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origine. En Orient, dès la plus haute antiquité, les grands officiers de la Couronne, les ministres, les généraux, etc., se réunissaient chaque matin devant la PORTE du Palais, en attendant qu'il plût au souverain de les admettre en sa présence. Cyrus, qui, jusque-là, avait vécu sans faste et à la façon d'un simple chef de bandes, s'empressa, après la prise de Babylone, de régler, conformément aux us et coutumes des Rois ses ancêtres, le cérémonial de son Palais : Καὶ ἔδοξε τοὺς ἐντίμους ἀεὶ παρεῖναι ἐπὶ ΘΥΡΑΣ, καὶ πάρεκειν αὑτοὺς κρῆσθαι ὅτι ἄν βούληται, ἕως ἂν ἀφίῃ Κῦρος. (On décida que les nobles se rendraient tous les jours devant les PORTES pour se tenir à la disposition de Cyrus jusqu'à ce qu'il les congédiât.) (XENOPHON, Cyropédie, 1. VIII, ch. 1.) Chez les Romains, les grands

officiers des Césars se réunissaient dans l'AULA, c'est-à-dire dans la coUR du Palais, et cet usage se conserva longtemps dans les monarchies modernes. De là le nom de COUR, appliqué non-seulement au lieu où se tenaient les personnes auxquelles leurs fonctions ou leurs dignités donnaient accès auprès du chef de l'Etat, mais encore l'ensemble de ces personnes elles-mêmes. La Cour de France, la Cour d'Angleterre, etc..., c'est-à-dire les personnes qualifiées qui ont le droit d'entrer et de stationner dans la Cour du Palais. Le mot grec ai Oúpa (les Portes), cité plus haut, ne voulait pas dire autre chose. - Αἱ θύραι του Αδου, que les traducteurs des textes sacrés ont eu le tort de rendre trop littéralement par les PORTES de l'Enfer (expression qui, pour nous Français, n'offre aucun sens raisonnable), signifie, en réalité, la Cour de l'Enfer, en d'autres termes : les Grands Officiers de Satan, les Princes des Démons.

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pellent pour l'avertir du danger, ou qui se montent la tête contre le traître au point de vouloir « lui faire son affaire. » Calmezvous, leur dit-on, vous savez bien que ça n'est jamais arrivé. On dit aussi couramment au sujet d'un récit ingénieusement imaginé: Quel dommage que ce ne soit pas arrivé! Ces façons de parler sont tellement simples, qu'il ne me paraît guère possible d'en dresser l'acte de naissance, ni de dire à quel moment précis on a commencé à leur donner une extension abusive et certainement triviale. G. I.

Cette phrase faite » naquit il y a plus de quinze ans. Il faut y voir une de ces formules dont la bactéridie échappera, je le crains, à quelques-uns. Qui n'a connu le « Il n'est pas trop tôt? » — sans compter ses innombrables congénères?... Mais on a cité, avec parenthèse et sourire discret, M. Paul Granier (de Cassagnac)? Cependant je lis, en tête de notre Annuaire militaire: « Les noms, prénoms et surnoms de MM. les officiers et fonctionnaires sont inscrits d'après les actes de naissance qui ont été produits au Ministère de la Guerre.... » Et je trouve, en conséquence, Granier de Cassagnac sans la moindre parenthèse, tandis qu'il me faut bien écrire officiellement, et d'après la commission : « Par décret du 5 fév. 1877, M. Suisse dit Jules Simon a été nommé sous-lieutenant d'artillerie de réserve au 12o rég. (Vincennes). » — Enfin, pour être en bons termes avec le confrère B. B., je devrais noter, au titre Cour d'assises: Granier (de Cassagnac) et Suisse (Jules Simon), sans être complétement d'accord, ont cru l'un et l'autre que « c'était arrivé. » H. de S.

En me signant (X, 257). La locution susdite est-elle vicieuse? A n'en point douter. «Se signer » signifie nettement: faire le signe de la croix. Il faut que le confrère Ln G. (X, 234) en ait usé dans ce sens; ceux qui font autrement ont tort. Signer est bien un verbe actif: on signe un billet, un traité, une lettre; on les signe « de son nom », mais on ne saurait dire : « J'ai signé mon nom. » Et je signe cette simple réponse du nom de QUINTILIUS.

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313 ner quelque sujet de croire que ce mot seroit anglois d'origine. >> UN LISEUR.

Opportuniste et Intransigeant (X, 258). - Dans les polémiques qui precédèrent le dernier concile (1870), les ultramontains affublèrent du nom d'inopportunistes les catholiques dits libéraux, qui déclaraient inopportune la proclamation du dogme de l'infaillibilité papale. L'Univers, lautre semaine encore, rappelait durement à M. Albert de Broglie qu'il avait été inopportuniste. C'est en s'inspirant de cette facétie de M. Louis Veuillot qu'un rédacteur des Droits de l'Homme a traité d'opportunistes les républicains qui, avant de se lancer dans une démonstration, ont l'esprit assez mesquin et terre-à-terre pour examiner si elle doit servir la cause ou la compromettre. - Intransigeant nous vient d'Espagne; c'est l'étiquette que se donnèrent eux-mêmes les ultra-revolutionnaires qui, par l'intempérance de leur opposition au président Castelar, et notamment par l'insurrection de Carthagène, ne contribuèrent pas médiocrement à aplanir les voies au général Pavia.Un grave inconvénient de ces dénominations (comme la plupart de celles qu'invente la passion politique), c'est de se prêter, dans la pratique, à tous les caprices. On est toujours intransigeant en quelque point, et opportunistes aux yeux de quelqu'un. Il n'y a pas longtemps, la Marseillaise prouvait que le Radical n'était, sans le savoir, qu'un vil opportuniste; le Radical, de son côté, n'attendait pas huit jours l'occasion de rendre à la Marseillaise la monnaie de sa pièce. G. I.

L'Académie honnête fille (X, 258). « M. de Voltaire, passant par Soissons, reçut la visite des députés de cette ville, qui disaient que leur académie était la fille aînée de l'Académie française. « Oui, « messieurs, répondit-il, la fille aînée : fille « sage, fille honnête, qui n'a jamais fait parler d'elle! » (CHAMFORT.)

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P. c. c. : ANIBUS et QUINTIL.

-La penseé maligne ou méchante, revêtue de la forme piquante que l'on sait, sent son Voltaire d'une lieue; elle fut, en effet, dirigée par lui contre l'Académie de Nîmes (aujourd'hui Académie du Gard), pour atteindre, je crois, La Beaumelle, un des frelons qui avaient le dangereux honneur d'exciter la verve satirique du grand homme.

Dans le Compte-rendu des travaux de l'Académie du Gard, pour l'année 1862 (p. 24), présenté en séance publique par M. Maurin, secrétaire perpétuel, notre confrère rappelle, en ces termes, le bon mot, qui ne saurait offusquer notre petite vanité, à nous autres les académiciens du XIXe siècle :

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« Au milieu des attaques auxquelles il était de mode de se livrer, dans le siècle dernier, contre les croyances, et auxquelles les Académies de province, suivant le torrent de la capitale, ne demeuraient pas étrangères, l'Académie du Gard montra toujours le respect des choses saintes. Elle ne se sentit pas trop blessée de ce rôle d'honnête fille, ne faisant pas parler d'elle, qu'on lui assignait; car elle savait à quel prix elle eût évité l'épigramme. L'Académie du Gard a toujours tenu à honneur de garder les traditions de ses prédécesseurs, et, par conséquent, de mériter l'épigramme, si encore aujourd'hui on ne pouvait y échapper qu'en les abandonnant. >>> (Nîmes.) CH. L.

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Sainte Ursule et les onze mille vierges (X, 259). — Voici ce que me dit là-dessus cet autre excellent petit volume d'un Intermédiairiste-né, M. Ch. Rozan: « Ce chiffre énorme de onze mille a frappé les incrédules, et ils ont mis en doute ce que rapporte la tradition sur le martyre de sainte Ursule et de ses nombreuses compagnes. Les onze mille vierges, étant venues, sous la conduite de sainte Ursule, fonder un monastère sur les bords du Rhin, auraient été mises à mort par les Huns, près de Cologne, vers l'an 384. Quelle que fût son ardeur chrétienne, sainte Ursule ne peut avoir réuni une telle armée de vierges, et, quelle que fût leur barbarie, les Huns n'ont pas pu les tuer. Et puis, onze mille personnes pour fonder un monastère, c'est beaucoup. On a donc fait des recherches pour expliquer ce chiffre impossible, et l'on a découvert qu'il était, selon toute apparence, le résultat d'un malentendu. Une inscription portant: S. Ursula et XI M. V. avait été traduite : Sainte Ursule et onze mille vierges, tandis qu'on pouvait tout aussi bien l'interpréter par les mots : Sainte Ursule et onze martyres vierges. Cette dernière interprétation paraissait d'autant plus rationnelle qu'on lit dans un catalogue de reliques, tiré du Spicilége du P. D. Luc d'Acheri : De reliquiis SS. undecim virginum. Reliques des onze saintes vierges. D'après une autre version, sainte Ursule n'avait qu'une seule compagne nommée Undecimille, et c'est de ce nom, pris pour une abréviation de undecim millia, que sont sorties les onze mille vierges. Nous laissons aux personnes qui savent quelque chose sur le compte de sainte Undecimille

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le soin d'apprécier ce que vaut cette opinion. » (Petites ignorances de la conversation.)

Ceux qui tiennent pour les onze mille vierges elles-mêmes prennent à témoin l'énorme masse d'ossements étalés dans l'église de Cologne, bien que la plupart aient appartenu évidemment, non à des jeunes filles, mais à des hommes de haute taille. A. S.

Voici une solution qui nous semble concilier très-heureusement la légende avec le bon sens. Ce nombre de onze mille paraissant un peu fort, on a pensé qu'il y avait malentendu, et qu'on avait dû traduire incorrectement l'inscription suivante: « S. Ursula et XI M. V. » qui signifie : << Sainte Ursule et onze vierges martyres. » Au lieu de cela on a lu: « Sainte Úrsule et onze mille vierges » (Mille au lieu de Martyres). C'est d'autant plus vraisemblable qu'on lit dans le Catalogue de reliques tirées du Spicilége du P. D. Luc d'Achéri: De reliquiis SS. undecim virginum (Reliques des onze vierges saintes).

Cette version aurait, du moins, pour elle un certain vernis de probabilité. Quant à ce qui est de la vierge Undecimille, elle aurait besoin d'être plus connue. Voir, à ce sujet, un article de M. Ch. Rozan, dans son intéressant ouvrage : Les Petites ignorances de la conversation. QUINTILIUS.

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Bassompierre (X, 259). Le chroniqueur agricole du Temps a-t-il donc voulu faire allusion à l'anecdote ci-après, racontée par Tallemant des Réaux dans les Historiettes collectives? car je n'en trouve aucune mention dans les chapitres qui concernent Louis XIII et Bassompierre. Il aurait alors substitué le roi à Mme de Rambouillet, et le guerrier au jardinier, et il serait plus spirituel qu'exact : « Un jardinier, en plantant des asperges, dit à Mme de Rambouillet, qui se plaignoit de ce que cela faisoit si fort sentir l'urine, qu'il y avoit un remède infaillible à cela. Hé, quoy? C'est qu'il faut monter dans vostre grenier et pisser par vostre fenestre. Je meurs si vous en sentez rien ! »>

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A. D.

Même cit. et observ. Bomare propose un autre remède. « Pour détruire absolument cette odeur, M. Macquer dit qu'il faut mettre, au fond du vase, de l'eau chargée d'acide marin, connu sous le nom d'esprit de sel. » C'est, si je ne me trompe, l'acide hydrochlorique. Macquer était là sur la voie de découvrir les qualités désinO. D. fectantes du chlore.

Un bon conseil est toujours de saison, Surtout au mois de mai quand il s'agit d'as[perges. Voulez-vous convertir ces perfides flamberges, Sans barguigner, à la raison? Il suffit d'absorber de la térébenthine,

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Et votre odorante piscine Prend un délicieux parfum de fenaison, NACH.

Où mourut Villedieu (X, 260).-Boësset de Villedieu (que Tallemant des Réaux appelle la Ville-dieu), fils d'Antoine de Boësset, surintendant de la musique du roi, et de Jeanne de Guesdron, avait épousé Me de Fez, fille d'un notaire de Paris, lorsqu'il rencontra dans un bal, en 1661, Marie-Hortense Desjardins et en tomba éperdument amoureux. Tallemant, qui raconte comment elle devint sa maîtresse, ajoute « Or, il s'en est lassé; elle dit que <«< c'est son mary; luy dit que non; elle ne << s'en tourmente que médiocrement et dit: Pourquoy le contraindre? S'il ne le veut « pas estre, qu'il ne le soit pas. » C'est à l'occasion de cet abandon qu'elle a composé l'élégie adressée à Clidamis (V. son recueil de poésies, Paris, 1664, in-8o, p. 17). Ce qui ne l'empêcha pas de courir après lui, en habit d'homme. C'est donc pour la fuir que Villedieu fit partie de l'expédition de Gigery en juillet 1664; mais il ne mourut pas en Afrique, puisque la Gazette de France qui, dans le récit de cette campagne, le nomme parmi ceux qui se signalèrent dans la journée du 6 nov., ne le cite point parmi les morts. Jal n'ayant point retrouvé son acte de décès, il est probable qu'il ne mourut pas à Paris. La Biographie Didot le fait succomber à une blessure, reçue dans un combat ou dans un duel. Cette indication est fort vague, et si, comme tout porte à le croire jusqu'ici, Villedieu est décédé dans quelque bourgade, il sera très-difficile de fixer le lieu et l'époque précise de son décès; ce qui me paraît seulement prouvé, c'est qu'il n'est pas mort en Afrique. A. D.

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Regnard est-il mort d'une indigestion? (X, 200.) Voici comment est racontée sa mort dans l'avertissement, en tête de l'édition de ses œuvres annotées par M. G. (Garnier). (Paris, impr. de Monsieur, 1789, 4 vol. in-8°). Regnard mourut (le jeudi 5 sept. 1710, âgé de 54 ans) sans avoir été malade et par sa seule imprudence. Il n'avoit point de foi aux médecins; il étoit fort replet et grand mangeur. Un jour qu'il se sentit incommodé de quelque reste d'indigestion, il lui prit envie de se purger de sa propre ordonnance, mais d'une façon fort extravagante. Il étoit à Grillon, où il

317 avoit passé toute la belle saison à faire une chère très-délicate il demanda à un de ses paysans quelles étoient les drogues dont il composoit les médecines qu'il donnoit à ses chevaux; le paysan les lui nomma; Regnard, sur-te-champ, les envoya chercher à Bourdon, s'en fit une médecine et l'avala le lendemain; mais, deux heures après qu'il l'eut prise, il sentit dans l'estomac des douleurs si aiguës, qu'il ne put demeurer au lit. Il fut obligé de se lever et de se promener à grands pas dans sa chambre, pour tâcher de faire descendre la médecine qui l'étouffoit. Ses valets montèrent à ce bruit, jugeant qu'il se trouvoit mal; mais à peine furent-ils entrés, que son oppression redoubla. Il tomba dans leurs bras sans connoissance et sans voix, et fut suffoqué sans pouvoir recevoir le moindre secours. Tout le monde ne convient pas de toutes les circonstances de sa mort. Il est bien vrai qu'il mourut d'une médecine prise mal à propos, mais, dit-on, d'une médecine ordinaire, dont il ne seroit point mort, s'il n'avoit point eu l'imprudence d'aller à la chasse le même jour qu'il l'avoit prise, de s'y échauffer extrêmement et de boire un grand verre d'eau à la glace à son retour. Ce qui causa une révolution si subite et si violente dans son corps, qu'il en mourut le lendemain, sans qu'on pût le secourir. Quant à sa mort causée par le chagrin (d'après Voltaire), cela serait peu vraisemblable, son caractère étant donné, mais non impossible. Cependant, faudraitil encore que ce chagrin fût spécifié; or, dans la vie de Regnard, rien ne se rapporte à cette donnée. Je crois encore moins à un suicide, dont les causes auraient percé. Je suis très-porté à m'en tenir au récit de M. Garnier. E.-G. P.

– M. V. Fournel répond : « Ce qui est constant, c'est qu'il mourut subitement, à la suite d'une indigestion. >> Car ceux qui parlent d'une partie de chasse et d'un verre d'eau glacée, ajoutent aussi que ce fut à la suite d'une indigestion et d'une médecine, qui sans cela eût été salutaire. Quant au chagrin et au suicide, M. Fournel ne voit dans cette assertion de Voltaire que «< sa légèreté habituelle. » A toute force, on pourrait appeler suicide l'imprudence d'un homme qui abrége sa vie en se médicamentant lui-même, comme il paraît que lui-même, Voltaire, a fait. O. D.

Antoine-Eugène de Genoude (X, 261).Le plus académicien des frères Michaud avait raison, et Quérard lui doit des excuses. L'auteur de l'Origine, étymologie et signification des noms propres (Paris, Aubry, 1867), qui possède son Montélimar, écrit (p. 61): « M. Genou, fils d'un aubergiste de Montélimar, connu comme publiciste sous le nom d'abbé de Genoude, mit son nom (éteint en 1860 par la mort de

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son troisième fils) à genou entre deux particules de contrebande. » Selon le même baron de Coston, un confrère du bonhomme Michaud, feu de Jouy, né Etienne, aurait dit en l'honneur de notre de Genoude : « Voici une nouvelle règle grammaticale, et deux affirmations valent une négation! En résumé, M. de Genoude ne fut ni de Genoude, ni Genoude, ni abbé, ni anobli de la Restauration à ma connaissance, ni dauphin d'un limonadier de Grenoble : à cela près, les indications de Quérard sont parfaitement exactes. » H. DE S.

- Il s'appelait Genoud. Il était né à Montélimar; son père s'était, en effet, établi limonadier à Grenoble, et lui fit faire ses études au collége de cette ville. Le protégé du prince de Polignac signa successivement Genoud, de Genoud, de Genou, et enfin de Genoude. G. I.

- J'ai copié jadis, à Montélimar même, son acte de naissance. Le père était Genoud, tout court; je crois me rappeler qu'il tenait alors l'auberge dite: Hôtel des Princes. Le fils s'est donné un, puis deux de, comme M. de Quatremère de Quincy, à qui le facétieux Louis XVIII imposa, assure-t-on, cette finale plaisante, et peu propre à son nom propre. Mais du de nobilier, il faut que l'on s'en fourre tant qu'on peut, par devant et par derrière, en tête et en queue! Le pauvre abbé Genoud a fait comme tant d'autres. S'il n'avait pas encore inventé le suffrage universel. Fils de restaurateur, il a pourtant cru qu'avec ce ragoût-là, il allait restaurer la branche aînée de son cœur! Le pauvre homme! S. D.

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L'Almanach du Mois (X, 263). Ce journal, dont le no 1 date de janv. 1844, cessa de paraître en juin 1846; la collection se compose donc de 5 vol., divisés par semestres. Une note, insérée à la fin du t. V, annonce que la direction passe en d'autres mains. Le journal devait, d'après cet avis, prendre une grande extension, mais ce projet n'a pas eu de suite, et les abonnés qui, comme moi, avaient payé l'année entière, n'ont reçu ni journal, ni indemnité je m'empresse d'ajouter que j'ai plus regretté cette petite revue que mon argent. A. D.

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No 217.]

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L'INTERMÉDIAIRE DES CHERCHEURS ET CURIEUX. 319 l'enthousiasme et la sollicitude de la maternité; je lui ai donné des exemples qu'on n'oublie plus à son âge, et elle sera une bonne femme avec quelques talents. Son éducation peut s'achever sans moi; son existence offrira à son père des consolations, etc. » (Ire part., p. 12.)

A. B.

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Les trois choses incroyables » de Montesquieu. Dans les notes qu'il rédigeait pour son usage particulier et qu'on a publiées sous le titre de Pensées diverses, Montesquieu a écrit ces lignes :

«Trois choses incroyables parmi les «< choses incroyables : le pur mécanisme « des bêtes, - l'obéissance passive, l'infaillibilité du Pape.

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et

« On se demande ce que dirait Montesquieu si, revenant aujourd'hui parmi nous, il trouvait l'infaillibilité du pape élevée à l'état de dogme par un concile œcuménique, l'ordre religieux dans lequel s'est incarné le principe de l'obéissance passive jouant encore un rôle dans l'histoire des nations, et l'idée de l'animal-machine non-seulement établie dans la science, mais appliquée à l'homme aussi bien qu'à la bête. »

C'est M. Ed. Scherer qui se demandait cela dans un très-curieux article (18 avril) sur l'Automatisme ou mouvement réflexe (mouvement vibratoire ou prolongé, posthume pour ainsi dire, celui qui résulte de l'excitation initiale des nerfs sensitifs ou périphériques et de la transmission aux nerfs moteurs). Son étude théorique et pratique sur cette question permet de conclure que Montesquieu, mis au courant des faits scientifiques constatés de nos jours, serait beaucoup moins surpris de voir où l'on en est aujourd'hui à ce sujet que de contempler les faits historiques qui se sont accomplis depuis un siècle ceux qui se perpétuent en ce temps de lumières!

G. S.

Ou

Le

Travailler pour le roi de Prusse. Magasin pittoresque de nov. 1854 contient un article où je lis : « Frédéric avait fait arranger pour Voltaire, au château de Sans Souci, une pièce qui porte encore le nom du poëte français. On l'appelle aussi Chambre des Fleurs; elle sert à présent de cabinet de toilette à la reine. Ses murailles sont ornées de sculptures en bois représentant des guirlandes de fleurs et des animaux, parmi lesquels s'agitent une grande quantité de singes. On a voulu y voir une allusion satirique à Voltaire, allusion dont tout le mérite reviendrait à Frédéric II. Le roi de Prusse se mit en frais pour orner dignement le sanctuaire de son hôte; mais, quand les travaux furent terminés,

[25 mai 1877.

il trouva, selon son habitude, le prix excessif. 4.263 thalers et demi pour des rinceaux et des figures de singes! c'était exorbitant. Il finit pourtant par s'exécuter, mais en maugréant contre les peintres, les sculpteurs et les architectes. Aucun roi n'a poussé plus loin que lui la manie de bâtir, aucun n'a été moins juste dans la rémunération du travail. Payer était une chose qu'il n'aimait pas, et c'est peut-être par une suite de cette antipathie qu'il ne savait pas ou ne voulait pas savoir l'orthographe de ce verbe. Il écrivait toujours peyer, de même qu'il écrivait hiverd, vieu et actrisse. » On n'y a peut-être pas fait assez d'attention : ne tiendrions-nous pas là l'origine de notre phrase proverbiale : Travailler pour le roi de Prusse? O. D.

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Autres temps, autres quatrains... - Ce qui n'empêche pas que plus ça change, plus c'est la même chose!

Lorsque, au commencement de 1849, le portefeuille de l'intérieur fut dévolu à Léon Faucher, ces quatre vers circulèrent aussitôt :

Le président déjà s'explique,
Il ne peut plus rien nous cacher :
Il veut perdre la République,
Alors qu'il la donné à Faucher.

Ceux-ci viennent d'être recueillis au vol:

Le président enfin s'explique!
Il monte sur ses grands dadas:
C'est pour sauver la République
A coup sûr qu'il l'ôte à Judas.
Qui a vécu a vu : Qui vivra verra.

D. O.

Le gérant, FISCHBACHER.

Paris, Typ. de Ch. Noblet, 13, rue Cujas - 5115.

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