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- Ni l'un ni l'autre. Il faut dire gelée de groseille framboisée, sirop de groseille framboisé, confitures de groseille framboisées attendu que la matière utile pour faire du sirop, de la gelée, existe tout aussi bien dans une seule groseille que dans plusieurs et que la pratique industrielle ne détruit pas la théorie scientifique. On dit de même huile d'olive,

sucre de canne, de betterave, farine dé graine de lin, etc.; par contre, on dit : baril d'olives, panier de groseilles, sac de marrons glacés, etc. Si l'on dit pourtant : suc de fruits, de racines, c'est que l'on comprend, sous ces mots, des fruits et des racines qui restent à spécifier. Quant au qualificatif, tel que framboisé, il ne peut s'accorder qu'avec le mot auquel le bon sens le rattache: or, l'horticulture n'ayant pas encore la groseille framboisée, ou seulement dite framboisée (comme elle a la groseille blanche, rose, rouge), ce ne peut être que le sirop qui soit framboisé, mais il peut y avoir du sirop de groseille blanche. G. G.

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Cette étymologie de ce mets succulent me semble d'autant plus fondée, qu'un vieil auteur rapporte que le venin de l'aspic « cause une démangeaison agréable >> Que de gourmands sont morts pour l'avoir trop aimé! UN LISEUR.

- Je crois qu'on risquerait fort de perdre son temps, et par conséquent son appétit, à chercher le pourquoi et le comment de bien des appellations culinaires; c'est là que le caprice des inventeurs se donne le plus librement carrière, et d'autant plus, qu'en piquant l'attention et la curiosité des consommateurs, ils engagent moius leur réputation. Une chose serait, pour le genre humain, plus utile à trouver que l'origine du mot aspic, c'est une formule nouvelle et inédite de ce mets de haut goût, qui se prête d'ailleurs à toutes les fantaisies gastronomiques. IGNORANTISSIMUS.

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Un juif brûlé en Lorraine, dans le XVIIIe siècle (X, 292). — Rectifiez : « sous Louis XIV », et voyez: « 1o Abrégé du procès fait aux Juifs de Metz, avec trois arrêts du Parlement, qui les déclarent convaincus de plusieurs crimes, et particulièrement Raphaël Lévi d'avoir enlevé, sur le chemin de Metz à Boulay, un enfant chrétien, âgé de trois ans, pour réparation de quoi il a été brûlé vif le 17 janvier 1670. (Paris, Frédéric Léonard, 1670, petit in-12 de 92 p.) Attribué à Amelot de La Houssaye et réfuté par Richard Simon, sous ce titre : «< Factum servant de réponse au livre intitulé: « Abrégé du procès... (s. 1. n. d., in-4 de 18 p.) 2o « Histoire du Parlement de Metz. Par Emm. Michel (Paris, Techener, 1845, in-8, p. 162-170). -3° Le t. II., p. 96-100, de la « Justice criminelle des duchés de Lorraine et de Bar, du Bassigny et des Trois Evêchés. »>> Par Dumont (Nancy, 1848, 2 vol. in-8). H. I.

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De l'influence des coups d'État sur la multiplicité des couvents (X, 292).. La question, pour être intéressante, devrait peut-être être formulée d'une manière plus générale et embrasser aussi les coups d'Etat qui, en portant violemment le désordre sur tous les points de la société, cherchent tout d'abord à détruire les maisons religieuses. Il est assez difficile d'apercevoir quel lien, de cause à effet, peut exister entre certains coups d'Etat et la fondation de couvents ou les acquisitions par les communautés; mais on serait sans doute moins embarrassé en ce qui concerne l'influence de certains autres coups d'Etat, dont les auteurs et les complices tirent immédiatement les conséquences: on chasse les habitants inoffensifs de ces couvents, on les tue quelquefois, mais

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Adrienne Lecouvreur (X, 293). Adrienne Couvreur, dite Lecouvreur, est née à Damery, canton d'Epernay (Marne), autrefois du doyenné de Châtillon, diocèse de Soissons, le 5 avril 1692. Cette célèbre fille de Robert Couvreur, illettré, et de Marie Bouly, était servante d'auberge à Fismes, lorsqu'elle y fut recrutée par un hôte de passage, le comédien Legrand, en route avec sa troupe pour Strasbourg. Ses débuts à la Comédie Française remontent au vendredi 14 mai 1717, et lui valurent un succès prodigieux: ses créations (comme on dirait aux annonces d'aujourd'hui) de Monime, d'Electre et de Bérénice, la firent titrer, au bout d'un mois, << comédienne ordinaire du Roi pour les premiers rôles tragiques et comiques »>. Je n'ai pas la prétention d'apprendre au confrère A. B., qu' u'elle était tendre; mais je crois pouvoir lui dire qu'elle « avait éprouvé les douces joies de la maternité » à Strasbourg, au moins deux fois... par la collaboration d'un officier du régiment de Picardie, suivie de celle de François-Joseph de Klinglin (je crois), le futur prêteur royal, encore célibataire, auquel succéda Maurice de Saxe, escorté de beaucoup de favoris «< venus à l'heure où il fallait venir ». La mort subite d'Adrienne Lecouvreur, au 20 mars 1730, son inhumation clandestine dans la Grenouillère, à l'endroit où s'élève la maison n° 109 de la rue de Bourgogne (Paris), ont occupé les chercheurs de l'Intermédiaire.

H. DE S.

-...avait débuté au Théâtre-Français, le 14 mai 1717, dans le rôle de Monimé, avec un tel succès, qu'un mois après elle était reçue sociétaire. Dans sa courte et brillante carrière, elle avait eu deux filles : l'une de M. de Klinglin, née à Strasbourg, et l'autre, née à Paris, qui épousa Francœur, surintendant de la musique du roi. On connaît sa liaison avec le maréchal de Saxe, qui, nommé duc de Courlande, accepta, d'une amante aussi dévouée, une somme de 40,000 fr. pour l'obtention de laquelle elle avait mis en gage son argenterie et ses bijoux. D'après la tradition, elle aurait succombé aux chagrins que lui auraient causés les infidélités de Maurice, ou bien plutôt elle serait morte empoisonnée, victime de la jalousie d'une princesse, sa rivale. Quelle est la vérité ?

A. D.

Elle débuta à la Comédie-Française le 14 mai 1717, dans le rôle d'Electre et

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non dans celui de Monime, comme le disent plusieurs biographies. La recette fut de 1,235 liv. 18 sols. Le 18 mai (second début dans le même rôle). La recette fut de 1,375 liv. Les 20 et 22 mai, elle joua Iphigénie et Electre; la recette tomba à 617 et 518 livres. C'est le 28 mai qu'elle joua pour la première fois Monime: la recette remonta à 1,098 liv. Le 30 mai, même rôle, la recette fut de 1,470 liv. 10 sols. Elle fut reçue sociétaire le 15 juin suivant. A. NALIS.

Code civil ou Code Napoléon (X, 293). Allons, c'est convenu on a fait tort à Couthon et à Robespierre, qui respectaient la propriété et la vie du voisin... en théorie! Protestez, si tel est votre plaisir, alors même que vous avez déjà satisfaction! Faut-il vous dire que, du Code Napoléon, nous sommes passés au Code ci vil, et de celui-ci au Code Napoléon, pour revenir au Code civil sous un ministère Dufaure? Il n'y a plus que l'Etranger qui continue de nommer Code Napoléon ledit Code civil, quand il l'applique dans ses provinces rhénanes, et puis dans ces autres provinces dont notre « Progrès » s'est allégé. H. DE S.

- Je joins ma protestation à celle de M. V. de V. En effet, nos lois civiles, préparées et discutées par les diverses Assemblées qui se sont succédé, et publiées successivement à partir du 14 ventôse an XI, ont d'abord été réunies sous le titre de: Code Civil des Français, aux termes d'une loi du 30 ventôse an XII, promulguée par Bonaparte, 1er consul, le 10 germinal suivant, et contre-signée par Hugues B. Maret, secrétaire d'Etat, et Regnier, grand-juge, ministre de la justice. L'exemplaire que je possède, imprimé par les soins de J.-J. Marcel, directeur de l'imprimerie de la République, contient 436 pages in-8°, non compris le faux titre et le titre ainsi conçu: Code civil des Français, édition originale et seule officielle. A Paris, de l'imprimerie de la République. An XII1804. Ce n'est que par décret du 3 septembre 1807 que ce code a reçu le nom de Code Napoléon, les flatteurs et les courtisans voulant ainsi, à l'instigation d'un maître alors tout-puissant, lui attribuer exclusivement le mérite d'une œuvre collective, issue de la Révolution, dont on aurait voulu effacer jusqu'au moindre souvenir. En 1815, retour à la première dénomination; puis, par décret du 27 mars 1852, nouveau baptême au nom de Napoléon, qui a disparu définitivement (du moins faut-il l'espérer, au nom de la logique et de la vérité) au milieu de l'effondrement du second Empire.

N'est-ce pas le cas de rappeler la citation que Louis XVIII appliquait à Napoléon Ier :

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Dietrich, maire de Strasbourg (X, 293). Il épousa Louise Ochs, sœur du chancelier bâlois Ochs, auteur estimé d'une Histoire de la ville de Bâle. Il eut trois fils, Fritz, Albert, et un qui mourut en bas âge; mais il eut aussi des nièces, puisqu'il écrit dans un acte de dernière volonté : « J'embrasse tendrement ma sœur, mes nièces et mon neveu; je demande à la première ses bontés pour mes fils... » Le troisième fils, recueilli par une vieille domestique, pendant que ses parents, son grand-père et ses frères étaient en prison, attira de violentes persécutions à cette femme, qui fut incarcérée à son tour. La biographie de Dietrich, par Spach, est écrite d'après des documents de famille. RISTELHUBER.

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Cavalier et fleurs de lis (X, 294). Comme il est arrivé fréquemment aux graveurs du XVIe siècle et même du XVIIe, de ne pas retourner leur dessin sur la planche, ce qui, dans les tirages, donne les plus singuliers résultats, celui entre autres de faire porter les épées à droite et de rendre tous les gens gauchers, · il est ici bien probable que nous avons affaire à la même erreur. Čela supposé, l'armoirie sera beaucoup plus naturelle, si on la considère comme, aux 1 et 4, de France, et, aux 2 et 3, au cavalier, qui est Pologne, ce qui, comme on le voit, se doit rapporter à Henri III, et plutôt après qu'avant son retour en France, pour y prendre sa seconde couronne. A. DE M.

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-Ces armes me paraissent être, malgré leur incorrection, celles de Henri III, roi de France et de Pologne [et Lithuanie]. En dépit de ses vices, ce roi a remporté quelques victoires (peut-être comme Justinien et Napoléon ont rédigé les Codes, par procuration), dont l'une a bien pu avoir les rives d'un fleuve pour témoin, et dont un courtisan s'est servi pour un projet d'arc de triomphe qui s'est arrêté à la gravure de notre collaborateur. Les fleurs de lis des 2me et 3me quartiers n'ont pas besoin d'être expliquées; le cavalier des 1er et 4me est le cavalier de Lithuanie. Mais ces écussons sont l'œuvre d'un ignorant en blason; les armes de France et de Pologne auraient dû être accolées ; et dans !

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le cas où elles auraient pu être cartelées, France eût dû au moins être aux i et 4, et l'aigle de Pologne aurait dû remplacer, dans le 2, le cavalier de Lithuanie. La couronne royale fermée, dans le style de François Ier, pour timbre, me confirme dans cette opinion. G. G.

:

Les Armes d'Anvers. Celles d'Amsterdam (X, 294).— Voilà, voilà ! « ANVERS, ville de la Belgique: d'argent, à une citadelle composée de trois tours réunies par des murs, et surmontée de deux mains appaumées de carnation, posées : celle de dextre en bande, et celle de senestre en barre. AMSTERDAM, ville des Pays-Bas de gueules, au pal de sable bordé d'or, chargé de trois sautoirs d'argent. >> (De Magny, << Science des armoiries, » 2 vol. in-4o, Paris, 1856.) Cet auteur a oublié d'indiquer l'émail de la citadelle des armes d'Anvers, et n'est pas d'accord sur le nombre des mains avec le Dict. de Moréri, qui en compte trois. Le même Dictionnaire dit, pour Amsterdam : « Les armes de cette ville sont timbrées d'une couronne impériale: c'est un privilége qui lui fut accordé par l'empereur Maximilien Ier, en 1490..... Ces armes sont : d'or, au pal de gueules, chargé de trois sautoirs d'argent. » G. G.

Jeton frappé à Anvers (1872) en métal blanc. Légende : Stad Antwerpen. Champ rond, cerclé d'un grènetis, de gueules. Les pièces sont un château-fort, avec des tours en quadrangle, maçonnées, la première devant crénelée à deux étages et une porte; les trois autres à trois étages et couvertes, réunies entre elles par une muraille crénelée et maçonnée. Au-dessus, deux mains coupées (d'argent?) se faisant pendant, la paume vers le spectateur. V. D.

Gravure en relief sur cuivre (X, 295). L'exemple nouveau, cité par le questionneur, et sa preuve démonstrative, sont des plus curieux; mais, comme il le dit lui-même, ce n'est pas le premier fait de ce genre, et l'invention n'appartient pas à l'imprimerie lyonnaise, mais à l'imprimerie parisienne, dès la fin du XVe livre, dans le mouvement du développement très-original et très-personnel qu'elle donna à la gravure en bois et à l'illustration des livres, par l'impression de ses merveilleuses Heures à encadrements. - De nos jours, les exemples cités ne sont ni les seuls, ni les premiers. Parmi les recueils à images, fondés pour faire concurrence au Magasin pittoresque, l'un des premiers (la Mosaïque, je crois) se caractérisait parce que toutes ses gravures étaient en relief sur cuivre.

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Il faut en rapprocher les fleurons et les

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ornements typographiques polytypés des Elzevier, et, avant eux, des Plantin, parce qu'ils étaient le résultat d'une sorte de clichage. M. Ambroise-Firmin Didot, qui a indiqué la question dans son Essai sur l'histoire de la gravure en bois (1863, col. 119-21), remarque que les belles initiales à fond criblé de la Bible de Robert Estienne, en 1540, ne peuvent résulter que de la frappe d'une matrice en plomb sur un poinçon gravé en cuivre. Mais ce qui est absolument formel, ce sont les rarissimes Heures de Jean Dupré de 1488, qui disent elles-mêmes, au verso de leur second feuillet: « C'est le répertoire des histoires et figu<< res... contenues dedans les vignettes de « ces présentes Heures, imprimées en cuy« vre. » — -Voy. Didot, col. 120, et Brunet, le Manuel du libraire, 5e édit., vol. V, dans l'article des Heures gothiques, pag. 1557-8, à la note, et colonnes 1612-3. dailles du Promptuarium sont une preuve de plus, mais la question n'est qu'entamée. Il faudrait maintenant l'étudier d'autrement près pour la pousser, l'étendre et la traiter complétement. A. DE M.

Les mé

Bibliographie Moliéresque (X, 295). A. Reader demande si Molière a emprunté à Somaize le langage des Précieuses ridicules. La question est difficile à résoudre. La re représentation des Précieuses est du 18 nov. 1659. D'après M. Livet, éditeur du Dictionnaire des précieuses (Paris, 1866, Biblioth. Elzév.), ce ne serait (Préf., p. xv) qu'en 1660 que Somaize aurait publié la première idée de son Dictionnaire. Il est vrai qu'on lit, p. xxxiij : « Déjà il avait donné le Dictionnaire et les pièces de théâtre que nous reproduisons, en 1659 et en 1660. » Il y a là contradiction. Examinons: M. Livet donne, en premier lieu : Le grand Dictionnaire des Prétieuses ou la Clef de la langue des ruelles. SECONDE ÉDITION, reveue, corrigée et augmentée de quantité de mots. A Paris, chez Etienne Loyson. MDCLX. C'est ce que M. Livet appelle la première idée du Dictionnaire. En effet, cet ouvrage n'est que la Clef du langage des ruelles, et ne contient pas les notices si curieuses que contient le Dictionnaire complet sur les Précieuses. Mais il y avait eu, antérieurement, une première édition. Etait-elle de 1659 ou de 1660? C'est ce que ne dit pas M. Livet; mais de sa deuxième assertion, je conclus qu'elle avait été publiée en 1659; auquel cas, si elle était antérieure au mois de nov. 1659, Molière aurait pu y emprunter en partie le langage qu'il prête à ses provinciales. Toujours est-il qu'il faudrait avoir cette première édition sous les yeux, pour comparer. La 2o édition contient plusieurs des mots qu'elles emploient dans la comédie. Quant au Dictionnaire avec notices sur les Précieuses, et qui est de 1661, il n'a

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pas de portée pour résoudre la question. Je ne citerai aucune des locutions qui se trouvent dans la comédie et dans la 2e édition de la Clef (1660), parce qu'il est facile de se procurer le livre édité par M. Livet. È.-G. P.

Sodome (X, 296). Les compositions dramatiques portant ce nom et que Fraxinus signale comme figurant au Catalogue Soleinne, étaient classées parmi les pièces libres, et on a annoncé à diverses reprises que les héritiers de M. de Soleinne avaient détruit tout ce que ce bibliophile, cédant à la passion de ne rien laisser échapper en fait de théâtre, avait réuni en ce genre.

à

La pièce dont il s'agit n'a-t-elle pas, tort, été attribuée au comte de Rochester? Lownder, dans son excellent Bibliographer's Manual, ne l'indique point parmi les écrits de ce nobleman, et il observe qu'on a fait passer sous son nom (on ne prête qu'aux riches) bien des morceaux licencieux auxquels il était étranger. J'ai en ce moment sous les yeux une édition des Poems de Rochester et de quelques autres (London, 1836, in-18), et j'y trouve parmi les écrits mis sous le nom du comte (p. 98) une épître To the author of a play, called Sodom; il lui adresse de violentes injures, et une note dit qu'un certain Fishborn, un misérable écrivassier (a wretched scribbler), était l'auteur de cette turpitude. Observons, en passant, que ce même Catalogue Soleinne mentionne, no 442, une Tragoedia sacra, intitůlée Bustum Sodoma, imprimée à Gand en 1615, dont l'auteur, un honnête bénédictin, se laisse aller à d'incroyables allusions aux mœurs de la cité engloutie dans la mer Rouge; un Allemand, André Scuot, avait, de son côté, publié à Strasbourg, en 1 1605, un Drama tragicum, en cinq actes et en vers, avec musique Conflagratio Sodoma; le Catalogue dont il s'agit indique un choeur Sodoma, Sodoma, quid facis? Quid facis? Væ, væ tibi! A. READER.

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au

M. J. Gay (« Bibliographie des ouvrages relatifs à l'Amour ») renvoie le lecteur de son article sur «<< Sodome t. Ier, p. 164, de l'ouvrage intitulé : Dictionnaire historique... par Prosper Marchand. (La Haye, 1758-59, 2 vol. in-fol.) H. I.

Travailler pour le roi de Prusse (X, 319).

La Biogr. Didot, au nom de Sauvé (dit Lanoue, auteur et acteur), présente une anecdote qui serait une raison encore plus concluante du dicton : « Après avoir dirigé pendant cinq années le théâtre de Rouen, Lanoue se rendit à Berlin, où Frédéric lui promettait de grands avantages; mais la guerre de 1741 ayant empêché le roi de tenir ses engagements, Lanoue paya

349 de ses propres deniers les acteurs éconduits, et vint à Paris. » O. D.

Trouvailles et Curiosités.

Les auteurs d'un coup d'Etat «< bien connu dans l'histoire. » Les Souvenirs de Daniel Stern (Mme d'Agoult) viennent de faire une éclatante apparition dans le monde de ceux qui lisent. Ils sont salués et appréciés, de main de maître, dans le Courrier littéraire (25 mai et 10 juin). Quelques citations en montrent la haute valeur et même l'à-propos historique, témoin celle-ci: La re représentation de Guillaume Tell, à l'Opéra, avait laissé à Mme d'Agoult un souvenir ineffaçable, un souvenir sinistre, qui était, dans sa vie, comme le fantôme même de la Révolution de Juillet, dont elle lui avait révélé le présage. On y avait appris «l'arrivée à Paris du prince de Polignac », et cette nouvelle avait causé, à une dame du plus haut monde, qui le connaissait bien et n'était autre que Mme du Cayla, un véritable effroi, se traduisant aussitôt par ce mot: «Madame d'Agoult, j'ai peur!» Cette peur, quoique incomprise alors, s'était électriquement communiquée à la jeune interlocutrice. Et pourtant M. de Polignac n'était en lui-même rien moins qu'effrayant; il se montra même bientôt aux yeux de Mme d'Agoult plein de bonne grâce, agréable, familier, gai, mais plein aussi de légèreté et d'étourderie: intelligence étroite, tête vide, exaltation de bigot. « Rien ne lui paraissait plus simple qu'un miracle en faveur de la bonne cause. Plein de cette foi visionnaire, il en vint insensiblement à sentir en lui une vocation divine. » Il se crut appelé à sauver son roi et son peuple.. Daniel Stern ajoute qu'il se tenait << prêt au martyre ».

-

Nous avons relevé ces traits frappants, parce qu'ils donnent lieu à un bien curieux rapprochement. Un an avant la publication de ces Souvenirs de Mme d'Agoult, j'avais lu, dans le Moniteur universel du 1er avril 1876, une étude de M. Maxime Du Camp, que j'ai conservée, et d'où j'extrais ce qui va suivre. Rendant compte de «Mémoires authentiques sur la Révolution de 1830», et parlant d'un journal anglais de cette époque, qui avait dit que la convulsion politique qui venait de renverser Charles X était due « à l'incurable fatuité de deux hommes et à leur ignorance imbécile des temps où ils vivaient », M. Maxime Du Camp poursuit ainsi :

Cette «< ignorance imbécile » était bien plus profonde qu'on ne peut l'imaginer, et je puis, à cet égard, fournir à l'histoire une anecdote caractéristique encore peu connue. Le coup d'Etat, qui devait avorter au mois de juillet 1830, avait été décidé, en principe, entre le roi, le prince de Polignac et le maréchal de Bourmont, avant l'expédition d'Alger, et il avait été

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convenu que l'on ne promulguerait les fameuses ordonnances que si nous remportions une sérieuse victoire sur les Barbaresques. M. de Bourmont, rappelé à Paris avec une partie de notre armée, deyait être chargé des opérations militaires qu'un soulèvement probable de la population pouvait rendre nécessaire. Avant de partir pour Toulon, où la flotte française l'attendait, il avait fait promettre au prince de Polignac de ne rien entreprendre sans lui; et, pour être certain que nulle tentative ne serait essayée en son absence, il lui avait fait accepter l'intérim du ministère de la guerre, dont il avait le portefeuille. Néanmoins, et malgré ces précautions, on n'attendit pas le retour du maréchal, et l'on se hâta vers un dénouement qui eut le résultat que l'on sait.

Le seul homme vraiment sérieux du ministère était M. d'Haussez; il ne répudiait pas aux Ordonnances, qui seules, selon lui, pouvaient sauver les prérogatives royales, singulièrement menacées par l'opposition parlementaire, mais il demandait si l'on était en mesure de les imposer à la population parisienne, dans le cas où celle-ci refuserait de s'y soumettre. Le prince de Polignac répondit qu'il était certain du succès, et qu'il n'y avait point à se préoccuper des moyens d'exécution. M. d'Haussez insista avec quelque vivacité et exigea communication des états militaires.

Le chiffre de la garnison de Paris porté sur ces états était de 11,000 hommes, sur lesquels il fallait en déduire 3,500 absents par congé, par maladie, ou employés à l'administration; il restait donc 7,500 hommes, parmi lesquels 3,000 soldats de ligne, dans lesquels on n'avait qu'une confiance limitée. M. d'Haussez se récria et déclara vertement que ce serait folie de tenter une si grosse aventure avec des forces manifestement insuffisantes. Le prince de Polignac répliqua que, pour des raisons qu'il ne pouvait faire connaître, mais que le roi n'ignorait pas, il ne lui était permis d'avoir aucun doute sur le résultat de l'entreprise et qu'il était décidé à jouer la partie, quand bien même il n'y aurait pas un seul soldat à Paris. Il ajouta que sa conviction était inébranlable et basée sur un fait supérieur à tous les raisonnements humains. Charles X fit un signe de tête approbatif et dit: Cela est vrai! Le sic jubeo du roi fermait la bouche à M. d'Haussez, qui ne renouvela plus aucune objection.

Quel était donc ce fait extraordinaire qui détruisait tous les calculs de la sagesse, mettait à néant toute prévoyance et jetait aveuglément un roi, des hommes d'Etat, sur une route dont on négligeait, avec une telle infatuation, de s'ouvrir les issues? Dans les premiers jours de juillet, la Vierge était apparue en songe au prince de Polignac et lui avait dit : Accomplis ton œuvre! Le ministre n'avait point négligé de faire part à Charles X de cette intervention miraculeuse, et tous deux y avaient vu la preuve irrécusable du succès qui attendait leur aventure. Ce fait, qui est d'autant plus considérable qu'il est révélé ici pour la première fois au public, a de quoi surprendre, quoi que l'on ait pu savoir de la faiblesse d'esprit de celui que Chateaubriand appelait << un muet propre à étrangler un empire. >> Il peut passer pour une fantaisie imaginée après coup par un « ennemi du trône et de l'autel. » Eh bien! ce fait m'a été raconté par le grand orateur légitimiste, par Berryer, qui le tenait du prince de Polignac lui-même. En 1846, un an avant sa mort, celui-ci disait encore: « En

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