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intentions de l'Église, dans les prières et les usages que nous aurons à rapporter. Nous nous imposerons toutefois une réserve pour tout ce qui serait trop spécialement du domaine scientifique et archéologique; ces détails seront mieux à leur place dans un ouvrage spécial.

Pour retirer un fruit véritable de la dévotion envers les Saints, dans les diverses saisons de l'année, il est nécessaire de ne point séparer le culte qu'on leur rend de celui que la marche de l'Année Chrétienne nous met en devoir de rendre aux Mystères de notre Salut, qui sont la base du Propre du Temps, dans tout le cours du Cycle lui-même. Et ceci sera d'autant plus facile à pratiquer, que si nous voulons envisager avec les yeux de la foi le Calendrier catholique, nous ne manquerons pas d'apercevoir les rapports secrets qui unissent les Fêtes des Saints avec les diverses saisons spirituelles dans lesquelles elles sont, pour ainsi dire, enchâssées. La fête d'un Saint se célèbre ordinairement au jour même de sa mort; en d'autres termes, au jour où il est entré dans la gloire. Or, ce jour a nécessairement été choisi de manière à s'harmoniser avec un ensemble surnaturel, par cette souveraine Sagesse qui nous a révélé que pas un cheveu ne tombe de nos têtes sans une permission divine. (Luc. XXI. 18.) Nous aurons donc à rechercher, dans toute cette Année Liturgique, les rapports que les Saints dont la fête y est célébrée présentent avec le temps auquel l'Église honore leur

mémoire.

Comme l'Office de l'Église, dans l'Avent, est loin d'offrir des Fêtes des Saints pour tous les jours, nous

avons cru devoir remplir les intervalles, en plaçant à chaque jour, du 1er Décembre à la Vigile de Noël, des considérations sur les faits qui précédèrent le divin Mystère de la Naissance de Jésus-Christ, afin d'aider la piété des fidèles par la méditation, toujours si utile, de l'histoire sacrée et des pieuses conjectures qui s'y rattachent.

Enfin, nous avons fortifié cet ensemble par l'insertion aussi à chaque jour de quelques formules liturgiques empruntées encore aux Offices ecclésiastiques du temps de l'Avent; en sorte que, même dans cette seconde partie de notre travail, il ne reste pas, pour ainsi dire, une page qui ne demande le Messie par la voix même de la sainte Église.

XXX NOVEMBRE

SAINT ANDRÉ, APOTRE

Nous plaçons saint André à la tête de ce Propre des Saints de l'Avent, parce que, bien que sa Fête tombe fréquemment avant l'ouverture même de l'Avent, il arrive néanmoins de temps en temps que cette sainte carrière est déjà commencée, quand la mémoire de cet illustre Apôtre vient à être célébrée par l'Église. Cette Fête est donc destinée, chaque année, à clore majestueusement le Cycle Catholique qui s'éteint, ou à briller en tête du nouveau qui vient de s'ouvrir. Certes, il était juste que, dans l'Année ́Chrétienne, tout commençât et finit par la Croix, qui nous a mérité chacune des années qu'il plaît à la miséricorde divine de nous octroyer, et qui doit paraître au dernier jour sur les nuées du ciel, comme un sceau mis sur les temps qui ne seront plus.

Nous disons ceci, parce que tout Catholique doit savoir que saint André est l'Apôtre de la Croix. A Pierre, Jésus-Christ a donné la solidité de la Foi; à Jean, la tendresse de l'Amour; André a reçu la mission de représenter la Croix du divin Maître. Or, c'est à l'aide de ces trois choses, Foi, Amour et Croix, que l'Église se rend digne de son Époux: tout en elle retrace ce triple caractère. C'est donc pour cela qu'après les deux Apôtres que nous venons de nommer, saint

André est l'objet d'une religion toute particulière dans la Liturgie universelle.

Mais lisons les gestes de l'héroïque pêcheur du lac de Génézareth, appelé à devenir plus tard le successeur du Christ lui-même, et le compagnon de Pierre, sur l'arbre de la Croix. L'Église les a puisés dans les anciens Actes du Martyre du saint Apôtre, dressés par les Prêtres de l'Église de Patras, qu'il avait fondée. L'authenticité de ce monument vénérable a été contestée par les Protestants, qui y trouvent plusieurs choses qui les contrarient; en quoi ils ont été imités par plusieurs critiques des XVIIe et XVIIIe siècles, tant en France qu'à l'étranger. Néanmoins, ces Actes ont pour eux un bien plus grand nombre d'érudits Catholiques, parmi lesquels nous nous plaisons à citer, à côté du grand Baronius, Labbe, Noël Alexandre, Galland, Lumper, Passaglia, etc. Toutes les Églises de l'Orient et de l'Occident, qui ont inséré ces Actes dans leurs divers Offices de saint André, sont bien aussi de quelque poids, ainsi que saint Bernard, qui a bâti sur eux ses trois beaux Sermons sur saint André.

Andreas Apostolus, Bethsaidæ natus, qui est Galilææ vicus, frater Petri, discipulus Joannis Baptistæ, cum eum de Christo dicentem audisset, Ecce Agnus Dei, secutus Jesum, fratrem quoque suum ad eumdem perduxit. Cum postea una cum fratre piscaretur in mari Galilæa, ambo a prætereunte Christo Domino ante alios Apostolos vocati illis verbis Venite

André, Apôtre, né à Bethsaïde, bourg de Galilée, était frère de Pierre et disciple de saint Jean. Ayant entendu celui-ci dire du Christ: Voici l'Agneau de Dieu! il suivit Jésus, et lui amena son frère. Plus tard, comme il pêchait avec son frère, dans la mer de Galilée, tous deux furent appelés, avant tous les autres Apôtres, par le Seigneur, qui, passant près d'eux, leur dit: Suivez-moi : je vous ferai pêcheurs

d'hommes. Eux aussitôt, quittant leurs filets, le suivirent. Après la passion et la résurrection, André alla prêcher la foi chrétienne daus la province qui lui était échue, la Scythie d'Europe; puis il parcourut P'Épire et la Thrace, et par sa prédication et ses miracles, convertit à Jésus-Christ une foule innombrable. Parvenu à Patras, ville d'Achaïe, il y fit embrasser à beaucoup de monde la vérité de l'Évangile, et ne craignit pas de reprendre généreusement le proconsul Égée, qui résistait à la prédication évangélique, lui reprochant de vouloir être le juge des hommes, pendant que les démons le jouaient jusqu'à lui faire méconnaître le Christ Dieu, Juge de tous les hommes.

Égée irrité lui dit : Cesse de vanter ton Christ que de tels propos n'ont point empêché d'être crucifié par les Juifs. Et comme André néanmoins continuait de prêcher intrépidement que Jésus-Christ s'était lui-même offert à la Croix pour le salut du genre humain, Égée l'interrompt par un discours impie, et le prévient de pourvoir à son salut, en sacrifiant aux dieux. André lui dit: Pour moi, il est un Dieu toutpuissant, seul et vrai Dieu, auquel je sacrifie tous les jours, non point les chairs des taureaux, ni le sang des boucs, mais l'Agneau sans tache immolé sur l'autel; et tout le

post me, faciam vos fieri piscatores hominum: nullam interponentes moram, et relictis retibus secuti sunt eum. Post cujus Passionem et Resurrectionem Andreas cum in Scythiam Europæ, quæ ei provincia ad Christi fidem disseminandam obtigerat, venisset; deinde Epirum ac Thraciam peragrasset, doctrina et miraculis innumerabiles homines ad Christum convertit. Post Patras Achaia profectus, et in ea urbe plurimis ad veritatem Evangelicam perductis Egeam Proconsulem, prædicationi Evangelicæ resistentem, liberrime increpavit quod qui judex hominum haberi vellet, Christum Deum omnium Judicem a dæmonibus elusus non agnosceret.

Tunc Ægeas iratus: Desine, inquit, Christum jactare, cui similia verba nihil profuerunt, quo minus a Judæis crucifigeretur. Andream de Christo nihilominus libere prædicantem, quod pro salute humani generis se crucifigendum obtulisset, impia oratione interpellat, ac demum hortatur, ut sibi consulens, diis velit immolare. Cui Andreas: Ego omnipotenti Deo, qui unus et verus est, immolo quotidie, non taurorum carnes, nec hircorum sanguinem, sed immaculatum Agnum in altari, cujus carnem posteaquam omnis

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