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Glorieux Sabbas, homme de désirs, qui, dans l'attente de celui qui a dit à ses serviteurs de veiller jusqu'à sa venue, vous êtes retiré au désert, de peur que les bruits du monde ne vinssent vous distraire de vos espérances, ayez pitié de nous qui, au milieu du siècle et livrés à toutes ses préoccupations, avons cependant reçu, comme vous, l'avertissement de nous tenir prêts pour l'arrivée de celui que vous aimiez comme Sauveur, et que vous craigniez comme Juge. Priez, afin que nous soyons dignes d'aller au-devant de lui, quand il va paraître. Souvenez-vous aussi de l'État Monastique, dont vous êtes l'un des principaux ornements; relevez ses ruines au milieu de nous; suscitez des hommes de prière et de foi comme aux anciens jours; que votre esprit se repose sur eux, et qu'ainsi l'Église, veuve d'une partie de sa gloire, la recouvre par votre intercession.

Considérons encore la Prophétie du Patriarche Jacob, qui n'annonce pas seulement que le Messie doit être l'attente des nations, mais exprime aussi que le sceptre sera ôté de Juda, à l'époque où paraîtra le Libérateur promis. L'oracle est maintenant accompli. Les étendards de César Auguste flottent sur les remparts de Jérusalem; et si le Temple a été réservé jusqu'à ce jour, si l'abomination de la désolation n'a point encore été

établie dans le lieu saint, si le sacrifice n'a point encore été interrompu, c'est que le véritable Temple de Dieu, le Verbe incarné, n'a pas non plus été inauguré ; la Synagogue n'a pas renié celui qu'elle attendait; l'Hostie qui doit remplacer toutes les autres n'a pas encore été immolée. Mais Juda n'a plus de chef de sa race, la monnaie de César circule seule dans toute la Palestine ; et le jour est proche où les chefs du peuple juif confesseront, devant un gouverneur Gentil, qu'il ne leur est pas permis de faire mourir qui que ce soit. Il n'y a donc plus de Roi sur le trône de David et de Salomon, sur ce trône qui devait durer à jamais. 0 Christ! fils de David, Roi Pacifique, il est temps que vous paraissiez et veniez prendre ce sceptre arraché par la victoire aux mains de Juda, et déposé pour quelques jours en celles d'un Empereur. Venez ; car vous êtes Roi, et le Psalmiste, votre aïeul, a chanté de vous Ceignez votre épée sur votre cuisse, ô trèsvaillant! Montrez votre bonté et votre gloire; avancezvous, et régnez; car la vérité, la douceur, la justice sont en vous, et la puissance de votre bras vous produira. Lancées par ce bras vainqueur, vos flèches perceront le cœur des ennemis de votre Royauté, et feront tomber à vos pieds tous les peuples. Votre trône sera éternel ; le sceptre de votre Empire sera un sceptre d'équité; Dieu vous a sacré, Dieu vous-même, d'une huile de joie qui coule plus abondamment sur vous, ò Christ! qui en tirez votre nom, que sur tous ceux qui jamais s'honorèrent du nom du Roi. (Psalm. XLIV.) O Messie! quand Vous serez venu, les hommes ne seront plus errants comme les brebis sans pasteur; il n'y aura qu'un seul

bercail où vous régnerez par l'amour et la justice; car toute puissance vous sera donnée au ciel et sur la terre; et quand, aux jours de votre Passion, vos ennemis vous demanderont: Est-tu Roi? vous répondrez suivant la vérité: Oui, je suis Roi. O Roi! venez régner sur nos cœurs; venez régner sur ce monde qui est à vous, parce que vous l'avez fait, et qui bientôt sera une fois de plus à vous, parce que vous l'aurez racheté. Oh! régnez donc sur ce monde, et n'attendez pas, pour y déployer votre royauté, le jour dont il est écrit: Vous briserez contre terre la tête des Rois (Psalm. cıx.); régnez dès à présent, et faites que tous les peuples soient à vos pieds dans un hommage universel d'amour et de soumission.

PROSE POUR LE TEMPS DE L'AVENT.

(Composée au XIe siècle, et tirée des anciens Missels Romains-Français.)

Vous qui seul, dans la force de votre bras, régnez sur tous les sceptres;

Réveillez votre puissance et faites-la éclater sous les yeux de votre peuple.

lut.

Donnez-lui les dons du sa

Celui qu'ont annoncé les oracles prophétiques, Envoyez-le du radieux palais d'en-haut;

Seigneur, envoyez Jésus sur notre terre. Amen.

Qui regis sceptra forti dextra solus cuncta;

Tu plebi tuam ostende magnam excitando potentiam;

Præsta illi dona saluta

ria.

Quem prædixerunt prophetica vaticinia, A clara poli regia,

In nostra Jesum mitte, Domine, arva.

Amen.

VI DÉCEMBRE

SAINT NICOLAS, ÉVÊQUE DE MYRE

ET CONFESSEUR

Pour faire honneur au Messie Pontife, la souveraine Sagesse a multiplié les Pontifes sur la route qui conduit à lui. Deux Papes, saint Melchiade et saint Damase; deux Docteurs, saint Pierre Chrysologue et saint Ambroise; deux Évêques, l'amour de leur troupeau, saint Nicolas et saint Eusèbe; tels sont les illustres Pontifes qui ont reçu la charge de préparer, par leurs suffrages, la voie du peuple fidèle vers celui qui est le souverain Prêtre selon l'ordre de Melchisedech. Nous développerons successivement leurs titres à faire partie de cette noble cour. Aujourd'hui, l'Église célèbre avec joie la mémoire du glorieux Thaumaturge Nicolas, aussi fameux dans l'Orient que le grand saint Martin l'est dans l'Occident, et honoré depuis près de mille ans par l'Église latine. Rendons hommage au souverain pouvoir que Dieu lui avait donné sur la nature; mais félicitons-le surtout d'avoir été du nombre des trois cent dix-huit Évêques qui proclamèrent, à Nicée, le Verbe consubstantiel au Père. Il ne fut point scandalisé des abaissements du Fils de Dieu; ni la bassesse de la chair que le souverain Seigneur de toutes choses revêtit au sein de la Vierge, ni l'humilité de la crèche, ne l'empêchèrent de proclamer Fils de Dieu, égal à

Dieu, le Fils de Marie; c'est pourquoi il a été élevé en gloire et a reçu la charge d'obtenir, chaque année, pour le peuple chrétien, la grâce d'aller au-devant du Verbe de vie, avec une foi simple et un ardent amour. Écoutons maintenant l'éloge que l'Église Romaine lui

a consacré.

Nicolas naquit à Patare, ville de Lycie, d'une famille illustre. Sa naissance fut accordée aux prières de ses parents. L'éminente sainteté qu'il fit éclater dans son âge mûr, apparut dès son berceau. Encore enfant, on le vit, les mercredis et vendredis, ne prendre le lait de sa nourrice qu'une seule fois, et sur le soir, bien qu'il le fit fréquemment les autres jours: il conserva toute sa vie cette pratique de jeûne. Privé de ses parents dans son adolescence, il distribua tous ses biens aux indigents. On cite entr'autres ce bel exemple de générosité chrétienne Un homme pauvre ne trouvant point à marier trois filles nubiles qu'il avait, pensait à les abandonner à la prostitution. Nicolas l'ayant appris, jeta la nuit, par la fenêtre, dans cette maison, autant d'argent qu'il en fallait pour la dot d'une de ces jeunes filles; ce qu'il fit une seconde et une troisième fois, en sorte que toutes trois trouvèrent d'honorables partis.

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Cependant, le saint s'était donné à Dieu tout entier; il partit pour la Palestine, afin de visiter les saints lieux. Dans

Nicolaum, illustri loco Pataræ in Lycia natum, parentes a Deo precibus impetrarunt. Cujus viri sanctitas, quanta futura esset, jam ab incunabulis apparuit. Nam infans, cum reliquos dies lac nutricis frequens sugeret, quarta et sexta feria semel duntaxat, idque vesperi, sugebat: quam jejunii consuetudinem in reliqua vita semper tenuit. Adolescens parentibus orbatus, facultates suas pauperibus distribuit. Cujus illud insigne est christianæ benignitatis exemplum, quod cum ejus civis egens tres filias jam nubiles in matrimonio collocare non posset, earumque pudicitiam prostituere cogitaret : re cognita, Nicolaus noctu per fenestram tantum pecuniæ in ejus domum injecit, quantum unius virginis doti satis esset : quod cum iterum et tertio fecisset, tres illæ virgines honestis viris, in matrimonium datæ sunt.

Cum vero se totum Deo dedisset, Palestinam profectus est, ut loca sancta viseret, et præsens venera

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