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Ouvrages imprimés sur papier extraordinaire (IX, 265, 531). Ne connaissant pas d'ouvrage imprimé sur papier extraordinaire, je ne puis en citer, mais je viendrai compléter ce qu'a dit M. de La Sicotière (IX, 531), par quelques renseignements. Outre les essais tentés par M. Loyer, on a fait, vers la même époque, des essais avec une plante exotique nommée le balanier, qui, à cause de son tissu fibreux, a donné d'assez beaux résultats. Je ne sais si la fabrication s'est développée. Vers le même temps, je crois, on fit des essais avec le genêt. Jusqu'à ce jour, il n'y a que la paille qui soit réellement employée, et encore ne l'est-elle, à proprement dire, que pour les emballages. C'est un papier cassant et qui n'offre pas de résistance. Mais des essais avaient précédé ceux dont je parle, car je possède (et, aux caractères d'imprimerie qui y figurent, j'attribue ces essais, au moins, à la fin du siècle dernier) des échantillons de papier: 1o de bois de coudrier; 2° de bois de fusain (ces deux échantillons sont mangés par les vers et le papier n'aurait nulle durée); 3° d'écorce de fusain, avec son épiderme de croûte; 4° d'écorce de chêne (assez rugueux, surtout le papier d'écorce de fusain); 50 d'écorce de peuplier; 6° d'écorce d'osier; 7° d'écorce d'orme (ces deux derniers doux et soyeux); 8° de racine de chiendent (celui-ci pelucheux); 9o de roseau (épais et solide); io de guimauve (mince, souple et résistant). Les échantillons d'osier, de chêne, de peuplier et d'orme, sont d'un jaune assez foncé : ceux de fusain, de chiendent et de coudrier sont d'un jaune grisâtre; celui de guimauve d'un gris plus clair; enfin, celui de roseau tire sur le vert clair. Il est à présumer que, depuis le temps, le ton primitif de ces papiers a été altéré par l'air. Seulement, j'ignore par qui ces essais ont été faits. A. NALIS.

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lard respectable, répliqua Napoléon. Quelques jours plus tard, Marie-Louise, voulant faire un compliment à Cambacérès, lui dit : « Vous êtes une vieille ganache. »>- Si non è vero, è bene trovato.

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A ce propos M. G. Reed's demande l'étymologie du mot fauteuil. C'est une abréviation de faldesteed, faudestuel, faudesteuil et faudestueill. Ce meuble était fort riche dans le moyen âge. Dans un compte d'Estienne de la Fontaine, argentier du Roi, pour l'année 1353, il est fait mention d'un faudesteuil d'argent et de cristal, et dans le détail du prix payé au peintre Guillaume Chastange, il est dit: Item, pour ij XII pièces d'enlumineures mis en dessous les cristaux dudit faudesteuil, donty a XI armoieries des armes de France, LXI a prophètes tenant rouleaux; et est le champ d'or, cxij imaiges et demi bestes (syrènes ou centaures), et est le champ d'or, et iiij grandes hystoires des jugemens Salemon (Salomon), et servent au meyeu dudict faudesteuil, et furent faicts par la main Guil. Chastange. » Un fauteuil à peu près pareil figure dans la même année: le peintre chargé de l'ornementer était Pierre Cloët. On y retrouve le Jugement de Salomon, destiné sans doute à rappeler, au roi qui siégeait dans ces magnifiques fauteuils, les devoirs de la justice. L'étymologie du mot se trouve dans Littré: «Wallon, fastron; provençal, fadestel, fadestol; espagnol, portugais et italien, faldistorio, du bas-latin faldistorium, faldistolium; de l'ancien hautallemand faltstuol, de falten, plier et stuol, siége. Le fauteuil fut primitivement un siége pliant. Cette forme de pliant est fort ancienne, car c'est celle du fauteuil de Dagobert, attribué à saint Eloi, et qui figurait au Musée des Souverains, si mal à propos défait par M. Thiers.

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E.-G. P.

Tibi. Tibi. Tibi (IX, 612, 726). Âu temps où les amants fidèles gravaient, sur l'écorce de nos vieux foyards, leurs initiales enlacées et la date du premier serment d'amour dans un cœur enflammé; au temps où les enfants jouaient à Cachecache, et se donnaient de bons gros baisers, quand ils se rencontraient, sans que la morale songeât à s'en offenser, - jeunes et vieux (à Luzy, du moins) jouaient à Tibi. Personne n'y voyait malice alors, et ne se doutait que le Diable fût dans l'oeuf que le perdant donnait à son vainqueur. Quoi de plus innocent que ce jeu qui ne commençait qu'au saint temps de Carême, et seulement après l'Angelus sonné, alors que les fidèles, sortant de l'église, étaient tout au pieux sermon du vieux pasteur? Un joueur, une joueuse, tous deux francs rieurs, cherchaient à se surprendre et à se dire tout simplement: Tibi! Que d'éclats

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de rire, lorsque le mot sacramentel venait, alors que vous y pensiez le moins, vous faire songer que la partie était engagée et que votre ennemi vigilant vous avait surpris! Une survivante de ces temps-là me remémorait encore hier les joyeuses parties de Tibi qu'elle fit avec quelque mien grand-parent; comment elle se déguisait pour mieux le surprendre, et comment aussi elle fut plus d'une fois prise à son tour. Un jour vint où l'un prétendit que Tibi se conduisait mal, que l'œuf renfermait un baiser, que sais-je? Que ne prétendit-on pas! Pauvre Tibi fut proscrit de la bonne société. J'ai pu entendre ses derniers éclats de rire, sous le porche d'une vieille église de hameau, et depuis onques ne l'ai revu!... A quelle date au juste a-t-il quitté le pays? Je ne pourrais vous le dire, étant trop jeune encore à cette époque, pour avoir noté ce départ. Ce dont je me souviens pourtant, c'est que Tibi disparut lorsque les amoureux cessèrent d'aller danser sous la coudrette ou d'aller cueillir le muguet au bois des soupirs. Il disparut, lorsqu'un curé, tout frais éclos du séminaire, remplaça notre vieux pasteur et trouva les cotillons de nos mères trop courts. Il disparut, et bientôt Carnaval le suivit... Où sont-ils tous les deux? Depuis lors, nous n'entendons plus la musette convier les amoureux à danser la bourrée. Nos gamins ne jouent plus guère à Cachecache, et ne déchirent plus leurs fonds de culotte en grimpant sur les arbres. L'ordre moral règne maintenant chez nous. La Sainte Ligue enrôle ses zélateurs, et le soir, à la veillée, au lieu de raconter l'histoire de Jean-Bête, de La Ramée, et de tous ces héros antiques, on lit le Propagateur de la dévotion à Saint Joseph. L'Almanach de Pie IX trône sur la table où reposait Mathieu Laensberg. On ne rit plus, fi donc!... Pourtant, en y regardant de près, je me suis aperçu que le diable n'avait pas perdu ses droits, et que si Tibi n'était plus dans l'œuf, il était encore dans la coquille. Allons! si vous m'en croyez, un peu de rire encore! un peu de rire au gué! LN G.

Un joli trait du joli marquis (IX, 647, 702; X, 396, 425, 493). Régler la tournée du marquis de Sade à travers les prisons, ce serait, à peu de chose près, récrire sa biographie complète. Il à séjourné, non-seulement dans les prisons qu'énumère M. H. de S., mais encore dans celles de Saumur, de Pierre-Encize, de Miolans (Etats Sardes), de Lambesc, enfin dans celle du Temple, à Paris. Mais, grâce à la chronologie, la difficulté qui arrête M. H. de S. n'en est pas une. C'est en 1777 que le joli marquis entra pour la première fois au donjon de Vincennes; il en fut extrait, l'année suivante, pour être jugé à Aix;

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après divers incidents de procédure, sa condamnation fut bornée à une admonestation publique et à une amende insignifiante; mais la lettre de cachet subsistait; sa femme le fit évader de la prison de Lambesc, où il était déposé. Il ne tarda pas à être repris et réintégré à Vincennes, C'est en 1784 qu'il quitta cette prison pour n'y plus revenir et qu'il fut transféré à la Bastille, où il resta jusqu'en juin 1789. G. I.

Chants saint-simoniens (IX, 735). — On trouve, dans la très-curieuse brochure intitulée «1833, ou l'Année de la Mère, Mission du Midi (Lyon, chez Mme Durval, in-8, 44 p.),» quelques renseignements sur les chants de la Religion Nouvelle : « Deux mois après que les verroux s'étaient fermés sur le PÈRE (Enfantin) et que la famille de Ménilmontant s'était retirée à Lyon, donnant publiquement l'exemple du travail, Barrault sentit plus vivement en lui la vie de la MÈRE. » Il tourna ses regards vers l'Orient, et s'écria rempli d'amour et d'espoir: «La MÈRE est là.» Mais, avant de partir, il déposa le nom de Saint-Simonien, déclarant au monde qu'il ne voulait plus porter le nom d'un homme seul, et il fonda le COMPAGNONNAGE DE LA FEMME. « Avant son départ de Lyon, Barrault envoya une mission dans le Midi, pour annoncer le grand acte de foi qui allait s'accomplir, et préparer tous les coeurs à la venue de la MÈRE. Le 5 mars, les Compagnons de la Femme, chargés de cette mission, furent debout dès le matin, et par leurs applaudissements saluèrent le soleil, symbole de la FEMME MESSIE, qui doit répandre des torrents d'amour sur le monde. » Sur le bateau, on chante le Compagnonnage de la Femme. « Nous avions avec nous une famille de pauvres paysans alsaciens » que la misère exilait vers Alger, et quelques militaires qui allaient aussi en Afrique. Notre parole et nos chants portèrent dans leur cœur un espoir inattendu, et l'exemple que nous leur donnions, nous qui n'avions d'autre patrie que le monde, les consolait; les Alsaciens, d'avoir quitté leur hameau, et les militaires, de quitter bientôt la France.

un

« Passions-nous devant une ville, bourg, un village, nous dirigions_notre barque vers le bord du fleuve, afin de communier, par nos chants, avec les populations, et tous, femmes, hommes et enfans, accouraient joyeux, écoutaient en silence, et paraissaient suivre des yeux avec regret les compagnons rameurs que le Rhône emportait..... »

A Nîmes, ils entrent en chantant:

Partis, c'est l'heure de la trêve :
La femme paraît dans vos camps.
Ah! loin, loin de vous votre glaive!
Embrassez-vous, fiers combattans!

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et

Mais cela ne calme pas les «partis, «l'autorité, sage et prévoyante, dut les placer sous son égide tutélaire. »

Les villes de Montpellier et de Cette sont visitées, puis Arles où ils font entendre le Compagnonnage de la Femme. A Marseille, les voyageurs rejoignent Barrault. « C'était le 22 mars à midi, 600 personnes étaient dans la salle Thubaneau. Les apôtres qui devaient s'embarquer sur la Clorinde sont revêtus de leur nouveau costume.» Discours et chants. « David est au piano; Barrault l'annonce comme l'auteur de nos chants; mille bravos se font entendre. David est ému jusqu'aux larmes. On communie par un repas frugal... » et Barrault finit par s'embarquer, avec nouvel accompagnement de chants.

Les missionnaires restés en France reprennent leur course à travers la Provence et le Languedoc. A Salon, ils sont reçus par la « Société des Amadoux, nom symbolique d'une honnête pauvreté. » Ils remplacent la devise: Liberté ou la mort, inscrite sur les murs de la salle, par ces vers du Compagnonnage:

Plus de sang, de haine et de guerre!
L'atelier est un champ d'honneur;
Le travail embellit la terre;
La gloire attend le travailleur.

Grâce à la gendarmerie, ils peuvent traverser Tarascon et Beaucaire, « où le bras est nu jusqu'à l'épaule, prêt à fouiller dans nos entrailles. » Le compagnon Reboul est frappé à la tête, un autre roule dans la poussière... Au Rhône!! Rhône !!!

au

Le Languedoc fut plus sympathique. A Narbonne, l'autorité leur défend de chanter sur la voie publique; le soir, les jeunes gens de la ville vont chanter le Compagnonnage sous les fenêtres du sous-préfet... Les compagnons poussent jusqu'à Toulouse et reprennent ensuite la route de Lyon. A Rhodez, les réfugiés italiens du dépôt viennent les voir et les entendre; ils leur expriment toute leur admiration et tout leur respect pour le PÈRE.

Les habitants de Mende les reçoivent un peu comme à Tarascon : le compagnon Hoart est atteint à l'oeil par une pierre qui lui enlève ses lunettes, et lui fait une blessure assez grave. L'ancien capitaine d'artillerie se retourne, en demandant s'il ne serait pas possible de retrouver ses lunettes. Ils sortent de la ville, escortés par la gendarmerie et les soldats, qui ont bien de la peine à les protéger contre une foule ameutée, que grossit encore la tourbe inepte des campagnards... Au Puy, on excite contre eux d'énormes dogues... Enfin, ils arrivent à Saint-Etienne; un grand nombre d'ouvriers viennent entendre leurs chants et leurs paroles...

Une pièce de vers aux Femmes et des

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Droit sur les prostituées au moyen âge (X, 102, 155, 270). — On lit, dans les Annales de Toulouse, de la Faille, 1687, infol., p. 189; « Cette année (1424), sur ce qu'on insultoit souvent cette maison (la Grande Abbaye), en sorte que la ville étoit privée de ce revenu, les Capitouls s'adressèrent au roi pour le supplier de mettre ce lieu sous sa protection et sauvegarde. » Charles VI fit droit à la requête des Capitouls, par lettres patentes données au mois de février 1424, dans lesquelles il leur permet de rétablir le bon ordre et la perception régulière d'un impôt sur cette maison de prostitution. P. SINPON,

Beaux vers d'un poëte inconnu (X, 129, 400). Cette pièce dithyrambique, intitulée Le plus grand homme des temps modernes, est une protestation éloquente et convaincue, mais quelque peu injuste et déclamatoire, contre l'empereur Napoléon Ier et surtout contre les guerres terribles et mémorables qui ont fait l'éclat de son règne. Il y a sans doute de beaux vers, de très-beaux vers, dans l'œuvre passionnée de ce jeune homme, mort à 19 ans; c'était un poëte, un vrai poëte qui eût fait parler de lui s'il avait vécu l'âge d'homme. Son extrême jeunesse peut excuser l'exagération de sa prosopopée antiguerrière, et en même temps la faiblesse, le prosaïsme, l'incorrection de certains vers, de certains passages, qui témoignent de l'inexpérience et du mauvais goût de l'auteur. En somme, c'est une pièce curieuse à conserver, et elle figurerait mieux dans un recueil d'archiloquées contre « le plus grand homme des temps modernes, » que dans une édition presque inconnue de La Servitude volontaire, d'Etienne de la Boëtie, où l'éditeur l'aura placée sans doute, parce que le second titre de cette Servitude, le CONTR'UN, titre bizarre et incompréhensible, semble justifier l'audace d'un poëte de 19 ans s'attaquant au colosse de l'Empire. Cette édition, imprimée à Bruxelles en 1836, forme

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un volume in-18 de 158 pages, non compris les titres et 4 pages d'Errata, imprimées après coup, qui doivent manquer dans beaucoup d'exemplaires. L'éditeur était Charles-Antoine Teste, frère du ministre de Louis-Philippe, et aussi républicain que son frère était orléaniste, républi cain de l'école de Babeuf, très-lié avec le comte d'Argenson et Buonarotti, les derniers babouvistes. 11 demeurait à Paris, rue du Rocher, où il avait une petite pension libre, dans laquelle il formait des citoyens; ses élèves payaient ou ne payaient pas; leur maître, qui vivait pauvre et qui n'aurait pas vécu sans l'assistance de ses amis, ne demandait jamais d'argent et se contentait du plus strict nécessaire. C'était un philosophe hargneux et sauvage, toujours prêt à faire le coup de feu pour la République, honnête homme d'ailleurs, d'une probité exemplaire et, chose rare, peu envieux de la fortune des autres. Les notes de son édition de la Servitude volontaire sont d'une violence inouïe; nous en donnerons quelque spécimen, comme curiosité politique. L'édition est, d'ailleurs, assez mal imprimée et remplie de fautes, les épreuves n'ayant pas été corrigées par Charles-Antoine Teste; elle était tirée à 1,200 exemplaires qui, la plupart, furent détruits par une circonstance singulière. M. Félix Delhasse l'avait fait imprimer, avec sa générosité ordinaire, pour remettre à Charles-Antoine Teste le produit présumé de la vente; cette vente ne produisit rien, l'édition, publiée sans nom de libraire, étant restée dans un grenier, où l'eau et le feu en firent justice. Mais M. Félix Delhasse n'avait pas moins donné à l'éditeur une somme assez ronde, en lui faisant croire que le livre était bien vendu et tout à fait épuisé. Teste disait tout le monde, avec un certain orgueil : « Tout est vendu; impossible d'en trouver exemplaire, ni pour or, ni pour argent. Je ferai réimprimer ce petit livre à 20 mille, en France. » Il ne réalisa pas ce projet, qui lui eût procuré, en récompense, un ou deux ans de prison, avec quelques cents francs d'amende; il est mort, sans savoir que son édition de Bruxelles avait passé tout entière au vieux papier, et que la somme qu'il tenait de la délicate libéralité de M. Félix Delhasse ne sortait pas de la bourse des acheteurs de son livre.

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Nos bons aïeux ont-ils couché nus? (X, 131, 186, 237, 431.)--Le fait est incontestable, et je pourrais ajouter de nouvelles preuves à celles qui ont été produites à l'appui de l'authenticité de cet usage bien connu. Je veux, au contraire, mentionner un texte curieux et qui soulève une objection formelle. Isidore de Séville, donnant l'étymologie du mot ca

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A

misia, la trouve précisément dans ce fait que c'était le vêtement que l'on gardait au lit! Camisias vocamus quod in his dormimus in cœmis, id est, in stratis nostris (Originum liber XIX cap. 22). Ainsi, au dixième siècle, on couchait généralement en chemise, et, quoi qu'on ait pu dire (X, 237) d'après une autorité grave, la camisia de cette époque était bien l'équivalent de notre chemise actuelle. l'égard de la première de ces conséquences, il ne faut pas oublier cependant qu'Isidore était évêque et qu'il a bien pu parler plus particulièrement des usages du clergé. On peut croire, en effet, que les ecclésiastiques, et spécialement les moines, ne couchaient pas nus. On trouverait peut-être, dans la règle des anciens ordres religieux, des prescriptions à cet égard, mais, du moins, l'usage actuel des Franciscains de coucher tout habillés est une présomption à l'appui de mon hypothèse. C'est par des considérations du même ordre que l'on peut également expliquer la contradiction apparente que présentent un grand nombre d'anciennes miniatures où l'on voit au lit des personnages vêtus. C'est vraisemblablement un sentiment de réserve qui a fait adopter ce mensonge artistique, contraire à ce que l'on sait des usages du temps. Cette réserve ne doit pas étonner, quand on se rappelle que les artistes étaient souvent des religieux, ou bien travaillaient sous l'influence directe ou traditionnelle de l'Eglise. Il serait trop long de citer des exemples de ce genre; d'ailleurs, des ouvrages bien connus, tels que le Dictionnaire du mobilier français, de M. Viollet-Leduc, en donnent des reproductions. Mais il faut remarquer que cette inexactitude apparaît surtout dans les manuscrits antérieurs au XIVe siècle, et que les personnages figurés ne sont pas, à proprement parler, en chemise, mais habillés, car de riches broderies se montrent souvent au col et même aux manches des robes dont ils sont revêtus au lit. C'est évidemment le même sentiment qui a fait représenter la sainte Vierge vêtue dans les anciennes figurations de la Nativité de Jésus-Christ, où elle apparaît couchée dans un lit. M. Alf. D. n'en connaissant pas (X, 239), il n'est pas hors de propos de rappeler que, jusqu'au XIIIe siècle inclusivement, les représentations de la Nativité sont traitées de cette manière. L'école réaliste qui succéda à l'école liturgique, si je puis la qualifier ainsi, par une contradiction bizarre, idéalisa cette scène, et c'est pourquoi on ne trouve plus, depuis le milieu du XIIIe siècle, la naissance de NotreSeigneur représentée dans une forme vulgaire; mais, antérieurement, c'était tout le contraire. Parmi les monuments inédits de ce genre, je puis citer un vitrail du choeur de St-Jean de Lyon, et un chapi

529 teau de l'extérieur de l'abside de l'église de Gannat en Bourbonnais. Cette façon respectueuse de vêtir les saintes dans leurs lits a subsisté fort longtemps, et, par exemple, le dessinateur anonyme des Figures de la Bible, de Rouville, a représenté ainsi Rébecca; le Petit Bernard en a fait de même pour la naissance d'Ephraïm et de Manassès, tandis qu'il a représenté les hommes et même les femmes nus dans les sujets profanes, comme dans la Métamorphose figurée, pour les épisodes de Téléthuse et de Myrrha. On ne doit pas oublier non plus qu'à cette époque, à en juger par d'autres gravures, et, entre autres, par celles de l'Hécatomgraphie, on couchait encore nu. Ainsi les anciens monuments qui semblent contredire l'usage reconnu doivent être scrupuleusement étudiés et ne s'expliquent que par des motifs de convenance morale. STANDER.

Je réponds: Non. Les vieilles miniatures, vignettes ou gravures, représentent les saints, les rois, les justes couchés couverts de leurs vêtements, ou au moins d'une robe ou chemise; seuls, les démons, les méchants, les possédés, sont représentés nus. A propos de Cateloigne, demande de M. L. G., ce mot est reproduit dans presque tous les anciens inventaires. Voici la description d'un coucher, tels qu'ils étaient presque tous pendant les XVIe et XVIIe siècles: Un chalit (bois de lit non couvert d'étoffe); le dict lit garni de son enfonccieure (coucher); une paillasse; deux ou trois matteraz (matelas) en coustil, en futaine ou même en satin; un lit de plume, idem; un chevet ou traversin, idem; deux oreillers ou couettes ou carreaux en coustil, ou en cuir blanc, avec souille (taie d'oreiller); cuissin (doit être une erreur de plume, pour coussin); deux linceux (draps); deux casteloignes, castelongues, ou catheloignes, toutes blanches, avec une raie ou marque bleue, etc. (couverture de laine); une couverture de lit en tapisserie (couvre-pied). Il est rare de voir un de nos aïeux, bons ou méchants, couché sans un couvre-pied par-dessus les draps. Tapisserie se disait aussi bien pour une tapisserie que pour une partie d'étoffe, soie, laine, brodée, etc. Enfin, une Coustepointe ou Courtepointe. Malgré la preuve d'emploi de fustaine dès le XVe siècle, il n'est pas question de Catheloines ou couvertures en coton, avant la fin du XVIIIe siècle. J. D. V.

Le cœur du roi saint Louis a-t-il été trouvé dans la Sainte-Chapelle? (X, 196, 248.)- J'engage M. V. de V., avant de se prononcer definitivement, à consulter une autre brochure de même format, publiée aussi vers 1844, chez Didot, par MM. N. de Wailly, Le Prévost et autres membres de l'Institut Les preuves à l'appui de la

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Aspic (X, 290, 341). Rien sur l'origine du mot Aspic, dans le Dict. de cuisine d'Alex. Dumas, ni dans le beau livre de Gouffé. Rien dans le Dict. de Trévoux, qui ne mentionne sous ce nom que des Le plantes, des serpents et une huile. mets est plus récent. - Littré fait observer qu'il se mange froid et qu'on dit froid comme un aspic. De là cette viande ou ce poisson conservé dans sa glace aurait tiré sa dénomination. En fait de linguistique, on ne saurait être d'un autre avis que Littré. EPIPHANE SIDREDOULX.

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Code civil ou Code Napoléon (X, 293, 344). Il est, en effet, fort désagréable aux thuriféraires de voir dissiper par un rayon lumineux l'épais nuage dont ils se plaisent à entourer leur idole. Mais la constatation de la vérité ne doit pas être soumise aux hallucinations des dévots adorateurs de César. Je proteste donc, pour le passé, pour le présent et pour l'avenir; je proteste, le Moniteur en main, contre l'attribution de notre Code au grand homme qui sut édifier sa fortune sur les ruines de nos libertés publiques. De plus, il m'a paru piquant d'établir que la Convention avait fait d'utiles diversions à ses terribles proscriptions. Quant à la réhabilitation de Couthon et de Robespierre, un Lyonnais qui connaît le décret: « Lyon n'est plus, » ne pouvait en avoir l'idée. V. DE V.

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