Au flux, au cart, au glic, au tricquetrac 1), Il s'esbattoit, souvent étoit à flat, Jeux et ébats désiroit à ouir,
Noises, débats, toujours vouloit fuir; Si quelque chose à quelqu'un promettoit, De le bailler bien peu s'entremettoit; Sujet étoit à sa complexion,
Et en faisoit foible confession. Or et argent volontiers empruntoit, Mais de le rendre ennuyé se sentoit; A débiteurs disoit des paraboles, Et les payoit doucement en paroles; Aucunes fois au sexe féminin Se démonstroit gracieux et bénin; De leur prêter or, argent ou pécune, Jamais n'en eut dévotion aucune: Vertu Saint-Jean étoit son jurement; La vertu Dieu par fois bien aigrement. Or il n'est plus, la terre en a le corps; A l'ame soit Jesus misericors.
1) Ein altes Spiel. Man vergl. folgende Verse von Coquillart:
Gaigne au blanc, ou glic aux quilles,
Viens jouer au son des timbales
Au glic ou à la condamnade
Ils ne haubent (bougent) de leurs maisons :
Là jouent en toutes saisons,
Aux quilles, aux francs quarrés
Au trine, au plus près du cousteau,
Aux déz, au glic, aux belles tables (aux dames).
Auch flux war ein altes Kartenspiel. 2) Lafontaine's Nachbildung ist bekannt: Philippe et les oies.
On ne peut nature tromper: Et après tant lui en souvint Qu'il ne peut diner ni souper, Tant amoureux il en devint.
Et quand les Moines plus de vingt, Demanderent pourquoi musoit? Il repartit, come il convint, Que voir les oyes lui plaisoit.
ÉPISTRE AU ROY CHARLES HUYTIESME AU NOM DES DAMES DE PARIS.
Est-il papier, encre, ne plume en main, Pour bien coucher doux langaige et humain? Est-il escript portant credit ou tiltre De gorgiase et amoureuse epistre, O cueur Royal, qui puisse à l'advenir Jusques ici t'esmouvoir à venir? Est-il propos, est-il recueil honneste, Qui le vouloir du tien cueur admoneste Donner lyesse, et de plaisir pourveoir Celles qui ont tel desir de te veoir? Est-il doulceur, est-il plaisir quelconques, Est-il rapport, est-il nouveaulté, que oncques Fust avancée, en quoy noz desolez
Et tristes cueurs feussent or' consolez? Est-il regret de piteuse pensée,
Qui le regard de ton gracieux oeil Sçeussent tourner venir à nosire vueil? O! cueur remply de loyaulté royalle, Cueur plain d'honneur et royaulté loyalle; Laisseras-tu de ton amour tariz
Les dolentz cueurs des Dames des Paris? Laisseras-tu en dueil et ennuy celles Que les brandons et vifves estincelles De Cupido atouchent de si prés, Que eaux de Damatz, marjolaines, cyprés,
De romarins, verds lauriers et lavandes
Ne leur font rien? s'il faut que de là vendes
L'eau de ta grace, et que leurs cueurs prés mortz, Soyent arrousez icy d'eau de remors.
Fault-il que ainsi l'eau de pleurs assocye
Ideler Altfrauz. Lit. Gesch.
Leurs piteux yeulx? faut-il que ca de soulcye Baigne et arrouse à toute heure leurs cueurs, En lieu d'avoir les souefves liqueurs, Les doulx regardz, les parolles privées, Les entretiens, les doulces arrivées, Les si bons motz, nouvelles, privaultez, Privez propos, et tant de nouveaultez, Qu'eurent en l'heur de la presence tienne? Helas! faut-il que là present te tienne Si longuement le gracieux acueil De ton regard? faut-il par cella que oeil Cueille ce fruict que les Parisiennes Prindrent longtemps? faut-il que Amboisiennes Tiennent ce bien? faut-il que amoureux plaitz Prennent ressort devant chievres de Blois?
Faut-il que amant lasche tour engelle
Son cueur à l'huys de quelque Tourangelle? Las! Sire, las! plus de cent foys helas! Voy les regretz des cueurs pesans et las; Voy ung petit les angoisseux allarmes,
Charges d'ennuytz;" voy les souspirs et larmes Qu'ores rendons en attendaut ce jour Qu'il te plaira faire ici ton sesjour.
Mais quant? Doulx Dieu des amantz, quant sera - ce? Il fust besoing et temps de penser ad ce On va disant, Palais maintient tousjours Que icy tu seras d'huy en quatorze jours; L'autre soubstient que t'en vas en Bretaigne: Par ainsi fault que ennuyeux umbre tienne Noz dolens cueurs, si que en portant le dueil, Piteusement en gettons larmes d'oeil. S'il est ainsi desormais les jartieres Demeurerent sur noz chaulses entieres, Et manderons à course de cheval, Que noz amours tirent encontre val. S'il est ainsi, ô Roy des Gentilz-hommes! Qui lors pourra de si pesantes sommes Nous soulager? toy seul as hault renom De nous povoir bien faire, et aultre non. Songe ung petit, à tel heure qu'on pense, Qui nous sçaura donner la recompense Des desirez soubzhaitz que nous saisons Secretement, lesquelz ores taisons;
Et bien congnoys que vraye amour excite Mettre à la main ce que plume recite, Aussi faict habondance de cueur
Bouche parler, il n'est au monde que heur Et que malheur, pour plaisir et tristesse Donner aux gens. A nous regret triste est-ce Que icy ne viens, affin que te voyons, Et que les tiens haultz faictz par preuve ayons Manifestez, desquelz ta dextre heureuse A obtenu palme victorieuse.
Quelque aultre foys avons le nostre escript Vers toy transmis, et amplement descript Le loz, honneur, et triumphe notoire Que meritas en la tienne victoire;
Comme pour toy doubtasmes nous trésfort, Et comme aussi feismes lors nostre effort De voyager, accomplir veux, promesses, Dire oraisons, faire chanter prou Messes, En priant Dieu te ramener à port D'heureux salut. Veu doncques le rapport Que as maintenant de ta si bonne Ville, Viens tost, car ceulx qui la maintiennent vile, Ce sont mutins, doubtans que le secours Vienne sans eulx autour des basses cours; Ce sont thouyns qui leurs ventres cherissent, Et ont grant peur que vivres encherissent; Ce sont milourdz qui ne voulsissent point D'hostes avoir; c'est le vray neud du poinct, Chascun d'eulx craint d'estre servy d'aigre hoste: Et davantage ilz doubtent qu'on descrotte Soir et matin les coctes, cependant Qu'il font pugnir larrons par le pendant, Ou bien souvent par le cul de la bourse Selon que droict pour le tort de la bourse, Quant au regard de pestilence avoir,
C'est bien ung cas que tost peult l'en sçavoir, Impossible est que cela n'apparoisse; Si te jurons que à Paris n'a Parroisse Où peste soit, sinon par cy par là, Mais ce n'est riens, et quiconque en parla Si lourdement, il rappòrta mensonge, Et peult-on dire estre proprement songe. Il n'est pas dit pourtant si par endroitz
La mort saisist ses plus apparens droictz, Qu'en une ville où tel peuple demeure, Souventesfois quelque nombre ne meure; Si n'est-ce pas pour rendre l'air infect, Ne dire grant ung si tréspetit faict. Et au surplus touchant ce que l'on ruë Sur nostre honneur, disant n'y avoir ruë Dedans Paris qu'il n'eust ung remordz tel Que on haye et fuyt comme ung venin mortel, Quant à ce poinct, on s'en pourroit bien tordre Dire que à nous appartient y mettre ordre: Mais si noz veaulx qu'on appelle Eschevins, Lesquelz aprés fort manger leschent vins, Et ne leur chault du faict de la Police, Mais que or en main et argent se police, Feissent debvoir que gens et tumbereaux Eussent le soing de laisser tumber eaux, Et nettoyer chascun devant sa porte,
Le bruyt ne fust tel que par tout se porte. Au demourant, quant à l'honnesteté De doulx acueil, croy se l'on a tetté Du laict et miel que vraye amour distille, Si n'est Paris reputé de tel stille. Viens le soubzhait des plus doulx et souefz, Viens, s'il te plaist, ô Prince debonnaire! Et cepandant ta plume de bonne aire Nous vueille escripte ung petit mot ou deux, Pour appaiser noz si extremes dueilz; Si congnoistrons que en ta grace maintiennes Celles qui sont du tout à jamais tiennes.
PORTRAIT DE L'HONNÊTETÉ par Olivier de la Mahche. Honnesteté se connaist en maintien, En beau parler, répondre et conquérir, Honnesteté se voit; qui l'entend bien En tous états, par quérir le moyen, Sans ravaller, ne trop hault acquérir; Honnesteté se doit bien abstenir,
De nulz tromper, et plus d'estre trompée, Car la folie seroit trop achetée.
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