721 fixer mon opinion à cet égard, j'aurais besoin de me livrer à un examen plus approfondi. Malheureusement je vis retiré à la campagne, loin de Paris, et je ne puis, à mon grand regret, demander à M. le prince Alexandre Bibesco l'autorisation qui me serait nécessaire à cet effet. La même raison m'empêche naturellement de prendre copie, toujours, bien entendu, avec l'autorisation de qui de droit, du permis d'imprimer délivré par Danchet. Mais si j'ai oublié les termes précis de ce laisser-passer officiel, je m'en rappelle parfaitement le sens, et je maintiens qu'on n'a jamais vu de permis d'imprimer libellé d'une façon aussi réjouissante. Il me suffira de dire que l'innocent Danchet, comme l'appelait à juste titre J.-B. Rousseau, s'exagérant outre mesure les catastrophes que peut recéler dans ses flancs une traduction d'Horace, ne donne son visa qu'en tremblant et a bien soin de déclarer qu'il n'entend pas assumer la responsabilité des gourmades et des coups de bâton que les notes dont cette traduction est accompagnée peuvent faire pleuvoir dans la République des lettres. Et pourquoi cette héroïque venette? Uniquement parce que le traducteur, contrairement aux us et coutumes de ses devanciers, contrairement aussi à toute pudeur et à toute bienséance, s'est permis de critiquer vertement quelques passages, jusqu'alors admirés, de son auteur. Mais il faut voir le texte même de Danchet, et je ne doute pas que le prince Bibesco, qui doit être en ce moment à Paris (le chemin de son cabinet est bien connu de tous les bibliophiles) ne consente, avec sa bonne grâce habituelle, à communiquer le manuscrit dont il s'agit aux amateurs sérieux, comme le sont tous les correspondants de l'Intermédiaire, qui désireraient en prendre connaissance. JOC'H D'INDRET. Sur cet écrivain, ancien recteur de l'Université de Paris, E.-G. P. consulterait, avec profit, la « Bibliothèque française »> de l'abbé Goujet, t. III, p. 83-84, 412 et 438; t. V, p. 303 et t. VÌ, p. 9, 67, 159, P. LE B. 231 et 274. 722 erreur, qui ne se trouve pas dans le volume de l'érudit professeur de Montauban, et que je me permets de relever, en ajou tant quelques détails qui pourront intéresser nos co-abonnés. Samuel Petit, pasteur et professeur au collége de Nimes, fils de Jean Petit, notaire, et de Noëmy Ollivier, mort en 1643, ne laissa qu'une fille, Antoinette, qui épousa, le 18 avril 1652, Pierre Formy, médecin, et mourut à Nimes le 14 juillet 1675. Voici maintenant l'acte de baptême de Marguerite de Petit, Mme Du Noyer, extrait textuellement des archives protestantes de l'état civil de la ville de Nimes: << Marguerite, fille de M. Jacques Petit « Escuiere et damelle Catherine de Cou<< ton, mariez, est née le XIIe juin 1663, présantée au baptesme par M. de Mon<< taniac, au lieu et place de M. Pierre « Petit, cappitaine de cavalerie, et « damelle Marguerite de Couton, bap«tizée, le dernier dudit mois et an ci<< dessus par Monsieur Cheiron, M. » Jacques Petit était fils de François Petit, docteur et avocat, et de damoiselle Claire de Pinet, et naquit à Nimes le 27 novembre 1621. Voici l'acte de son mariage: «Du dimanche XXVe janvier « 1660. Semaine de M. Boure. Entre No«ble Pierre de Petit, habitant de Nis« mes, d'une part, et damelle Cathe«rine de Cothon, native de Montpellier, << d'autre. >> Le préposé à l'enregistrement des baptêmes, mariages et décès, et qui était également sonneur de la cloche du temple, avait une orthographe des plus fantaisistes, et son exactitude ne l'est pas moins, car il écrit Pierre, au lieu de Jacques, aussi bien dans l'acte de mariage de Jacques de Petit et de Catherine de Cothon que sur l'acte de décès de cette dernière (20 août 1668). On voit trois petites barres en marge de l'acte; elles indiquent que, pendant trois dimanches consécutifs, l'annonce du mariage a été faite publiquement du haut de la chaire et qu'il n'y a pas eu d'oppositions et que le mariage a eu lieu : c'était expéditif. Une sœur de Jacques Petit, Marie, épousa, le 4 août 1665, David Noguier, pasteur de Saint-Ambroise au moment du mariage, puis de Bernis, à la mort de Jacques, 9 novembre 1682. Jacques avait également un frère, nommé Pierre, dont voici l'acte de mariage : «Du dimanche XIXe septembre 1660. « Semaine de M. Bruguier. << Entre sieur Pierre Petit cappitaine << maior de cavalerie dans le régiment de << Beauvesac, natif de la ville de Nismes, << d'une part, et damelle Susanne de « Moinier, veuve du Sr Estienne Du« quaine, cappe de navire, d'autre. »> Mme du Noyer eut un frère, nommé N⚫ 230.] 723 Pierre, né à Nimes le 3 nov. 1661, et dont on ignore les faits et gestes. Du mariage de Marguerite de Petit avec Guillaume du Noyer, naquirent, à Nimes, trois filles 1o Anne-Marguerite, née le 27 mars 1689; 2o Marie, née le 27 juillet 1690, morte le 19 août 1692; 3° Catherine-Olympe, qui fut la célèbre Pimpette, et dont voici l'acte de baptême : «Paroisse Saint-Castor. « L'an 1692 et le neufviesme du mois « de mars a été baptisée Olympe-Cathe<< rine Dunoyer, fille de noble gentil« homme Du Noyer, premier consul de la « ville, et de dame Anne-Margueritte Pe<< tit, mariés, est née ce deuxième dudit << mois, son parrain, M. Mre Pierre de Chazot, conseiller et procureur du Roy, << et sa marraine, dame Olympe de Bois<< son, femme de M. de Fabrique. - Signé: CHAZOT. OLYMPE DE CAVEIRAC. NOUY, curé. »> DUNOYER. Il n'y a donc que similitude de nom entre Samuel Petit et Mme Du Noyer. Peutêtre leur origine était-elle commune? Je laisse à d'autres chercheurs le soin de la C. NIMES. S. trouver. Leghorn (X, 617, 668). — C'est un des nombreux exemples de mots étrangers qui prennent une forme complétement anglaise et semblent renier leur origine. On pourrait alléguer encore que Livorno se trouve, dans les anciennes chartes, sous la forme de Ligorno, ce qui, peut-être, d'un autre côté, saurait expliquer le mot anglais. Mais malgré l'autorité de Smyth et de Trench, qui font remonter Leghorn à cette vieille forme italienne, je crois qu'on doit classer ce mot au nombre des mots anglicisés pour l'œil, aussi bien que pour l'oreille. On peut rapprocher, de Leghorn (jambe-corne), lanthorn, formé de la même manière, de « lanterne », par fausse analogie, parce que les parois des lanternes étaient autrefois munies de carreaux de corne. Cf. Somerset, de « soubresaut» (supra saltus); beefeaters, de « buffetiers »; Rotten-row, de « Route du Roi », etc. En français on trouve aussi quelques mots ainsi formés, et qui ont une apparence toute française, comme «redingote », de ridingcoat; « boulingrin», de bowling-green; « mannequin », de manikin; « édredon », de eider-down, 724 << Millevoye a été le poëte privilégié de la jeune génération romantique de 1830. » Millevoye a pu être le favori du monde sentimental de la fin de l'Empire et du commencement de la Restauration. Il a pu même habiller parfois sa Muse, qui méritait mieux, des fausses couleurs mises à la mode par Mme Cottin et quelques autres, et qu'on appelle aujourd'hui le genre Troubadour, parler de « l'Hermite de la Vallée » et du « Destrier ». Mais la génération de 1830, la vraie génération Romantique, partageait son admiration entre Lamartine et V. Hugo, tous deux célèbres déjà depuis longtemps. Elle applaudissait aux débuts d'A. de Vigny et de Sainte-Beuve, aux efforts des frères Deschamps. L'admirable Préface de Cromwell était son Credo littéraire. Voilà les dieux nationaux de son Capitole poétique! Shakespeare, Goethe, Schiller, Byron, en étaient les dieux étrangers. Si Millevoye y figurait, ce n'était que parmi les divinités de second et même de troisième ordre. J'en appelle au souvenir de tous mes contemporains. UN VIEUX ROMANTIQUE. (Al.) Je me ferai un plaisir d'envoyer, en communication, à notre savant confrère, M. le Bibliophile Jacob, les cinq pièces suivantes, s'il ne les possède pas déjà : 10 L'Indépendance de l'Homme de Lettres, Discours en vers qui a remporté le prix décerné par l'Institut national (classe de la Langue et de la Littérature françaises) dans sa séance publique du 2 janvier 1806, par Charles Millevoye. EPIGR.: Libertate opus est. (PERS. Sat. 5.) A Paris, chez Capelle et Renard, libr. 14 pages in-8°, 1806. (Impr. de P. Didot l'aîné). Le texte de cette édition originale offre des leçons tout à fait différentes de celles de l'édition de Pongerville (pages 101 à 104). Bibliothèq. Charpentier, 1851. Le Chant de Virgile, sur la naissance du roi de Rome, par M. Millevoye. (Sans indicat. de lieu ni de date. Imprimerie Impériale, avril 1811.) 7 pages petit in-4°, papier vergé fort. Edition originale, tirée à 500 exemplaires dont 25 sur grand papier vélin. 20 - 30- La Mort de Rotrou; Les Embellissements de Paris; Belsunce et autres Poésies, par M. Millevoye. A Paris, chez Arthus Bertrand. 1 vol. pet. in-12 de 47 pages. (Impr. de Firmin Didot.) 1811. Ce petit volume, devenu fort rare, contient entre autres pièces curieuses, pages 37 à 39, l'édition originale de la Chute des Feuilles, « Elégie couronnée par l'Académie des jeux Floraux de Toulouse, au concours de 1811. » EPIGRAPHE : Et ecce ego morior (Lib. reg.). Le texte de cette édition originale renferme cinq leçons, différentes de toutes celles qu'a reproduites M. de Pongerville dans les quatre versions de cette célèbre Elégie que donne - 725 son édition, pp. 21 à 27. Le texte du Chant de Virgile, sur la naissance du Roi de Rome (pages 41 à 47), n'est pas non plus exactement le même que celui de l'édition originale in-4° de l'Imprimerie Impériale ci-dessus mentionnée. La pièce par laquelle commence ce petit recueil, La Mort de Rotrou, » remporta le prix de poésie décerné par l'Institut « impérial » dans sa séance du 10 avril 1811. Ce qu'on ne sait plus, de nos jours, c'est que M. H. De Latouche concourut pour ce même sujet, et obtint un premier accessit. - Le poëme de De la Touche, avant d'être publié séparément en brochure (chez Barba, Palais-Royal), fut inséré dans le Moniteur du 24 avril 1811. 4o Le Feuilleton du Journal de l'Empire, du jeudi 30 déc. 1813 : Variétés. Poésies diverses, par Charles Millevoye, Article de Charles Nodier. Sept colonnes, petit texte. (Edit. originale.) 5o Le Chant Elégiaque intitulé : Millevoye, pages 151 à 162 des Amours françaises, poëmes suivis de trois chants élégiaques, par Frédéric Soulié de Lavelanet (sic). Paris, 1 vol. pet. in-12, de 185 pages. Ladvocat, libr., 1824, et Seeonde Edition, 1825 (le titre seul changé). Edition originale des Poésies de Frédéric Soulié. ULRIC .R-D. La Biondina in gondoletta (X, 643). N'est-ce pas l'aventure d'Alexandre Dumas sur les côtes de Sicile? Il rencontre sur un petit esquif de passage un jeune couple d'amoureux. Maria est jolie, mais son Ferdinand est d'une organisation chétive qui ne lui permet pas de faire briller pendant une tempête ses dehors physiques. « Tout au contraire,avoue M. Dumas, fortement taillé, vigoureusement bâti, n'éprouvant aucun malaise, j'avais cet aspect de calme et de puissance qui, à tort ou à raison, appelle la confiance.... Le regard de Maria finit par s'arrêter sur moi. Ce regard me disait clairement: Vous savez que c'est sur vous que je compte. »> Les « chers lecteurs »>< se doutent du reste. Le débile Ferdinand est obligé de monter sur le pont, par mesure de convenance, et Maria reste seule avec le robuste Français. L'orage redouble, le tonnerre gronde, la lampe s'éteint, et l'héroïne, perdant l'équilibre, se trouve dans des bras étrangers. « Le péril était grand, mais il avait changé de nature », reconnaît ici l'auteur. Et il poursuit: « Ah! me dit Maria, lorsque le péril fut passé, qui va se douter que dans un pareil moment vous ne soyez plus ému » (MonteCristo, 15 déc. 1859, et Revue anecdotique, 1er février 1860). P. c. c. : A. B. malice! E.-G. P. -Encore faut-il, pour pouvoir juger en connaissance de cause, avoir sous les yeux les pièces du procès. Or, tous les Intermédiairistes ne possèdent peut-être pas la collection complète des traductions en vers de Juvénal. Afin de leur épargner une perte de temps considérable dans les bibliothèques, peut-être, aussi voyez la pour leur ôter tout prétexte de décliner l'invitation qui leur est adressée, je transcris ci-dessous, comme je l'ai fait pour le passage: Ploratur lacrymis... (X, 570), les interprétations sur la valeur comparative desquelles ils auront à se prononcer. J'ai ajouté, à la liste déjà connue, deux nouveaux venus, Sardin et Barré de Jallais. Le premier n'a traduit que quelques morceaux de Juvénal, et le passage de la 13 satire: Ploratur lacrymis... ne figure pas parmi ses fragments. Quant au second, je l'avais tout simplement omis dans mon premier relevé. En général, lorsqu'un traducteur a publié plusieurs éditions de son ouvrage, je me suis borné à transcrire la version la plus récente; c'est ce que j'ai fait notamment pour Hachette, dont la première édition (datée de 1834) a été tellement remaniée dans la seconde (datée de 1846), que cette révision pourrait être considérée comme un meâ culpâ, Pour sauver ton honneur, sois prêt à tout [souffrir Et ne renonce pas, de crainte de mourir, Au seul motif qu'un homme ait de chérir la [vie. (L.-V. Raoul, 1811.) - Pour sauver ta vertu, sois prêt à tout souffrir, Et ne renonce pas, de crainte de mourir. Au seul bien qui nous doive attacher à la vie. (Le même, 1815.) -Neva point pour la vie abandonner l'honneur; Quelle faiblesse, ô ciel! et quelle ignominie De renoncer, pour vivre, aux motifs de la vie! (Le même, 1818.) Racheter ses jours au prix de l'infamie, Et, pour vivre, immoler le motif de la vie, Crois-moi, c'est un forfait. (Baron Méchin, 1817.) - N'achète point la vie aux dépens de l'honneur; Un scélérat peut-il, sans frissonner d'horreur, Perdre tout ce qui fait le charme de la vie? (Fabre de Narbonne, 1825.) - Crains plus un faux serment que l'art de ce [bourreau (Phalaris), Et, préférant alors qu'elle te soit ravie, Pour vivre ne perds pas le motif de la vie. (Barré de Jallais, 1830.) 728 Tiens pour impie De préférer l'opprobre au néant du tombeau, Et, pour sauver tes jours, d'en ternir le flam[beau! (Constant Dubos, 1862.) -Il n'est pas, crois-le bien, de plus affreux [malheur Que d'acheter la vie aux dépens de l'honneur, Regarde comme un crime à fuir avec horreur M. Hipp. Cournol a également exercé sa verve sur la 8e satire de Juvénal et a inséré ce travail à la suite de sa traduction en vers des Euvres d'Horace (Paris, F. Didot, 1860, 4 vol. in-18), mais je ne possède pas cet ouvrage, et, relégué comme je le suis loin de Paris et même de toute grande ville, je dois renoncer à le consulter. Je me borne donc forcément à donner cette indication, dont quelques Intermé diairistes zélés pourront faire leur profit. JOC'H D'INDRET. MÉD. FONTAINE. Byron et Dante (X, 673). Byron dit ou fait dire à quelqu'un de ses héros : Qu'on me donne le plaisir au prix des chagrins qui s'y mêlent, et aux mêmes conditions je consentirais à recommencer de vivre et d'aimer. » On me pardonnera cette plate paraphrase, qui rend tout à fait claire, je crois, la pensée du poëte. Dante constate, de son côté, que le souvenir du bonheur passé rend plus amère le malheur présent. Entre ces deux pensées, j'avoue que je ne parviens à saisir ni ressemblance, ni contraste, ni élément quelconque d'une comparaison utile. G. I. -Les rapprochements ne manqueraient pas, soit comme analogie, soit comme contraste. Virgile, un des premiers, a dit pour consoler ses compagnons de leur mésaventures présentes (Æneid. I, 207) : Forsan et hæc olim meminisse juvabit. 729 Mais, pour nous attacher seulement aux vers de Dante, lesquels ont été si souvent sassés et ressassés depuis quelques années qu'ils sont passés à l'état de banalité et de friperie littéraire, nous en connaissons la source authentique. Ces vers, en effet, ne sont que la traduction textuelle de cette pensée: In omni adversitate fortunæ, infelicissimum genus est infortunii, fuisse felicem. (De la Consol. philos., livre II, prose 4.) Et l'on ne saurait dire que ce soit là une rencontre purement fortuite. A l'époque où Dante écrivit son admirable et ennuyeux poëme, la Consolation philosophique, œuvre de transition entre la philosophie ancienne et la scolastique du moyen âge, était le vade-mecum du pays de Clergie. Comme tous les lettrés de son temps, Dante savait ce livre par cœur, et, en cherchant bien, on découvrirait probablement dans la Divine Comédie bon nombre de passages dont l'auteur de la Consolation pourrait revendiquer la paternité légitime, JOC'H D'INDret. Je me borne à indiquer, comme se rapprochant de la pensée du Dante, la pièce de Musset intitulée Souvenir, la Tristesse d'Olympio de Victor Hugo, et le Lac de Lamartine; il y aurait une étude bien intéressante à faire de ces trois poésies inspirées par la même Muse. Je trouve, dans Spenser, deux vers qui ont quelque rapport: So, every sweet, with soure is tempred still, That maketh it coveted the more. « Ainsi, dans les douceurs, il est toujours quelque amertume, qui fait qu'on les désire d'autant plus. »> DE TARNAWA. La Bouillotte (X, 674).— Littré indique les deux sens du mot Bouillotte : 1° Synonyme de bouilloire (vase pour faire bouillir l'eau); 2° Jeu de cartes, et pour étymologie, indique le mot bouillir. La bouillotte est, en effet, un jeu dans lequel les joueurs ont le droit d'augmenter, selon des règles préfixes, les enjeux successifs. Le jeu s'échauffe et bout. C'est ainsi que l'on dit la chaleur des enchères. La métaphore est la même dans les deux cas. E.-G. P. Bon apôtre (X, 674). Académie : Prov. et fig. Faire le bon apôtre, contrefaire l'homme de bien. Ironiquement: C'est un bon apôtre; il fait l'homme de bien, mais il ne faut pas se fier à lui. Napoléon Landais: En style comique et proverbial, on dit d'un bon compagnon un peu hypocrite: C'est un bon apôtre. Il fait le bon apôtre. Dictionnaire comique de Leroux: Bon apôtre, métaphore pour fourbe, un bon drôle, un réjoui fin, adroit et subtil. Il cite Molière (l'E 730 tourdi) et Racine (les Plaideurs). Faire le bon apôtre, c'est faire l'hypocrite, contrefaire le niais, le simple, faire le flatteur, le sage et le réservé. Littré dit à peu près la même chose et cite Racine et La Fontaine. Il ne semble donc pas que cette antiphrase soit fort ancienne. C'était là, je le suppose, le sens de la question de M. Ph. R., car je ne pense pas qu'il ait eu aucun doute sur la signification du mot, qui saute aux yeux. E.-G. P. Littré, tout en donnant ce mot, bien qu'il appartienne plutôt à une sorte d'argot qu'à la langue régulière, n'en indique ni l'étymologie, ni l'origine. Il ne se trouve ni dans l'Académie, ni dans le Complément, ni dans mon édition de Napoléon Landais. On peut supposer qu'il est une forme plaisante du mot ut (note de musique) et qu'il signifie Qu'est-ce que vous nous chantez là? ou : Allez chanter! Dans une parodie des Burgraves, Flore, représentant Mme Mélingue, préférée par l'auteur à Mile Maxime pour le rôle de Gunamara, disait à cette dernière : Le Théâtre-Français, écho de l'Institut (elle (prononçait Institute), Dans la langue des dieux, par ma voix vous [dit Zut! N'est-ce pas comme si elle lui avait dit: Allez chanter ailleurs? E.-G. P. Pour bien déterminer ce mot, peutêtre faudrait-il en citer les applications diverses. Je me rappelle ce vers d'une chanson qui fut faite après la catastrophe du grand ballon le Géant : Ah! zut alors, si Nadar est malade..... Au vers suivant il était question du << panier à salade ». Zut n'implique-t-il pas toujours l'idée d'envoyer promener l'interlocuteur à qui il s'adresse? Est-ce le cas ici? N'est-ce pas une ironie plus que familière et qui appartient à la langue du gamin de Paris? E. H. Une inscription à Pompéi (X, 674). — Le dernier éditeur des inscriptions parié |