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d'un poëte favori du roi; on sait que Guillaume l'étranger suivit Richard Cour de Lion en Palestine, pour célébrer les hauts faits de son maître; que Baston le Carme alla avec Edouard II en Ecosse; enfin on a gardé le nom d'un certain John Kaye (sous Edouard IV), qui, selon quelques-uns, serait le premier Poëtelauréat, dans le sens que l'on donne aujourd'hui à ce titre.

Mais toutes les autorités s'accordent à fixer l'origine des Poëtes-lauréats à Spenser, qui fut nommé, en 1591, par la reine Elisabeth, avec une pension de cinquante livres.

Voici la liste des Poëtes-lauréats :

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Cette liste est assez curieuse. Plus d'un de ces « monarques littéraires >> est tout à fait oublié ou, comme certains contemporains de Boileau, n'est mentionné que dans des satires peu flatteuses.

Charles Ier, sur la demande de Jonson, doubla la pension de son Poëte; il ajouta même à cette rente un don annuel d'une pièce de vin des îles Canaries, que Jonson aimait beaucoup.

Sous Jacques II, le Poëte-lauréat fut lésé et ne reçut plus le tonneau de vin. -Plus tard, cette coutume fut rétablie, à la nomination de Pye: il reçut vingt-sept livres, à la place du tonneau.

Le Poëte-lauréat, sous les Georges, devait composer, pour le jour de naissance du Roi, une Ode que Cowper, dans son Table talk, appelle :

His quit-rent ode, his pepper corn of praise. DE TARNAWA.

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752 corruption de spica, spic, et c'est sans doute à l'emploi de ces plantes aromatiques dans quelque préparation culinaire qu'on doit le plat dit d'Aspic. LN G.

Langue carthaginoise (X, 418, 466, 532, 591). - Je suis un peu surpris que, parmi les nombreux et savants lecteurs de l'Intermédiaire, il ne s'en soit pas trouvé un seul qui ait voulu répondre, avec netteté et précision, à la question posée. C'est pourtant bien simple et bien facile, et le problème est aujourd'hui parfaitement résolu. La langue carthaginoise n'était ni du Berbère, ni du Basque, ni du Celte, ni une sorte de lingua franca antique. N'en déplaise aux fantaisistes et aux faiseurs de systèmes, c'était un dialecte du Phénicien, langue sémitique, proche parente de l'hébreu la chose est d'autant plus naturelle, que Carthage était une colonie phénicienne. Les inscriptions et légendes monétaires phéniciennes ou puniques sont aujourd'hui parfaitement bien lues, comméntées et interprétées. L'ouvrage le plus complet sur ce sujet est actuellement, à ma connaissance, celui de M. Paul Schroeder (en allemand), intitulé: La langue phénicienne; essai de grammaire, Halle, 1869, in-8° de X-342 p. et 22 planches.

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On trouve précisément dans ce volume trente-cinq pages (285 à 321), consacrées à l'examen des passages puniques du Panulus (Acte V, scènes I-III). Le plus important est naturellement le monologue de la première scène. L'étude de M. Schroeder démontre, ce que plusieurs savants soupçonnaient dès le XVIe siècle, que les dix vers latins qui terminent la scène sont la traduction ou, si l'on aime mieux, le texte des vers carthaginois qui précèdent; que ceux-ci se partagent, à leur tour, en deux parties, la première comprenant les vers i à 10, et la seconde les vers 11 à 16; que ces deux morceaux, caractérisés, comme le texte latin, par les noms propres Antidamas et Agorastoclès, sont deux traductions différentes du texte latin qui suit; que la seconde (vers 11 à 16) est la plus altérée et la plus ancienne (elle forme 9 vers dans un manuscrit du IXe siècle; elle en forme 10 dans un palimpseste du IVe siècle déchiffré par le Dr Studemund; et, chose très-remarquable, ce palimpseste ne donne pas les dix autres vers carthaginois; il n'a que cette seule version). Les traductions de M. Schroeder sont d'autant moins contestables qu'elles s'accordent exactement, par exemple, pour les passages de la scène II, avec le latin. Ainsi quand Milphion, qui n'a pas compris l'interrogation de Hannon Me skhar bokha (Qui me remercie par toi ?) et supposant qu'il demande un médecin, veut lui traduire la négation d'Agorastoclès, il lui dit: Rufe ennu kho, is tam, ce qui est du

753 sémitique pur et signifie : « Medicus non est hic, vir bone ».

J. V. DE PONTORBIÈRE.

Que l'Europe nous envie (X, 513). Dire à qui appartient l'invention de ce cliché doit être chose assez difficile. Mais je signale sa réapparition dans un article du Soleil (7 déc.) sur l'Ecole polytechnique « ce grand établissement, que l'Europe nous envie ». Ça y est! M. B.

Les mots de la place Maubert (X, 515, 658, 689, 719). << De temps immémorial, l'argot fut surtout parlé dans la Cité et le langage poissard dans la place Maubert. Sous les Valois comme sous Louis XV, il était de bon ton, à la Cour, de bien entendre ce langage. Catherine de Médicis, lisons-nous dans le Scaligerana, « parloit aussi bien son goffe parisien qu'une revendeuse de la place Maubert, et l'on n'eust point dit qu'elle estoit Italienne. »>

Au commencement du règne de Louis XIV, le premier véritable Catéchisme des poissards a paru sous ce titre: Nouveaux complimens de la place Maubert. « Les commères de l'endroit n'étaient point endurantes. Elles veillaient même plus que les femmes du Marché des Innocens sur la réputation de leurs voisines de tous rangs. »Ne point toucher à la hache ! Vers 1560, le poëte et médecin Jacques Grévin put s'apercevoir du danger que l'on courait à plaisanter sur le compte des habitantes du quartier des Carmes. Il avait composé une comédie : la Maubertine; il fut forcé de l'intituler la Trésorière, pour éviter les injures poissardes. (Voy. Challamel, les Légendes de la place Maubert, 1877, Lemerre). RISTELHUBER.

Le Drapeau blanc (X, 581, 637, 169).« Conformément aux ordres de M. de Montbarret, gouverneur, il sera fait, pour l'entrée d'Henri II à Rennes, en 1558, des enseignes aux couleurs du roi qui sont : « Gris blanc, incarnat et vert. » (Archives de l'Hôtel de Ville. Bulletin de la Société Archéologique d'Ille-et-Vilaine, t. X, p. XXIX.)

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P. c. c. : ALF. D.

- La Carte générale de la Monarchie française, par Lemau de la Jaisse, présentée au Roy, le 17 février 1730 et publiée en 1733, est un état complet et détaillé des forces de terre, de la France. Les étendarts et drapeaux des troupes y sont dessinés et décrits avec soin. Voici ce qui y est dit : « Tous les Drapeaux colonels et d'ordonnance de l'Infanterie sont de taffetas, de grande forme quarrée, avec la Croix blanche au milieu et une écharpe de taffetas blanc attachée au-dessous de la lance du Drapeau, qui marque la couleur de France.

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Tous les Etendarts (de la cavalerie) ont d'un costé la devise du Roy, qui est un Soleil, et de l'autre costé celle de leurs Mestres de camp, brodés et frangés d'or ou d'argent, à l'exception des Etendarts des Hussarts, en pointe fendue par le bas, avec l'écharpe de France en taffetas blanc en haut de chacun. Les Etendarts des Dragons sont de forme fendue et arrondie par le bas, avec la devise du Roy d'un costé, et de l'autre, celle de leurs Mestres de camp, brodés et frangés d'or ou d'argent, et ont à chacun l'écharpe de France de taffetas blanc. » Lemau de la Jaisse ne prévoyait pas que l'on poserait un jour la question du Drapeau blanc dans l'Intermédiaire et ailleurs; aussi faut-il tirer de ce qu'il dit des conclusions qu'il a négligé de formuler. Il y avait dans les régiments d'infanterie deux sortes de drapeaux les drapeaux colonels et les drapeaux d'ordonnance. Le régiment des Gardes françaises, composé de six bataillons de 685 hommes chacun, avait trente drapeaux, cinq sans doute par bataillon; les autres régiments avaient trois drapeaux par bataillon, quel qu'en fût le nombre, qui variait depuis un jusqu'à cinq (les plus forts bataillons comptaient 685 hommes, les plus faibles 450 seulement); les régiments suisses, autres que celui des Gardes suisses, avaient quatre drapeaux par bataillon, dont l'un était sans doute celui des Ligues suisses. Il n'y avait, suivant les apparences, qu'un drapeau colonel par bataillon, les deux autres étaient ceux d'ordonnance. Ces derniers étaient des couleurs les plus variées, sans respect des règles héraldiques, et assez chargés d'emblèmes; les drapeaux colonels étaient blancs, et la croix, qui n'y était qu'indiquée, devait être à peine visible. Ils étaient, en général, d'une grande simplicité et peu chargés d'emblèmes, reproduits au reste généralement sur les drapeaux d'ordonnance; aussi, ne sont décrits que ceux qui font exception à la règle, quoique tous soient dessinés, tandis que les couleurs des drapeaux d'ordonnance (couleurs qui étaient propres à chaque régiment) et leurs emblèmes sont décrits à côté de leurs dessins. Voici quelques exemples de la description des deux espèces de drapeaux d'infanterie. « BRETAGNE aurore et noir, la Croix herminée; et les Armes de Bretagne au drapeau blanc. BEZENVAL (Suisse): flammes rouges, noires et jaunes; flammes blanches au drapeau colonel. DIESBACH (Suisse) : flammes rouges, bleues, jaunes et blanches; (sur la croix) une main tenant trois lys renversés et un monde; le drapeau colonel semé de fleurs de lys d'or (avec le même emblème sur la croix). COURTEN (Suisse) flammes bleues et jaunes; le drapeau colonel, onde de flammes blanches. Du Roy rouge et vert; les deux croix semées de fleurs de lys d'or. ROYAL :

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violet et feuille-morte; les deux croix semées de fleurs de lys d'or (c'est-à-dire, en se guidant par les dessins, que la croix des drapeaux colonels était aussi bien semée de fleurs de lys que celle des drapeaux d'ordonnance; ceux-ci n'en differaient par conséquent que par la couleur du fond, invariablement blanche pour le drapeau colonel). » Comme les drapeaux d'ordonnance me semblent n'être représentés actuellement dans l'infanterie que par les guidons, tandis que les drapeaux colonels, réduits à un par régiment, ont seuls conservé le nom de drapeaux je crois que la Révolution de 1789 a fait, dans les signes de ralliement de l'armée française, une réforme à laquelle travaillait depuis longtemps le pouvoir royal. Seulement c'est le drapeau tricolore qui en a bénéficié, à la place du « blanc, qui marque la couleur de France,» au dire de Lemau de la Jaisse.

Au surplus, il n'est pas déraisonnable de croire que les bannières et pennons, si nombreux et si variés dans les armées du moyen âge, y avaient un sens et une utilité bien différents des drapeaux_et_des étendards de nos régiments. G. G.

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Nouvelle édition de Millevoye (X, 641, 698, 723). Dès 1797, Millevoye, qui n'avait encore que quinze ans et dont nous trouvons le nom, alors tout nouveau, orthographié à cette occasion « Millevoix,» communiquait à la Société d'Emulation d'Abbeville des poésies, notamment deux fables L'Ane trop chargé et les Deux Chevaux. Je trouve cette communication mentionnée dans le Magasin encyclopédique (an VI). Je ne sais si ces poesies ont été imprimées dans le Recueil des travaux de cette Société, ni même si ces travaux s'imprimaient en ce temps-là. Le savant Bibliophile éclaircira la question dans les Bibliothèques et au besoin aux Archives de la Société d'Abbeville. Mais cette indication peut le mettre sur la voie des premières productions de l'aimable auteur qu'il songe à rééditer, et je suis heureux de la lui fournir. L. D. L. S.

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Bon apôtre (X, 674, 729). << Faire le bon apôtre, » chercher à tromper en simulant l'homme de bien : c'est Tartuffe chez Orgon. On dit encore ironiquement: c'est « un bon apôtre, » en parlant de quelqu'un qui déguise sa malice sous les apparences de la bonté, qui affecte une probité qu'il n'a pas. - Allusion à la conduite de l'apôtre Judas, de Kerioth, qui portait la trahison dans son cœur, en faisant à son Rabbi des protestations d'attachement et de fidélité; qui aurait accompagné à Gethsémani l'escouade chargée de l'arrêter, et, d'après la tradition des Synoptiques, aurait poussé l'odieux jusqu'à prendre pour signe de sa trahison un baiser. A. D. Se trouve souvent employé par nos auteurs classiques, J.-B. Rousseau, dans sa re Epître:

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Sur une édition de Rabelais peu connue (X, 676, 731). De l'Aulnaye attribue la rareté de cette édition à son peu de débit, ce qui ne serait pas une recommandation; voici ce qu'il en dit dans sa liste des éditions de Rabelais : « 17.. Euvres, etc., in-12, 3 vol.; édition nouvelle. Il nous est impossible d'indiquer au juste l'année de cette édition, l'exemplaire que nous avons entre les mains portant au frontispice rapporté La Haye, Paris, hôtel de Bouthillier, 1789; ce qui semble prouver que la vente n'en avait pas été très-rapide. Dans un Avertissement il est dit que cette édition fut commencée en 1749 et que le texte est imprimé depuis vingt ans ce texte est conforme à celui de 1741 (Amsterdam, par Frédéric Bernard, in-4o, 3 vol. avec figures de Bernard Picart). A la fin de chaque volume sont des notes par ordre alphabétique, qui appartiennent à deux personnes différentes, dont l'une était un ex-capucin. L'éditeur, dans une Préface, combat également Pérau (1752), De Marsy (1752) et Le Motteux (1708). Son livre est enrichi de quelques figures et vignettes. Il paraît que ce fut De Querlon qui forma l'entreprise de cette édition, mais il ne put jamais s'en occuper. Les auteurs des notes sont désignés par les initiales R. et M., et le reviseur du texte fut M. de P. »

Cette édition, qui paraît être une contrefaçon de celle de 1741, dont elle donne le texte et imite les figures, aurait donc été entreprise par le célèbre et fort connu >>> Meusnier de Querlon. L'ex-capucin M. ne serait-il pas Maubert de Gouvett? Quant aux initiales R. et de P., j'ignore qui elles désignent.

La conséquence tirée du silence de Brunet, à l'égard de tel ou tel livre, ne me paraît pas fondée et n'est souvent qu'un moyen de réclame. Il n'a jamais prétendu donner, dans son excellent Manuel, toutes les éditions des ouvrages d'un auteur, mais les principales et les plus importantes; si donc il ne mentionne pas telle édition, c'est souvent à cause de son peu d'intérêt et ce n'est pas une preuve qu'elle lui soit restée inconnue. Il a pu la connaître, l'apprécier, et ne pas la citer, comme peu digne de l'être. A. D.

« Les Grands hommes vengés » (X, 679). Cet ouvrage, peu rare, est de l'abbé Bergier, auteur d'un « Dictionnaire théologique », plusieurs fois réimprimé, même

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de nos jours. En voici le titre exact : « Les << grands Hommes vengés, ou examen des « jugemens portés par M. de V. [oltaire], « et par quelques autres philosophes, sur « plusieurs hommes célèbres, par ordre alphabétique; avec un grand nombre « de Remarques critiques et de jugemens « littéraires. Par Monsieur Bergier. A Pa«ris, chez Humblot, libr., 1769. » 2 vol. in-12. L'exemplaire que je possède, relié en un volume, a appartenu à Etienne Delcher, évêque constitutionnel de la HauteLoire, qui y a mis quelques notes. P. LE B.

Un sonnet de douze vers (X, 680). Qui dit sonnet, dit une petite pièce de vers composée de deux quatrains (total: 8 vers) et de deux tercets (total: 6 vers); en tout, quatorze vers. Ainsi l'a entendu l'école de Ronsard. On ne s'exprime pas autrement au XVIIe siècle, alors que

Un sonnet sans défaut vaut seul un long poëme. Aujourd'hui encore, les Sonnets capricieux d'Autran et les Sonnets humouristiques de J. Soulary sont écrits dans le même rhythme; et, si l'on peut citer quelques sonnets estrambots ou à trois tercets (total: 17 vers), ou même des sonnets redoublés, à quatre quatrains et quatre tercets (total: 28 vers), le sonnet de... douze vers demeure pour nous une véritable découverte. ANNEMUNDUS.

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Un renseignement typographique (X, 680, 732). Cette indication est universellement désignée dans la typographie sous le titre de Nom d'imprimeur, qu'elle soit précédée ou non, suivie ou non, de chiffres indiquant, soit un numéro d'ordre, soit un millesime. On ne connaît pas, dans la typographie moderne, cette expression et sans rien requérir; on est donc dans l'impossibilité d'en donner la signification. C. N.

-La loi ordonne à l'imprimeur, sous des peines sévères (3,000 francs d'amende), d'indiquer son nom et sa demeure sur tout ce qui sort de ses presses. Il est également tenu d'inscrire sur un livre spécial, par ordre de dates et avec une série de numéros, le titre de tous les ouvrages qu'il se propose d'imprimer. Ce sont ces numéros qui figurent souvent à côté du « nom d'imprimeur, » et qui permettent de retrouver facilement la date de l'impression. N. M.

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qu'ils ne sont pas comme le refrain du Pervigilium Veneris, ou d'un autre poëme en l'honneur de Vénus ou de l'Amour, dont je retrouve le souvenir, après cinquante ans, au fond de ma mémoire?... Je n'ai pas mes livres sous la main pour vérifier le fait.

L.

C'est le premier vers d'un petit poëme ancien, réimprimé cent fois, mais dont l'auteur est inconnu. Quelques critiques l'ont attribué à Catulle, pour des raisons purement philologiques. Selon d'autres, il aurait été composé par un poëte, quisquis sit, du IIIe et même du IVe siècle. Le Père Sanadon, le président Bouhier, La Monnoye, l'abbé de Longuerue, en ont donné des commentaires savants et étendus, Celui qu'à mon avis on consulterait avec le plus de profit se trouve dans un bouquin, que l'on rencontrait fréquemment autrefois sur les quais, mais qui paraît être devenu rare, car j'ai sous les yeux trois catalogues de libraires ayant pignon sur rue, dans lesquels il est coté 3 fr. 50, 4 fr. et 6 fr. Voici son titre exact: Recueil de traductions en vers français, contenant le Poëme de Pétrone, deux Epîtres d'Ovide et le. PERVIGILIUM Veneris, avec des remarques, par M. le President Bouhier, de l'Académie françoise (Paris, Compagnie des Libraires, 1738, in-12).

Ce petit ouvrage figure communément, avec ou sans commentaires, dans les recueils intitulés: Priapeia.

JOC'H D'INDret.

Premier vers du Pervigilium Veneris, vulgairement attribué à Catulle, mais que l'on croit l'œuvre d'un poëte moins ancien.

Cras amet qui nunquam amavit; quique amavit, cras amet.

(Que celui qui n'a jamais aimé, aime demain, et que celui qui a aimé, aime demain.) 11 est plusieurs fois répété, en guise de refrain dans le courant du poëme. M. E. H. en trouvera le texte, avec une imitation plutôt qu'une traduction, en vers, dans un Recueil de traductions en vers français..... du président Bouhier (Paris, Compagnie des Libraires, 1738). Le poëme est accompagné de conjectures et de remarques du président Bouhier. 11 est donné tel que l'abbé de Longuerue l'a corrigé, avec les notes latines de ce savant abbé. E.-G. P.

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Quatre vers absents du « Parnasse satyrique » (X, 705). · Ces quatre vers se trouvent dans l'Appendice, page 237 du volume: Le Nouveau Parnasse satyrique. Hugo, dans sa verve énergique, En Belgique

Nous a lancé, comme un soufflet,
Son pamphlet.

E. T....x

Picard, ta maison brûle... (X, 705). C'est bien là le commencement du dicton, et je vais le compléter, pour satisfaire notre collabo W. T. La réponse du Picard est celle-ci : « Qué qu'ça m'fé, j'ai la clé dans m'poque!»>

C'est un ́de ces nombreux dictons, créés et passés en usage pour indiquer, soit la dose d'intelligence, soit le caractère ou l'esprit particulier d'un peuple, d'un pays.

Ain i du dicton relatif aux Normands: Quand le Bon Dieu eut mis le premier Normand sur terre, ce dernier n'eut, dit-on, rien de plus pressé que de faire cette proposition à son Créateur : « Mon doux Jésus, voulais-vous plaider ?... » Je connais, néanmoins, beaucoup de Normands qui sont nullement processifs. Au reste, je crois que chaque province de France a eu, comme on dit, « son paquet, » et il y aurait peut-être là matière à recherches intéressantes.

En parcourant la France pittoresque, d'Abel Hugo, je trouve cette définition du caractère picard : Les Picards passent depuis longtemps pour être vifs et irascibles, mais ils ont de la loyauté, de la franchise et de l'honnêteté. A la guerre, ils se font remarquer par leur valeur et leur impetuosité; comme marins, l'audace, la persévérance et l'habileté sont des qualités communes parmi eux. Quoiqu'on leur ait fait la réputation d'être paresseux par tempérament, et laborieux par nécessité, ils montrent dans toutes les branches d'industrie et de commerce beaucoup d'activité et d'intelligence. N'étant ni assez patients ni assez souples pour faire fortune, l'économie leur en tient lieu. Ils sont sincères, libres, brusques, attachés à leurs opinions et fermes dans leurs résolutions. On trouve en eux d'excellentes qualités, une hospitalité prévenante, de la générosité envers les malheureux, un jugement sain, un esprit droit, une âme délicate et douée d'une vive sensibilité, ils savent s'exprimer avec clarté et convenance. Ils ont le goût des sciences et des lettres, de l'aptitude pour les beauxarts, etc. >>

Avec un tel caractère, comment expliquer le dicton cité plus haut? A. NALIS.

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