Un cul de basse-fosse (X, 65, 118, 179). - C'est ici le duc de Richelieu apostrophant à sa manière un mauvais plaisant qui l'avoit appellé Cul-pourri : Appeller Cul-pourri, le cul de Richelieu! Un lecteur, qui n'est pas plaisant, a ajouté la note suivante: « En ce cas, il aurait la même destinée que le cardinal de Richelieu, ce cruel despote,... qui, par un juste châtiment du ciel, pourrit en Sorbonne, dans un caveau creusé précisément dans le cul des lieux du Collège de Harcourt» (Journal historique. Londres, 1776. IV, 73, 23 fév. 73). Se rappeler l'apothéose de Richelieu. A. B. Nos bons aïeux ont-ils couché nus? (X, 131, 136, 239, 271.) Point ne le sais, au juste; mais ce que je puis dire, c'est que la chemise, la vraie chemise, était encore, vers 1652, un objet de luxe dans nos contrées nivernaises. Je trouve, en effet, dans l'Inventaire des biens meubles, effets, papiers délaissés par noble seigneur de Ch..., dont la famille ne manquait pas d'un certain renom : « 19 linceux, dont 13 neufs « et 6 uzés, de toile du plain et estouppe, « de chacun 2 aunes 1/2; 12 autres de << toile de deux plain, de chacun 5 aunes; «< item, deux chemises d'homme, à l'usage « du deffunt, de toile du plain. » Son fils, qui décédait en 1719, en possédait une demi-douzaine. Je remarque, dans cet inventaire trois cateloignes. Qu'est-ce qu'une cateloigne ? Je vois bien que ce devait être une sorte de couverture de lit, car je lis: « Item, dans une chambre haute, deux chalits de bois de poirier et serizier sur lesquels sont deux licts garnis de plume, couvertes et cuissins, deux matelas, deux paillasses de lit, trois cateloignes, une couverte de Tridaine, un desquels a un ciel de tapisserie avec des 432 courtines vertes garnies de bège, et l'autre aiant un tour de lict de serge bleue avec du passement. » Ce mot de cateloigne était-il usité ailleurs que dans le Morvand, et que désignait-il exactement? L. G. - Portraits de Napoléon le Grand (X, 164, 212, 273). Il existe de Napoléon Ier une statue nue célèbre, exécutée par Canova, dont elle passe pour être un des chefsd'œuvre, et qui occupe le centre de la cour de la Brera, ou Palazzo delle scienze ed arti, à Milan. Cette statue, en bronze, et posée sur un piedestal de marbre, représente Napoléon en empereur romain, s'appuyant de la main gauche sur un sceptre olympien qui a la dimension d'une lance, et tenant dans la main droite, vers laquelle se porte son regard, un globe surmonté d'une Victoire ailée. La toge pend sur le bras gauche; le corps, entièrement découvert, se porte en avant, d'un pas rapide, << en partant du pied droit, » comme dirait un sergent instructeur. РЕРН. La Trompette marine (X, 191). La description de Littré n'est pas très-exacte. Cet instrument, qui était très-long, avait, au contraire, un manche relativement court, n'ayant guère qu'un pied 8 pouces sur une longueur totale de 5 pieds. Le corps formait une boîte à pans, ouverte de deux trous circulaires, et sur laquelle était tendue une corde à boyaux, grosse comme une ficelle. Cette corde, partant du sommet du manche, était soutenue à l'autre extrémité par deux chevalets dont le premier et le plus haut ne portait que d'un côté sur la table, disposition qui produisait le frémissement caractéristique de cet instrument et lui donnait un son tout à fait conforme à celui de la trompette, au point de faire illusion. L'ensemble de l'instrument avait la forme d'un triangle trèsaigu, car il n'avait à la base pas plus de 9 à 10 pouces de large. On en jouait en passant un archet de plus de deux pieds de long sur la corde, à 3 ou 4 pouces du haut du manche, et en pressant la corde avec le pouce gauche au-dessous de l'archet. Des traits marqués sur le bord du manche indiquaient les endroits de la corde qu'il fallait presser pour produire les différents tons. Son étendue comprenait les notes sol, do, mi, sol, de l'octave basse, la 20 octave, et do, re, mi, de la 3. La trompette marine ne passait, du reste, que pour un instrument d'amusement. C'est à sa simplicité et aux traits indicateurs marqués sur le manche qu'il devait sans doute de pouvoir servir à une démonstration facile de physique musicale. A. ST. « La ouate » ou « l'ouate » (X, 194, 246). 433 - Michelet, dans l'Oiseau, a parlé des « ailes d'ouate » des oiseaux nocturnes. L'harmonie, l'onomatopée n'indique-t-elle pas cette forme comme très-préférable à l'autre ? L. D. L. S. Les Catéchismes républicains (X, 221, 253, 280, 305). Celui de La Chabeaussière n'est qu'un spécimen du genre. Il y en a une foule d'autres en prose et en vers. On trouve l'Inventaire de quelques-unes de ces publications dans le Catalogue donné, en 1869, par le libraire Gouin, d'une « collection très-importante d'ou« vrages historiques et satiriques sur « Louis XVI, Marie-Antoinette et la Ré«<volution française. » Il y en a dix fois plus qu'il n'en cite. L. D. L. S. Vie de Bayard (X, 262, 401). M. Bazin-Barucla dit que, jusqu'à ce jour, on ne connaît que deux anciennes biographies du Chevalier sans peur et sans reproche, dont il indique les titres. Il doit en exister d'autres, car je possède un vol. in-12 intitulé : « Histoire du chevalier Bayard et de plusieurs choses mémorables aduenues sous le règne de Charles VIII, Louis XII et François I, avec son supplément, par Claude Expilly, président au Parlement de Dauphiné, et les annotations de Théodore Godefroy, augmentées par Lovis Videl. » Nouv. édit. A Grenoble, chez Jean Nicolas, marchand libraire, en la rue du Palais, à la Palme. M.DC.LI. Z. A. Rétif de la Bretonne : « la Fille naturelle » (X, 297). Les écrits de Rétif de la Bretonne ont donné beaucoup de souci aux bibliographes, à cause des précautions que prenait l'auteur, pour se dérober, dans des imprimeries clandestines, aux tracasseries de la police. Mais il paraît hors de doute que la Fille naturelle est bien de Rétif, et, si elle ne figure pas dans l'excellente Bibliographie publiée par M. P.Lacroix en 1873, elle est indiquée dans celle de Monselet de 1858, avec le nom de l'imprimeur Quillau, sous la date 1769; elle est mentionnée aussi dans la notice biographique et bibliographique donnée par Cubières en tête d'un des plus rares ouvrages de Rétif: Histoire des compagnes de Maria, ou Episodes de la vie d'une jolie femme, Paris, 1811. La question de M. Albert M. me semble un peu confuse au point de vue de la date de la re édition de la Fille naturelle, attribuée en même temps aux années 1769 et 1770. L'édition que je possède est celle de 1774, La Haie, et se trouve à Paris chez de Hansy, 208 pages, et préfaces non chiffrées. Ce qu'elle présente de curieux, c'est une réclame de 8 pages non 434 chiffrées, à la fin du volume, après la table: l'auteur y annonce plusieurs de ses ouvrages, notamment la Fille naturelle. Seconde édition, dont il fait lui-même le compte rendu élogieux, ce qui était dans ses habitudes. L'épigraphe, sur le titre, est ainsi conçue : « Peut-être un jour son « sang, sa fille, tendant vers lui ses mains « innocentes pour en obtenir le pain de << l'aumône, s'en verra rebutée!... » (Nimes.) CH. L. Pain bénit (X, 321, 370). Qu'on se rassure je ne veux pas ranimer le débat sur cette grave question; je ne veux même pas ajouter à la réponse de M. H. T. (X, 371) que la distinction entre bénite et bénie a été faite par l'Académie, non-seulement dans son édit. de 1772, mais dans sa première édit. en 1694, et que, plus de trente ans auparavant (1662), Vaugelas rappelait dans ses Remarques cette distinction acceptée déjà généralement : On ne me lirait pas, et ce serait pain bénit. Je ne reviens sur ce sujet que pour appuyer de mon mieux l'observation par laquelle termine sa réponse (X, 307) M. H. T. Sans vouloir lui donner ici de l'eau bénite de cour, je le félicite de sa motion, et je fais des voeux pour qu'elle prenne place à l'avenir, sous sa forme courtoise et concise, parmi les recommandations que notre directeur insère avec une persévérance nécessaire dans la couverture de chaque livraison : « Que cha«< cun, avant de s'adresser à l'Intermé« diaire, veuille bien prendre la peine de «< chercher, dans les livres qui sont à la disposition de tout le monde, s'il ne s'y << trouverait pas une réponse satisfaisante a à sa demande. >> " Dans une des réponses faites (X, 370) à la question Pain bénit, M. P. Clauer demande s'il n'y a pas une faute typographique dans l'imprimé qui donne portelatin au lieu de Porte-Latine. Il y en a au moins deux, et certainement c'est là une de ces corrections mal faites par le compositeur d'imprimerie et que connaissent trop bien ceux qui ont été ou qui sont condamnés à lire des épreuves! N. M. (Grenoble.) - Aux autorités citées en faveur de l'orthographe Pain bénit », il convient d'ajouter l'abbé de Marigny, qui la suit constamment dans le petit poëme facétieux et l'on peut dire spécial intitulé « Le pain bénit», imprimé en 1673 contre les Marguilliers de Saint-Paul qui voulaient le contraindre à rendre ce pain, et souvent réimprimé depuis. L. DE LA SICOTIÈRE. -N'étant plus de votre monde, il ne m'appartient pas de venir en intrus retarder Î'insertion dans l'Intermédiaire des deman des et des réponses « d'un véritable intérêt et réellement utiles», que M. M. H. T. 435 adresse à cette petite gazette, dont MM. P. Jannet, Jal, Paulin Richard, Léopold Pannier, Schweighæuser, Rathery, Assézat, Loth, Coupy, nouveaux débarqués dans le pays des Ombres, m'ont dit tant de bien et à laquelle ils regrettent de ne pouvoir plus collaborer. Cependant, comme j'ai avis qu'il est arrivé à un curieux d'extraire d'un de mes nombreux ouvrages l'observation grammaticale que j'ai soumise il y a cent cinquante-deux ans, aux lecteurs de mon Dictionn. de Jurisprudence univ. des Parlements de France (t. I, p. 997), et de vous l'adresser (ce qui m'a d'autant plus surpris que je croyais tous les exemplaires de ce livre consommés par les épiciers depuis la promulgation du Code Napoléon),-je tiens, mais sans prolonger le débat, à faire remarquer que je n'ai pas eu aussi tort que l'affirme M. M. H. T. de m'étonner de la distinction arbitraire faite par certains grammairiens de mon temps entre béni et bénit. Je suis tout d'abord surpris que M. P. Clauer, si judicieux et dans ses demandes et dans ses réponses, ait pu s'écrier: Ecrivait-on pain béni? alors que quelques lignes plus loin il cite lui-même cette orthographe, plusieurs fois répétée, dans un mémoire qu'il possède et qui porte la date de 1714. Guy Patin, qui m'a précédé dans la tombe, écrivait en 1665: «J'ai été ce matin à Saint-Germain, j'ai entendu la grand'messe, le roy y a rendu le pain béni avec grande cérémonie. J'y ai vu et entendu force tambours, fifres, clairons et trompettes». Si M. Clauer ne veut pas récuser l'autorité de Voltaire, je lui dirai que cet illustre mécréant a écrit «que les fermiers généraux donnaient beaucoup d'argent, quand ils rendaient le pain béni». Le Grand d'Aussy, dans son Hist. de la vie privée des Français (1782), écrit également pain béni, et M. de Roquefort, dans la nouvelle édition qu'il a donnée de ce livre en 1815, a maintenu cette forme. A M. Ch. L. je me permettrai de dire que tous les grammairiens ne sont pas aussi d'accord qu'il le suppose sur l'orthographe du mot. M. Brachet, dans sa Grammaire histor. de la langue franç. (Paris, 1867), établit que la « prétendue différence entre bénit et béni est illusoire et qu'elle ne repose point sur l'histoire de la langue. Les participes en it (bénit, finit, réussit) abandonnèrent leur t au XIVe siècle, et bénit devint béni ». M. Littré lui-même, dans son Dictionnaire, que M. M. H. T. invoque, partage cet avis, et on y lit textuellement: la distinction des grammairiens est arbitraire, et « le mieux aurait été de laisser les deux formes au libre usage de la parole et de l'écriture ». Confiant dans l'impartialité reconnue de M. Carle de Rash, il ne me reste plus qu'à le remercier de la publicité qu'il voudra bien donner à cette petite réclamation 436 d'outre-tombe, et à rentrer sous terre. Pulvis et umbra sumus! PIERRE JACQUES BRILLON. Sainte-Menehould (X, 323, 374). - Notre collaborateur le Liseur s'est un peu trop hâté, en attribuant à une faute d'impression l'orthographe de la pièce imprimée chez Deliége, et en avançant qu'«< on n'a jamais écrit Sainte-Manehould». Le Grand dict. géog. et critique de Bruzen La Martinière, Venise, 1737, tome IX (Cf. Baugier, Mém. hist. de Champagne, t. I, 275), donne Sainte-Menehould ou ManeIl inhould, et plus loin: Manehoud. dique comme prononciation Sainte-Menou. Moréri, édit. de 1732, au mot SainteMenehould ou Menou, renvoie le lecteur à l'article spécial où ce nom est constamment écrit Sainte-Manehoud. Le Dictionn. de Trévoux, 1752, écrit Sainte-Ménehou, Manehou, et dérive ces noms de SanctæManechildis oppidum. Le Dictionn. de Géogr. anc. et mod., qui fait suite au Manuel du libraire de Brunet (Didot, 1870), donne Fanum S. Menehildis, Sanmanhildis, S. Menoldis urbs, comme étymologies de Sainte-Menehould. L'orthographe suivie par Deliége me paraît suffisamment appuyée. (Grenoble.) N. M. Etampes, vues et plans (X, 323, 373).Je n'apprendrai peut-être rien au questionneur, en lui signalant l'ouvrage de M. Maxime de Montrond: Essais historiques sur la ville d'Etampes.- Etampes-Paris 1836, avec quatre planches: Vue générale d'Etampes; la tour de Guinette, l'église Notre-Dame et les ruines de l'abbaye de Morigny. L'auteur de cette histoire en 2 vol. in-8o, élève de l'Ecole des Chartes, archiviste-paléographe, habitant le plus souvent Etampes, pourrait fournir sans doute d'autres renseignements. CH. L. Les diamants de Charles le Téméraire (X, 323, 374). Cantémir raconte une anecdote semblable, qui se serait passée presque à la même époque, à la prise de Constantinople. Un jeune garçon y trouva un diamant magnifique, qu'il céda à un faiseur de cuillers de bois, pour une douzaine de ces cuillers. Le nouveau maître du diamant alla le montrer à un Juif, qui, tout en le traitant de morceau de verre, en offrit un écu d'or. C'était beaucoup pour du verre: aussi le vendeur entra-t-il en défiance, demanda trois écus, puis dix ; et voyant le Juif prompt à accéder à tous ses prix, rompit le marché. Mais le Juif alla aussitôt prévenir le Sultan, qui se sa șit du diamant, tout en accordant quelque argent au faiseur de cuillers et au Juif. Cate histoire ressemble trop à celle d'Hassan. 437 Alhabbal, dans les Mille et une Nuits, pour ne pas soupçonner que c'est d'elle que s'est servi Galland, qui l'aura entendu raconter pendant son séjour à Constantinople. Ce conte d'Hassan Alhabbal est un de ceux dont l'original ne se trouvait pas dans le manuscrit arabe de Galland. Il est permis de croire que ces contes sont de la composition même de Galland, qui s'est aidé de matériaux orientaux, ou même européens, par exemple, dans le Dormeur éveillé. Q. D. De la valeur de l'argent au XVIe siècle. (X, 323, 375). — Le 23 mai 1421, les conseillers de la ville de Lyon ouvrirent le plot ou tronc du pont du Rhône et y trouvèrent; En petits deniers tournois, 16 livres 4 sols 9 deniers. En neyres de 2 den, tourn., 12 liv. 6 den. En gros de 20 den., 8 liv. 8 sols 4 den. En petits blancs de roy, à 5 den., 10 liv. 13 sols 4 den. Je donne cette énumération pour démontrer combien il est difficile de résoudre la question vraiment intéressante posée par M. T. de L. La variété des monnaies de cours, et la différence de leur aloi tantôt fort, tantôt faible, constituent des difficultés insurmontables à toute appréciation pécuniaire antérieure au XVIIIe siècle. Au sujet du droit de seigneuriage, qui rentre dans cette question et la complique singulièrement, je relève, sur le procès-verbal du Conseil de la Ville de Lyon, cette note du secrétaire de la commune (31 janv. 1424): « Ledit Seigneur (le Dauphin) trait de chacun marc d'argent fin à présent en la monnoie de Lyon, rebattu le brassaige du maître; LI livres XVIII sols tournois, dont il donne aux marchands XXX livres. Ainsi demeure audit Seigneur XXI liv. XVIII sols, surquoy l'on rebatte le cuyvre pour allier le puet monter environ XXX sols tournois. Ainsi demeure franchement audit Seigneur, pour chacun marc d'argent fin, XX livres VIII sols », V. DE V. 438 point porté le titre de Satyre Ménippée, mais seulement celui-ci : La Vertu du Catholicon, etc. Le deuxième avis de l'éditeur, que j'ai mis en relief dans mon édition (Jouaust, 1876), le dit d'ailleurs en propres termes. J'ai reconnu aussi que la vraie et incontestable première édition est celle qui a 88 feuillets in-8° paginés au recto, dix-sept pièces de vers in fine, et dont la caractéristique est spécialement une figure en pied, le Charlatan Espagnol, au folio 2 verso, telle que je l'ai reproduite, p. 30 de mon édition nouvelle. Enfin, peu importe la question de savoir si la rubrique est 1593 ou 1594 (il y a des exemplaires portant l'une ou l'autre date), puisqu'il est constant que cette première édition mentionne trois faits qui n'ont eu lieu qu'en 1594, et qu'elle n'a pu être imprimée (à Tours) qu'après le sacre du roi (5 fév. 1594). Si certains exemplaires portent 1593, c'est que, composant jouxte la copie ms., qui était bien de cette date, on l'a littéralement reproduite, au lieu d'y mettre la date 1594, qu'auraient exigée les additions survenues et l'époque de l'impression... Ainsi, M. Poirson s'est trompé, et l'exemplaire de M. Z. A. (1593), le vôtre tout pareil de 1594, n'est pas même une des deux ou trois premières éditions, puisqu'il a le titre de Satyre Ménippée. Brunet et Leber ont aussi commis des erreurs, que je crois avoir redressées. -Je cherche toujours une plaquette de 15 feuillets que Leber dit avoir vue, et bien vue, imprimée à Tours, sous le simple titre La Vertu du Catholicon d'Espagne», qui constituerait une première édition inconnue, antérieure à la première connue. Mais il ne l'a pas possédée, cette introuvable et problématique plaquette, et jusqu'à ce qu'on me la montre je n'y veux croire. En fait de texte primitif de la Ménippée, je ne crois qu'au manuscrit, inédit encore, que je vais publier sous peu. C. R. 439 du roi Louis-Philippe. Les princes héritiers Offys et Eschaques (X, 353, 410). Nous trouvons, dans « l'Inventaire des reliques de l'insigne église de Saint-Anathoile de Salins, en 1630», communiqué au Comité des Travaux historiques par M. Bernard Prost (Revue des Sociétés sav., 6o série, t. III, p. 541 et passim), les mentions suivantes: 440 par De Luc, et aux Lettres d'Euler. - Les développements, donnés par Chateaubriand à ce que j'ai cité, sont trop longs pour être insérés ici et ne prouvent pas grand'chose. N'ayant ni le Commentaire de De Luc ni les Lettres d'Euler, je net puis rien ajouter à ma courte réponse. E.-G. P. Quinqu'engroigne, tel est mon plaisir (X, 354, 411). - La ville de Toul avait une tour qui portait le nom de Quinqu'engroigne; la légende sur cette tour est rapportée dans une Histoire de cette ville. Sur la Meuse, près de Bourmont (HauteMarne), un moulin porte le nom cité plus haut. Le roman de Victor Hugo a été annoncé depuis longtemps: c'est tout. H. I. -- Re Qui était M. Miton (X, 355, 412). merciement cordial aux trois aimables confrères qui m'ont si bien remis sur la voie. A leurs indications, à leurs citations, je viens en joindre quelques autres qui achèveront de faire connaître le personSainte-Beuve cite Miton (PortRoyal, 3me édition; t. III, p. 307) parmi les « libres esprits, » les « épicuriens ardents » du XVIIe siècle, et il ajoute (note 4): « Sur ce Mitton, ami de Méré et qu'on a mis du temps à bien connaître, ne pas ou blier de voir les passages qui le concernent dans les Lettres de Matthieu Marais au président Bouhier (Mém. de Matthieu Marais, t. III, 470-473, 480). «Il croyoit en Dieu par bénéfice d'inventaire, et avoit fait un petit Traité de l'immortalité de l'Ame, qu'il montroit à ses amis; et leur disoit à l'oreille qu'il étoit de la Mortalité. » nage. -« Deux chappes de satin vert, figuré de carrelet » (p. 546).—« Une autre chassuble, à fond de toile, à quarrelet de bleuf et blanc » (p. 548). 1« Item, une autre chasuble de burette, avec carrelets et chevrons rompuz » (p. 548). - Ces << carrelets» et les «eschaques» de l'Inventaire de l'Eglise de Lyon nous semblent bien voisins, et nous adopterions volontiers le sens d'« échiqueté » ou de « à échiquier proposé par M. V. de V. Du Cange donne d'ailleurs « Eschac» pour « Eschec ». Il doit y avoir une erreur, soit de transcription, soit d'impression, dans le mot condali. C'est cendali qu'il faut: du «cendal rouge». ALF. D. ་ Origine des fossiles (X, 354). - Voici ce que je trouve, au chapitre V de la Ire partie du Génie du Christianisme (sous la rubrique « Jeunesse et vieillesse de la terre»): « Nous touchons à la dernière ob jection sur l'origine moderne du globe; «on dit: La terre est une vieille nourrice, « dont tout annonce la caducité. Exami «<nez ses fossiles, ses marbres, ses granits, « ses laves, et vous y lirez ses années in« nombrables marquées par cercle, par « couche ou par branche, comme celles du << serpent à sa sonnette, du cheval à sa << dent, ou du cerfà ses rameaux». « Cette difficulté a été cent fois résolue par « cette réponse: Dieu a dû créer et a << sans doute créé le monde avec toutes les a marques de vétusté et decomplément que « nous lui voyons. En effet, etc ». Il faut voir aussi la note 20, où Chateaubriand cherche à réfuter Buffon en quelques mots et renvoie au Commentaire de là Genèse, Léon Le P. Rapin ( Mém. publ. par Aubineau, 1865, t. I, in-8°, p. 214, 215) raconte bien singulièrement que Pascal, dans sa jeunesse, « s'abandonna à tout ce que la curiosité a de plus affreux, pour évoquer le diable des enfers par ce qu'il y a de plus noir dans la science des hommes, et pour voir des esprits, » et qu'il eut « pour compagnons de son égarement le chevalier de Méré, Miton, Tevenot et d'autres, dont il eut tant de honte dans la suite, après que son esprit fut devenu plus mûr, qu'il travailla à instruire les autres de la vérité de la religion, en s'en instruisant luy-même, par ce bel ouvrage des Pensées, qui parurent en son nom après sa mort... » Sous ce passage, l'éditeur a placé une note qui prouve, entre autres choses, que M. O. D. a eu raison d'identifier notre homme avec le grand joueur des Historiettes et de la Muse historique: « Miton, trésorier extraordinaire des guerres, morten 1690 après avoir été pendant plus de vingt ans retenu au lit par la paralysie. Dans sa jeu |