541 Carrousel, au pied de l'Arbre de la Liberté. C'est tout à côté que fut pratiqué, plus tard, le cénotaphe voûté de Marat, sous lequel on déposa son buste, sa baignoire, son écritoire et d'autres objets qui lui avaient appartenu. Un parterre fut établi autour de ces monuments. On y allait en pèlerinage; on y donnait des fêtes. Il existe même une curieuse gravure, dessinée par Pillemont et exécutée par Née, représentant le tombeau de Marat. On y voit des personnages prosternés dans l'attitude de l'adoration, et un homme (sans doute un mari) dans le paroxysme de l'attendrissement, embrassant une femme qui se défend faiblement. La scène est ombragée par de grands arbres qui n'avaient pas encore eu le temps de croître. Le nom de « LAZOWSKI » fut pris par nombre de sociétés patriotiques, comme ceux de Marat, Brutus, Lepelletier St-Fargeau, Châlier, et autres saints du calendrier révolutionnaire. On trouve ce nom dans beaucoup de Biographies. L. DE L. S. Les œuvres inédites du joli marquis (X, 488). Le hasard a fait entrer dans ma collection une pièce de vers, probablement inédite, de ce de Sade. Elle est intitulée « la Vérité, pièce trouvée dans les papiers de la Métrie;» mais, comme elle fourmille de ratures et de corrections, dont quelquesunes, marginales, sont de la plus odieuse obscénité, il est impossible de douter qu'elle ne soit l'oeuvre de de Sade luimême, qui l'a tout entière écrite de sa main. Après une déclamation contre l'existence de Dieu, elle renferme une invocation à « la Nature, » telle que la comprenait ce monstrueux esprit, patronne de tous les vices, de toutes les passions basses ou criminelles. Ces douces actions que vous nommés des cri[mes, Ces excès que les sots croyent illégitimes, La versification de cette pièce est fort médiocre, et l'orthographe n'en est pas toujours correcte. Elle devait être imprimée et même illustrée d'une grayure obscène, dont une note donne le sujet, et où devait s'allier la cruauté monstrueuse à la monstrueuse lubricité. L. DE L. S. 542 -Est-ce que l'apôtre J. J. aurait fait deux miracles? Celui de ressusciter, d'abord, car il est mort en 1861 (v. Vapereau), et ensuite celui d'être père de cinq enfants à la fois (excusez du peu), en 1856, alors qu'il était déjà vieux et cassé en 1867, ainsi que nous l'apprend le questionneur luimême, d'après Champfleury. Remarquez, en outre, que c'est l'Echo du Blanc (Indre) qui donne des nouvelles locales de Toulouse (H.-Garonne). A. Nalis me paraît victime d'une erreur, sinon d'une mystification, à moins que ce canard ne soit un prétexte pour nous entretenir de Jean Journet et de son apostolat. Et moi aussi, je l'ai connu ! J'ai sous les yeux son portrait, fait par Traviès en 1843; avec ses longs habits, sa grande barbe et ses yeux inspirés, il a l'air d'un véritable sectaire. Bien différent, je l'ai revu pour la dernière fois en 1850; il m'a alors gratuitement remis plusieurs de ses brochures, mais son regard, comme sa foi, étaient éteints; sa mise et sa maigreur semblaient solliciter la charité. A. D. Anastasie et la Censure (X, 491). Ceci remonte au temps où M. Ernest Pinard était ministre. Le héros de Clichy abusa du communiqué, et, par raillerie, on fit de cette petite vexation un personnage allégorique, auquel on donna le prénom du ministre lui-même : Ernest Communiqué. Un petit journal illustré, qui avait souvent des difficultés avec la censure des dessins, voulut la personnifier également, et il choisit le prénom d'Anastasie, uniquement parce que ce prénom a cours dans les vaudevilles et qu'on est accoutumé à en rire. ASMODÉE. Trouvailles et Curiosités. Le père de Voltaire. Voici une indication qui complétera l'article du Dictionnaire critique de Jal: c'est le nom de lá rue où habitait maître Arouet, et où, prɔbablement, sont nés ses quatre premiers enfants, Armand-François, Armand, Marguerite-Catherine et Robert. (Pour ce dernier, une erreur typographique (Jal, p. 1285) marque sa naissance en 1639, au lieu de 1689). La pièce, d'où je tire le renseignement suivant, est une page in-4°, au haut de laquelle on lit Etat chimérique des biens imaginaires de l'Astrologue Primi. Cette pièce fait partie du procès intenté à Frédéric Léonard, imprimeur-libraire_de Paris, par messire Jean-Baptiste Primi Félicien Visconte, chevalier comte de Fassola, de Saint-Maïole, regent général des vallées de Sesià. Cet Italien avait su enjôler la fille de Léonard, veuve de M. Herbin, maître des comptes, et s'en était fait épouser. Mme de Saint-Maïole réclama à N° 224.] L'INTERMÉDIAIRE DES CHERCHEURS ET CURIEUX. [10 sept. 1877. 543 son père la fortune de sa mère; de là un procès dans lequel Léonard fit paraître la pièce en question, qui contient d'une part l'énoncé des biens du sieur Primi, de l'autre des notes de Léonard sur ces biens, supposés, d'après lui. Or, l'énoncé des biens est terminé par cette phrase: « Paraphé ne varietur, pardevant Bru et Arroüet notaires, le 17 mai 1687. La minute demeurée vers Arroüet notaire, ruë de la Calendre, proche le Palais. » Cela explique comme quoi le premier enfant de Me Arouet eut pour parrain, ainsi que le dit Jal, un marchand de la rue de la Calandre. PIERRE CLAUER. Un tombeau de Turenne. Dans les Etudes inédites de Racine, publiées par M. le marquis de La Rochefoucauld-Liancourt, se trouvent aussi d'autres souvenirs du temps, par exemple un chapitre sur la place des Victoires. Après avoir rappelé que les honneurs singuliers que La Feuillade avait voulu assurer à son monument, illuminations, garde militaire, messe quotidienne, avaient cessé du vivant même de Louis XIV, et que, deux ans à peine après sa mort, une partie de l'édifice avait même été abattue, M. de L. R. L. ajoute: «< Mais je suis obligé d'aller un peu plus loin, dans mon observation sur cet abaissement des grandeurs humaines. On vient de découvrir une lettre de Louis XIV, du 16 juillet 1710, adressée aux marguilliers de St-Eustache, qui était restée ignorée au fond des archives jusqu'à ce jour. Le roi leur dit qu'il est vrai qu'il avait permis autrefois aux héritiers de son cousin le vicomte de Turenne, de mettre son corps en dépôt dans une chapelle de leur église, et même d'y élever un monument à sa gloire, mais qu'il n'avait pas permis d'y faire des ornements et d'y placer des armoiries, et qu'en conséquence il a donné l'ordre au si Decoste, son premier architecte, de se transporter lui-même dans leur église et d'y faire détruire tous les ornements qui entourent le mausolée et enlever les armoiries de ce grand capitaine. On se demande, à la lecture de cette lettre, comment on avait pu permettre d'ériger un mausolée à la gloire du grand capitaine, sans qu'il dût être entouré d'ornements et être couronné de ses armes. On s'étonne aussi que ce soit trente-cinq ans après sa mort que l'on vienne, par ordre du roi, mutiler son mausolée, en abattre et détruire les ornements, et en briser les armoiries. Quoi qu'il en soit, ne nous semble-t-il pas que la Providence, notre protectrice, est quelquefois vengeresse et donne aux hommes des leçons mémorables? N'a-t-elle pas rencontre Louis XIV, le 16 juillet 1710, ordonnant d'arracher les trophées du mausolée de Turenne, et n'a-t-elle pas résolu, dès ce jour-là, qu'elle arracherait, le 23 544 octobre 1717, les trophées de la statue du grand roi?» Bien; mais comment concilier ce récit avec le fait si connu que Turenne a été enterré à St-Denis, d'où, à la Révolution, il fut porté à la Ménagerie du Jardin des Plantes? Ne serait-ce pas que cette lettre de Louis XIV aurait concerné, non le célèbre Turenne, mais quelqu'un de ses neveux ou petits-neveux; par exemple, le prince de Turenne, tué à Steinkerque, à qui le roi n'eût reconnu que le titre de vicomte? Sur ce dernier point, on peut alléguer ce que rapporte St-Simon, à propos du vrai Turenne : «La majesté de ses obsèques et de sa sépulturé n'eut aucun rapport à sa naissance, ni à tout ce qu'il avoit acquis d'extérieur. Ce fut la récompense de ses vertus militaires et de la mort qui les couronna par un coup de canon à la tête de l'armée. Le roi défendit même très-expressément que la qualité de prince fût employée nulle part à St-Denis; et c'est ce qui fait que ses neveux, qui lui ont fait faire en cette église un superbe mausolée, dans une chapelle magnifique, n'y ont fait mettre aucune épitaphe; en sorte qu'à voir ce tombeau, on ne peut conjecturer que c'est celui de M. de Turenne, que par sa figure qui ressemble à tous ses portraits, et par ses armes qui n'ont d'autre ornement que la couronne de duc et des trophées. Il n'y a même aucun vers, aucune louange, parce qu'on n'a osé mettre cette précieuse qualité de prince, et qu'on n'a pas voulu montrer qu'on l'évitoit. » O. D. Une lettre inédite du général Marceau.Au général Westerman. Route de Nantes. Nozai, le 1er nivôse, l'an II de la Rép. Une et En arrivant içi, mon cher camarade, j'ai appris avec peine que tu avois fait arrêter et conduire à Nantes l'adjudant-général chef de brigade Delaage. Je le regardois comme nécessaire à la place qu'il occupoit dans ce moment. Si tu avois des plaintes à former contre lui, tu aurois dû m'en faire part. Nous traiterons cette affaire-là ensemble. En attendant, j'ai donné ordre de le faire relâcher; il se rendra près de moi le plus promptement possible. Tous les rapports de la nuit dernière s'accordent à dire que l'ennemi reste à Blain. C'est ce qui m'a fait prendre le parti de prendre cette direction. Je vais suivre la traverse par Vay et le Gavre. J'espère être dans trois à quatre heures aux portes de Blain, ainsi nous pourrons nous embrasser ce soir. Le général en chef par intérim, P. c. c. JACQUES D. Le gérant, Fischbacher. Paris. Imp. de Ch. Noblet, 13, rue Cujas. -5429. L'Intermédiaire DES CHERCHEURS ET CURIEUX (CORRESPONDANCE littéraire, NOTES and QUERIES français.) Mars et ses deux Lunes. Il n'y avait déjà plus rien de neuf sous notre soleil. En serait-il de même dans tout le système solaire? Un astronome américain vient de découvrir que la planète Mars, petite sœur cadette de la Terre, a deux satellites, deux Lunes, Grande émotion dans notre monde sublunaire. Eh bien! M. Maxime Du Camp s'est souvenu que le XVIIIe siècle avait déjà révélé cela, et il a cité, dans le Moniteur Universel, sa loi et son prophète, Micromégas et Voltaire. Le géant Sirien Micromégas et le Saturnien, son compagnon de voyage, côtoyent la planète Mars. Ils virent, est-il dit, deux Lunes qui servent à cette planète, et qui ont échappé aux regards de nos astronomes. Je sais bien que le P. Castel écrira et même assez plaisamment contre l'existence de ces deux Lunes, mais je m'en rapporte à ceux qui raisonnent par analogie. Ces bons philosophes-là savent combien il serait difficile que Mars, qui est si loin du Soleil, se passât à moins de deux Lunes. >> (Micromégas est de 1739.) Le Times, de son côté, a cité ce que Swift écrivait en 1727, dans son Gulliver: « Les astronomes de Laputa ont découvert de même deux planètes qui se meuvent autour de la planète Mars. L'intérieur est à une distance égale à 3 diamètres ; l'extérieur à une distance de 6. Le premier fait sa révolution en 10 heures et le second en 21. Il en résulte que les carrés des temps périodiques sont encore entre eux comme les cubes des distances de ces satellites au centre de Mars. Ce fait démontre que leur gravitation est produite par la loi qui influe sur les mouvements des autres corps célestes. >> Voltaire a pu se souvenir de Gulliver. Mais d'où est venue à Swift son hypothèse qui vient d'être enfin vérifiée si curieusement? Le Père Castel a-t-il, en effet, écrit contre les deux Lunes de Mars? D'autres astronomes, notamment un au 546 teur de ce temps-ci, ont-ils démontré, comme on l'assure, que Mars ne pourrait avoir de Lunes? H. E. P. S. Je lis dans un journal un nouvel extrait du Times qui répond déjà un peu à ma question. Kepler, en apprenant la découverte par Galilée des satellites de Jupiter, lui écrivit : «Je me plais à penser que vous découvrirez deux lunes autour de Mars et beaucoup autour de Saturne. » Huygens, qui découvrit Titan, le premier satellite de Saturne, se persuada qu'il n'y avait plus d'autres lunes à trouver. Cassini découvrit bientôt quatre autres satellites de Saturne. On remarque que le nombre des lunes connues est aujourd'hui en progression géométrique : la Terre en a une, Mars deux, Jupiter quatre, Saturne huit! En trouvera-t-on donc seize à Uranus, et soixantequatre à Neptune??? Que de lunes! La Terre, qui n'en a qu'une, a déjà tant de lunatiques!" De quelques pièces de vers du XVIe siècle. Dans le Catalogue des Manuscrits français (t. I, anc. fonds. 1868, in-fol., p. 282), on signale, parmi les poésies satiriques sur Henry III et son époque, du volume 1662, les pièces suivantes: No 54. « Sur la lettre d'une abesse que monsieur de Pybraq jetta au feu,» par « Pibraq. >> No 60. Trois « quatrains » sur « l'excellent ouvrage de la Sepmaine du Bartas. » Le second est attribué à « Ronsard » et le troisième à « Baïf. » No 58. « Chanson faicte par Lancelot Carses, evesque de Riès, contre les docteurs et ministres assemblés à Poissy. 1561. Ronsard et Baïf y ont aussi besogné. » Ces diverses pièces sont-elles inédites? Si elles ne le sont pas, où ont-elles été publiées? Leur authenticité est-elle démentie? Les critiques qui ont eu, de notre temps, à s'occuper de Baïf et de Ronsard leur attribuent-ils les quatrains et la chanson que je viens d'indiquer? Pourrait-on me donner, dans le cas où ces pièces ne paraîtraient pas avoir été imprimées, les premiers vers de chacune? Je me demande si les trois quatrains en l'honneur de Du Bartas ne sont pas les mêmes que ceux qui brillent (sans nom d'auteur) en tête de l'édition des Œuvres du poëte gascon (Paris, Toussainctz Du TOME X.- - 18 547 Bray, 1611, in-fo), lesquels commencent ainsi : 1. Ton beau nom retourné (Saluste) nous ap [prend... 2. Saluste, ton beau nom monstre par ana[gramme... 3. Le folastre Marot me fait tout fondre en ris... T. DE L. Accipe, sume, cape.... Quel est l'auteur de cet hexamètre, qui dépeint d'une manière aussi concise qu'énergique l'insatiabilité reprochée aux Papes : Accipe, sume, cape, sunt verba placentia Papæ. Quel est le poëte qui a dit dans un sens analogue : Roma manus rodit; quas rodere non valet [odit; Dantes custodit, non dantes spernit et odit. Ci-git ma femme........ On a attribué à Jacques de Lorens, juge du bailliage de Châteauneuf en Thimerais et collectionneur des plus distingués et des plus oubliés (la vente qu'on fit de ses tableaux après sa mort, en 1655, produisit dix mille écus), une épigramme souvent citée et qui aurait plus de sel à elle seule que la plus piquante de ses vingt-six satires imprimées en 1646 (Paris, in-4°) et réimprimées de nos jours, par un bibliophile d'autant de zèle que de talent (tout le monde, assurément, a nommé M. Prosper Blanchemain) : Ci-gît ma femme... Oh! qu'elle est bien, Mais, remarque le prudent Dom Chaudon, « il n'est pas très-sûr que ce bon mot soit de lui; ce qu'il y a de certain, c'est que sa femme le méritait. C'était une mégère. » Le doute de l'auteur du Nouveau Dictionnaire historique est-il justifié? JACQUES DE MONTARDIF. Deux vers de Voltaire. Dans la Gazette Noire, page 136 (édit. de 1784, « imprimée à 100 lieues de la Bastille, a 300 lieues des Présides, à 500 lieues des Cordons, à 1,000 lieues de la Sibérie »), je lis ceci : « Tout le reste de la Noblesse frana çoise n'est qu'un assemblage de Courtisans «< inutiles, timides ou vils et qu'a parfaite«<ment caractérisés M. de Voltaire, lors« qu'il a dit d'eux : << Ils vont en poste à Versailles essuyer des mé[pris, « Qu'ils reviennent soudain rendre en poste [Paris. » Est-il possible que M. de Voltaire, emporté par sa fougue, ait caractérisé ainsi les courtisans, par ce vers de quatorze pieds? La citation n'est-elle pas fautive? A. NALIS. 548 Successeur. Ce mot a-t-il un féminin? L'Académie, Littré, Dupiney de Vorepierre, ne l'indiquent que comme s. m. N. Landais ajoute qu'on le dit même d'une femme. Bescherelle le fait aussi des deux genres: « une telle, successeur de son père.» Lachâtre donne: Successeuse. Enfin, voici le seul exemple que j'ai trouvé de son emploi au féminin : « Il (le poëte) « nous montre Orpha recueillie par Joël, « son parent, chasseur dur, sauvage, liber« tin, qui la donne pour successerice à une « esclave nubienne, sa concubine. » (Cн. ASSELINEAU, Notice sur le marquis de Belloy.) (Marseille.) J. A. Sur un passage d'Hippocrate. Je prie que l'on veuille bien m'indiquer, et mieux encore, me citer le passage dans lequel Hippocrate, faisant l'éloge du jeûne, assure que c'est le meilleur remède à employer dans la plupart des maladies. IGNOTUS. Le prétendu poinçon « à la scie. » — Dans le dernier numéro de la Gazette des Beaux-Arts on lit ce qui suit : « En regardant le dessous de ces pièces d'orfévrerie (de la Collection San-Donato), on y trouve des monogrammes et des marques de fabrique, et ces marques prouvent que bien des ouvrages attribués à Benvenuto Cellini, et qui portent en effet, grâce à une habile imitation, l'empreinte de son style florentin et de son élégance un peu maniérée, sont tout simplement des morceaux fabriqués à Augsbourg, puisqu'ils sont poinçonnés à la scie. D'après M. Ch. Blanc, l'auteur de ces lignes, le prétendu « poinçon à la scie » appartiendrait à Augsbourg. Il faudrait d'abord établir que la scie constitue un poinçon; on la voit sur les pièces d'argenterie allemandes, suisses, espagnoles, etc. Je crois que cette scie était produite au moyen d'un burin qui enlevait quelques parcelles destinées à l'essai du métal, mais que, contrairement à une opinion accréditée chez quelques amateurs, elle n'a jamais été un poinçon. Pourrait-on produire un document confirmant l'affirmation de M. Ch. Blanc? Je l'attends, mais en vain, je crois. FRANC SONDEUR. 549 polk, était fils naturel de l'Empereur d'Allemagne Arnoul de Carinthie. Après avoir combattu Eudes, roi de France, en faveur de la légitimité de Charles le Simple, il finit par épouser la fille de son adversaire. Voilà ce que disent les Dictionnaires. Le Magasin pittoresque (XIII, 212) donne le monogramme de ce roi de Lorraine, d'après un diplôme conservé à la Bibliothèque de France, comme disait Didot, cité par un Intermédiairiste. Il serait curieux de savoir d'où vient le nom slave du personnage? Sait-on si sa mère (maîtresse de l'Empereur) n'était pas originaire d'une des provinces slaves voisines de l'Empire? Il ya eu un roi de Moravie du même nom, à la même époque. N'y a-t-il pas un lien entre ces princes? La Lorraine conservet-elle des monuments de ce règne ? K. P. DU ROCH III. Jacques Coictier, son « abri, » et son violon. >> On lit dans la Presse du 29 août : « Quand Jacques Coictier, le rusé médecin de Louis XI, qui avait pris pour armes un abricotier, avec l'exergue : « A l'abri Coictier, »> exerçait l'emploi de concierge-bailli du palais, il y avait droit de justice sur la nombreuse population d'employés, de marchands, etc., que renfermait alors le vaste édifice. Il y avait notamment une prison pour les pages coupables de quelques espiégleries, et, quand il les y mettait pour vingt-quatre heures, il leur fournissait comme distraction un violon, attendu que l'étude de cet instrument entrait dans leur éducation. De là le nom de violons, qui est resté aux 250 postes de police de Paris, aux chambres de sûreté où sont momentanément déposés les individus arrêtés sur la voie publique, pour être 550 ensuite dirigés par les voitures cellulaires sur le dépôt de la préfecture. » Sur le premier point, j'ai cru jusqu'ici que Coictier, ayant fait bâtir une maison (qui n'a disparu qu'en 1739) rue St-Andrédes-Arcs, tout près et en deçà de la porte Buci, s'y était retiré sept ans après la mort de Louis XI, à l'abri dù fracas du monde et des intrigues de la cour; qu'il l'avait plaisamment baptisée du nom de l'AbriCoictier et avait fait sculpter un abricotier sur l'une de ses portes d'entrée; il ne se serait donc nullement agi de ses armes : d'ailleurs avait-il des armes ? Quant à l'expression populaire : Mettre au violon, est-ce bien là sa véritable origine? Ch. Rozan, qui l'adopte avec quelque variante, en donne, en outre, une autre d'après un plus ancien dicton: Mettre au psaltérion, mais qui n'est guère admissible. J'en hasarderai une troisième. Leroux rapporte ce vieil adage : « Il est « comme les violons, qui n'ont point de «pire maison que la leur, » probablement parce que le plus du temps ils sont emprisonnés dans leurs boîtes. Ne serait-ce pas par analogie que l'on aurait dit: Mettre au violon pour emprisonner? A. D. Les fonctions municipales ou communales étaient-elles gratuites avant 1790? A propos de la question de la rétribution des élus aux conseils généraux et municipaux, agitée dernièrement à l'Assemblée nationale, je demande à mes savants collaborateurs quels étaient les usages du passé, en matière de gratuité ou d'indemnité des administrateurs des villes, soit avant la Révolution de 1789, soit avant l'ouverture de ce cratère volcanique qu'on nomme le Suffrage universel? A Lyon, les Conseillers de Ville exercè rent gratuitement leurs fonctions, depuis la fondation définitive de la commune (1320) jusqu'en 1447, année où les six anciens conseillers réélus pour un an reçurent une indemnité de 20 livres tournois chacun. Cette allocation, augmentée peu à peu par des exemptions abusives et d'autres faveurs, devint plus importante lorsque le conseil fut réduit par Henri IV, en 1594, à un Prévôt des Marchands et quatre Echevins, au lieu des douze Conseillers de Ville. Outre le privilége de la noblesse héréditaire (à certaines conditions), le corps consulaire recevait une indemnité en argent, ses robes de cérémonie, les bourses de jetons à ses armes, les recueils d'armoiries, les portraits et une quantité de petits cadeaux. Ils prenaient leur part aux magnifiques repas servis à l'Hôtel de Ville, en diverses et nombreuses circonstances. La caisse municipale supportait les frais d'enterrement de ceux qui décédaient en exercice, ainsi que les dépenses du baptême des nouveau-nés aux |