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fois donner le nom de nouveau Xénophon. Son hiftoire des Indes, ren. fermée en un feul Livre, paroit être en quelque forte la fuite & la fin de celle d' Alexandre.

Quinte-Curce a écrit la même hiftoire en dix livres, dont les deux premiers ne font pas venus jusqu'à nous, mais ont été suppléés par Freinshémius. On ne fait point précisément dans quel tems cet Hiftorien a vécu ; & c'est le fujet d'une grande difpute parmi les Savans: les uns le plaçant fous Augufte ou Tibére, d'autres fous Vefpafien, quelques-uns fous Trajan. Son ftile eft fleuri, agréable, rempli de réfléxións fenfées, & de harangues fort belles, mais, pour l'ordinaire, trop longues, & qui fentent le Déclamateur. Ses pensées ingénieuses, & fouvent très folides, ont néanmoins un éclat & un brillant affecté, qui ne paroit pas marqué au coin du fiécle d'Augufte. Il feroit affez étonnant que

Quintilien, dans le dénombrement qu'il fait des Auteurs latins, n'eût fait aucune mention d'un Hiftorien auffi recommandable que Quinte-Curce, s'il avoit vécu avant lui. Quoiqu'il en foit, car je laiffe aux Savans à décider cette question, j'ai fait grand ufage de cet Auteur, & de l'excellente verque nous en a donné M. de Vaugelas.

fion

LIVRE QUATORZIEME. HISTOIRE

DE

PHILIPPE

§. I.

Naiffance & enfance de Philippe. Commencement de fon régne. Ses premiéres conquêtes. Naiffance d'Alexandre.

L

A MACÉDOINE étoit un roiaume héréditaire, fitué dans l'ancienne Thrace, & borné au midi par les montagnes de la Theffalie; à l'orient par la Béotie & la Piérie; au couchant par. les Lynceftes; au Septentrion par la Migdonie & par la Pélagonie. Mais quand Philippe eut conquis une partie de la Thrace & de l'Illyrie, ce roiaume s'étendit depuis la mer Adriatique, jufqu'au fleuve Strymon, Edesse d'abord en fut la capitale; puis elle céda cet honneur à Pella, célébre par naiffance de Philippe & d'Alexandre. Philippe, dont l'hiftoire va nous occuper, étoit fils d'Amyntas II,

la

que

sap. 22.

l'on comptoit pour le feiziéme Roi de Macédoine depuis Caranus, qui avoit fondé ce roiaume il y avoit quatre cens trente ans, c'est-à-dire l'an du Monde 3210, & avant JefusChrift 794.L'hiftoire de tous ces Rois eft affez obfcure, & ne renferme prefque que quelques guerres particuliéres avec les Illyriens, les Thraces, & d'autres peuples voifins.

Les Rois de Macédoine prétendoient defcendre d'Hercule par Caranus, & par conféquent être Grecs d'origine.Démofthéne néanmoins les traite fouvent de barbares, furtout. en parlant de Philippe. Il est vrai que les Grecs donnoient ce nom à toutes les autres nations, fans en excepter Herod... les Macédoniens. Alexandre, roi de Macédoine du tems de Xerxès, se vit exclus, comme barbare, des Jeux Olympiques, & ne parvint enfin à y entrer, qu'après avoir fait fes preuves Idem. lib. 9. qu'il étoit originaire d'Argos. Le même Alexandre, lorfqu'il paffa du camp des Perfes à celui des Grecs pour avertir ces derniers que Mardonius avoit réfolu de les furprendre à la pointe du jour, justifia fa perfidie par fon ancienne origine, qu'il raportei aux Grecs.

tap. 44.

- Les anciens Rois de Macédoine ne dédaignoient pas de vivre fous la protection, tantôt d'Athénes, tantôt de Thebes, tantôt de Sparte, changeant facilement d'Alliés felon que leur intérêt le demandoit. Thucydide én fournit plufieurs exemples. Un d'eux, nommé Perdiccas, dont les Athé niens avoient été mécontens, devint leur tributaire; ce qui dura depuis qu'ils eurent établi une colonie dans Amphipolis, fous la conduite d'Aguon fils de Nicias, environ quarante huit ans avant la guerre du Péloponnése, jufqu'à ce que Brafidas, Général de Lacédémone, vers la cinquiéme ou fixième année de cette guerre, fou leva contr'eux tout ce canton, & les éloigna des frontiéres de Macédoine.

AN.M. 3606.
Av.J.C.398.

Nous verrons bientôt cette même Macédoine, autrefois tributaire d'Athénes, devenir fous Philippe l'arbitre de la Grèce, & fous Alexandre triompher de toutes les forces de l'Afie. Amyntas, pere de Philippe, commença à régner la troifiéme année de l'Olympiade XCVI. Dès l'année fuivante, attaqué vivement par les II- 341. lyriens, & dépouillé d'une grande partie de fon rojaumequ'il n'efpéroit Αν

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Dios. l. 14.

pag. 307.

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