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prefque plus de pouvoir jamais recouvrer, il avoit eu recours aux Olynthiens, & pour se les attacher davantage, leur avoit cédé une affez grande. étendue de terres qu'il poffédoit dans le voifinage de leur ville. Quelquesuns prétendent qu'Argée, qui étoit de la race roiale, foutenu par les Athéniens, & profitant des troubles qui s'étoient élevés dans la Macédoine, y régna pendant deux ans. Amyntas fut rétabli fur le trône par les TheffaAN.M. 3621. liens. Pour lors il voulut rentrer en

Av.J.C. 383. poffeffion des terres que le feul mauvais état de fes affaires l'avoit obligé de céder aux Olynthiens. Ce fut une occafion de guerre. Il n'étoit pas en état de la foutenir feul contre un peuple fi puiflant. Les Grecs, & furtout les Athéniens, lui envoiérent du fecours, & l'aidérent à rabattre la puiffance d'Olynthe, qui le menaçoit Efchin, de d'une ruine totale & prochaine. Ce fals. legat. p. fut pour lors qu'Amyntas, dans une affemblée des Grecs où il avoit envoie fon Député, s'engagea à fe joindre à eux pour rendre maîtres d'Amphipolis. les Athéniens, à qui il déclara qu'el de appartenoit de droit. Cette liaifon étroite dura encore après la mortavec

405.

la Reine Eurydice fa veuve, comme on le verra bientôt.

Philippe, l'un des fils d'Amyntas, AN. M. 3621. vint au monde la même année que ce Av. J.C.383. Prince déclara la guerre aux Olynthiens. C'est le pere d'Alexandre le Grand : car on ne peut mieux le définir que par un tel fils, comme a Cicéron le dit du pere de Caton d'Utique.

Av.J.C.

Amyntas mourut,après avoir régné AN.M. 3619. vingt-quatre ans. Il laiffa trois enfans Did. f. 373. légitimes, qu'il avoit eus d'Eurydice, Justin. lib. Alexandre, Perdiccas, & Philippe ; 7. cap. 4• & un fils naturel, appellé Ptolémée. Alexandre, par le droit d'aîneffe, fuccéda à fon père. Il eut, dès le commencement de fon régne, une rude guerre à effuier contre les Illyriens, voifins & ennemis perpétuels de la Macédoine, S'étant accommodé avec eux par un traité de paix, il remit entre leurs mains pour otage Philippe fon frere cadet, encore enfant, qui lui fut bientôt renvoié, Alexandre ne régna qu'un an.

Le trône appartenoit de droit à Per- AN.M. 1630. diccas fon frere, devenu l'aîné pár fa Av. J.C. 374. Afch. de fals. mort: mais Paufanias, Prince de la fa- legar. p. 1990

a M. Cato fententiam dixit, hujus noftri Catonis pater. Ut enim ceteri ex patribus, fic hic, qui

lumen illud progenuit,
ex filio eft nominandus.
DeOfic. lib. n. 3. 66.
A vj

400.

fe

mille roiale, qui avoit été exilé, le lui difputa, & il étoit foutenu par un grand nombre de Macédoniens. Il commença par s'emparer de quelques places fortes. Heureufement pour le nouveau Roi, Iphicrate pour lors se trouva dans cette contrée,où les Athéniens l'avoient envoié avec une petite flote, non encore pour affiéger Amphipolis, mais pour reconnoitre les lieux, & préparer tout ce qui étoit néceffaire pour ce fiége. Eurydice aiant appris fon arrivée, le pría de venir chez elle, dans le deffein d'implorer fon fecours contre Paufanias. Quand il fut entré dans le palais, & qu'il se fut affis, cette Reine défolée, pour émouvoir davantage fa pitié, prend Philipp fes deux enfans, Perdiccas & * Phipas moins de lippe: met le premier entre les bras, & l'autre fur les genoux d'Iphicrate, & pour lors lui tient ce difcours : Iphicrate, fouvenez-vous qu'Amyntas, pere de ces malheureux orphe»lins, aima toujours votre patrie, & vous adopta pour fon fils. Ce dou»ble lien vous impofe une double obligation. L'amitié de ce Roi pour » Athénes, veut que vous nous reconnoiffiez publiquement pour vos

alors n'avoit

neuf ans.

"

amis; & la tendreffe de ce pere » pour votre perfonne, vous deman» de un cœur de frere pour ces jeunes » Princes. « Iphicrate, touché du fpectacle & du difcours, chaffa l'Ufurpateur,& rétablit le Souverain légitime. Perdiccas ne fut pas lontems tranquille. Un nouvel ennemi, plus redoutable encore que le premier, troubla bientôt fon repos : c'étoit Ptolémée fon frere,que nous avons dit être fils naturel d'Amyntas.Peutêtre étoitil l'aîné, & prétendoit-il qu'en cette qualité il devoit régner. Les deux freres s'en raportérent au jugement de Pélopidas, Général des Thébains,plus refpecté encore pour fa probité que pour la bravoure. Il prononça en faveur de Perdiccas, & aiant cru devoir prendre des affurances de côté & d'autre pour faire obferver les articles du traité accepté par les deux Concurrens, entre les autres otages, il emmena avec lui Philippe à à Thèbes, où

a

habitus, prima pueritia
rudimenta in urbe severi-
tatis antiquæ, & in do-
mo Epaminondæ fummi
& philofophi & imper
toris, depofuit. Justin.
lib. 7. cap. 5. Philippe de-

* Plutarque fuppofe que ee fut Alexandre à qui Prolémée difputa l'empire, ce qui ne peut s'accorder avec le récis d'Efchine qui rant contemporain, eft plus digne de for. J'ai donc eru pouvoir fubftituer Perdie-meura à Thebes, non trois cas à Alexandre.

ans feulement, mais nenf

a Thebis tricanio obses 1ou dix,

Plut. in Pe

Lop. pag. 29

il demeura pendant plusieurs années. Il avoit alors dix ans. Eurydice, en quittant ce cher enfant, recommanda instamment à Pélopidas de lui procurer une éducation digne de fa naiffance, & digne de la ville où il alloit être conduit. Il le remit entre les mains d'Epaminondas, qui avoit chez lui un célébre Pythagoricien pour élever fon fils. Philippe profita bien des leçons de ce Philofophe, & encore plus de celles d'Epaminondas, qu'il accompagna fans doute dans quelques campagnes, quoiqu'il n'en foit point parlé. Il ne pouvoit avoir un plus excellent maître, foit pour le métier de la guerre, foit pour la conduite de la vie: car cet illuftre Thébain étoit en même tems & grand philofophe,c'eftà-dire homme fage & vertueux, & grand capitaine, & grand hommé d'Etat. Philippe fe faifoit honneur d'avoir été fon difciple & fon éleve, & fe le propofoit pour modéle; heureux, s'il avoit fû le copier parfaitement ! Peutêtre prit-il de lui fon activité à la guerre, & fa promtitude à profiter des occafions, ce qui n'étoit qu'une petite partie du mérite de ce grand perfonnage: mais pour fa tempéran

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