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L'Intermédiaire

DES CHERCHEURS ET CURIEUX

(CORRESPONDANCE littéraire, NOTES and QUERIES français.)

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Nouvelle édition de Millevoye. Depuis plusieurs années, je prépare une édition des Euvres poétiques de Millevoye, ce charmant poëte que l'école moderne voudrait en vain faire descendre du rang élevé qu'il occupe à si juste titre dans notre littérature. Millevoye a été, en quelque sorte, le précurseur d'André Chénier, qui n'est venu pour nous qu'après lui, puisque les poésies posthumes d'André Chénier n'ont paru qu'en 1819, deux ans après la mort de Millevoye.

Les Euvres de Millevoye ont été réimprimées dix ou douze fois, depuis la première édition publiée par les soins de Charles Nodier (Paris, Ladvocat, 1822, 4 vol. in-8); mais aucune de ces éditions n'est complète; aucune ne présente un texte revu sur les éditions originales des différents ouvrages de l'auteur; aucune, en un mot, n'est digne d'un poëte qui mérite de prendre place au nombre des grands classiques du XVIIe siècle.

Je n'aurai donc pas de peine à faire plus et mieux que les éditeurs qui m'ont précédé. J'ajouterai à mon édition deux à trois mille vers qu'on n'avait pas encore recueillis, ou qu'on a eu le tort de laisser de côté; je donnerai pour la première fois de nombreuses variantes, qui prouveront que Millevoye n'a cessé, jusqu'à sa mort, de retoucher ses vers dans l'intention de perfectionner surtout son œuvre, au point de vue de la forme littéraire.

Je n'ai pas découvert, sans doute, toutes les pièces ingénieuses et délicates que Millevoye a semées çà et là dans les recueils du temps et que les éditeurs ont négligées ou n'ont pas connues. Je m'adresse donc aux lecteurs de l'Intermédiaire qui sont tous des lettrés et qui lisent sans cesse, après avoir beaucoup lu; je les prie de m'indiquer les desiderata que je puis encore faire entrer dans mon édition, la dernière en date, mais la première par l'im

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portance que je veux lui donner, pour honorer la mémoire de mon poëte favori.

Je ne dois pas oublier de rappeler que tous les manuscrits que le libraire Ladvocat avait confiés à Charles Nodier pour faire cette édition ne sont jamais revenus dans les mains de Mme veuve Millevoye, ni depuis dans celles de son fils. Ces manuscrits autographes offraient d'autant plus d'intérêt qu'ils étaient remplis d'excellentes corrections et de précieuses variantes. P. L. JACOB, bibliophile.

Le premier acte de propriétaire. — Où se trouve la phrase bien connue, dont Voici peu près le sens, mais dont la formule exacte aussi bien que le nom de l'auteur m'échappent : « Le premier homme qui a enclos un champ a été le premier usurpateur? » N'est-ce pas Jean-Jacques, ou Proudhon, qui a exprimé cette idée ? Mais où et en quels termes? РЕРН.

Le silence du peuple... L'Intermédiaire a-t-il eu à s'occuper de ce mot célèbre, que M. Ed. Fournier (dans l'Esprit des autres) dit n'être pas un vers de Corneille, comme on l'a cru, mais bien une parole de l'évêque de Senez, Soanen, qui, partant pour l'exil sans se plaindre, laissa échapper cette sentence, involontairement prosodiée : « Le silence du peuple est la leçon des Rois?» Je viens de faire, à ce sujet, une rencontre qui rectifie curieusement ce qu'a dit M. Fournier et signale sans doute la véritable source de cette grave et belle pensée. C'est dans le Tableau historique de l'état et des progrès de la littérature française depuis 1789, par Marie Joseph de Chénier (Paris, Maradan, 1806, 1 vol. in-8°, page107), que j'ai trouvé la phrase suivante, de Beauvais, évêque de Senez, dans l'oraison funèbre de Louis XV : « Le peuple n'a pas << sans doute le droit de murmurer; mais « sans doute aussi il a le droit de se taire, << et son silence est la leçon des rois. »

Etant donné un évêqué de Senez, auteur de cette parole, comment l'attribution a-telle passé de Beauvais à Soanen? Et comment une phrase d'oraison funèbre est-elle devenue un mot de prélat partant pour l'exil? E.-G. P.

TOME X.-21

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Un cor

La Biondina in gondoletta. respondant de l'Intermédiaire peut-il me communiquer le texte italien de la barcarolle la Biondina in gondoletta, citée par Th. Gautier, dans son Italia (XV. Les Vénitiennes, etc.)?

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« Il s'agit d'une promenade amoureuse « sur l'eau. Une jolie blonde, dit la chan« son, est montée en gondole, et de plai<< sir la pauvrette s'est endormie dans le « bateau, sur le bras du gondolier, qui l'é« veille de temps à autre; mais le berce«ment de la barque a bientôt ren<< dormi la belle enfant. La lune est à << moitié cachée dans les nuages, la la<< gune calmit et le vent est en bonace; << seulement une petite brise évente les «< cheveux de la belle et soulève le voile qui couvre son sein; en contemplant << fixement les perfections de son bien, ce « beau visage uni, cette bouche et ce sein «< charmant, le gondolier se sent dans le «< cœur une folie, un remue-ménage, une « espèce de contentement qu'il ne sait «< comment dire; il respecte et supporte « d'abord un peu de temps ce beau som« meil, quoique l'amour le tente et lui con«seille de le troubler. Et doucement, bien << doucement il se laisse couler à côté de « la blonde, au fond de la barque; mais « qui pourrait trouver le repos avec le feu « pour voisin? A la fin, ennuyé de ce som<< meil trop prolongé, il fait de l'insolent, «<et n'a certes pas à s'en repentir. « Oh! << mon Dieu, s'écrie-t-il dans sa fatuité « naïve, qu'elle a dit et que j'ai fait de bel« les choses! Non, jamais de ma vie ni de << mes jours je n'ai été aussi heureux! »

Th. Gautier dit que cette charmante barcarolle peut être considérée comme le type du genre, air et paroles, et que les autres ne sont guère que des variations de ce thème. Il ajoute que « Rossini n'a pas dédaigné d'en placer un ou deux couplets dans la leçon de chant du Barbier de Séville. » S. M.

Aymar de Vabres. Que sait-on d'Aymar de Vabres, poëte du XVIe siècle, qui eut l'emploi de secrétaire du Roi, et qui a été l'objet de grands éloges dans les Poésies d'Estienne Forcadel (édition de 1579, p. 161 et 168)? T. DE L.

Sur un frère naturel de Henri IV. On a dit que le roi de Navarre Antoine de Bourbon eut un fils illégitime qui porta le nom de seigneur de Savigny. D'autres ont objecté que l'époux de Jeanne d'Albret n'eut qu'un bâtard qui fut Charles, d'abord évêque de Lectoure, puis archevêque de Rouen, mort en 1610. Qui me donnera, sur cette obscure question, des éclaircissements empruntés à d'indiscutables documents? La recherche de la paternité n'est pas interdite... dans les colonnes de l'In

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Nicolas Heinsius et Mme Saumaise. Le Menagiana (édition de 1715) a trois pages curieuses sur la femme du savant Claude de Saumaise, Anne Mercier. C'était, paraît-il, une terrible femme. D'après le témoignage de Daniel Huet, le docte évêque d'Avranches (Lettre du 29 avril 1697), la reine Christine, ayant été témoin pendant une année de la violence perpétuelle de l'épouse et de l'inaltérable patience de l'époux, déclara qu'elle admirait encore plus la douceur de Saumaise que son savoir. Les trois pages du Menagiana se terminent ainsi (t. II, p. 29): « Certaine lettre de Nicolas Heinsius, écrite de Venise à Isaac Vossius, le dernier de février 1653, et imprimée in-8° à Magdebourg l'an 1709 (Fasc. 2 novæ librorum variorum collectionis), contient des particularités bien plus plaisantes touchant Mme Saumaise... » Quelqu'un pourrait-il nous faire connaître dans toute leur étendue ces particularités si plaisantes?

JACQUES DE MONTARDIF.

Frères Ignorantins. Un article, inséré dans la Semaine religieuse du diocèse de Sens, du 27 octobre 1877, contient le passage suivant :

« Voici l'origine du nom de Frère igno«rantin. Au temps du vénérable de La « Salle, la maison-mère de l'Institut était <«< située à Saint-Yon (près Rouen). Le << peuple donnait aux frères le nom de Frè«res Yontains, qui, par corruption, est « devenu Frères Ignorantins.

« Il existe même des décrets plus ou « moins officiels ou les Frères des Ecoles «< chrétiennes sont désignés par les noms « de Frères Yontains. »

Est-ce que cette origine est vraie?
ED. LEROUX.

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Examen de la Révolution françoise. J'ai sous les yeux un volume in-8, intitulé: Examen de la Révolution françoise, relativement à la justice et à l'intérêt du peuple. 1790. Avec cette épigraphe : « Détestables flatteurs, présent le plus funeste, etc. » J'ai constaté qu'une seconde édition a paru en 1791 (352 pages in-8), « à Paris, chez les marchands de Nouveautés ». Mais les Dictionnaires des Anonymes ne le signalent pas. Ignore-t-on donc quel en fut l'auteur? C'est un anonyme tout à fait remarquable et qui n'est pas à confondre dans la foule des écrits qu'on publiait alors pour ou contre la Révolution. C'est un document qu'il importe de consulter, lorsqu'on étudie aux sources cette grande et terrible époque de notre histoire S. D.

L'Institut Genevois et la réforme orthographique. Quel a été le résultat pratique des questions soulevées à ce sujet? Firmin Didot, dans ses Observations sur l'orthographe ou Ortografie française (2 me édit. 1868), donne une nomenclature détaillée des auteurs qui ont traité cette question. Mais je n'y trouve pas : L. de Beausobre. Réflexions sur les changements des langues vivantes, par rapport à l'orthographe et à la prononciation (dans les Mémoires de l'Académie de Berlin; année 1755, pages 511-529), ni La Peyrière, l'auteur du livre des Préadamites (1655), qui, dès 1644, avait fait imprimer sa Relation

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Religio universalis, etc. anonyme à découvrir. — J'ai acquis dernièrement un petit volume, publié, en 1818, par A. A. Renouard : il est imprimé avec grand soin et il a pour titre Religio universalis et naturalis, Disquisitio philosophica. D'après le Catalogue de la bibliothèque d'un amateur (Renouard lui-même), Paris, 1819, 4 vol. in-8, t. I, p. 198, l'ouvrage n'a été imprimé qu'à 126 exemplaires (dont six sur peau vélin), et le Catalogue que nous citons ajoute : « Cet écrit a pour auteur un << Ecossais, et le manuscrit d'où l'a tiré son «< éditeur, Ecossais lui-même, est de la fin « du XVIIe siècle. »

Quels sont les noms de ces deux Ecossais? C'est ce que Renouard ne dit pas. Pourrait-on les découvrir? L'ouvrage n'est point cité dans le Dictionnaire des Anonymes de Barbier; j'ignore s'il en sera fait mention dans l'édition nouvelle que publie le libraire Paul Daffis, la partie latine n'ayant pas encore été abordée. Lowndes, dans son Bibliographer's Manual, garde un silence complet.

J'ajouterai qu'au point de vue philosophique, la Religio universalis est digne d'une attention sérieuse. J'ignore si quelque écrivain français en a fait mention; il est resté, ce me semble, complétement inB. T

connu.

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blié, en 1860, les résultats de ses recherches persévérantes. Je poursuis un but semblable; je prends des notes, dans le cours de mes lectures, mais, m'écartant sur un point spécial du plan adopté par M. de Flotte, je laisse de côté les erreurs où tombe à chaque instant la presse quotidienne (il y a là souvent autant de mauvaise foi que d'ignorance); je m'en tiens aux ouvrages sérieux ou voulant passer pour tels, et aux Revues; la moisson ne laisse pas que d'être fort abondante. Pour le moment, je me bornerai à deux exemples.

On lit, dans le Dictionnaire des contemporains, de Vapereau (art. Wright), qu'un savant archéologue anglais, M. Thomas Wright, a découvert dans l'Hunterian Museum, à Glascow, un manuscrit jusqu'alors inconnu des Cent nouvelles nouvelles « de la reine de Navarre ». La découverte du manuscrit est chose exacte; il a donné de fort bonnes variantes qui ont été utilisées dans l'édition faisant partie de la Bibliothèque elzévirienne (Paris, Jannet, 1858, 2 vol. in-16); mais les Cent nouvelles ne doivent pas être confondues avec l'Heptaméron de la reine de Navarre. L'auteur ou les auteurs ne sont pas positivement connus, mais les critiques les plus judicieux (entre autres M. Le Roux de Lincy qui a donné une édition de ce recueil) pensent qu'elles ont été écrites à la cour du duc de Bourgogne, Philippe le Bon, par Antoine de La Salle, auteur des Quinze joyes de mariage et du Petit Jehan de Saintré.

Un bibliographe fort instruit, M. Auguste Bernard, s'est écarté une fois de son exactitude habituelle, lorsqu'il a écrit, dans son livre sur Geoffroy Tory, peintre et premier imprimeur royal (pag. 181, 2e édi tion, Paris, Tross. 1865), en parlant d'un livret intitulé: Apologie pour la foy chrestienne, 1531: « J'emprunte ce renseignement au Catalogue de M. le duc de La Vallière, tom. I, p. 275, car il m'a été impossible de voir cet ouvrage qui devrait cependant être à l'Arsenal avec les autres livres de M. de La Vallière. » Il faut distinguer: l'immense bibliothèque réunie par le duc de La Vallière fut divisée en deux parties. L'une, contenant les manuscrits, les ouvrages les plus précieux et les plus rares, et l'objet d'un Catalogue rédigé par le savant libraire De Bure (1783, 3 vol.), fut mise en vente publique et produisit 464,077 livres 8 sols (somme énorme pour l'époque); la seconde partie, contenant les livres regardés comme ordinaires, fut cataloguée par le libraire Nyon; acquise en bloc par le marquis de Paulmy, revendue au comte d'Artois (depuis Charles X); elle devint propriété nationale et elle forma le fonds de la Bibliothèque de l'Arsenal. Les livres portés au Catalogue De Bure et livrés aux enchères ne sont jamais entrés

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dans ce dépôt. C'est ce que M. Auguste Bernard a un instant perdu de vue. (A suivre.)

Réponses.

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C. B.

Quos Jupiter vult perdere..... (I, 184; II, 429; III, 268, 372). Une variante toute neuve à ce vieux dicton nous est apportée par un télégramme de Rome, que publie ce grand mécréant de journal anglais le Times. Ne semblera-t-il pas bon à mes curieux collabo que notre Intermédiaire la recueille au passage?

Il s'agit de l'attente qu'avaient excitée dans les cercles romains les élections de la Chambre des Communes françaises et de l'appui moral qui avait été prêté à certains candidats malheureux. Pasquin a dit, à ce propos Quem Deus vult perdere, Papa adjuvat. H. E.

Le Domine salvum (I, 7, 44; X, 554, 583). C'est l'Oremus pour la République actuelle, que j'étais désireux de connaître, et non celui de la première République, lequel est conforme à celui de Louis XVIII (mutatis mutandis),

Il me semble qu'à cette époque le Domine salvum se chantait toujours trois fois, du moins dans ma paroissé de SaintThomas d'Aquin.

Pour compléter le cas du Domine salvum, je rapporterai que M. l'abbé des Pilliers, dans les Bénédictions de la congrégation de France (2me part., p. 409), dit qu'il a entendu « Sa Paternité Révérendissime Dom Prosper Guéranger, abbé crossé et mitré de Solesmes, vanter très-haut son privilége de n'être point obligé, comme les évêques et les prêtres de France, de faire chanter dans son église abbatiale le Domine salvum fac Imperatorem nostrum Napoleonem: signe, dit-il à ses religieux, de servitude et de gallicanisme. » UN ANC. BOUQUINEUR.

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L'habit ne fait pas le moine (II, 259, L'avocat 377, 440; VIII, 523, 751.) Loisel, cité (X, 469), a eu la superbe idée de mettre sous forme d'aphorismes les principales règles du droit coutumier et de bourrer le tout de citations latines. Nos aïeux, comme vous savez, avaient toujours à la bouche quelque citation du latin; c'est ce que n'oublient pas nos curés de campagne, et ce qui les fait passer pour de grands clercs vis-à-vis des braves paysans, pour lesquels tout mot latin est parole d'Evangile. Donc, Loisel (que Dupin a réédité en 1848) avait écrit:^« L'habit ne fait pas le moine, mais c'est la profession,»> et il avait ajouté :

Non tonsura facit monachum, non horrida vestis, Sed virtus animi, perpetuusque vigor,

649 Mens humilis, mundi contemptus, vita pudica, Sanctaque sobrietas, hæc faciunt monachum.

(ANSELMUS, De contemptu mundi.)

C'est cet aphorisme dont on a fait un jour, non sans raison peut-être, cet autre: «L'habit ne fait pas le moins.»

Ce n'est pas le seul qui ait changé de forme.

Dans ce même livre, je rencontre : « La verge anoblit, et le ventre affranchit»>(dans la plupart des Coutumes.) – << Pauvreté n'est point vice et ne désanoblit point. Et ceci enfin, qui ne s'applique aucunement aux Intermédiairistes, gens rendant au centuple ce qu'on leur prête:

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Portraits à rechercher dans divers tableaux (III, 260, etc., 719; IV, 83, 371).

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On sait que pour permettre à Raphaël de peindre au Vatican la Délivrance de saint Pierre et la Messe de Bolséna, il fallut détruire deux peintures de Pietro della Francesca. « Cependant, si l'on s'en « rapporte à Félibien, il y avoit des testes « qui estoient assez belles, et que Raphaël « mesme fit copier: mais je croy à dire « vray, que ce fut pour garder la ressem« blance des personnes de haute qualité « que Pietro y avoit peintes. Car on y voyoit Charles VII, roy de France, lequel en 1449 fit tenir un Concile à Lyon « en faveur de Nicolas V... De sorte que « le pape Nicolas V avoit fait faire le por<< trait du roy, et ceux de plusieurs per«sonnes de marque, en reconnoissance « des services qu'ils avoient rendus à l'Eglise en sa personne. Les copies de tous « ces portraits que Raphaël gardoit trèschèrement, tomberent, après sa mort, entre les mains de Jules Romain, son disciple. »

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Autre extrait de Félibien: « Frère Jean << (Fra Angelico) estant à Rome, lorsque l'empereur Frederic III y arriva avec « Eleonor, fille du roy de Portugal, et que « le pape leur donna la Benediction nuptiale, et leur mit la couronne sur la teste, « il fit le portrait de Frederic; et dans un « tableau où il representa quelque chose de la vie de Jésus-Christ, il prit sujet d'y peindre, au naturel, le Pape, l'Empe«reur, et plusieurs personnes de qualité. Il y mit aussi Frere Antonin (saint Antonin), religieux de son ordre, et qui par << son moyen fut archevesque de Florence quelque temps après. »

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Autre extrait du même: « Cependant il

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<< (Pinturicchio) acheva de la sorte plu«sieurs ouvrages pour Alexandre VI, qui << lui fit peindre son histoire dans un ap«partement bas qui regarde sur le jardin « du Vatican. Ce fut là qu'il représenta au « naturel quantité de personnes de marque; « entre autres Isabelle, reine d'Espagne, « le comte de Férigliano, Jean-Jacques << Trivulce, et Cesar Borgia: et sur la porte << d'une des chambres, il peignit dans un « même tableau Julie Farnese en vierge, « et le pape Alexandre qui l'adoroit. »

Toujours du même. Il s'agit cette fois de Raphaël au Vatican: « D'un autre « costé, il représenta l'empereur Justinien

qui donne les loix à des docteurs pour «<les examiner. Et dans un autre tableau, « il a peint le pape Grégoire IX, qui donne « les Décrétales. C'est dans ce tableau « qu'il a représenté au naturel Jules II, le «< cardinal Jean de Medicis, qui fut le pape « Leon X, et plusieurs autres personnes ༥ qui vivoient alors. »

Selon M. Reiset, le Saint Sébastien de Pollajuolo, que l'on voit à la National Gallery de Londres, reproduirait le type et les traits de Gido Capponi.

Louis Carrache, dans ses têtes gracieuses, fit souvent reparaître les traits de la Giacomazzi, l'une des beautés les plus célèbres de cette époque. (Lanzi, Hist. de la peinture italienne.)

La sainte Catherine martyre, du Titien, aux Uffizi de Florence, reproduit, selon la tradition, les traits de Catarina Cornaro, la belle reine de Chypre.

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« Ce qu'on admire le plus dans la Reine « de Saba visitant Salomon, de Baldovinetti, et dans le Saint François prenant l'habit, de Ghirlandajo, c'est le portrait << de Laurent [le Magnifique], là sur le trône « du roi sage, ici sous le capuchon du << moine. » J. Zeller, Histoire de la chute de l'Italie. « Dans le tableau de Frans Floris, Saint Luc faisant le portrait de la « Vierge (Musée d'Anvers), le saint est représenté sous les traits du peintre Ri«chard Aertsz. » — - Je trouve encore une note de moi, mais celle-ci (je ne sais comment cela se fait) sans indication de source. Voilà donc un enfant perdu, mais il nous apprend toujours que la Sainte Catherine martyre, du Titien, aux Uffizi de Florence, nous retrace le visage de la belle reine de Chypre, Catarina Cornaro.

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Ón prétend que Mantegna s'est représenté sous la figure du soldat, qui est vu à mi-corps sur le premier plan, le casque en tête et la lance à la main, dans le Christ entre les larrons, de notre musée du Louvre. W. Bürger s'est fait l'écho de cette tradition (Trésors d'art).

Extrait d'un article de M. Marc Monnier, sur Maximo d'Azeglio, publié dans les Débats du 10 avril dernier: «A la même « époque, il (M. d'Azeglio) obtint les hon«neurs de l'apothéose: il posa devant le

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