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prépare la chute des Etats, cherche partout à faire sentir au peuple son bonheur de vivre sous un gouvernement chéri, et qui combat dans l'occasion ces écrivains affreux qui osent répandre des maximes impies et séditieuses. A la tête d'une famille, c'est un homme qui songe moins à élever des enfans qui puissent soutenir son nom et faire vivre sa mémoire, qu'à former des sujets soumis à la patrie, des citoyens zélés et vertueux.

IV..

DANS toutes les professions, un bon patriote, un sujet fidèle, c'est un homme qui s'empresse à porter les charges de l'Etat ; donne l'exemple de la soumission et du zèle, concilie à l'Empereur l'attachement de tous les citoyens. Appliqué à relever le cultivateur, souvent épuisé par les travaux, plus souvent rebuté par les duretés des subalternes, il essuie les larmes des malheureux, que Napoléon même se feroit un' plaisir d'arrêter si elles lui étoient connues.

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V.

De bons patriotes, de fidèles sujets sont enfin dans Jes écoles académiques, ces instituteurs plus jaloux de former des chrétiens que des savan's; ces instituteurs qui veillent eux-mêmes sur les mœurs de leurs élèves avec tant de soin, qu'ils les empêchent de tomber dans aucun des vices où il est si ordinaire de voir la jeunesse se précipiter. De bons patriotes, ce sont ces instituteurs qui, par leur exemple, bien plus efficacement qué par leurs leçons, préparent à la société une génération pleine d'honneur et de probité, prête à tout sacrifier pour son Dieu, pour les lois, pour sa patrie.

Nous n'avons pas besoin d'aller chercher chez l'étranger de pareils modèles, notre histoire nous én offre un grand nombre. La lecture seule de cet Ouvrage en est une preuve convaincante.

Traits de franchise et de générosité.

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La mort de Charles VIII ayant placé Louis XII sur le trône de France, ce prince tourna ses vues du côté du Milanais, sur lequel il avoit des droits s par son aïeule Valentine, sœur unique du dernier duc de Visconti. Avant de se mettre en campagne, il demanda à M. de Trivulce ce qu'il falloit pour faire la guerre avec succès. Trois choses sont absolument nécessaires, lui répondit le maréchal; 1o. de l'argent; 2°. de l'argent; 3°. de l'argent.

La conquête du duché de Milan est l'ouvrage de vingt jours. Mais Ludovic Sforce y rentre l'année suivante, par la faute du maréchal de Trivulce qui y commande: dans la guerre que cette révolution occasionne, le chevalier Bayard est fait prisonnier. Ludovic Sforce, qui avoit vu des fenêtres de son palais les actions de ce brave Français, demanda à l'entretenir, et voulut connoître son caractère.

« Mon gentilhomme, lui dit le duc, qui vous a conduit ici? L'envie de vaincre, monseigneur, répondit Bayard. - Eh! pensiez-vous prendre Milan tout seul? Non, repart le chevalier; mais je croyois être suivi de mes camarades. Eux et vous, ajoute Ludovic, n'auriez pu exécuter ce dessein. – Enfin, dit Bayard, qui ne peut disconvenir de sa témérité, ils ont été plus sages que moi, ils sont libres, et voici prisonnier; mais je le suis, de l'homme du monde le plus brave et le plus généreux.

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Le prince lui demanda ensuite d'un air de mépris: Quelle est la force de l'armée française ? Pour nous, dit Bayard, nous ne comptons jamais nos ennemis; ce que je puis vous assurer, c'est que les soldats de mon maître sont gens d'élite, contre lesquels les vôtres ne tiendront pas. » .

Ludovic, piqué d'une franchise si hardie, lui dit que les effets donneront une autre opinion de ses troupes, et qu'une bataille décidera bientôt de son droit et de leur courage. Plût à Dieu, s'écrie Bayard, que ce fût demain, pourvu que je fusse libre! » Vous l'êtes, reprit le duc, j'aime votre fermeté et votre courage, et j'offre d'ajouter à ce premier bienfait tout ce que vous voudrez exiger de moi. >>

Bayard, pénétré de tant de bonté, se jette aux genoux du prince, le prie de pardonner en faveur de son devoir ce qu'il y a de hardi dans ses réponses, demande son cheval et ses armes, et retourné au camp publier la générosité de Ludovic, et sa reconnoissance. (Histoire du chevalier Bayard.)

Traits d'équité et de modération.

LES revers que Louis XII éprouva à la guerre, furent plutôt une suite de la bonté de son caractère que de la médiocrité de ses talens. Lorsqu'il parteit, il se faisoit suivre de quelques hommes éclairés et vertueux, chargés, même en pays ennemi, d'ễmpêcher le désordre, et de réparer le dommage lorsqu'il avoit été fait.

Ces principes d'une probité austère furent surtout remarqués après la prise de Gênes, qui avoit secoué le joug des Français. Leur avant-garde ayant pillé quelques maisons du faubourg de Saint-Pierre-d'A ̈– rena, le prince, quoique pèrsonne ne se plaignît, y envoya des gens de confiance pour examiner à quoi pouvoit se monter la perte, et ensuite de l'argent pour payer la valeur de ce qui avoit été pris.

L'Alviane ayant été pris à la bataille d'Agnadel, fut conduit au camp français, où il fut traité avec toute l'honnêteté possible. Ce général, plus aigri par l'humiliation de sa défaite que touché de l'hu

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manité de son vainqueur, ne répondit aux démonstrations les plus consolantes, que par une fierté brusque et dédaigneuse. Louis se contenta de le renvoyer au quartier où l'on gardoit les prisonniers. Il vaut mieux le laisser, dit-il, je m'emporterois, et j'en serois fâché. Je l'ai vaincu, il faut me vaincre moi-même. »

Louis prétendoit que les avantages que ses ennemis remportoient sur lui ne devoient étonner personne. « Ils me battent, disoit-il, avec des armes que je n'ai jamais employées, avec le mépris de la bonne foi, de l'honneur et des lois de l'Evangile. » (Histoire de Louis XII.)

Stratagème singulier de Christophe Colomb.

CHRISTOPHE COLOMB fait en 1504 une descente à la Jamaïque, où il veut former un établissement. aires scioignent du rivage, et laissent manquer les Castillans de vivres. Un stratagème singulier est mis en usage dans cette occasion pres

sanie.

Il devoit y avoir bientôt une éclipse de lune. Colomb fait avertir les chefs des peuplades voisines qu'il a des choses très-importantes à leur communiquer. Après leur avoir fait des reproches très-vifs sur leur dureté, il ajoute d'un ton assuré : « Vous en serez bientôt rudement punis: le Dieu puissant des Espagnols, que j'adore, va vous frapper de ses plus terribles coups; pour preuve de ce que je vous dis, vous allez voir, dès ce soir, la lune rougir, puis s'obscurcir et vous refuser sa lumière. Ce ne sera là que le prélude de vos malheurs, si vous ne profitez de l'avis que je vous donne. »

L'éclipse commence en effet quelques heures'après.

La désolation est extrême parmi les Sauvages: Ils se prosternent aux pieds de Colomb, et jurent qu'ils ne Je laisseront plus manquer de rien. Cet homme habile se laisse toucher, s'enferme comme pour apaiser la colère céleste, se montre quelques instans après, annonce que Dieu est appaisé et que la lune va reparoître, Les Barbares demeurent persuadés que det étranger dispose à son gré de toute la nature, et ne lui laissent pas dans la suite le temps de desirer, (Hist. de Saint Domingue.)

Bon mot de François I, au sujet de la décou verte du Canada.

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FRANÇOIS 1er envoya en Amérique, en 1544, Jacques Casties, habile navigateur de Saint-Malo, pour faire des découvertes; et en effet, il découvrit le Canada. Quoi! disoit plaisamment ce prince, le roi d'Espagne et celui de Portugal partagent tranquillement entre eux le nouveau monde, sans m'en faire part! je voudrois bien voir l'article du testament d'Adam qui leur lègue l'Amérique,

(Abrégé chronolog, de l'hist. d'Espagne.)

Etonnement de François 1, au sujet d'une faveur refusée.

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M. CHATEAUBRIANT, capitaine de gendarmerie, étant mort, François Ier dit à M. Vieilleville, depuis maréchal de France : « Vous avez si bien employé, commandé et conduit la compagnie de feu sieur Châteaubriant, qu'à tout autre qu'à vous elle

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