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Les Priapeia.

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Les épigrammes qui nous sont parvenues sous ce nom dans les manuscrits de l'Appendix Vergiliana sont peu nombreuses et peu intéressantes.

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Les Dirae. Sous le titre de Dirae (Imprécations), les manuscrits nous ont transmis une suite de 183 hexamètres. En réalité, il y a là deux poèmes confondus à tort : 1° les Dirae, où le poète maudit le spoliateur qui s'est approprié son bien; 2° Lydia, où il regrette la maitresse qu'il a laissée là-bas et dont il est séparé. Ces deux poèmes sont probablement l'oeuvre d'un même auteur, que nous ne pouvons identifier avec certitude. L'attribution à Valerius Cato, poète et grammairien du temps de Sylla, n'est pas impossible; cependant il est plutôt à supposer que l'auteur est un peu postérieur à Sylia et contemporain de Virgile. Mais ce n'est sûrement pas Virgile. Le Culex. Il est probable que Virgile avait composé un Culex,

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c'est-à-dire une épopée comique sur le sort d'un moucheron. C'est du moins ce qu'on peut conclure de la célèbre plaisanterie de Lucain, qui, fier de ses essais de jeunesse, s'écriait ironiquement: quantum mihi restat ad Culicem ? (combien me reste-t-il encore à faire pour égaler le Culex ). Le poème qui nous est parvenu sous ce nom et qui n'est qu'un délayage médiocre et banal, n'est certainement pas celui de Virgile. Ce doit être un pastiche d'assez basse époque. Le sujet en est la mort d'un moucheron écrasé par un berger, au moment où il le réveille pour le sauver d'un serpent; le moucheron apparaît en songe à son meurtrier et lui demande une sépulture.

La Ciris. La petite épopée intitulée Ciris (l'Aigrette), raconte l'histoire de Scylla, fille du roi de Mégare Nisus, et amoureuse du roi de Crète Minos: pendant que Minos assiège Mégare, elle dérobe à son père le cheveu de pourpre qui le rendait invincible, et va le porter à Minos: celui-ci méprise son amour; elle est métamorphosée en aigrette, et Nisus en aigle marin. C'est un élégant poème dans le goût alexandrin, mêlé d'amour et de mythologie, et d'un style recherché. On y trouve plusieurs vers des Bucoliques, des Géorgiques et de l'Enéide. De là plusieurs hypothèses pour expliquer ces rencontres. 1° Virgile aurait écrit la Ciris dans sa jeunesse, et se serait copié plus tard: c'est d'une haute invraisemblance, et d'ailleurs l'auteur de la Ciris se donne comme un homme mûr. 2° La Ciris aurait été écrite par un poète antérieur à Virgile (le philologue allemand Skutsch l'attribue à Cornelius Gallus), et imitée par Virgile: mais la comparaison des passages sinfilaires montre que c'est l'auteur de la Ciris qui a imité Virgile et non l'inverse. 3° Reste que la Ciris ait été écrite, vers la fin du siècle d'Auguste, par un homme pénétré d'admiration pour la poésie virgilienne, tout en se rapprochant plutôt, par la facture de ses vers, de l'école de Catulle.

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La Copa. La Copa (la Cabaretière) est une petite pièce très vive, en vers élégiaques, qui met en scène une danseuse de cabaret: elle invite les passants à boire et à jouer, en attendant que la mort vienne les tirer par l'oreille en leur disant : « J'arrive. » — Ni dans les détails ni dans l'exécution, il n'y a rien qui ne puisse être de Virgile. La forme est très achevée, très différente, il faut l'avouer, de celle des Bucoliques, mais Virgile, dans sa période de débuts, a pu modifier plus d'une fois sa manière. L'attribution à Virgile est donc possible sinon certaine, et comme la pièce est fort agréable, nous la reproduisons ici :

Copa Syrisca, caput graia redimita mitella,

Crispum sub croialo docta movere latus

Ebria fumosa saltat lasciva taberna,

Ad cubitum raucos excutiens calamos :

1. Les danseurs, comme les eselaves, sont souvent désignés par

4. Ad

le nom de leur pays.
cubitum en faisant passer chaque

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Quid juvat aestivo defessum pulvere abisse?

Quam potius bibulo decubuisse toro!

Suni et topia et calybae, cyathi, rosa, tibia, chordae,
Et trichila umbriferis frigida arundinibus.

Est et Maenalio quae garrit dulce sub antro
Rustica pastoris fistula more sonans.
Est et vappa, cado nuper diffusa picato,

Est crepitans rauco murmure rivus aquae.
Sunt et Cecropio violae de flore corollae,

Sertaque purpurea lutea mixta rosa.
Sunt et virgineo libala Achelois ab amne
Lilia quae niveis attulit in calathis.
Sunt et caseoli, quos sirpea fascina siccat,
Sunt autumnalis cerea pruna deae,
Castaneaeque, nuces et suave rubentia mala:

Est hic munda Ceres, est Amor, est Bromius.
Sunt et mora cruenta et lentis uva racemis
Et pendens junco caeruleus cucumis.

Nunc cantu crebro rumpunt arbusta cicadae,
Nunc varia in gelida saepe lacerta latet.
Si sapis, aestivo recubans te prolue vitro,

Seu vis crystallo ferre novos calices.
Eia age pampinea fessus requiesce sub umbra,
Et gravidum roseo necte caput strophio,

Quid cineri ingrato servas bene olentia serta?
Anne coronato vis lapide ossa tegi ?
Pone merum et talos. Pereat qui crastina curat!
Mors aurem vellens : « Vivite, ait, venio. »

main sous le coude opposé.
7. Topia, calybae, trichila trois
espèces de berceaux de verdure.

13. Cecropio: Athènes, la ville de Cécrops, est souvent appelée couronnée de violettes ».

15. Achelois : une fille du fleuve Achelous, et, par extension, une nymphe quelconque. 20. Ceres est ici pour le pain, comme Bromius pour le vin. 22. Toute cette énumération est assez confuse; les éditeurs ont essayé d'y remédier par des transposi

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tions de vers qui ne la rendent
pas beaucoup mieux ordonnée
en réalité, on ne peut pas de-
mander à cette fantaisie une lo-
gique trop serrée. 30. Seu
vis ferre: ellipse pour vel, si
mavis, fer... 35. Ingrato:
qui ne peut les apprécier, ni par
conséquent, en savoir gré.
38. Ici, comme souvent chez Ho-
race, la pensée de la mort est
évoquée pour faire mieux res-
sortir les jouissances épicuriennes
de la vie.

L'Etna.

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Le poème de l'Etna, qui appartient au genre descriptif et scientifique, est un de ceux qui ont été attribués au plus grand nombre d'auteurs: Virgile, Ovide, Cornelius Severus, Quintilius Varus, Manilius, Pline l'Ancien, Pétrone, Sénèque, son disciple. Lucilius Junior. La plupart des critiques modernes se rallient, soit à Cornelius Severus, soit à Lucilius Junior, mais le texte de Sénèque (1) sur lequel ils s'appuient prouve que ces deux auteurs ont

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dû parler de l'Etna dans un poème et non pas qu'ils ont composé un poème entier sur l'Etna. Ce même texte, au contraire, dit que Virgile avait traité à fond le sujet (impleverat): ceci semble bien s'appliquer à un poème spécial, et corroborer l'opinion des biographes anciens qui disent que Virgile a écrit un Etna. Est-ce celui que

nous avons? Celui-ci, d'après les allusions qu'il contient, se place vraisemblablement entre 50 et 45 av. J.-C., c'est-à-dire à l'époque de la jeunesse de Virgile. Il suppose une belle ardeur pour les questions de science et de philosophie, en même temps qu'un certain goût pour les digressions mythologiques: ce sont deux tendances qui se retrouvent dans les Bucoliques de Virgile. Comme Virgile à ses débuts, l'auteur de l'Etna est disciple à la fois de Lucrèce et de Catulle. Il n'est donc pas impossible que l'Etna soit réellement de Virgile, et le dernier de ceux qui s'en sont occupés, M. Vessereau (2), ne répugne pas à cette hypothèse. Il reste vrai que la valeur littéraire de l'œuvre est bien différente de celle des Bucoliques: mais la distance n'est pas plus grande que celle qui sépare les Odes et Bal2. Dans sa thèse sur l'Etna, Paris, Fon

1. Epist. ad Luc., 79. temoing, 1905,

lades des Orientales. On peut admettre, par conséquent, sinon comme certaine, au moins comme possible, l'attribution de l'Etna à Virgile, et c'est pourquoi nous en donnons ici quelques fragments.

Dans le prologue, l'auteur expose son sujet, et les raisons qu'il a de le préférer aux lieux communs de la fable (1-28) :

Aetna mihi ruptique cavis fornacibus ignes,
Et quae tam fortes volvant incendia causae,
Quid fremat imperium, quid raucos torqueat aestus,
Carmen erit. Dexter venias mihi carminis auctor,
Seu te Cynthos habet, seu Delo est gratior Hyla,
Seu Dodona tibi potior, tecumque faventes
In nova Pierio properent a fonte sorores
Vota; per insolitum Phoebo duce tutius itur.
Aurea securi quis nescit saecula regis?
Cum domitis nemo Cererem jactaret in arvis,
Venturisque malas prohiberet fructibus herbas,
Annua sed saturae complerent horrea messes,
Ipse suo flueret Bacchus pede, mellaque lentis
Penderent foliis, et pinguis Pallas olivae
Secretos amnes ageret; tum gratia ruris.
Non cessit cuiquam melius sua tempora nosse.
Ultima quis tacuit juvenum certamina Colchos?
Quis non Argolico deflevit Pergamon igni
Impositam, et tristi natorum funere matrem,
Aversumve diem, sparsumve in semine dentem?
Quis non perjurae doluit mendacia puppis,
Desertam vacuo Minoida litore questus,
Quicquid et antiquum jactavit fabula carmen?
Fortius ignotas molimur pectore curas:
Qui tanto motus operi, quae causa perennes

4. Carmen ici, l'objet du
poėme.
Dexter favorable.

Auctor est peut-être un vocatif mais plus probablement un nominatif mis en opposition à venias, et équivalent à ita ut sis auctor. 7. Nova, et plus

bas insolitum: ce soin de souligner la nouveauté et la difficulté du sujet se retrouve chez bon nombre de poètes didactiques, Lucrèce, Manilius.

9. Quis nescit ? même ironie au début du livre III des Georgi

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ques.
10. Cererem ici, le
bié. 15. Tum gratia ruris:
par opposition à l'époque ac-
tuelle, où la vie rurale est plus
pénible. 16. Melius: sous-
entendu quam aurea saecula.
17. Juvenum : les Argonautes.
19. Matrem: Niobė.
Aversum diem: allusion au festin
de Thyeste.
Sparsum den-
tem allusion aux guerriers nés
des dents du dragon tué par Cad-
21. Perjurae puppis:
allusion à Thésée et Ariadne;

mus.

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