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chaire première, être témoin des combats que des craintes légitimes et la force des motifs ont livré au penchant de déférer à ses désirs! Ilauroit recueilli l'hommage rendu à la pureté de ses vues et à la droiture de ses intentions, En même-temps qu'il eût reçu le juste tribut de notre vénération, il eût, sans doute, accueilli des réflexions dictées uniquement par l'amour de la vérité, le zèle du bien et un sentiment profond de nos devoirs. Du haut de şa chaire apostolique, de cette chaire si élévée au-dessus des autres, mais environnée, dans ces jours mauvais, d'embarras et de dangers, le St. Pontife qui l'occupe, abreuvé d'amertumes, navré de douleur, en demandant un sacrifice, dont il tait la cause, laisse échapper des expressions qui décèlent la contrainte, annoncent les regrets, expliquent le silence. Elles ont été entendues ces expressions; la contrainte a paru évidente; les regrets ont été partagés; le silence lui-méme a parlé. Réunis au nombre de quatorze dans l'opinion de ne pas déférer à une demande du St. Père accompagnée de tant de circonstances délicates, nous avons pris, dans la lettre que nous lui avons écrite, pour lui annonçer notre détermination, l'engagement de développer nos

motifs

motifs et de déposer nos représentations filias les dans son sein paternel. Nous allons nous efforcer de le remplir, autant que les temps et notre position pourront nous le permettre. Nous parlerons à un Père sensible et éclairé ; nous invoquerons ses lumières et sa justice, Nous montrerons que les lois et les principes constans de l'Eglise ont été les guides qui nous ont dirigés. Nous prouverons que l'application de ces lois et principes nous a commandé la route que nous avons suivie, et, enfin, unissant nos vœux à ceux du Père commun des fidèles, nous lui développerons nos pensées et nos sentimens sur ces grands intérêts qui occupent sa sollicitude, comme ils sont l'objet de la nôtre, l'unité de l'Eglise, et le rétablissement de la religion en France.

Dans tous les temps, dans toutes les cir constances, cette grande et insigne portion de l'Eglise universelle, l'Eglise de France, a saisi l'occasion de publier sa doctrine, de proclamer son enseignement sur l'autorité respectable et première de la chaire de Pierre, dont le titre et l'origine remontent jusqu'à la parole du Verbe Eternel. Tous ses monumens en font foi; et sans la douloureuse nécessité qui dicte B4

cet

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cet écrit, il seroit sans doute superflu d'y aller chercher les preuves d'une croyance, que quinze siècles d'unité, sans interruption et même sans nuage, ont rendu incontestable. Mais le successeur de Pierre nous exhorte à une démarche importante et qu'il croit, nonseulement utile, mais méme nécessaire. Nous avons cru ne pouvoir pas céder à ses exhortations. Il est à craindre que l'esprit de té→ nèbres toujours actif, toujours vigilant, pour semer la division parmi les serviteurs de Dieu, ne s'efforce de transformer nos représentatious et l'exercice juste et régulier des droits, de l'Episcopat déposés dans nos mains, en opposition contre l'autorité suprême du chef visible de l'Eglise. Il faut donc prévenir une attaque trop certaine. Il faut prévenir les fausses interprétations. Il faut ôter tout prétexte, non-seulement par une profession authentique, claire, précise, mais encore par un développement de nos principes, de nos sentimens pour cette chaire du Prince des Apôtres.

- Ouvrons l'Evangile; nous y voyons Jemi sus-Christ jetter les premiers fondemens de son Eglise, 'en appelant à sa suite douze hommes, dont il fait les témoins de ses œuvres,

les

les dépositaires de sa doctrine. Mais il en est un que les historiens sacrés momment constamment le premier des douze (1) et que le Divin Maître se plait à distinguer des autres. Il lui a déjà donné le nom mystérieux de Pierre (2) ; et c'est sur cette pierre qu'il bâtira son Eglise ; il lui remettra les clefs du royaume des cieux, en lui disant: Tout ce que vous lierez sur la terre, sera lié dans le ciel; et tout ce que vous délierez sur la terre, sera délié dans le ciel (3). Il a prie spécialement pour lui, afin que sa foi ne défaille point; et c'est à lui qu'il impose le soin d'affermir ses frères après qu'il se sera relevé de sa chute. (4) Enfin, prêt a quitter son troupeau et ne

voulant

(i) Duodecim autem Apostolorum nomina sunt hæc: primus Simon qui dicitur Petrus. (Matth. c. 10. v. 2.)

(2) Intuitus autem eum, Jesus dixit: tu es Simon filius Jona; tu vocaberis Cephas, quod interpretatur Petrus. (Joann. c. 1. v. 42.)

(3) Ego dico tibi quia tu es Petrus, et super hanc Petram ædificabo ecclesiam meam, et portæ inferi non prevalebunt adversus eam. Et tibi dabo claves regni cœtorum; et quodcumque ligaveris super terram, erit ligatum et in cœlis; et quodcumque solveris super terram, erit solutum et in coelis. (Matth. c. 16. v. 18).

(4) Ego autem rogavi pro te ut non deficiat sides tua: et tu áliquando conversus, confirma fratres tuos. (Luc. c. 22. v. 32.),

voulant le confier qu'aux soins du plus ardent amour, le bon pasteur met le cœur de Pierre à l'épreuve, et le trouvant digne de lui sur la protestation répétée jusqu'à trois fois qu'il en est aimé, il l'établit son vicaire dans la garde du bercail par ces paroles: Paissez mes agneaux, paissez mes brebis (5). En un mot, suivons Pierre dans les différentes circonstances de sa vie, nous verrons la vérité de ce que préchoit le grand Bossuet devant le Clergé de France dont il étoit l'organe: «Pierre » paroît le premier en toutes manières; le » premier à confesser la foi (6); le premier » dans l'obligation d'exercer l'amour (7); le premier de tous les Apôtres qui vit J. C. ressuscité des morts (8), comme il

D

» en

(5) Dicit ei tertio : Simon Joannis amas me? Contristatus est Petrus, quía dixit ei tertio, amas me? Et dixit ei: Domine, tu omnia nosti; tu scis quia amo te. Dixit ei: pasce oves meas. (Joann. c. 21. v. 17).

(6) Dicit illis Jesus: vos autem quem me esse dicitis? Respondens autein Simon Petrus, dixit: tu es Christus. Filius Dei vivi. '(Matth. c. 16. v. 15).

(7) Cum ergo prandissent, dicit Simoni Petro Jesus Simon Joannis, diligis me plus his? dicit ei: etiam, Domine, tu scis quia amo te ; dicit ei: pasce agnos meos. (Joann. C. 21. V. 15).

(8) Invenerunt congregatos undecim.... dicentes quod surrexit Dominus et vere apparuit Simoni. (Luc. . 24. v. 34).

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