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les secours médicaux aux indigents des campagnes. Les fonds fournis à ces associations par la bienfaisance privée sont employés en partie à acheter du linge et des objets de literie, en partie à rétribuer des médecins et des pharmaciens qui, entrant dans la pensée des fondateurs, se contentent des honoraires les plus modiques. Ces associations deviendront surtout fécondes quand, au lieu de reposer exclusivement sur le principe de la charité, elles tireront aussi leurs ressources du principe des sociétés d'assurances mutuelles.

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5 SECTION DÉPENSES CONCERNANT LES INDUSTRIES, LES DETTES, LES IMPOTS ET LES ASSURANCES.

Article 1er. Les industries domestiques.

Les sommes d'argent, ainsi que les objets dépensés pour l'exercice des industries que la famille entreprend à son propre compte, ont toujours été mentionnés en tête de la 5 et dernière section du budget, sous ce titre : Dépenses concernant les industries. La valeur totale de ces consommations augmente à mesure que la famille s'élève dans la hiérarchie sociale. Elle l'emporte, en certains cas, sur la valeur de toutes les autres dépenses, c'est-à-dire de celles qui se rapportent aux besoins de l'existence. Mais les consommations qui concernent les industries se distinguent de ces dernières en ce qu'elles sont essentiellement reproductives. Elles sont balancées par des recettes qui offrent toujours un large excédent. Il n'y a donc aucune convenance à les faire figurer explicitement dans le budget des dépenses, au même titre que les consommations qui se rapportent aux besoins de la famille. Les recherches faites à cet égard démontrent même qu'en

groupant des dépenses, aussi différentes par leur nature et leur objet, on dénaturerait complètement les deux budgets où l'on se propose spécialement de décrire et de comparer la vie domestique des familles. Un exemple mettra cette vérité dans tout son jour.

Considérons deux familles placées dans des conditions identiques, recevant annuellement, et dépensant chacune pour leurs propres besoins, une somme de 1,000 francs. Supposons, en outre, qu'elles diffèrent seulement par la nature d'une occupation accessoire qui leur assure à chacune une recette évaluée à 200 francs : la première famille reçoit cette somme à titre de salaire pour un travail accompli au compte d'un maître; la seconde famille obtient cette somme comme bénéfice d'une industrie domestique donnant, pour une dépense de 2,000 francs, 2,200 francs de recette. Il est évident qu'au premier aperçu, la situation des deux familles s'offrirait très diversement à l'esprit dans les deux manières de grouper les recettes et les dépenses. Suivant le système le plus simple adopté dans les monographies de cet ouvrage, l'identité des conditions sera indiquée par celle des budgets. Suivant le système opposé, elle serait masquée par cette circonstance que les deux budgets de la seconde famille seraient portés de 1,000 à 3,000 francs.

Ces considérations n'infirment point, du reste, la convenance de mentionner dans tous leurs détails, sur le tableau relatif à chaque famille, les mouvements d'argent et de matières provoqués par les industries qu'elle entreprend à son propre compte. On y a pourvu complètement par la 4 section des comptes annexés aux budgets (1x, 7). On a d'ailleurs présenté un résumé de toutes ces dépenses dans l'article placé en tête de la cinquième section du budget; mais on les a indiquées seulement pour mé

moire, et on ne les a pas comprises dans les colonnes consacrées aux dépenses proprement dites.

Ou a dû faire exception à cette règle dans plusieurs cas où les familles emploient un ouvrier domestique. On porte au budget des recettes tous les bénéfices; et l'on compte aux dépenses les consommations domestiques de l'ouvrier et le montant total de ses gages. Ces deux éléments ne figurent que par exception dans le budget des dépenses de certaines familles (V, VIII, 15), sous le titre de dépenses concernant les industries.

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Les intérêts que doit servir la famille pour les dettes qu'elle a contractées forment une véritable dépense, qui ne peut se rattacher à aucune des sections précédentes. Cet article n'entre, en général, dans le budget que pour une somme peu importante. Les ouvriers appartenant aux types inférieurs n'ont point de dettes parce qu'ils n'ont point de crédit. Dans plusieurs constitutions sociales, ils sont d'ailleurs protégés par l'influence des patrons ou par des institutions positives (II, 1, 6, 13; II, 6, 13; VI, 13, 18; VII, 13) contre leur imprévoyance naturelle et contre les manœuvres des usuriers qui voudraient les placer dans leur dépendance. Les dettes qu'ils contractent, soit envers les patrons, soit envers les propriétaires de leur habitation pour les arrérages du loyer, ne portent jamais intérêt1. Il en est de même, en principe, des avances que certains fournisseurs de denrées et de vêtements, dans des circonstances difficiles, accordent aux ouvriers de l'Oc

4. L'étude approfondie des faits démontre très bien la convenance de cette coutume; on s'explique aussi pourquoi, dans les anciennes organisations sociales où les classes supérieures avaient la tutelle des populations, les institutions civiles et religieuses avaient interdit le prêt à intérêt.

cident. Toutefois les familles qui se placent ainsi dans la dépendance de leurs fournisseurs n'empruntent guère, en fait, à titre gratuit. L'intérêt se retrouve sur l'exagération du prix ou la mauvaise mesure des objets livrés. Des observations spéciales faites à ce sujet en divers pays ont démontré que les intérêts perçus de cette manière par les marchands dépassent souvent 15 pour 100 du prix des mêmes objets achetés au comptant. Les ouvriers appartenant aux types supérieurs, ceux surtout qui touchent à la classe des propriétaires, ne contractent de dettes que dans deux cas principaux. Des ouvriers prévoyants, dont le budget se résume en une épargne annuelle, s'assurent parfois à l'avance le placement de cette épargne pendant plusieurs années, en achetant, à un prix modéré, une propriété immobilière, à la charge de payer dans cet intervalle au vendeur le principal et les intérêts (V, v, 23). Les ouvriers imprévoyants qui, bien que propriétaires, ne peuvent maintenir leurs recettes au niveau de leurs dépenses, ou qui cèdent sans discernement à l'attrait des acquisitions de terre, ont ordinairement leurs propriétés grevées de créances hypothécaires. Les premiers s'élèvent incessamment dans la hiérarchie sociale; les autres marchent fatalement vers l'expropriation, à moins que les créanciers n'aiment mieux les garder dans leur dépendance, en leur laissant, avec la qualité apparente de propriétaires, toutes les charges de la propriété. Ces diverses nuances doivent être étudiées avec soin; et le résultat, sous le titre intérêt des dettes, sera utilement consigné dans la dernière section du budget des dépenses.

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L'impôt direct, c'est-à-dire celui qui s'établit, chez tous les peuples européens, sur les personnes, sur les habita

tions, sur les industries et sur les propriétés, ne retombe, dans aucune constitution sociale, sur les ouvriers appartenant aux catégories inférieures (IV, VII, 15). La part d'impôt direct que supportent les autres augmente à mesure qu'ils se rapprochent davantage de la condition de propriétaire et de chef d'industrie (V, IV, 1 5 ; IV, IX, 15).

Tous les ouvriers supportent, au contraire, les impôts indirects perçus implicitement dans le prix de vente de plusieurs objets de consommation. Au premier rang de ces objets figurent, dans presque toute l'Europe, le sel marin, l'eau-de-vie, les boissons fermentées et le tabac. Le prix de fabrication du sel marin varie, dans les diverses contrées de l'Europe, de 1 centime à 7 centimes par kilogramme; mais ce prix est ordinairement augmenté, par l'impôt, d'une somme supplémentaire de 10 centimes à 30 centimes; le bénéfice du marchand en détail et l'intérêt des sommes avancées au fisc en portent ordinairement le prix, pour l'ouvrier, à un taux total compris entre 15 et 50 centimes. Presque partout l'eau-de-vie pourrait être livrée à la consommation à un taux compris entre 30 centimes et 50 centimes par litre : l'impôt, et surtout le bénéfice du marchand en détail qui grève lourdement cet article de consommation, en portent ordinairement le prix au delà de 1 franc. Par une disposition très sage, la plupart des gouvernements européens exemptent de l'impôt les boissons fermentées préparées pour la consommation domestique (II, rà v; III, vn, 9); elles grèvent, au contraire, fortement celles qui se consomment au cabaret. La part que prennent les ouvriers à l'impôt sur le tabac est plus variable que pour les articles précédents, soit parce que le tabac entre moins régulièrement dans leur consommation, soit parce que la quotité de l'impôt varie plus encore d'une contrée à l'autre.

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