçut une si violente passion, qu'elle l'épousa, après avoir quitté Ezzelin. Les galanteries de Speronella passèrent en proverbe dans les siècles suivants, et pour désigner une femme gentille, étourdie et galante, les Italiens disaient una speronella, d'où les Français ont fait péronnelle. (Boquillon, Dict. biogr., faisant partie de la Bibliothèque du XIXe siècle, 1825.) P. c. c. O. D.

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L.-F. Aubry, peintre (X, 227). - Le Dictionn. général des Artistes de l'Ecole française (par Emile Bellier de la Chavignerie), fournit des renseignements sur Aubry (Louis-François): Peintre de miniatures; élève de Vincent et d'Isabey, né à Paris en 1770, décédé vers 1850; méd. de 2e classe, 18c8; de ire, 1828; légionnaire, 15 fév. 1832. (Puis, indication des Salons où, depuis 1798 jusqu'en 1838, il a exposé des portraits en miniature, parmi lesquels ceux de « Mme Henri Belmont, dans le rôle de Fanchon la vielleuse, en 1804; du roi de Westphalie, en commandeur de l'ordre de la Couronne royale de Westphalie, et celui de la reine de Westphalie, en costume de chasse, en 1810; de Dérivis, en 1812; de la reine des Français, en 1831. ») Consulter Notice de quelques tableaux et dessins formant le cabinet de M. Aubry, peintre en miniature, dont la vente, pour cause de changement de local, aura lieu le 16 mars 1840, en son domicile, rue Neuve-des-Petits-Champs, 20, par le ministère de M. Bonnefons de la Vialle (Paris, impr. E.-B. Delanchy, 1840, in-8.) M. H. R.

Un de mes frères, dont les portraits en miniature, assez estimés, sont répandus dans notre ville natale, était élève du peintre Aubry. Il avait travaillé dans son atelier, à Paris, de 1825 à 1830, alors que le maître était dans la plénitude de son talent et de sa réputation, et avant la célébrité de Mme de Mirbel.

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Madame Adélaïde (X, 228). — La qualification de « regent de Prusse » me déroute un peu, je l'avoue. Des cinq frères de la dauphine, quatre avaient reçu au baptême le prénom de Xavier (sans compter trois de ses sœurs qui avaient celui de Xavière), mais il n'y en a qu'un qui l'ait porté. Les trois autres: Charles, duc de Courlande; Albert, duc de Saxe-Teschen; et Clément, électeur de Trèves, étaient d'ailleurs plus jeunes que Mme Adélaïde. Il s'agit ici, ce me semble, du comte de Lusace, qui avait vingt mois de plus qu'elle. Ce prince, qui fit campagne contre la Prusse dans la guerre de Sept ans, à la tête d'un corps saxon à la solde de la France, qui fut, dans l'élection, de 1764, le compétiteur de Poniatowski et le candidat de la cour de France à la couronne de Pologne, fit partie du conseil de régence de Saxe, à la mort de son frère aîné, l'électeur Frédéric-Christian; il avait à la régence de France des droits éventuels, dont il fut déclaré déchu par une loi du 6 novembre 1791; je n'imagine pas à quel titre ni dans quelles circonstances il aurait exercé la régence en Prusse. Quoi qu'il en soit, la plus grande partie des papiers du comte de Lusace se trouve aux Archives départemen

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tales de l'Aube. M. Arsène Thévenot en a donné un inventaire sous ce titre : Correspondance inédite du prince François-Xavier de Saxe (Paris, Dumoulin, 1874, in-8°). On n'y voit aucune trace de l'inclination attribuée à Mme Adélaïde; mais on trouve cataloguées, sans autre indication, dans la liasse 18, trois lettres de cette princesse au prince Xavier, et neuf lettres du prince Xavier, à Mme Adélaïde; cette correspondance va de 1761 à 1782. Le billet que possède notre confrère Marcus est probablement sans date, selon la fâcheuse habitude de la dauphine; le lieu où il est adressé fournirait peut-être une indication chronologique approximative. G. I.

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Armes à feu, armes de lâches (X, 256). Cette idée donne lieu à un rapprochement assez intéressant. L'Arioste et Bayard étaient contemporains; Bayard est mort le premier, en 1524; l'Arioste est mort en 1533 ou 1534. Il a pu connaître Bayard en Italie et penser à lui, lorsque, dans le chant IX de Roland furieux, il dépeint le mépris de son héros pour les armes à feu. Roland va au secours d'Olympe, que le roi de Frise a spoliée de ses Etats, au moyen de l'emploi d'un fusil. Cet épisode est fort long. Je n'en citerai que deux passages.

Le premier est tiré du récit d'Olympe: << Il porte certaines armes dont les siècles passez n'ont jamais eu de connoissance et jamais autre que luy ne les a exercées. C'est un fer percé, long de deux bras, où il renferme dedans de la poudre et une balle; il met puis après une mèche à la serpentine, dontil vient toucher un petit souspiral qu'à peine on peut voir: de même que le chirurgien lorsqu'il touche le malade et qu'il luy ouvre la veine; mais à l'heure la balle en sort avec un tel bruit, qu'on diroit que c'est un tonnerre, et par où elle passe elle brûle, renverse, ouvre et

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285 fracasse de mesme que fait la foudre. » Le second passage se trouve à la fin de l'épisode. Roland a tué le roi de Frise. Il quitte Olympe, « sans vouloir garnir sa main, « parmi tant de riche butin, que de l'harquebuze dont nous avons déjà parlé, laquelle, aux effets qu'elle rend, ressemble « entièrement à la foudre; son dessein n'est « pas de la prendre pour en user en sa « deffence,car il estimoit que c'est l'acte d'un poltron de combattre auec de l'aduantage << en quelque entreprise que l'on se trouve. « C'estoit seulement pour la jetter en quelque lieu, d'où jamais elle ne pût plus of«fenser aucun homme. Il prend aussi la poudre, la balle, et tout le reste qui sert « à ces armes. Quand il fut entré si avant << dans la mer, qu'on n'en pouuoit descouvrir « que de bien loin la terre, ni à gauche, « ni à droitte, il tint ce discours : Affin que desormais aucun cheualier ne soit par « toy rendu courageux et que le mauvais « ne se vante pas d'avoir plus de mérite « que le bon, tu demeureras icy : O mau« dite et abominable inuention, qui fus forgée au profond des Enfers, de la main de « Beelzebut, pour estre la ruine du « monde! Je te rends donc à l'Enfer d'où << tu es sortie! Ce disant, il jette le baston à " feu au profond des ondes.... » (Le divin Arioste, cu Roland le Fvrieux, traduit nouvellement en françois par F. de Rosset. Paris, Courbé, 1644, in-8°.)

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N'est-on pas fondé à croire que Roland n'est autre que Bayard, dans la pensée de l'Arioste? Quoi qu'il en soit, quel est, à ce sujet, l'avis de M. Krupp ou de M. de Raffye? E.-G. P.

Une strophe de Béranger (X, 256). — C'est le cinquième et dernier couplet des Adieux à la gloire (déc. 1820), chanson que je crois toujours avoir fait partie des œuvres publiées de Béranger, et qui, dans l'édition de 1834, en 4 vol. in-8°, se trouve, p. 287 du second volume, immédiatement après la chanson de Louis XI. O.D.

Comment! cette strophe ne se trouverait que dans le Chansonnier de 1825! Erreur: elle a toujours fait partie de la chanson Les Adieux à la gloire, datée de déc. 1820 et figurant dans toutes les éditions. A. D.

- Il y a évidemment, au dernier vers, mauvaise leçon ou mauvaise lecture, tenant à l'écriture du correspondant. Béranger a dû dire : « Venez, Amours »... non Venez, Amants. D. C.

Trouvailles et Curiosités.

et

Mme Roland et sa fille. Quels étaient au juste les sentiments de Mme Roland

286

pour sa fille Eudora? Voici dans quelles circonstances assez singulières j'ai été amené à me poser cette question et à la poser aux lecteurs de l'Intermédiaire.

J'allais, il y a quelques semaines, de Paris à Versailles, par le chemin de fer. Dans le même compartiment que moi, se trouvaient deux voyageurs que à leur air et à leur langage je pris pour des journalistes ou des membres de nos Chambres. Peut-être étaient-ils l'un et l'autre. Ils discutaient avec vivacité, et le sujet de leur discussion était précisément la nature des sentiments de Mme Roland pour sa fille. Enfoncé dans mon coin, je ne perdais pas un mot de leur conversation.

L'un d'eux prétendait que « Mme Roland avait l'horreur de sa fille » (ce sont ses propres expressions), et à l'appui de sa thèse il invoquait certains passages des Mémoires. L'autre se récriait contre la dureté de cette appréciation. Aux passages cités, il en opposait d'autres où respire l'amour maternel. Il disait que cette «mère, toujours passionnée, surexcitée encore par sa captivité et les inquiétudes de toute sorte qui déchiraient son coeur, écrivant d'un style tragique et quelque peu forcé, ne pouvait être prise au mot dans l'expression trop vive de quelques accès de mauvaise humeur contre sa fille, qui n'était encore qu'un enfant (Eudora, néé en 1781, n'avait que 12 ans lors de l'incarcération de sa mère). » Le premier persistait.

Rentré chez moi, j'ai eu la curiosité de vérifier les passages auxquels avaient fait allusion mes deux compagnons de route, et de chercher dans les oeuvres de Mme Roland tout ce qui concernait sa fille.

1o J'ai trouvé dans les Lettres à Sophie Cannet et à Bosc (édit. Dauban), de 1781, année de la naissance d'Eudora, à 1791, une foule de détails sur la santé, la figure, l'esprit, le caractère, la gentillesse de sa fille, qui témoignent pour elle de l'affection la plus vigilante et la plus vraie. Eudora étant tombée malade cinq semaines après avoir été sevrée, Mme Roland, qui l'avait allaitée, voulut, quoique sa santé à elle-même pût en souffrir et que son médecin le lui défendît, rappeler le lait pour la nourrir de nouveau, et elle y réussit. A côté de cet accomplissement héroïque du devoir, on la voit pleurer, elle la femme forte, parce que sa fille, à trois ans, ne l'a pas reconnue au retour d'un voyage (Lettre du 7 juin 1784). « Je n'y songe pas encore, ajoute-t-elle, sans un terrible gonflement de cœur... » Il y aura plus tard quelques plaintes sur la roideur de caractère d'Eudora, sur son esprit de contradiction, avec l'indication du système qu'elle suit pour en avoir raison, mais sans amertume aucune et telle que la plus tendre des mères la pourrait avouer; ces plaintes sont rares, entre mêlées de fréquents

N° 216.]

288

L'INTERMÉDIAIRE DES CHERCHEURS ET CURIEUX. 287 épanchements de joie et de satisfaction. 2o Dans sa correspondance avec Bancal des Issarts (1790-1792), il n'est pas question d'Eudora.

3o C'est dans les Mémoires (p. 83, édit. Dauban) que se trouve le passage dont on a voulu tirer de si terribles conséquences. « Si j'avois été à la place de ma mère, j'aurois voulu devenir entièrement l'amié de ma fille; et si j'ai des regrets aujourd'hui, c'est que la mienne ne me ressemble pas davantage; nous irions de pair à compagnon, et je serois heureuse..... » Ce n'est pas bien cruel. Il y a là tout au plus un accès d'humeur. Eudora n'avait pas en effet les qualités brillantes, les aspirations ardentes, la sensibilité exaltée, que sa mère avait peut-être rêvées pour elle. Elle n'était pas pour elle un sujet d'orgueil. Mais dans une foule d'autres endroits, notamment aux p. 199, 201, 288, 291, 422, elle parle de sa fille avec la plus vive affection. Un moment, elle eut la pensée de se dérober par le suicide à l'ignominie du Tribunal révolutionnaire et de l'échafaud. Elle voulait aussi transmettre intégralement à sa fille ses biens, dont une condamnation, qu'elle regardait comme inévitable, devait entraîner la confiscation. Elle écrivit, à cette occasion, une sorte de testament, joint à ses Mémoires, dans lequel, ainsi que dans sa lettre d'adieu à sa fille (18 oct. 1793), elle lui exprime dans les termes les plus touchants les sentiments les plus tendres. (P. 390-395.)

4o Dans les autres Euvres de Mme Roland, publiées par Champagneux (Paris, Bidault, an VIII, 3 vol. in-8°), je n'ai guère trouvé de relatif à Eudora que « l'Avis à ma fille, en âge et dans le cas de devenir mère, » suite d'observations médicales ou hygiéniques assez intéressantes où Mme Roland raconte ses efforts couronnés d'un succès inespéré pour rappeler son lait et remettre au sein son enfant sevré depuis plusieurs semaines.

La main sur la conscience, il n'y a rien dans tout cela, absolument rien qui justifie l'accusation contre Mme Roland d'avoir eu « l'horreur de sa fille. »

J'ajoute que l'un de ses derniers biographes et des plus compétents, M. Dauban, a résumé, en ces mots qui me paraissent fort justes, ce côté des sentiments de Mme Roland : « Mille endroits de ses lettres attestent la part immense de sa fille dans ses préoccupations... Elle aimait passionnément sa fille... » (Etude Mme Roland, p. LXV et CV). M. Faugère, qui a pénétré davantage dans l'intimité de la famille Roland, nous dira, avec une autorité plus grande encore, la vérité sur ce point, et je crois savoir par un de ses amis que cette vérité sera entièrement à l'honneur de la mère.

sur

Enfin, il est permis de se souvenir et de rappeler que deux des compagnons de

[10 mai 1877.

captivité de Mme Roland (dont le second ne lui était assurément pas favorable), Riouffe et Beugnot, le premier dans ses Mémoires d'un détenu, l'autre dans ses Mémoires, ont rendu un égal et touchant hommage à la manière dont elle parlait de sa fille dans les derniers temps de sa vie.

Je n'ai pas, du reste, la prétention de trancher la question discutée devant moi. J'en ai rappelé les termes. J'ai réuni quelques documents qui peuvent servir à l'étudier. Il se trouvera peut-être parmi les lecteurs de l'Intermédiaire quelques curieux, dépositaires d'autographes ou de souvenirs propres à l'éclairer davantage. Je serais heureux d'avoir provoqué leur intervention dans le débat.

NOEL.

Les contemporains de Philarète Chasles, peints par... lui-même.— « Jouissons, ne prenons la vie que comme le jeu rapide et la lutte fatale de forces matérielles. Tâchons de dominer pour jouir davantage. Si nous parvenons à obtenir la victoire, nous aurons plus d'or, et avec cela plus de plaisir. La vie, guerre à mort de l'homme contre l'homme, de la plante contre la plante et des forces contre les forces, ne peut admettre ni justice, ni morale, ni charité! » D'après ces principes, qui étaient ceux de Mérimée, de Véron et de presque tous mes contemporains célèbres, mais que la masse, sans les avouer et les professer, suivait comme règle, les uns couraient furieusement après un peu d'argent; les autres, après un peu de plaisir et de renommée; les moins ignobles, après un peu de pouvoir; enfin, les plus innocents étaient les artistes, ceux qui admiraient avec naïveté la couleur, la forme et l'extérieur, l'enveloppe éclatante de la vie, et qui en faisaient leur religion sincère. »

Il va sans diré que le peintre ne se comprend pas dans ce tableau, qui peut manquer de charité, mais qui ne manque pas de vérité !

P. c. c.: CURIOSUS.

Un livre incombustible. En 1509, Maximilien d'Allemagne remercia Louis XII, avec l'entremise duquel il avait récupéré le Frioul sans débourser un denier; il lui jura une inviolable reconnaissance et lui annonça qu'il avait brûlé un livre conservé à Spire, dans lequel étaient notés tous les griefs de l'Empire et de la nation germanique contre la France.

On prétend que ce livre s'est retrouvé en 1870?

RI.

Le gérant, FISCHBACHER.

Paris. Typ. de Ch. Noblet, 13, rue Cujas. --5113.

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(CORRESPONDANCE littéraire, NOTES and QUERIES français.)

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290

Quelle est

- HISTOIRE

- EPIGRAPHIE-BIOGRAPHIE

- DIVERS.

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BEAUX-ARTS NUMISMATIQUE BIBLIOGRAPHIE

Joli mois de mai... Connaît-on la chanson, dont ma nourrice ne m'a appris que le refrain tournant au gaulois :

Joli mois de mai, quand reviendras-tu..... Remonte-t-elle à l'âge de la pierre, du fer, ou du bronze? Elle doit être, en tout cas, antérieure à l'âge du papier.

Et sait-on pourquoi l'on ne doit point se marier dans ce mois du printemps et des amours? - Ovide l'a dit:

Majo mense malas nubere vulgus ait,
Et l'on a répété d'après lui:

Si comme le peuple dit vray,
La mauvaise s'épouse en may.

Mais quelle est l'origine de ce dicton?
A.-D.

« Qui n'a pas l'esprit de son âge, « De son âge a tout le malheur. »

C'est du Voltaire, je le sais, mais où chercher ces deux vers? M. Ed. Fournier indique: Lettre à Cideville, du 11 juillet 1741; mais, vérification faite, ils ne s'y trouvent point. (La Flèche.)

E.-C.

La belle Jaunina. Dans un recueil publié en 1770 (Etrennes des poëtes), se trouve l'épitaphe suivante, faite « pour la tombe de Jaunina, de Parme, la plus rare beauté de toute l'Italie, morte à l'âge de 19 ans : >>

N'accusons point des dieux l'inflexible courroux:
Ils n'avoient mis Jaunina parmi nous
Que pour nous enseigner l'art d'aimer et de plaire.
Pleurez, mortels, nous ne la verrons plus.
L'Amour, qui l'enleva, l'a conduite à Cythère,
Pour servir de Grâce à Vénus.

Quelle était cette Jaunina si belle, et qui mourut si jeune ? Connaît-on l'auteur de ce sixain? PAUL NIPSON.

Avaler des couleuvres.

l'origine de cette pittoresque façon de dire: être mortifié?

P.

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Qu'était la « litière de corps? » On lit dans le livre de Victor Cousin sur Madame de Hautefort (3me édit., 1868, p. 551): « Pour faire honneur à madame de Hautefort et lui marquer davantage son empressement à la voir et son amitié, la Reine lui envoya sa propre voiture, sa litière de corps, comme dit madame de Motteville. » Le dernier éditeur des Mémoires de madame de Motteville, M. F. Riaux, donne une explication bien différente de ce mot (Paris, Charpentier, 1869, t. I, p. 104): Pour lui, la litière de corps, c'est « le linge qu'on emportait avec soi en voyage. » Qui à raison de M. Cousin, ou de M. Riaux? J'avertis que ni le Dictionnaire de Trévoux, ni le Dictionnaire Littré n'ont défini la litière de corps. JACQUES DE MONTARDIF.

Aspic. Une controverse s'est élevée entre quelques aimables fourchettes, qui savouraient à qui mieux mieux un aspic, artistement composé et dressé par un fin cordon-bleu. On s'est demandé qu'est-ce qui avait ainsi fait baptiser ce mets riche et succulent, quintessence de jus et de délicatesses gastronomiques? On a consulté des dictionnaires. Néant. Ignorantus! ignoranta! ignorantum! J'ai promis de ne donner må langue aux chiens qu'après avoir prié mes amis les Intermédiairistes de me montrer la leur. Ils ont prouvé plus d'une fois qu'ils étaient également et diantrement forts en français et en latin de cuisine. W. A. T.

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