N° 218.] 552 L'INTERMÉDIAIRE DES CHERCHEURS ET CURIEUX. 351 présence d'une telle et si glorieuse apparition, toute hésitation eût été criminelle. » N'avais-je pas raison de dire que la coïncidence est remarquable entre ce cauchemar de la re représentation de Guillaume Tell et ce fait prodigieux, qui serait presque incroyable s'il n'était raconté par un publiciste aussi véridique que M. Maxime Du Camp, et s'il ne déclarait le tenir de la bouche même de Berryer? Et puis, étonnez-vous des révolutions! Un souvenir du Siége et de la Commune (1870-71). On vient de disperser aux enchères la petite bibliothèque d'un homme de lettres qui avait bien étudié la Révolution aux sources et qui, après avoir publié un estimable volume sur Anacharsis Cloetz, laisse inachevé un travail sur Pache, pour lequel il avait dépouillé les précieux registres de la Municipalité qui ont péri depuis dans les incendies du 24. mai 1871. C'est Georges Avenel, l'éditeur du Voltaire publié par le Siècle, et qui: était en dernier lieu rédacteur de la République française. Je l'ai souvent vu, après le 4 septembre, à l'Hôtel de Ville, qu'il a quitté au 31 octobre, se retirant honorablement avec quatre autres colla-. borateurs de la Mairie de Paris, pour laisser se prélasser M. Jules Ferry et ne plus tremper dans cette belle administra-' tion qui allait si bien aider d'avance au 18 mars. Il avait été chargé par le Maire de Paris de faire, à son cabinet, l'ouverture des innombrables lettres qui y parvenaient incessamment; tâche laborieuse dont il s'acquitta avec un grand zèle. Une fois que je me trouvai là, au moment où il allait décacheter un pli, je l'arrêtai, sur le vu de l'adresse, et lui dis: « Je parie que je devine de qui est cette lettre, et que c'est une lettre de quémandeur et de délateur? » Ilouvre, il lit: « Oui, c'est bien cela! me dit-il, vos yeux et votre mémoire de l'écriture ne vous ont pas trompé. C'est signé Valette. » A six mois de là, le dimanche 5 juin 1871, jour où la population de Paris se répandit à flots par les rues et boulevards, pour contempler ses ruines fumantes, je passais sur le quai, près du théâtre du Châtelet, où une cour martiale siégeait en permanence. Un officier qui fumait son cigare sur le bitume du trottoir, au premier maronnier, m'aperçoit et, me disant bonjour, me fait approcher: c'était M: Vabre, commandant militaire de l'Hôtel de Ville après le 31 octobre, que j'avais connu et beaucoup pratiqué en cette qualité. Je ne l'avais pas revu depuis la fuite à Versailles. « Hé! que faites-vous là? lui demandaije. Une f..... besogne! La dernière revue des communards! Nous inspectons leur main droite et leur épaule, et les faisons passer à droite ou à gauche, comme [10 juin 1877. au Jugement dernier. C'est-à-dire? C'est-à-dire qu'on mène les uns à la caserne Lobau, où on ne les fait pas languir; les autres sont réservés aux conseils de Versailles; quelques-uns ont la clef des champs. C'est expéditif! Et vous ne faites pas d'erreurs?-Nous tâchons. C'est éreintant et écœurant, tout de même !-Et combien à la... caserne, aujourd'hui ? Depuis ce matin, 171. On a levé la séance pour un petit entr'acte de repos, et je suis venu ici humer un peu l'air... de mon cigare. Ah! à propos, il nous a passé, il y a une heure, un vieux gaillard qu'on a pris à l'Assistance publique, avec de l'or dans ses poches, avec des parchemins et papiers manuscrits volés par lui, et deux revolvers à la ceinture, pour défendre sa peau et son bien. Son nom... attendez donc..... Vallette... Vous connaissez peut-être ça? Certes, répondis-je, je ne connais que ça : un brocanteur de livres et d'autographes, rue St-Sulpice autrefois, et en dernier lieu rue Garancière, à moitié braque, et l'autre moitié suspect..... Eh bien, il ne souffre plus, et sa veuve pourra continuer le com merce. >>> Mon quémandeur et délateur de Septembre n'était autre que ce communard du 18 Mars, fusillé le 5 juin. Qui ne l'a connu comme moi? Qui n'a reçu sa feuille : le Collectionneur, et ses fabuleux Catalogues de trésors dont il haussait les prix jusqu'à la lune? Il était devenu la fable du monde des amateurs d'autographes et de curiosités. N'avait-il pas été quelque peu employé au ministère de l'intérieur, et quelque peu aussi condamné en police correctionnelle, pour détention de livres ou manuscrits ayant appartenu à LouisPhilippe et volés aux Tuileries en 1848? C. R. Un fusil-mitrailleuse. Je ne crois pas avoir vu relever nulle part, même dans le Vieux-Neuf d'Ed. Fournier (Paris, 1857, 2 vol. in-12), ce fait curieux : « Un méchanicien (de Marseille) a imaginé un fusil dont le canon plat contenoit plusieurs balles de front qui s'écartoient en sortant; de tels fusils auroient pu être d'un grand secours dans les vaisseaux, où souvent le courage doit suppléer au nombre. On a rejeté le projet de cette arme meurtrière, et l'humanité ne peut qu'applaudir à cette résolution; mais l'on a éconduit l'auteur sans récompense, et il est à craindre qu'il n'aille offrir ce secret infernal aux nations voisines.» (Correspondance secrète, politique et littéraire, juin 1785, t. XVIII.) UN LISEUR. Le gérant, FISCHBACHER. Paris. Typ. de Ch. Noblet, 13, rue Cujas.— 5195. LEGENDO L'Intermédiaire DES CHERCHEURS ET CURIEUX (CORRESPONDANCE littéraire, NOTES and QUERIES français.) 354 le gaz dont l'inflammation produit le feu grisou et cause des accidents si terribles dans les houillères ? J'ai vainement posé la question à diverses personnes qui semblaient devoir être en mesure de me répondre. NOSSIOP. Monogramme d'un peintre, en 1686.Quelqu'un de nos collaborateurs pourraitil me dire quel est le peintre de portraits qui, à cette date, signait de ce monogramme, avec la date à droite, où je crois voir I, L, F ou E? C'est par derrière que la toile est ainsi signée. (Saint-Malo.) A.-G. J. Origine des fossiles. Je lis le passage suivant dans un ancien numéro du journal La Graphologie: « Cela me rappelle ce bizarre Chateaubriand, qui, pour s'expliquer les innombrables ossements fossiles des animaux dans les profondes couches de calcaire du globe, n'a pas craint, dans le Génie du christianisme, d'écrire que Dieu, pour donner au monde sa physionomie antique, son air de vétusté, avait creé des ossements d'animaux qui n'avaient jamais vécu. » Je suis sûr d'avoir lu cette proposition quelparadoxa e dans un journal, il y ques annees. Le signataire de l'article ne donnait pas cette idée lumineuse comme empruntée à Chateaubriand. Il la donnait comme de lui, et je crois qu'il était de bonne foi les beaux esprits se rencontrent. Quelqu'un des Intermédiairistes pourrait-il me dire si ce passage est bien dans le Génie du christianisme? J'avoue, à ma honte, que ce livre manque à ma bibliothèque. BRIEUX. 355 D'abord, c'est sur une tour du château de Saint-Malo, surnommée la Quiqu'en grogne, que cette inscription fut gravée; on peut l'y voir encore et distinguer quelques lettres des premiers mots, quoiqu'elle ait été martelée pendant la Révolution, ainsi que l'écusson qui la coupe en deux parties. ren Ce passage de Michelet ne ferme-t-il pas une autre erreur? Voici ce qu'Ogée (Diction. de Bretagne, vo SaintMalo) dit au sujet de l'inscription: « Cette princesse ayant eu quelques démêlés avec l'évêque (de Saint-Malo) touchant le droit de régale, fit fortifier le château malgré les excommunications lancées par le prélat contre les entrepreneurs et ouvriers, et y fit ajouter de nouveaux ouvrages nonobstant les oppositions de l'évêque. Elle fit en cette occasion usage de cette fermeté dont elle donna si souvent des preuves. Pour montrer qu'elle était véritablement et qu'elle voulait être souveraine de SaintMalo, elle fit graver en bosse, sur une des tours, ces mots bien expressifs : Qui qu'en grogne, ainsi sera, c'est mon plaisir; par corruption de ces mots Quiconque en grogne. Cet événement a fait nommer cette tour Quiqu'engrogne, nom qu'elle a conservé jusqu'aujourd'hui. » Il n'y a rien là, comme on voit, qui rappelle la vieille devise du château des Bourbons. Qu'est-ce que cette devise? Qu'est-ce que ce château des Bourbons? (Saint-Malo,) A.-G. J. Christophe Colomb, ou Brunelleschi? Je croyais que l'anecdote de Christophe Colomb résolvant le problème de faire tenir un œuf sur la pointe était attribuée sans conteste à ce grand homme. Mais je lis, avec étonnement, dans l'Histoire de France de Michelet, éd. de 1876, t. IX, p. 83, que ce fut Brunelleschi, l'architecte du dôme de Florence, qui confondit de cette façon ses détracteurs. Michelet ne fait même pas allusion à l'attribution qui aurait été faite plus tard de cette anecdote à Christophe Colomb. Y aurait-il donc deux traditions et laquelle serait la vraie? (Saint-Malo.) A.-G. J. Qui était M. Miton? On lit dans le Menagiana (edit. de Paris, 1715, t. I, p. 180): « M. de Segrais disoit que de notre tems trois personnes, quoique d'une naissance médiocre, n'avoient pas laissé de mériter l'amitié et l'estime des princes et des grands. Ces trois personnes étoient M. de Voiture, M. Miton et M. de Gourville, » Je ne trouve rien sur ce Miton dans les Œuvres de Segrais. Quant à Tallemant des Réaux, le Mitton dont il parle n'est pas le mien : ce n'était qu'un joueur, un gros joueur, qu'a celebré aussi Loret, mais qui n'a jamais dû mériter l'amitié et Charles de Tremblay et M. Feillet. M. Alphonse Feillet (note 1, p. 162 du t. I des Mém. du card, de Retz) a dit: « Charles de Tremblay, frère puîné du capucin le P. Joseph, confident de Richelieu; il perdit son gouvernement de la Bastille en juin 1643. » Est-ce bien exact? Je lis ailleurs que « le bon homme du Tremblai, » comme l'appelle le cardinal de Retz, garda le gouvernement de la Bastille jusqu'au 13 janv. 1649, où il fut remplacé par Pierre de Broussel. M. Feillet cite, il est vrai, à l'appui de son assertion, une lettre de Guy Patin (du 19 juin 1643), mais Patin transmettait à ses correspondants bien des nouvelles incertaines. Il recueillait les bruits du jour, échos tantôt fidèles et tantôt infidèles de la vérité. Tout en aimant beaucoup le spirituel nouvelliste, je ne crois pas que l'on doive voir en lui un guide bien sûr. Qui s'aviserait d'écrire l'histoire de notre temps d'après les recits du Figaro? Donc, et pour finir, a-t-on quelque chose de mieux à m'offrir, en faveur de l'assertion de feu M. Feillet, que le témoignage de Guy Patin? IGNOTUS. Viala, dans le « Chant du départ. » Je lis, dans le recueil des Chants et Chansons populaires de France, que M.-J. Chénier a composé son Chant du départ, en 1794, pour l'anniversaire du 14 juillet. Dans cet hymne, il consacre une strophe à Bara et à Viala, et fait dire à un enfant : Ils sont morts, mais ils ont vaincu! Pourrait-on me donner quelques renseignements sur l'épisode relatif à Viala? Tout le monde connaît le trait d'héroïsme qui lui est prêté; la notice qui précède l'hymne de Chénier, dans le recueil cité, le rappelle. Viala, âgé de 13 ans, se serait dévoué pour couper, à coups de hache, et sous le feu des insurgés de Marseille qui occupaient la rive gauche de la Durance, le câble qui permettait aux pontons de passer par la rive droite; frappé par une balle en pleine poitrine, il se serait écrié en tombant : « Je meurs pour la liberté! » A quelle époque aurait eu lieu cet épisode dramatique? A quel point de la Durance se serait-il passé? Est-ce sur la route d'Aix à Apt au village de Cadenet? Est-ce sur la route de Saint-Remy à Cavaillon, qui, après avoir passé par Molliges, traverse le torrent, en laissant Orgon 357 bien à droite? Est-ce enfin sur la route d'Avignon à Aix par Orgon, qui franchit la Durance près de Bonpas, à 11 kilomètres d'Avignon? Ce sont, je crois, les seuls points où existaient, en 1794, des bacs et pontons. Enfin, dernière question, qui a bien son importance, aujourd'hui que l'on a proposé, je crois, d'élever à Viala un monument commémoratif : le trait d'héroïsme dont s'agit est-il vrai? J'ai entendu affirmer qu'il était absolument faux, par une personne qui soutenait son dire pièces en main; mais, depuis, j'ai oublié la nature des sources d'information citées devant moi, et, m'étant livré personnellement à bien des recherches, je n'ai rien trouvé. A vos nombreux lecteurs de répondre. U. N. A. « Si M. Granier se faisait illusion relativement au personnage qu'il croit jouer dans le monde politique, je lui rappellerais l'anecdote suivante, qui doit lui être parfaitement connue : « Un journaliste influent sous le règne de Louis-Philippe sortait un jour de chez M. Guizot, au moment où un député y entrait : (( Vous voyez cet homme, mon cher, dit le ministre au député, sans changer de position et en contuant à faire de la main un geste amica au journaliste, eh bien! CET HOMME EST LE ROI DES DROLES. » Cela est signé H. DE VILLEMESSANT, et a l'air d'être la fin d'un rticle. Les sept derniers mots sont imprimés comme ici, en petites capitales. Je demande quel est ce M. Granier à qui M. de Villemessant arrachait de la sorte « l'illusion >>> qu'il pouvait avoir sur son « personnage politique»? A quel moment, dans quelle feuille, et à quel propos M. de Villemessant a-t-il imprimé et signe ce qui précède? Estce que le Figaro existait alors? en L'Intermédiaire m'est déjà venu aide en plus d'une occasion, notamment dans un cas analogue pour un morceau de Sainte-Beuve trouvé en fac-simile (V, 338, 481). Peut-être ne serai-je pas moins heureux cette fois. (Lyon.) V. N. 358 une bien ignoble accusation contre le citoyen Marc Probst, ex-moine, ex-curé constitutionnel de Schlestadt, ex-officier municipal: « Pour mettre le comble à ses infamies, en matières religieuses, dit-il, pour porter la division et le trouble dans toutes les familles, il avait conçu le projet de faire imprimer la confession des femmes et des filles qui, trompées par l'hypocrisie avec laquelle il avait rempli les fonctions curiales, lui avaient confié sous le sceau du secret le plus sacré, toutes les misères de leurs vies. Cet homme indigne de la lumière avait déjà rédigé cet ouvrage infernal, mais, l'imprimeur Hoffmann, à qui il s'est adressé, horriblement outré de son contenu, refusa de l'imprimer (p. 43). » Quelques autres gredins ont-ils, dans la même période de temps, essayé de publier de pareilles confessions? A. B. La naine Nanette Stocker et le nain Jean Hauptmann. Je possède une plaquette en vers, que je crois peu commune, intitulee Histoire et voyages de la petite Nanette Stocker et de Jean Hauptmann (Paris, an X, in-12 de 13 p., y compris le titre). Dans des stances prosaïques, l'auteur nous apprend que la naine, alors âgée de 21 ans, mesurait 54 pouces 8 lignes, et que la taille du nain était de 3 pieds 2 lignes. Aux agréments de la figure, Nanette possédait plusieurs langues, et excellait surtout dans le dessin, la musique, le chant et la danse. Présentes au Premier Consul, ces deux nains firent fureur à Paris et dans 1 Est de la France, où ils voyagèrent ensemble. MM. A. d'Albanès et G. Fath (Les Nains célèbres) gardent le silence sur ces deux nains qui, s'il faut en croire leur panégyriste anonyme, eurent cependant la plus grande célébrité. Pourrait-on me faire connaître la date de la mort de Nanette Stocker et de son compagnon Jean Hauptmann? Quel est l'auteur de l'opuscule en vers qui leur a été consacré ? PAUL NIPONS. Monita secreta Societatis Jesu. Cet ouvrage est-il réellement le code de la célèbre Société ? Dr L. Alemaniana. Louis-Augustin Alemand, l'aîné, avocat au parlement de Grenoble, a laissé plusieurs ouvrages d'érudition. J'ai une plaquette in-4 de 7 pages, sans aucune indication bibliographique, portant en titre à la première page: Alemaniana, no 1. A la dernière page « M. Alemand avertit le public qu'il continuera de donner de temps en temps des feuilles volantes de Mémoires, d'Observations, de Lettres, et de Dissertations sur différentes Matières curieuses. Fin de ce premier nu 359 méro. » De combien de numéros se compose cette collection, si collection il y a ? La livraison dont je parle n'est pas datée; mais elle doit remonter à 1707, car à la page 3 il parle de la nomination toute récente de M. l'abbé Alemand de Montmartin à l'évêché de Grenoble, ce qui coïncide avec l'année 1707. (Voir Dangeau, t. XII, p. 1.) — J'ai du même auteur deux lettres imprimées, de deux pages in-4 chacune, l'une au duc de la Feuillade (1704), par laquelle il demande, en sa qualité d'avocat et d'homme de lettres, à être exempt de loger les gens de guerre; l'autre (1704) au pape Clément XI, dans laquelle il sollicite les bonnes grâces du Pape en faveur de son Monasticon d'Irlande, et même des titres de noblesse. Ces deux lettres sont terminées par quelques lignes autographes de Louis Alemand. PIERRE CLAUER. L'Aurore d'un beau Jour! J'ai trouvé l'autre soir, dans la belle collection révolutionnaire d'un de mes amis, un volume gr. in-8 de 114 pages, auquel on a laissé, sous la reliure, sa couverture de papier rose (qui fut peut-être rouge en sa nouveauté) et qui porte ce frontispice lithographié L'AURORE D'UN BEAU JOUR. [Episodes des 5 et 6 juin.] Par N. PARFAIT (une vue de la façade de l'église SaintMerry) Paris, 1833. Le titre intérieur, qui est imprimé, ajoute aux 3 premières lignes ci-dessus: Suivis de notes et documents inédits, PAR N. PARFAIT, auteur des Philippiques. Puis cette épigraphe République a pâli... (une marque ici présente une tête de Phébus (?) au milieu d'une couronne de rayons flamboyants); puis enfin la rubriqué: Paris, chez Bousquet, libr., successeur de Levavasseur, au Palais-Royal, et chez les Marchands de Nouveautés. MAI, 1833. La La page 5, qui suit, est funèbre. Dans un cadre noir on voit une urne cinéraire 360 drapée et surmontée d'attributs de deuil, on lit: Aux mânes des martyrs du Cloître Saint-Merry. Avec une rangée de larmes au-dessous. A la page 6: Passant, va dire à Sparte qu'ils sont morts ici pour obéir à ses saintes lois. Pages 7 à 14, un prologue en prose qui est l'apologie de l'insurrection de juin 1832, et, pages 13 à 87, un dithyrambe en alexandrins, divisé en 4 épisodes: 1o Le Convoi; 2o Les Barricades; 3o Le Combat; 4° Les Funérailles. Les pages 89 à 114 contiennent les notes, au nombre de 57. — Il y a un plan lithographié de « la maison no 30. » Je ne signalerai, de cet étrange poëme, Tout chaud, tout noir encor de la poudre et [des balles, qu'une bien drôle de coquille, page 44: Saint-Merry! le beffroi de ton cocher gothique... Cela sortait de l'imprimerie David, faubourg Poissonnière, no 1. Ce que je veux surtout demander, c'est ceci. Cette brochure est-elle rare ? Quel est cet auteur qui signait « N. Parfait, auteur des Philippiques »? Pourquoi est-ce intitulé l'Auroré d'un beau jour ? (Bordeaux.) E. T. N. Les cartes de la Bibliothèque nationale. Dans le courant de l'annee 1873, un vieil habitué reparaît à la Bibliothèque Nationale: «A peine était-il assis depuis quelques instants dans la salle d'études (?) qu'un employé vient lui demander de lui montrer sa carte (??). Il la montre. L'employé la prend et lui dit brutalement : «< On vous la retire! » Etonnement du vieil habitué, qui s'adresse au conservateur présent dans la salle, pour avoir l'explication de ce refus. Le conservateur lui répond que c'était par ordre de M. Taschereau. Un procès s'ensuit. M. Taschereau et le vieil habitué décèdent, et je n'ai pu savoir ce que c'était que la carte retirée au vieil habitué? Est-ce une carte de sûreté ? etc. A. B. Réponses. Tuer le mandarin (III, 259, 371, 433; IX, 8, 367, 559). Eh oui, ce fameux «< cas de conscience» a bien été réellement formulé par Chateaubriand, comme l'avait fait pressentir N. G. (IX, 367). Il se trouve dans le Génie du christianisme (liv. VI, ch. 2, Du remords et de la conscience). Il n'y manque rien que le mot mandarin, substitué par Balzac, dans son Père Goriot, à « l'homme de la Chine,» dont parle Chateaubriand. Voici, du reste, la citation complète du passage, d'après l'edition in-12 du Génie du Christianisme (1830, t. I, p. 259): "O conscience! ne serois-tu qu'un fantôme de l'imagination ou la peur des châtiments |