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Apollon sur cette guerre. Il alla donc à Delphes; mais il arriva par hasard que c'était pendant les jours qu'on appelle malheureux, dans lesquels il n'était pas permis de consulter l'oracle, et la prêtresse refusait de se rendre au temple. Alexandre, qui ne pouvait souffrir de résistance à ses volontés, l'ayant prise brusquement par le bras, et la conduisant au temple, elle s'écria : O mon fils, on ne peut te résister. Il n'en demanda pas davantage, et saisissant cette parole, qui lui tenait lieu d'oracle, il prit le chemin de la Macédoine, pour se préparer à sa grande expédition.

Je mettrai ici sous un même point de vue une suite abrégée des pays qu'Alexandre a parcourus jusqu'à son retour de l'Inde.

Il part de la Macédoine, qui fait partie de la Turquie en Europe, et passe l'Hellespont ou détroit des Dardanelles.

Il traverse l'Asie Mineure (la Natolie), où il donne deux batailles : la première, au passage du Granique, et la seconde, près de la ville d'Issus.

Après cette seconde bataille, il entre dans la Syrie et la Palestine, passe en Égypte, où il bâtit Alexandrie sur l'un des bras du Nil 2, pénètre jusque dans la Libye au temple de Jupiter Ammon, d'où il retourne sur ses pas jusqu'à Tyr (Sour), et de là il s'avance' vers l'Euphrate.

Il passe ce fleuve, puis le Tigre, et remporte la fameuse victoire d'Arbelles; prend Babylone, capitale de la Babylonie; et Ecbatane, de la Médie.

I

Ανίκητος εἶ, ὦ παῖ.

2 Alexandrie n'était point sur un

bras du Nil: la branche canopique en était éloignée de près de 4 lieues.

— L.

De là il passe dans l'Hyrcanie, jusqu'à la mer qui en porte le nom, autrement dite la mer Caspienne ; dans la Parthie, la Drangiane, le pays de Paropa

mise.

Il remonte dans la Bactriane et dans la Sogdiane ; s'avance jusqu'à l'Iaxarte, nommé par Quinte-Curce le Tanaïs, au-delà duquel habitent les Scythes, dont le pays fait partie de la grande Tartarie.

Après avoir parcouru divers pays, il passe le fleuve Indus, entre dans les Indes qui sont en-deçà du Gange, et qui forment l'empire du grand Mogol, et s'avance assez près du Gange, qu'il avait aussi dessein de passer; mais son armée refusa de l'y suivre. Il se contenta donc d'aller voir l'Océan, et descendit jusqu'à l'embouchure du fleuve Indus.

Depuis la Macédoine jusqu'au Gange, dont Alexandre approcha bien près, on peut compter onze cents lieues au moins.

Ajoutez à cela les différents détours que fit Alexandre, premièrement pour aller de l'extrémité de la Ci licie où se donna la bataille d'Issus jusqu'au temple d'Ammon dans la Libye, et pour revenir de là à Tyr, voyage qui ne peut pas être de moins de trois cents lieues; et autant tout au moins pour les autres détours en différents endroits: il se trouvera qu'Alexandre, dans l'espace de moins de huit ans, aura fait avec son armée plus de dix-sept cents lieues, sans parler de son retour à Babylone.

§ III. Alexandre part de Macédoine pour son expédition contre les Perses. Arrivé à Ilion, il rend de grands honneurs au tombeau d'Achille. Il livre une première bataille aux Perses au Granique, et remporte une célèbre victoire.

AN. M. 3670.
Diod. 1. 17,
Arrian. 1. 1,

Av. J.C. 334.

p. 499-503.

pag. 23-36.

p. 672-673.

cap. 5 et 6.

Quand Alexandre fut arrivé dans son royaume, il tint conseil avec les principaux officiers de l'armée et les grands de sa cour, sur l'expédition qu'il méditait contre la Perse, et sur les mesures qu'il fallait prendre Plut. inAlex. pour la faire réussir. Les avis ne furent partagés que Justin. l. 11, sur un article. Antipater et Parménion croyaient que le roi, avant que de s'engager dans une entreprise qui ne pouvait manquer d'être de longue haleine, devait choisir une épouse, et s'assurer un successeur. Mais, vif et bouillant comme il était, il ne put goûter cet avis; et il crut qu'après avoir été nommé généralissime des Grecs, et avoir reçu de son père des troupes invincibles, il lui serait honteux de perdre le temps à célébrer des noces et à en attendre le fruit. Le départ fut donc résolu.

Il offrit aux dieux de magnifiques sacrifices, et fit célébrer à Die, ville de Macédoine, des jeux scéniques, établis par l'un de ses ancêtres en l'honneur de Jupiter et des Muses. La fête dura neuf jours, selon le nombre de ces déesses. Il dressa pour le festin une tente qui contenait cent tables, et où, par conséquent, il pouvait y avoir neuf cents couverts. Tous les princes de sa famille, tous les ambassadeurs, tous les géné

On appelait ainsi les représentations de théâtre.

tiquit. L. 11.

Joseph. An- raux, tous les officiers y furent invités. Il régala aussi [c. 8. §5.] toute l'armée. Ce fut pour-lors qu'il eut une célèbre vision, dont il sera parlé dans la suite, dans laquelle on l'exhortait à passer promptement en Asie.

Avant que de partir pour cette expédition, il mit ordre aux affaires de la Macédoine, où il laissa Antipater pour gouverner en qualité de vice- roi, avec douze mille hommes de pied, et presque autant de cavalerie.

Il voulut aussi examiner les affaires domestiques de ses amis, et donna à l'un une terre, à l'autre un village; à celui-ci le revenu d'un bourg, à celui-là les droits d'un port. Et comme tous les revenus de son domaine étaient déja employés et consumés par ces largesses, Perdiccas lui demanda, Seigneur, que réservez-vous pour vous ? Et Alexandre ayant répondu, L'espérance; Eh bien, lui répartit Perdiccas, la même espérance doit donc nous suffire; et il refusa généreusement le don que le roi lui avait assigné.

C'est une connaissance bien importante à un prince que celle du cœur de l'homme, et le secret de s'en rendre maître. Or Alexandre savait que ce secret consiste à intéresser tout le monde à sa grandeur, et à ne faire sentir aux autres sa puissance que par des bienfaits. Alors tous les intérêts sont réunis dans celui du prince. C'est son bien propre, c'est son bonheur qu'on aime en lui; et on lui est autant de fois attaché, et par des liens aussi étroits, qu'il y a de choses qu'on aime et qu'on reçoit de lui. Toute la suite de cette histoire nous montrera que jamais personne ne pratiqua mieux cette maxime qu'Alexandre, qui croyait n'être roi que pour faire du bien, et dont la libéralité vrai

ment royale n'était ni satisfaite ni épuisée par les plus grandes largesses.

Alexandre, après avoir tout réglé dans la Macédoine, et avoir pris les précautions nécessaires pour prévenir les troubles et les mouvements qui pourraient s'y élever en son absence, partit pour l'Asie au commencement du printemps. Son armée n'était guère que de trente mille hommes de pied, et de quatre ou cinq mille chevaux; mais c'étaient tous hommes braves, aguerris, disciplinés, qui avaient fait plusieurs campagnes sous Philippe, et qui, dans le besoin, auraient pu commander 1. La plupart des officiers n'avaient guère moins de soixante ans 2; et, quand ils étaient assemblés ou rangés à la tête du camp, on croyait voir un sénat respectable 3. Parménion commandait l'infanterie ; Philotas, son fils, avait sous lui dix-huit cents chevaux de Macédoine 5, et Callas, fils d'Harpalus, autant de chevaux de Thessalie. Le reste de la cavalerie, tiré de différents peuples de la Grèce, et qui montait à six cents, avait un commandant particulier. Les Thraces et les Péoniens, qui prenaient toujours les devants, avaient pour chef Cassandre 6. Alexandre prit sa marche le long du lac de Cercine vers Amphipolis; passa le Strymon vers son embouchure, puis l'Hèbre; et arriva enfin à Seste après vingt

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